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mardi 2 juin 2009

2/06 – Un mois après le retour, hommage et autres réactions...


2/06 – Un mois après le retour, hommage et autres réactions...
Autant vous dire qu’il n’était plus prévu d’alimenter le blog, il me semble même totalement incongru (après en avoir pris une habitude quasi quotidienne pendant 4 mois) de reprendre le clavier, mais trois circonstances récentes ont titillé mes petits doigts pas boudinés et incité à rédiger ce 120ème article pour 120 jours de voyage.
1) La première de ces circonstances est triste et correspond au décès, la semaine passée, de l’oncle André, le plus vieux lecteur du blog.
95 ans, une volonté incroyable, une intelligence remarquable, un sens de la répartie scotchant, un peu inventeur, un peu aventurier...
Le vieux monsieur grabataire qui vient de nous quitter était comme un troisième grand-père pour moi. Il m’a appris à apprécier nature et solitude sur des rochers ou une vieille cale, dans l’attente parfois longue, de la coulée d’un bouchon en liège à quelques dizaines de mètres : l’enseignement de la canne à pêche...“Je vais t’dire un truc”, son parcours personnel était original, bien plus que ne le reflétera sa biographie à venir, aux souvenirs uniquement professionnels et collectés par un inconnu à son chevet. Ancien ingénieur des “chemins de fer”, il avait occupé sa vie active et sa retraite à l’invention d’objets divers, occasionnant une deuxième place au concours Lépine. Sa dernière invention portait sur une bouée auto-éjectable, assortie de tout un système de sécurité pour venir en aide aux navigateurs tombés en mer. Projet que le requin (non marin) Thomson s’est d’ailleurs empressé de plagier.
Après le décès de son épouse Rose, il avait été donné à plusieurs reprises pour mort et, contrairement aux différents avis médicaux cumulés, il repartait tranquille sur ses gambettes. Grâce à l’EPO (oui, oui, le procédé « scientifique » pour avoir des maillots jaunes au Tour de France), il a volé sans vélo en découvrant le parachute ascensionnel à plus de 80 ans...
Redoutablement affaibli par une (saloperie de) maladie nosocomiale à l’hôpital l’an passé, de nouveau privé de l’usage de ses jambes, son corps devenant une prison, il pouvait à peine voir et entendre depuis plusieurs mois. Conservant toute sa tête et féru de technologie, il suivait régulièrement ce blog (tous les vendredis, une dame lui lisait les différentes pages à la maison de retraite) et m’envoyait toutes les deux semaines des petits mails montrant son intérêt. J’y retrouvais son franc-parler et l’espérais même en voie de rétablissement, avant de le voir, décati, à mon retour en Bretagne.
Bref, il vient de nous quitter, il était mon plus vieux lecteur (je pense), et avant tout quelqu’un de bien, je n’ai pas pu le lui dire, ni voir les femmes-girafes qu’il souhaitait me voir croiser. Avec le départ de ce vieux monsieur, une page de ma jeunesse se tourne, une mémoire intelligente et vive du passé s’éteint. Il repose à côté d’une fleur et où qu’il soit, je l’espère, enfin soulagé de ce corps trop fatigué pour sa lucidité.
2) Deuxième motivation pour reprendre le christianclavier : malgré le dernier article, daté du 11 mai, les visites persistent (15 connexions par jour, en moyenne).
J’en suis flatté et cela m’amène à penser que certains d’entre vous continuent à découvrir ce voyage en décalé (ben, « bienvenue chez le ch'titi »), alors que d’autres passent, de temps à autres, voir s’il y a du neuf ou, au moins, un réaffichage des photos de l’ancien.
Désolé, pour l’instant, très occupé par la reprise de ma vie quotidienne (le Lycée, le théâtre, la plage, les emmerdes administratives,...), un peu fracassé par diverses petites maladies pas graves (que mon cerveau a soigneusement éludé pendant le TDM), je n’ai pas pris le temps de reposter les photos effacées. De fait, je préfère ne pas me replonger trop vite dans la relecture de ce périple (que je vis désormais comme un lecteur), cela m’évite la tentation de sombrer dans les profondeurs de radio nostalgie. J’ai vérifié dans mon carnet de plongée garni, je ne suis pas équipé pour ces eaux mornes.
D’autre part, je suis agréablement squatté dans les derniers temps libres par le Couchsurfing et l’incroyable réfugiée australienne.
Et oui, l’impensable s’est réalisé : Marion vit avec moi (et Yaaman)! Désolé, chères toutes nombreuses... Ou pas, d’ailleurs. Cette belle histoire d’improbables amours virevoltantes du bout du monde a bercé d’émotions plusieurs petits cœurs sensibles, abonnés aux revues féminines et imprégnés de contes de fées ...
Plus banalement, je ne souffre d’aucune conséquence traumatique post-voyage, ma vie se déroule normalement... mis à part durant mon sommeil. Effectivement, m’en souvenant régulièrement, je narre quotidiennement à l’attentive Marion, mes singuliers voyages dans les songes : chaque rêve m’expédie, toutes les nuits depuis un mois, dans des pays divers, des lieux incroyables, peuplés de toutes sortes de populations, où je deviens tour à tour, agent secret, tueur, aventurier,... Trop fort et peu dangereux au réveil...
Très agréable et mouvementé pour voyager à pas cher (faudrait y penser : Total Recall aux enchères) !
3) Dernier point qui m’a donné envie de reprendre du clavier : le commentaire de Tuma, qui a suscité et su cité plusieurs réactions. Il n’avait pas tort le bougre, l’article « Retour vers le futur » a failli être le dernier (mais, ne lui en déplaise, j’avais d’autres choses à raconter) et aurait parfaitement convenu pour conclure le blog sur mon état d’esprit lors de l’arrivée en territoire sarkoziste.
Or, justement, un passage ne vous a pas été livré, car probablement trop mystique, voire décalé d’une réalité formelle. Je serais passé pour un malade… Souvenez-vous cher(e)s fidèles, après la discussion avec Patrick le Shaman et une nouvelle suite étonnante de coïncidences indécentes, j’avais nerveusement tapoté le Chétif Computer et rédigé, durant les 10 dernières minutes de batterie restante, un texte que je n’ai plus osé toucher depuis (il devait être publié en bonus sur le dvd...).
Un peu nostalgique du temps du voyage et de l’écriture quotidienne, un peu en perte de ce sentiment unique d’être une véritable puissance de feu, un super-guerrier, en revenant de l’Inde, je l’ai relu la semaine passée. Il m’a redonné une foi incroyable et, surtout, il livre, exactement, ce que je vivais à ce moment, tant dans les tripes que dans la tête, après 4 mois de voyage moins géographique qu’intérieur. Quitte à passer pour un dingue aujourd’hui, hors contexte, il vous est proposé maintenant à la lecture.Quoique vous en pensiez, il correspond précisément à mes doutes, certitudes et questionnements du moment et reste un mystère en lui-même : il me paraît encore irrationnel d’avoir rédigé d’un seul jet, sans relecture, dans un style qui me surprend, parfois abrupt, parfois cohérent, cette page et demi, comme sous l’influence d’une écriture automatique.
Peut-être, une ultime Réponse 14… le maître “hasard” a su guider mes doigts sur le clavier. En tout cas, je l’aime beaucoup et, dans toute sa spontanéité qui vous inquiètera peut-être, ce dernier article in situ du TDM, mérite totalement de conclure le junglelovetititour...
Retour vers le passé proche, texte écrit le 28/04/09, durant le trajet entre Helsinki et Paris, après 4 mois de voyage, seul (ou pas) autour du monde...
“Réflexions aériennes, retour géographique en cours, voyage intérieur en amorce...”
Rencontres avion... Réponse 14, Yaamanisme ?
Après un sexagénaire intéressant, un shaman souriant, éclairage possible sur des guérisons intérieures, sur le cadeau de la maladie, sorte d'appel des guides intérieurs pour changer un destin égaré dans le compromis.
Tout prend du sens, se lie sans cesse, ça en devient trop. Trueman show, grandeur nature.
De l'arrivée dans l'avion au sens de mon tatouage effectué il y a 4 ans, à la fois tribal et celtique, reliant les peuples premiers dans un symbolisme renforcé. Plus loin dans le temps, la rencontre avec Corinne, le spiritisme, l'ethnologie, les théâtre et les religions, Clairanne, Céline, Delphine, Manu, les lignes de la main, les rêves prémonitoires,... Des guides ?
Le Yaamanisme :
Regarder ce petit bonhomme, sorte de force impavide, inamovible et énergétique du Tdm. Observant sans juger, souriant à chaque rencontre.
J'ai cette forme de religion réellement en moi, celle de parcourir le monde, observer avec et sans distance, les cultures rencontrées.
Aurais-je un destin ?
Le doute m'assaille et un nouvel "indice" s'affiche sur le petit écran de l'avion : le Machu Picchu, lieu spirituel, culturel, historique, mystique, point de départ d'un commencement d'une autre vie, une révélation et dont nous venons d'évoquer la puissance..
Problème : l'observation de faits concrets me conduirait à prendre toutes ces indications comme des indices, le balisage vers un chemin que j'ignore et que ma nature désinvolte refuse de suivre depuis toujours.
Se prendre au sérieux, c'est gaspiller du temps sur la vie. Le gosse révolté toujours en moi, prône l'immaturité et le refus de perdre sa vie à la comprendre, se souvient de ses potes de 20 ans, dissertant sur Marx, la philosophie, alors qu'il suffit de prendre une bière et de laisser l'ivresse au volant de sa destinée.
Le Yaamanisme serait cela, une forme d'observation analytique des choses dans un silence sans jugement et conservant le sourire permanent dans sa spiritualité.
Nouveau signe, cette figurine achetée à Ibiza devient source de projection, me dépasse, me révèle ??? Que faut-il faire ?
Tout cela va très vite, mais continuer de nommer une suite incohérente de phénomènes cohérents, coïncidence, n'est-ce pas fuir son destin par sécurité? Refuser la voie intérieure, récuser cette incroyable puissance qui m'a gagné ?
Comment affronter ces hypothèses autrement que dans la solitude ? Là, je ne ferai rire personne, je deviendrais ce que j'ai fui, un doux dingue allumé qui peut-être incarnerait, finalement, la sagesse. Trop risqué...
Comme je l'ai dit à mon voisin, je refuse de mettre les appellations des autres sur les forces que je ressens, les noms de totems, de guérisons m'apparaissent hors de propos. Ce serait le fonctionnement shamanique des druides celtiques d'après lui.
Pourquoi guérir alors que ma colère, ma révolte, me donnent, derrière le paravent de l'humour, l'énergie absolue de l'indépendance. Avec prétention, sans doute, mais je le pense, si aucune religion ne me parle, c'est parce qu'aucune ne me mérite.
Greg, une bière, vite !
Le silence soudain de mon voisin, si doucement inquisiteur, filtre révélateur, guide ou dictionnaire d'interprétation des phénomènes est aussi efficace que son regard était pénétrant. Il semble ailleurs, absent, son travail est accompli, j'écris, je me révèle...”