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lundi 30 mars 2009

27/03 : Delta du Mékong, entre tourisme de masse et Histoire... Et on lui pèlera la jonque...

27/03 : Delta du Mékong, entre tourisme de masse et Histoire... Et on lui pèlera la jonque...
Pour ma deuxième excursion organisée du TDM - après la nécessaire virée « Uluru-Kings Canyon » en Australie, je pars serein : 2 jours et 1 nuit, « au pire, demain, c'est fini ». Dans la salle d'attente du bus, je croise deux italiens, Rocco et Annie, avec qui je lie connaissance. 8.30 am : Phi, le guide vietnamien embarque tout le monde dans le bus. Composé d'au moins 9 couples sur 24 personnes (+1 couple gay ?), le groupe plus âgé ne fonctionne pas comme la Uluru Team. les Hollandais sympathiseront entre eux, et ne me parleront que 2h avant la fin de l'excursion, les germanistes ne parleront à personne, les Japonais resteront dans leur foulard,... Seuls les deux Italiens deviendront vraiment des friends, malgré une reprise périlleuse de l'Anglais multi-accent. Après l'Australie où ils viennent de passer 10 mois à effectuer des petits boulots, Rocco (oui, Je-me, en plus, il ressemble un peu à l'icône phallique) rentre dans 15 jours en Ritalie ; avant de passer some days à Trieste, Annie va se promener au Japon et enfin retournera travailler en Angleterre. Mouvante la dame. « Couple » étonnant, ils achèvent un short trip de 2 mois en Asie, après la Thaïlande, le Laos et le Cambodge. S'imposant comme voisin, Peter, un gros Hollandais vient couper court à la conversation et ne parle pas. Le trajet est long et éprouvant, la route est aussi défoncée que le chauffeur doit l'être... Taper le blog dans ces cconDdiditions relève du défi sportif.
Bon anniversaire M. ! 2h + tard... Prenant sa source au Tibet, traversant la Chine sur 4500 km, arrosant successivement le Laos et le Cambodge, le Mékong, un des plus grands fleuves du monde, se déverse dans la Mer de Chine méridionale au Vietnam. Avec autant de pays visités, pas étonnant qu'il soit aussi pollué et peu incitatif à l'apnée juvénile... Bien qu'il ne pratique aucun sport (et on le déplore), ses nombreux bras expliquent son surnom vietnamien, repeat after me, Song Cuu Long, le « fleuve des Neuf Dragons ». Ce surnom en jetterait sur un terrain de volley, n'est-ce-pas ? Principal producteur de riz, le Delta qui le reçoit amicalement constitue une des plus grandes provinces du Pays, un amalgame étonnant de bidonvilles sur pilotis à l'équilibre improbable... « Problem is still people ». Bien que, cette fois, je comprenne les propos du guide Phi, alimentant ma culture de confiture (genre, ne jamais boire l'intérieur d'une noix de coco fraîche, sinon chiachiasse en 15 mn, « si coco kiki, caca au cucul »), chacun d'entre nous est venu chercher une part d'authenticité dans cette excursion à vocation touristique (parfois le seul moyen rapide de visiter des sites spécifiques), et se retrouve déguisé en nombre impersonnel au milieu d'autres pinzute, avant d'être une personne... Conséquence, cela vire à la caricature par moments : embouteillages de pirogues, « obligation » de porter le chapeau de paille (le ridicule ne tue toujours pas, mais il s'entraine - photo impubliable, je fais trop gay !), chansons typiques, passage dans des lieux préparés,... La spontanéité du sourire se gagne aux dollars.
Au fil des eaux marécageuses, nous passons donc par :
- Un commerce artisanal avec des bouddhas rigolos et des chiots peluches. - L'embouchure du fleuve où l'on voit très bien le Pont de Plougastel (Flo, tu as exporté ou bien ?) sur laquelle circulent des bateaux surchargés sans rebords...
- La petite ville de My Tho (sans l'être) - dans une ambiance réellement « Apocalypse now » : une fois encore, la vieille pirogue s'enfonce mollement sur une rivière trouble cernée par une jungle incertaine – afin d'y visiter une fabrique de carambars locaux à base de coconuts, perdue dans la végétation... Celle-ci produit également des boissons-pour-couillus à base de scorpion et de serpent. - Ben Tre, son jardin fruitier (où je négocie quelques bananes) – Le Delta produit d'excellents fruits, inconnus en France, que je ramènerai, bien sûr (en décomposition pourrie),son restaurant, sa ferme avec son python (pff, toujours même pas peur, bien qu'il soit plus gros). Photo suivante classé X : Rocco et son célèbre python... Cela dit (enfin écrit), si l'on ôte la programmation trop touristique, les rivages et les virages illuminent nos visages. C'est beau, frappant, vert et dépaysant, malgré la pollution et la pauvreté, permanentes et comme affichées pour des occidentaux habitués à une condition plus humaine (du moins dans l'image).
Près de Vihn Long, nous prenons le bac pour arriver à l'hôtel dans la ville de Can Tho Na... Pardon, Can Tho, tout court. Sont marrants les noms asiatiques d'ailleurs : à Bali, j'ai ri béatement en voyant Tedjakula, Besakih ou Bedugul. Didier, faut que tu y ailles ! Passons.
6.30 pm : après un sommeil aussi involontaire que difficile dans le bus, quartier libre ! Dans une chambre spacieuse avec douche dans les toilettes ( c'est le cas partout, ici), je largue l'idée d'un repas collectif et m'enferme avec le « blog à rattraper », genre courrier en retard de Gaston Lagaffe : une montagne... Puis pars publier la fin de Bali. Long, car plein de photos. T'as qu'à (re)regarder. Au retour vers 9.30, un petit resto sur le trottoir attire simultanément mes attention, porte-monnaie et estomac. En communiquant par gestes avec la dame qui avoue (elle) ne pas parler Anglais, je me retrouve avec un repas complet en un plat : une excellente soupe, où baignent des morceaux de poulet, des légumes et du riz. Le prix, sans doute supérieur à mes voisins est de 20 000 dongs, soit moins d'un euro. Enfin du typique, pas cher, peinard, sans parler à personne ! Je mange en observant les autochtones, comment utilisent-ils les baguettes et la cuillère ? Relations homme-femme, positions, ... Parenthèse : le problème de compréhension de l'Anglais me ramène à certaines discussions en Indonésie, en plus poussé : quand un vietnamien ne comprend pas, il fait « Oui » de la tête... Mais ne le pense pas forcément, notamment en cas de négociation de prix, de demande pour l'eau chaude ou un plat, etc. Pour éviter les problèmes « after », je commence maintenant mes conversations par des « where » ou des « who », ... ainsi, quand ils font « yes, yes ! » (et ils le font souvent !!), je sais où je vais. Dans le mur !
Finalement, je ne paierai même pas ce repas. Étonné de ma présence esseulée, un vietnamien bien habillé le finance et m'invite à sa table de trottoir avec sa famille, sous le sourire bienveillant de la serveuse. Dentiste friqué d'Hanoï, voyageant beaucoup (il part en Italie ce week-end), ce type curieux m'apparaît plus amical en quelques minutes que tous ces guides à la sympathie obligée (comme les moniteurs de plongée) que je résumerai ainsi : « je dois être cool avec toi parce que c'est mon job, mais ta vie m'intéresse peu, demain j'en vois d'autres et je dois être en forme. Si tu peux faire vite... ». Le vrai visage (pas celui vendu aux touristes) des Vietnamiens commence à apparaître, ça change tout dans ma tête. Je me couche, épuisé, mais content : une autre aventure commence vraiment en Asie, je le sens...

28/03 : Mekong 2, floating market ou « Venise a bridé par son absence »...
Au Vietnam, les gens sont accueillants, certes, mais pour un pays communiste, ils ont un sens aigu des affaires... A peine descendu prendre le petit déj que le patron propose de m'organiser les prochaines 36h. En même temps, sans lui, j'en ai pour 1 euro de plus en frais et bien davantage en temps perdu. Après avoir fait baisser la facture de 7 dollars, j'obtiens qu'il me réserve le transfert à la station, le bus pendant 2h30, l'hôtel pour le lendemain et le bateau pour Phu Quoc, le tout pour 26 euros... En cash, bien sûr. Content Lulu. 7.30 am : départ collectif pour le célèbre marché flottant de Can Tho. D'emblée, le clignotant touriste sur le front nous agace à nouveau, mais cette journée ne sera pas aussi marquée que la précédente. Ayant eu sa lune de miel hier soir, le soleil se réveille la bouche en feu. Très vite, ça chauffe et c'est vraiment typique. Construites de bric et de broc, chaque maison tient vraiment par miracle sur ses pilotis. Quand le Mékong a des crues, ils sont cuits... En atteignant le marché lui-même, nous sommes positivement surpris : restant sur notre bateau, nous virevoltons au cœur de la masse grouillante de ces nombreux petits commerces épars sur le fleuve. Amazing ! S'échangeant des biens, les acheteurs et les vendeurs vont d'un bateau à l'autre par leur propres moyens maritimes. Véritables pièces de musée, certaines embarcations étaient déjà (vieilles et) sur l'eau, il y a 30 ans. Pilotés par Maman ou le grand frère, des gamins viennent nous fourguer des bananes ou du coca. La propulsion est assurée par des hélices installées au bout d'une longue tige mobile. Chez nous, cela s'appelle des débroussailleuses.Pastèques par là, sacs de riz, ici, des ananas, des salades, des noix de coco, un cochon enfermé passe à 40 m sur une pirogue motorisée presque aussi grande que la cage, ... Riche et coloré.
Bruyants, les bruits des moteurs nauséabonds s'entrecroisent ; un siècle et demi plutôt, folâtrer dans cet endroit aurait été totalement magique. Mais vous auriez eu moins de photos...Anyway, c'est déjà pas mal. Passant sous un pont après 2h de circulation aboyante et étonnante, notre embarcation nous mènent dans un premier temps à une ferme secrète. Semblable à celle d'hier, cette charmante petite entreprise (CPE) familiale se cache dans une mini jungle. Un élevage de cochons nous amuse, avant d'être plus intéressés par la fabrication des galettes de riz. Retour au bateau, nous nous enfonçons davantage dans ce « Dragon »... Essayant quelques clichés en mode noir et blanc, je me sens à nouveau dans une ambiance « Apocalypse Now », donnant une vision panoramique et du sens à certains paysages à voir depuis ces movies. L'idée générale évolue fort heureusement vers une impression plus pacifiste et zen. Parfois, c'est long. Certains sortent livres ou I-pod pour s'occuper. De mon côté, je reste subjugué par l'ingéniosité des habitations. Chacun de ses bidonvilles (disons-le malgré la conotation négative de ce terme), a accès au fleuve. En définitive et sans être exhaustif, le Mékong sert à la fois de route, de marché, de lieu de pêche, de lave-linge, de lave-vaisselle, de lave-people (plus communément baignoire),... Une autre dimension. Nouvelle pause, chez un maraîcher cette fois. Puis, promenade sur un sentier incertain entouré d'habitations diverses et passant par un petit pont de bois Yves-Duteillesque où il faudrait te prendre comme un enfant par la main... tellement il est nain à faire peur! Ensuite, ma batterie me vient en aide en décédant dans un ridicule cri strident : les décors se succèdent, tellement prenants, que j'ai pris plus de 250 photos depuis ce matin... Vive le numérique. Un hamac m'invite furieusement à l'occuper à la pause suivante, instruite pour déguster des glaces. Pas mal non plus. Peu enclin à compter tout le monde à chaque étape, notre guide m'oublie lors de l'ultime pause pipi après une partie de baby foot, où je vois le Titanic se barrer dans les iceberg.
A plusieurs titres, cette deuxième journée nous aura donc plu. D'autant que dès que nous croisons leurs regards, les Vietnamiens, très friendly, nous saluent dans un large sourire universel. Now, dernier regroupement devant l'hôtel.
12 pm : Avant l'ultime repas avec les Italiens, petit passage sur le marché terrestre, également très animé puis retour à l'hôtel et séparation. Constat affligeant : des quatre derniers du groupe prêts à partir vers Rach Gia, village du ferry pour Phu Quoc, il n'y en a pas un seul à qui j'ai adressé la parole depuis le début du séjour. C'est ballot, ça... Mais ça se récupère. La suite demain.

samedi 28 mars 2009

26/03 – Ho Chi Minh City... Apocalypse pas avant demain, merci !

26/03 – Ho Chi Minh City (HCMC) ... Apocalypse pas avant demain, merci !
Un bras de rivière saumâtre et un ronronnant bruit de moteur. La vieille embarcation fracassée de GI baroudeurs pénètre lentement dans les vapeurs matinales. Le timide soleil pose à peine ses rayons oranges sur la végétation dense et parfois inquiétante. Au son significatif de son rotor, l'emblématique hélicoptère jaillit comme un gros moustique de la brume endormie. Grésillant la chevauchée des Walkyries, son autoradio annonce l'imminence du barbecue... «Le Napalm, c'est bon, c'est chaud ; le Napalm, ça colle à la peau ...» (dédicace à Jean-Jacques et Nora). Oui. Contrairement à plusieurs pays visités sans arrière-pensée, avant d'arriver au Vietnam, plusieurs images inculquées par des films mythiques affluent dans ma tête, avant d'y poser le pied (conception très anatomique). Apocalypse now, Full Metal Jacket, Voyage au bout de l'Enfer, Outrages, ..., les american movies narrant cette phase, peu glorieuse de leur histoire, sont foison.
Pour mémoire, en août 64, lorsque le Congrès US vote la Résolution du Golfe du Tonkin, donnant les pleins pouvoirs à Johnson pour intervenir au Vietnam, il a été berné par de vraies-fausses informations sur l'attaque imaginaire de deux destroyers US croisant au Nord Vietnam. Évidemment, il fallait trouver un prétexte officiel pour stopper Ho Chi Minh et le communisme dans cette zone stratégique où doit demeurer une enclave occidentale... Ha, nos «amis» américains, que ne feraient-ils pas pour la Liberté ?
Dans l'avion, les infos sur CNN façonnent cette image biaisée du monde, of course, mais avec un fond de réalité, sur des pays désormais familiers : l'Australie, le Mexique (où sévit la guerre des cartels), l'Inde (où il y aurait un problème de banque), etc. Faut-il se tenir informé de cette déprimante actualité ? Je ne sais trop. Au pire, je compte sur vous ! (cf Melbourne et ses incendies).
Seule certitude, ma conscience associe, de longue date, «Vietnam» avec «guerre». Ayant en tête les vraies belles images de ces films, contrastant avec l'aspect politique de leur propos, je m'interroge donc sur ce qui m'attend dans ce pays apaisé, qui fut également une colonie française. En tout cas, mes voisins de droite et de derrière, fascinés et aux faciès autochtones, ont hâte d'atterrir : sourire aux lèvres et œil scintillant, ils ne cessent de me traverser du regard pour voir leur pays du hublot ! En v'là un qui me saute dessus pour prendre une photo inutile avec flash sur le hublot... Passons.
Petite frayeur habituelle avec mon big bag à l'arrivée, long à montrer son plastic : le transit dans l'immense complexe de Hong kong a-t-il été correctement effectué ?? Oui, oui, mon plus fidèle compagnon après Yaaman se pointe.
Douane franchie, apparemment, j'aurais pu ne pas préalablement acheter le dispendieux visa en France.
Autre réflexe d'aéroport, les toilettes. A chaque fois, elles m'attirent et ramènent systématiquement les écarts culturels et physiques à la réalité humaine : en gros, les bruits et gestes observables dans cette zone spécifique atténuent (voire éludent) les différences ethniques, nous sommes tous pareillement humains avant d'avoir un faciès conoté.
Cela dit, d'entrée, à l'aéroport, les consignes concernant la grippe aviaire imposent un regard différent, suivi de près par la petite arnaque du taxi «tout compris» qui me demande de payer son parking pour quitter l'aéroport... 1 euro = environ 24000 dongs. Ici, tout se chiffre (et peut se payer) en U$D. Le trajet me rappelle le Pérou sur le mode circulatoire et l'Indonésie sur le ballet des motos. Ça grouille, klaxonne, s'agite et frôle de partout ! Sans accident apparent.
Seule distinction évidente, beaucoup de motards portent des masques. «Pour la grippe aviaire ?» m'interroge-je-dans-un-premier-temps-idiot. Non, contre la pollution stagnante et évidente à la sortie du taxi. Déniché rapidement sur Internet pendant la nuit à Hong kong, l'hôtel « Xuan Spring » situé, comme beaucoup pour les petits budgets, dans le quartier de Pham Ngu Lao, se montre tout à fait acceptable, malgré une chambre haut perchée (5 ème étage sans ascenseur). En fonction du loyer payé, la clim est escamotable et tu te retrouves avec un ventilo. Tant mieux, c'est plus écolo.
Ben... "Et le Couchsurfing, alors ?" vous-insurgerez-vous-lucidement ...
Pas faux. Mais j'ai de bonnes excuses : le programme établi par Anaïs et Mathieu ne souffre d'aucune pause concrète à Saïgon. Voir un CS pour ne pas avoir le temps de lui parler plus de 5 mn n'est agréable pour personne, d'autant que les loyers sont modérés à HCMC (7 euros la chambre). La liberté d'emmerder personne, ça s'achète aussi. «Ça, c'est fait» pour la chambre, il me reste à organiser la suite.
10 m plus loin, une agence propose des excursions sur le delta du Mékong, pour ... 19 $ (2 jours et 1 nuit, tout compris). Parfait. Très serviable et désintéressée, la fille m'interroge sur la suite de mon voyage et téléphone à l'aéroport... Après une heure de pourparlers, je ressors heureux, la quasi-totalité de mon voyage organisé, les vols bookés, restent à déterminer le programme sur place et l'hébergement (type excursion ou non). Elle n'a même pas demandé une commission, la dame. Unique problème, ma CB à la bande magnétique épuisée, ne passe pas, je dois tout payer en cash. Tant que je peux retirer, ça va...
Petit tour de proximité sans camera (en charge). Motos partout, cyclo-pousses aussi. Idem qu'en Indonésie, «Transports, my friend ?», «what you're looking for ?»... J'achète à boire et le petit déj pour demain (départ dans le Mékong à 7.45 am) et me couche un peu. Pas beaucoup dormi depuis hier, moi...
2h + tard. Waouh, ça fait du bien de se réveiller au... Où je suis déjà aujourd'hui ? Damned, il est quelle heure ?
Vietnam ! Ok, Titi est dans la place. Vais aller faire un tour dans HCMC, pendant qu'il fait encore jour.
Le temps de gaz-oiliser mes poumons, de promener ma camera, de croiser des ascètes en pleine danse collective, 20 mn passent, il ne fait plus jour. Ensuite vient la priorité :«Man-ger !» (dixit Burno Dassiou). Oui, mais où ?
En devanture de plusieurs boutiques, il vendent des lonely planet. Commençant à négocier avec une grand-mère l'exemplaire en Français, j'allais l'acquérir et POF ! Grosse Panique, un jeune lui pique un scooter. Après quelques secondes intenses et criardes, je décide d'acheter le guide à 4 euros dans le magasin... d'à-côté, parce que j'aime bien négocier et c'était sans doute plus le moment avec mémé. ;-{
Aidé de cet outil utile me permettant de mieux comprendre l'histoire de ce pays, je pars en quête d'un des restos typiques conseillés. Problème : similaire aux autres guides vendus à la sauvette, celui-ci est une photocopie d'une vieille édition à la couverture parfaite et récente... Après 1h de marche-visite, passant notamment devant un marchand de bateaux en bois (voici le Napoléon), je me retrouve dans un resto « typique », certes, mais à tapas... Puis, pour le deuxième « à ne pas manquer », devant un hôtel en construction. Du coup, je vérifie le taux de conversion de la première page... en euros, c'est déjà ça...
Finalement, un « resto-zen » gastronomique me tend ses poêles et mon estomac. «Faut que ça cesse demain le luxe !», me convaincs-je, rentrant en pousse-pousse pour finir de marquer le coup.
L'observatrice Marion l'avait judicieusement relevé, l'Asie, c'est le continent de la débrouillardise, avec de multiples micro-entreprises où chacun peut tirer son épingle du jeu de go. Le driver du cyclo-pousse a sa technique : au lieu de m'emmener à mon hôtel, il m'invite à venir voir celui de ses potes, où je peux avoir cocaïne, marijuana et young ladies very beautiful sans problème. Comme d'hab' quoi. J'ai une tête à ça ? En fin de soirée, las, je finirai par répondre « No ladies, but if you have dogs... ». .. A Saïgon, l'expression consacrée est « you want boum-boum ? ». Tiens les tarifs sont moins intéressants qu'en Indonésie... ;-) Non, mais faut que ça change là !!! Entre les american movies précitées, les incitations aux «massages» à poil et leurs propositions plus directes, je finis par voir dans chacune des (souvent charmantes, en plus) femmes asiatiques que je croise, des putes en puissance parfaitement monnayables.
Stop. Besoin de faire une pause. N'ayant pas encore goûté (c'est pêché) à la bière locale, la Saïgon), je file au GQ2, le bar branché pas loin et décide de me faire caillou contemplatif dans l'effervescence urbaine devant un Yaaman impassible. Puissance du fric, de l'alcool, de la zénitude ou des cheveux ? Yo no sé mais tous ces rigolos me semblent en mon pouvoir. Il est donc temps de rentrer et de parler de chiens aux autochtones pour ne pas se faire maître...