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samedi 31 janvier 2009

30/01 – « Suce ma graine, hostie ! » : Le Québec en roue libre...


30/01 – « Suce ma graine, hostie ! » : Le Québec en roue libre...
Hola. Là.
Spirituellement, le Paradis est le gentil coin pas trop loin d'un Dieu espéré où l'on aimerait ne pas achever sa vie vu que c'est après la mort. D'une certaine manière, Mancora, à l'extrême nord du Pérou, présente une des versions standardisées du Paradis terrestre... Pas encore réellement touristique mais en « bonne » voie. Pour l'instant, Moumoune Graham et moi y coulons des heures paisibles, dans la mesure où nos amis « pilotos » sont introuvables et injoignables.
Mais les icônes paradisiaques me saoulent. Les Chicas brésiliennes, ça va un moment. Toutes les pin-ups du coin ont entre 17 et 23 ans, cela pourrait ne pas me freiner, mais elles articulent bruyamment des langues que je méconnais et, comme le village débute dans l'exploitation des pinzute, aucune activité annexe à la plage n'est envisageable, hormis investir dans la crème après-Jeanne d'arc (indice 12).Très content de mon équipement technologique, je me regarde des épisodes de Desperate Housewives dans la piaule. Chétifs computer et disque dur externe peut-être mais efficacité maximale, il fait trop chaud pour autre chose. D'énormes blattes escaladent nos petons et nuisent à la digestion des menus (à 5 soles) au pescador aussi barato (peu cher) que délicieux. Les vagues sont des rouleaux compresseurs où « Greg » - Graham se donne ce pseudo – a perdu sa casquette. La rencontre avec les seules françaises croisées fut enrichissante : « Ho, des Françaises ! » introduis-je, « ben oui, hein, on parle Français », conclurent-elles en s'éloignant vite, les yeux arc-boutés dans une expression prétentieuse... Trop niaises à l'étranger, les compatriotes femelles.
Sinon, je peux être pris pour un kbécoué sur certaines prononciations devenues familières à force d'entendre el Radar les répéter : « joli ptit cul », « belles boosses » (« bô mâmlons » ou « gros tétons », ça marche aussi).
Bref, on a juste profité de l'idée d'être dans un autre pays hier et, aujourd'hui, on fait pareil. Des projets plus bougeants s'imposent si nos 2 comparses ne réapparaissent pas. Ayant un peu de temps, j'ai pu laisser des messages téléphoniques aux quelques uns dont les numéros sont restés gravés en mémoire, bonnaner mes parents et rassurer Grand-mère sur ma non-anorexie.
Après nous avoir survolés, nos amis aviateurs arrivent vers 4.30 pm. Le Captain est persuadé que la patronne est bavaroise. Cet ancien pilote de Kart (et oui, il a fait ça aussi) est décidément singulier... Changement de chambre, bières, baignades, excellent resto Chan-chan (tenu par une Péruvienne qui a vécu en France), petite sortie dans le village, mais nous ne rencontrerons aucune donzelle amicale. Juste un chien très laid.Retour à l'hôtel à 11h, le Greg, tout frétillant du slip, repart, prêt à monnayer de l'affection. Il a échappé à un travelo avenant quelques secondes avant. A 4.30 am, il n'est toujours pas revenu. Préférant laisser les mosquitos à leur gueuleton Laudrinien, je pars à sa recherche dans les rues coupe-gorgeuses du village et découvre son cadavre étripé...
Meuh non, je déconne. Y a juste une trentaine de jeunes babacoolés et des chicas déchiquetées qui se trémoussent. Définitivement crevé, je rentre et trouve mes kbékoués endormis en sarcophage pour éviter les piqûres...
Demain, je vole !!!

vendredi 30 janvier 2009

Un mois, ça ne s'arrose pas...








28/01 - 29/01
Damned, un mois que j'ai commencé mon trip. Plus que 3, donc. En même temps que quelques kilos superflus (et c´est tout, pas de quoi s´inquiéter), j'ai perdu toute notion du temps et des jours. J'adore ça.
Départ un peu brusque, on est déjà sacrément en retard. Le Québec et ses membres libérés nous attendent. Rodéo-Taxi puis bus pour Chimbote, première étape au Nord. Une vieille Péruvienne, principale donatrice auprès de plusieurs dentistes locaux, squatte le siège voisin et me parle pendant des heures en Espagnol. Mouais... J'ai beau lui expliquer que sans Pisco, c'est pas gagné, elle persiste.
Anecdote culturelle, ATTENTION : au Chili, le Pisco est chilien, mais au Pérou, il est Péruvien (il y a une ville à son nom), ils se fightent vraiment sur le sujet.
Durant ce long trajet, Graham nous expose des films Y (plus que X) en riant à l'idée que la vieille qui a ruiné la petite souris se réveille. Ha... Ha... Après la pause déjeuner, la ptite mamie édentée a du bol, le car repart et elle n'est toujours pas revenue. N'écoutant que mon courage (j'étais sur le point de conclure !), je fais stopper le bus et la vois émerger, agonisante, dans la poussière. Elle m´en est reconnaissante en plus. Et merde !... Ça y est Maman, j'ai une copine...
Le trajet est assez beau, des cerros en plein désert, la mer au loin, les bidonvilles multicolores., les ... ZZZ ZZ.
« Thierry, vite, c'est ici !! » me secoue Mario. « Hein, quoi ça ? » balbutie-je, sautant dans mes tongs, oubliant d'embrasser Mamie et manquant de laisser mes vraies chaussures dans le bus. 16h. Nous sommes en plein désert. Christophe doit être arrivé à l'aéroport voisin, espérons-nous. Ben non. Personne ne sait ce qu'il est devenu. A notre ignorance de l'Espagnol, même si Mario se débrouille, nous réalisons être un tantinet suspendus à sa présence. Petite heure de doutes et d'attente au milieu de rien et de chiots magnifiques. L'incapacité à communiquer avec le gardien de l'aéroport et notre chauffeur de taxi-moto me décide à essayer enfin d'apprendre la langue. Pas gagné non plus.
Christophe finit par atterrir dans un petit zinc qu'on dirait fabriqué par Kinder. Il paraît plus qu'évident que nous ne volerons pas avec eux... Peut-être entre deux vols. Déçu le padawan est.
Palabres, hôtel, resto,... Finalement, pour faire des économies, le Captain propose que Graham et moi prenions le bus pour nous rendre directement à Mancora, village de pêcheurs transformé en micro-station balnéaire. Projet adopté, il n'y a rien à faire à Chimbote. A sa gare routière non plus...
Cette journée fut la pire depuis le début de mon séjour : 5h de bus le matin, poireautage l'a-m, repoireautage de 4h le soir, plus 10h de bus... Quand un Péruvien vous annonce un léger retard, prévoyez l'hibernation. « Una hora, señor... », phrase répétée de 10.30 pm à 1.30 am... Je pète trois câbles et me souviens des mêmes « merdias » lors de ma précédente venue. C'est pas le Pérou mais quand ça l'est, c'est pire! Il ne faut JAMAIS rien prévoir avec ces rigolos, colère-je-rouge...
Le bus finit par arriver à 2h30. Nos places sont, bien entendu, déjà distribuées. Le chauffeur ne met pas la clim' de la nuit, j'étouffe de chaud. Au matin, il la balance à bloc, je suis gelé. Et, au moment de dormir, entre le gamin vomissant à côté et les virages sur 3 roues (dans un paysage de rizières surprenant), la musique « traditionnelle kitsche » défonce mes oreilles bouchonnées... Genre Sonia Moralès, dont nous avions entendu, pendant 8h, les 4 mêmes titres entre Puño et Cuzco, il y a 4 ans ½ avec Olivier et Sophie. Les Péruviens sont visiblement sourds et résignés. Moi, j'ai un peu de mal à rester calme devant tant de conneries.
Pour conclure, juste avant de descendre de ce cauchemar de bus, ils nous mettent le film « Borak », version filmée dans un ciné par des abrutis - qui rigolent à chaque gamelle du pitre moustachu - ET sous-titrée en Espagnol... Vive les droits d'auteur !
Arrivée à Mancora. Hôtel sur la plage. Cela rappelle un peu Mazunte au Mexique, mais on a l'impression qu'ils préparent la saison tranquillo, ici. Prix très bas, cela dit. Pour ne plus être emmerdé toutes les 10mn, je cesse les « no entiendo Espagnol » et me décide à annoncer « No entiendo Portuguès », bien plus absurde mais radical. Crotte, je deviens un Français râleur à la parisienne...
Après baignades et cramage, nous attendons entre les strings des chicas brésiliennes que nos amis aviateurs nous rejoignent... Retard du blog rattrapé, la suite demain. J'espère ne pas vous essouffler...

« Elle m'a checké les fesses pour voir si j'avais des bobettes... »


27/01
Les jours à venir s'annoncent amusants : partir avec des québécois, c'est toujours un plaisir. Ils sont intéressants, bilingues et te sortent des expressions complètement dingues.
Graham, 32 ans, est étudiant-pilote et donc non-marié à Chantal cette semaine. Buvant un verre hier, il a déjà pris rencart ce soir avec une hôtesse de l'air de la LAN, Giselle. Mario, 50 ans (!), ancien pilote, vivant maintenant pleinement son métier de photographe (il gagne environ 150 000 $/an) n'est pas trop marié non plus à Chantal. Toutes les québécouèses ne s'appellent pas Chantal (« t'as mis ton doigt dans... ») mais leurs deux épouses enseignantes leur ont permis de se rencontrer.
Autour des cebiches et Cuzqueñas (la cerveza péruvienne), le repas de midi est un échange essentiellement porté sur l'aviation, passion commune à mes amigos, et des sorties inégalables d'expressions québécoises. Pour l'fun et les regards polis mais éperdus de Christophe, j'en ai noté quelques unes, avec leur traduction. Tu t'aies-tu déjà entendu parler le Français canadien, là ? Et je vous passe l'accent.
* Graham s'est donc fait « checké les fesses par une vieille pour voir si il portait des bobettes »=> Comprenez : il jouait de la cornemuse et une grand-mère un rien coquine lui a mis la main au cul, vérifiant la présence de caleçon.
* « Tu as amené ton lunch ? » => Tu es venu avec ton épouse ?
* « J'ai mon voyage, je me suis bourré la bedaine » => Je n'en peux plus, j'ai les dents du fond qui baignent...
* « Je te paye la traite en piastres » => je vous offre le repas avec mes dollars.
Sans compter les expressions entendues en Aout 2007 (avec Marion et Sophie) qui me reviennent :
* « On est fait-à-l'os » : nous sommes des amoureux inséparables.
* « Ya parté-à-soir » : il y a une fête ce soir.
* « J'ai gâté l'eau » : je suis allé(e) aux toilettes
* « Attention avec vot'chaaar dans la noirceur, avec les croches, vous pouvez taponner un orignaaal ! » : prenez garde avec votre véhicule, dans la nuit et avec les virages, vous pourriez heurter un orignal.
* « Je suis grillé comme un colon cultivateur » : j'ai un bronzage Marcel.
* « Hostie de tabarnak, j'te crisse mon calice », Fucking shit of life de merde.
Bref, j'en laisse mais honnêtement, j'adore.
Avant le départ de demain, Christophe nous propose d'essayer les bains turcs. Un grand moment d'étouffement, entre saunas, douches froides et massages par le gros chinois.
Les Péruviennes en tenue d'été sont plus attrayantes qu'en hiver. « J'ai d' la misère à voir ces ptits culs écœurants en hostie » (Ça me peine de croiser ces aimables et avenants postérieurs, crévindiou) s'exclame Graham, radar question donzelles. Desproges donnait comme définition du psychologue : « Celui qui regarde les autres quand une jolie femme rentre dans un bar ». Avec ce souriant kbékoué, je me marre à jouer au psy dès qu'on croise un morceau de nombril (le truc de l'autre côté du cul).
Nous partons retrouver Giselle qui n'est pas au rdv et, à la même heure, Pily, jeune et très jolie dentiste péruvienne, qui s'essaie au Couchsurfing. Je suis son deuxième contact, mais sûrement pas le dernier de mes compagnons qui adoptent le principe CS au cours de la très agréable soirée avec cette souriante demoiselle, qui parle Espagnol avec Chris, et plus ou moins Français et Anglais avec Mario et moi (elle a vécu 2 ans à NY). Le fait de l'accompagner à sa coccinelle rouge provoquera l'émoi vaguement jaloux de mes petits camarades, et de l'intérêt pour vous, cher(e)s fidèles. Alors... il y a enfin un blog à part dont je donnerai l'adresse à quelques uns bientôt. Il sera payant celui-là. Je suis obligé d'être sage sur celui-ci , en mémoire de l'illustre héros qui a inspiré le nom de ce blog - petit rappel : Tintin est le personnage de BD le plus asexué de la planète, la seule compagne que lui a donnée Hergé est la Castafiore. En toute logique, je serai donc totalement asexué pendant (la narration de) mon odyssée... ;-)
Le vrai trip péruvien commence demain...

jeudi 29 janvier 2009

« C'est fucké ben raide ! »

En Bonus, Jean Le Gall en personne !!!

26/01 « C'est fucké ben raide ! » (totalement fou)
Retour en Péruvie. Non envisagé dans mon parcours initial car déjà vu, mon vieil ami Christophe m'a convaincu de revenir au Pérou. Le projet proposé pouvait être intéressant à vivre : Mario, un de ses amis photographes qui travaille pour Yann-Arthus Bertrand en personne, a loué ses services pour survoler les plages du Nord du Pérou, pendant quelques jours. Autant il y aurait de la place dans l'avion. Vous comprendrez le déplacement...
Par ailleurs, retrouver le Captain Lodrine, avec qui j'ai écumé les bancs de la fac, enfin surtout les chaises des bars voisins, s'avère toujours passionnant. Après la fac de Sciences Eco, ce jeune persévérant et atypique avait intégré le Dauphiné Libéré à Grenoble, en tant que contrôleur de gestion. Suite à un désoeuvrement affectif momentané, il s'était expatrié avec des « congas » (car il est aussi percussionniste) à la découverte de Cuba pendant 3 semaines de vacances. Objectifs : sac à dos, faire connaissance avec la population, réapprendre l'Espagnol, se changer les idées et intégrer éventuellement un groupe de zique. Ayant traversé de part en part le nord de l'Afrique avec 2 potes en camionnette à 20 ans, avec simplement quelques vêtements à donner aux autochtones en échange de leur hospitalité, cet Indiana Jones moderne n'en était pas à son coup d'essai. Au retour de Cuba, il décide de changer de métier mais que faire ? Levant les yeux au ciel, il voit passer un avion, prend un taxi et file à l'aéroport pour essayer cette option. Quelques mois après, il décolle pour 2 ans vers l'école de pilotes de Daytona en Floride. Capable de tout plaquer, mais de manière réfléchie, Christophe sera vraiment le premier à m'inciter à bouger mes fesses de vieux garçon du trop tranquille fauteuil français sécurisé : grâce à lui en 2000, je découvre les USA, ses potes, une autre vie.
Trois ans s'écoulent, durant lesquels il sera étudiant, instructeur, livreur de pizzas et vendeur d'avions, puis on lui propose de devenir chef instructeur d'une école de pilotes en création à Lima au Pérou. Suivant cette lumière voyageuse, je viens m'imprégner d'une autre civilisation : Lima, El Camino del Inca, le Machu Picchu, le lac Titicaca et le reste avec Sophie Zia et Olivier Tao en 2004.
Retrouver ce fougueux aventurier est donc un réel plaisir et résumer un tel personnage, pourtant si simple en tant que personne, est impossible mais croyez-moi, lui, il en a, l'amigo...
Pensant à mon pote dans l'avion, je réalise qu'il ne m'a pas donné son adresse. Pas grave, je suis immatriculé Holiday Inn internationalement maintenant.
A l'arrivée, je vais me fais stopper par un douanier suspicieux, mais mon petit vin chilien Cabernet-Sauvignon n'a rien de suspect. Et en plus, il est bon. « Oui, la moitié de mon sac, c'est de la médecine, monsieur, tu veux les certificats médicaux ? Je les ai »... Mon avion a atterri depuis 1h quand je finis par sortir mais le Captain est là. Taxiiiii. Négociations, il faut toujours négocier au Pérou (on passe de 50 soles à 18...).
Puuuutain, j'avais oublié la conduite locale... La règle, c'est qu'il n'y a pas de règles. Une sorte de flux continu avec des feux aussi décoratifs et moins regardés que des guirlandes. Si, par principe, les conducteurs s'arrêtent un peu, quand ça les gave d'attendre, ils repartent avec ou sans voiture à éviter. Un coup de klaxon signifie « Gracias », deux coups, « Poussez-vous, je ne m'arrête pas ». Du Morse en plus court. Les piétons font des bonds, les touristes, dans leur pantalon : les traces de frein ne sont pas sur la route...
Résumer cette journée n'est pas difficile, repas de Cebiche (poissons crus avec sauce), délicieux ; retour à l'airport, pour chercher Mario, mais ni vol, ni kébékoué. Nous passons à son hôtel et essayons les toilettes par principe. Chou blanc, là aussi : les kébécoué ne sont nulle part. En fait, un peu débordé par son boulot, Christophe lit peu et vite ses mails (il n'a pas internet à la maison), il s'est donc planté entre heure de départ et heure d'arrivée. Re-taxi folklorique, je deviens blasé. On passe à son école. Le petit bureau à 1h de Lima s'est transformé en école très reconnue dans la région, Mossieur Laudrin en est le responsable, il ne vole quasiment plus et supervise les 7 instructeurs de Master of the Sky. « Ha oui, quand même ! » m'équarquille-les-yeux-je.
Profitant de la connexion internet, je zyeute mes mails et laisse des références pour mes amis CS. Curieux message de Felipe le Chilien, coloc d'Elodie, « je ne retrouve plus 60 $ est-ce que ça te dit quelque chose ? ». Il me prend pour qui, cet ahuri ? Je ne suis plus allé dans sa chambre depuis le 1er jour. Je réponds courroucé, c'est assez désagréable d'être pris pour un voleur. Avant de partir, j'en profite pour inviter des jolies CS de Lima à boire un verre.
Arrivée au domicile du Laudrin, petite pensée à Sophie-Zia... Autre nouveauté pour Christophe, Anna, jeune maman de 28 ans, réchauffe désormais son cœur et son lit depuis un an. Très agréable, elle parle un peu français et, comme la plupart des péruviennes, aime chérir son homme et cuisiner. Les filles, prenez exemple !
Les kébékoué arrivent à l'airport, on recommence le rodéo taxi... La suite est totalement amazing. Mario, le photographe, beau gosse de 45 ans, a aidé une curieuse femme « Mme Chapman » a porté sa valise, elle ne parle pas Espagnol (quelle idiote !) et est tellement égarée que notre gentleman lui propose de l'accompagner à son hôtel à l'autre bout de la ville. Composition de deux équipes. L'équipe A dont je fais partie voit la mummy inca partir dans l'autre taxi, et je me retrouve à transporter la valise de l'étrange Mme Chapman, apache (prononcer apatchi) au visage émacié voire squelettique, qui part dans 6h pour Cuzco, rencontrer un shaman. Son job est d'aider les individus, en présentant les aptitudes, à communiquer avec les morts.
Pendant le sportif trajet d'une 1/2h, Graham, le second québécois, m'explique qu'il est en vacances de mariage cette semaine et qu'au Québec, il fait « frette en calice » (un froid de canard, en termes de traduction, c'est pas mieux...). Je me croyais prêt psychologiquement mais « c'est le plus pire taxi » qu'il aie jamais pris et, sans fioritures, nous alternerons les « tabarnak ! » avec les « ho puuuutain ! » durant toute la course (le terme est adapté) du taxi.
Pas de place à l'hôtel, on part les déposer à un autre puis dodo. Avec le décalage horaire, cela fait 20h que je n'ai pas dormi... Et il ne s'est rien passé aujourd'hui finalement.

mardi 27 janvier 2009

Valparaiso, I love you !!! Et pas que you.







25/01 Valparaiso, I love you !!! Et pas que you.
Réveil très tranquille chez Sebastian, et pour cause, ou je suis seul, ou ils hibernent, ou ils sont morts. Ma bonne éducation bretonne m'invite à attendre leur présence un moment, d'autant que mes (moins bons) réflexes bretons m'ont contraint à sacrifier la bouteille de cerveza - offerte la veille à Sebastian - pour l'asado de Marie-José.
Coups d'zyeux internautiques sur vos commentaires, les officiels du blog... et les assez nombreux autres finalement (mails, facedebook). Pas le temps de répondre à tous, mais « peut-être dois-je arrêter de faire un blog psy où je me livre sans doute trop, soulevant plusieurs inquiétudes de votre part ? » m'interpelle-je avec ma copine circonspection... L'article « Quête de sens » était une sorte de préquel nécessaire. Vraiment désolé, si j'ai bousculé certains esprits compatissants à une détresse ancienne.
J'écris des journaux de bord de ce type à chaque voyage, balançant tout ce qui passe par ma p'tite tête dérangée... A la base, ces mémoires de l'instant, rédigées sur le vif, étaient destinées à un moi-même-du-futur, donc sans retenue. Il s'est trouvé que cela intéressait souvent mes compagnons de route, alors, cette fois, j'ai rendu publiques mes pérégrinations. En plus, c'est bien pratique pour donner des nouvelles et évite des dépenses faramineuses en cartes postales. Je ne sais absolument pas, cela dit, qui et combien vous êtes. Heu, à tout hasard, j'adore la dictature chilienne !!!... Non, faut pas abuser.
Bon, Sebastian et sa Macarena ne reviennent pas danser et j'ai un peu autre chose à faire. Message de remerciement, j'abandonne Vina et ses jongleurs de rue, départ pour Valparaiso.
Et... Paf, pas le chien ! Indéniablement, l'un des intérêts de ce voyage est de mettre des images sur des noms vaguement entendus. Valpa, à mon humble sens, c'était un gros port (pas porc), l'un des berceaux fantasmés du nouveau monde où tout était possible pour un aventurier prêt à franchir le Cap Horn.
Son découvreur, Diego de Almagro, a attribué à cette immense baie le nom de sa cité andalouse natale. Valpa fut LE grand port de commerce d'Amérique du Sud, jusqu'en 1913, date d'ouverture du canal de Panama. Malgré le progressif déclin de la cité, Pablo Neruda, poète autochtone et mondialement connu, la considérait comme écrin lumineux de l'univers et y avait élu domicile à La Sebastiana. Bref, pour se faire une idée, il existe toutes sortes de littérature, guides et autres plans qu'on imagine des yeux dans un fauteuil. Ben, c'est pas ça... Valparaiso, c'est énorme, le plan de la ville ne devrait être autorisé qu'en 3D !
Les multiples Cerros (collines) de la ville sont fascinants, on y accède par des antiques ascensors ; les tags omniprésents sur les murs constituent un vrai musée vivant ; la multitude colorée des vieilles maisons coloniales illuminent la baie bleutée. Valparaiso ne se lit pas, la ville se vit, se sent, s'entend... Le cœur emporté par un élan de plaisirs pluriel, je mitraille de photos ma lente évolution au sein de cette ville singulière. A Santiago ou à Vina, je m'étais efforcé de trouver quelques images correctes à mettre dans la carte mémoire collective de ma camera. Ici, il n'y a que ça. Par endroits, on dirait San Francisco...
Sourire aux lèvres, après 2h de balade, je suis les (mauvais) conseils du Routard et me décide à m'alimenter au « Filou de Montpellier », certes très bon mais pas peu cher (expression marseillaise). Grand-Mère, j'ai mangé un repas COMPLET avec entrée, plat, dessert ! Anecdote amusante : arrivé le Routard en mains et prenant des notes sur tout autre chose dans mon petit carnet durant cette orgie gustative, je m'aperçois que, dans le doute, les serveurs sont très attentionnés. Me prendraient-ils pour un enquêteur ? J'en rajoute donc. 11000 pesos chiliens quand même...
4.15 pm, tranquillement, je pars rejoindre mes amigos. Je dois retrouver Orlando-Pierre-Blum, plus peut-être Marie-José et Carolina (jointes auparavant), et peut-être encore Yoissy, autre couchsurfeuse, ayant répondu sur le tard. Nous pourrions donc être nombreux... Ou pas. Ce sera « ou pas » : le café rencart « Ingles », difficile à trouver, est clos (Domingo es domingo) et personne ne se pointe. J'attends. Rien de tel que d'apprendre un pays alors que ses habitants, chargés de son passé, vivent autour de vous. Après une heure d'approfondissement à lire, assis sur un mur, l'histoire animée du Chili, je call Marie-José. « On se retrouve à 6.30pm au Café Journal de Vina, tu peux partir avec Carolina à Santiago en voiture ! »....... :-)
Une 1/2h plus tard, José, Carolina et les deux frères passent me prendre, on retourne à Valpa, visite de nouveau certains coins sympathiques, ils m'en montrent d'autres, puis nous dégustons une pizza en sirotant une sangria « au melone ». Suis trop content, ce groupe tombé du ciel est fort judicieusement éclairé par des sourires craquants. Carolina confirme : le surnom de Valparaiso est Pancho, diminutif de Francisco, tant cette ville de collines rappelle la cité californienne.
Petite pause dans la maison familiale, échanges d'adresses internet, je leur montre le blog, ses sites et quelques photos plus avantageuses que ma tronche préhistorique du moment. « Qué liiiiindasses ! Could I write on facebook that I had a relationship with you ? » me claironnent simultanément les deux filles (Si, si, je vous jure, je peux rendre bien en photos)... « Aaaaargh ! On peut même l'avoir pour de bon la relationship ! » décède-je... Ben non, pas le temps. Si Christophe le Péruvien ne m'avait pas répondu, je resterais bien. Autant, je vais essayer de revenir plus tôt avant l'île de Pâques.
Arrivée des amis de Carolina, départ tristounet pour Santiago, la donzelle passant ce déroutant trajet dans les calorifiques bras du collant Alfonso (pas innocent celui-là), embouteillages du dimanche, rédaction du blog, dodo dans le chaaar,... 1h du mat, descente de la voiture à Santiago, rien le temps de dire, mais numéro en poche. Ultime discussion avec la cool Elodie, préparation de sacs, aéroport dans 5h, décollage dans 8h. L'aventure continue, un gracieux sourire dans les yeux...



lundi 26 janvier 2009

El auto es robado, Papitooo !!



24/01 El auto es robado, Papitooo !!
Franchement impossible de se réveiller tôt... Je prends mon temps avant Valparaiso. Bonne nouvelle, les CS sont assez prompts à répondre : malgré l'annulation de dernière minute de la CS française, bien nommée sur le site, « Lunatica », je peux compter sur Sebastian pour l'hébergement et une donzelle, Marie-José, propose de me faire visiter.
Sans trop jouer à Jeanne d'Arc, Elodie nous fait quelques crêpes, me permettant de raconter la célèbre anecdocte du couple breton pendant la Chandeleur... Partie d'échecs, préparation d'un mini sac, je reste inquiet sur la suite car sans nouvelles de Christophe au Pérou. C'est un peu dans deux jours...
Laissant Junglelove.fr à Elodie, fixant rdv à Legolas-Pierre à Valparaiso, je file pour les plages de Vina Del Mare, le Capo di Feno de Valpa. Oui, LES PLAGES !! Tant qu'à être en été et sur la côte Pacifique, j'ai vraiment envie de me gaver de sable et de trempettes calorifiques. Limite, je ne prends que mon maillot de bain. Pendant le trajet, j'essaye de m'instruire quant à l'histoire du Chile.
Grâce à ma juriste bretonne, je sais déjà qu'ils ont une constitution béton, que leur économie en croissance est axée sur l'exploitation minière du Cuivre, qu'elles n'ont pas le droit à l'avortement (j'ai croisé plusieurs jeunes filles-mères) et, avec le Routard, j'apprends à détester un peu plus les USA. Heureusement que je connais des Américains sympathiques, sinon je haïrais vraiment ce pays. La CIA, Nixon et son équipe, s'avèrent être les instigateurs cachés et la source de finances du coup d'état de Pinochet (dictateur aux origines bretonnes du côté de Lamballe) parce qu'Allende voulait imiter le communisme des Cubains récemment émancipés, notamment en nationalisant les industries et virer les pauvres petits propriétaires US qui les exploitaient... On en revient à cette ingérence politique des States partout... Finalement, le 11/09 de New York a peut-être un lien avec celui de Santiago : l'effet boomerang du coup d'état... Al Quaida chilien ?
Bref, je m'endors à la moitié malgré la beauté remarquable de ces paysages andins, où les montagnes s'expriment puissamment, dominant une végétation luxuriante et plus verte qu'au Mexique.
A l'arrivée, je m'entorse la tête à regarder des bombes évoluant en maillot de bain à la gare routière. Petit bordel habituel avec le téléphone pour trouver Sebastian, le CS du jour, que je n'aurai pas vraiment le temps de connaître. A peine arrivé, l'appel de la playa et de son eau mouillée est trop fort. Mon imagination porte mes gambettes dénudées jusqu'à la playa...
Grosse déception : contre toute attente, la moche plage qui se présente à moi est surpeuplée, polluée et bétonnée touriste comme à Ibiza ou Playa del Carmen en plus laid.
Grosses vagues, sans bancs de dauphins que je cherche partout, au vu des colossaux bancs de vieux thons boudinés entre 3 ficelles sur la plage. Ultime déception, je pars de l'hivernal océan de Mazunte à 28° pour me glacer les petons dans l'estival océan à 15° de Vina... Dé-çu, le gars Thierry. Petite ballade forcée. Quelques Castillos mais bof. A peine rentré, Marc, le CS écossais, venu chercher un job, me décoche de vagues bredouillages en Français, puis le sympathique Sebastian, sa copine Macarena (si,si), lui et moi allons déguster des Kebabs typiques, bien sûr, dans un petit resto voisin.
Le temps d'apprendre que Sebastian finit ses études pour être avocat, que sa copine est nurse et ils partent à une soirée à Valparaiso, me laissant les clés de leur appart. On a bien dû se parler 20 mn. Confiant le gars, mais c'est aussi ça le couchsurfing. Je ne les reverrai plus. Pas grave, internet (ouf, le plan Péruvien avec Christophe est confirmé), mise à jour du blog, douche et départ tranquille à 22h pour cette cité bougeante et parfois dangereuse de Valparaiso. Tous m'ont averti, il faut éviter certains quartiers. Oui, mais lesquels ??
A tout hasard, malgré l'heure, je call Marie-José, injoignable auparavant. Et là, c'est le bonheur de l'imprévu : elle m'invite à un « asado » (barbecue) chez elle avec quelques amis avant d'aller sur Valpa. Je me retrouve à 11 pm au milieu d'un groupe avenant dont ses deux frères (Orlando et Pelo) et plusieurs filles très agréables (Marie-José, Jaqué, Pati), à tous les niveaux et une petite merveille sur pattes, Carolina. Comme elle a vécu avec un Français puis un Québécois, je converse beaucoup avec cette très charmante petite brune journaliste TV sur la 9, qui me pose de vraies questions, genre, « tu es marié ?, tu as des enfants ? » en Anglais que je maîtrise pleinement avec... les hispanisants. On m'a prévenu, « si tu embrasses une Chilienne, tu es marié! ». Heu, ouais, ben là, ce serait pas dramatique en même temps...
Mis à part, Orlando (lui, c'est son vrai prénom), tout le monde maîtrise l'Anglais et Thierry Henry me permet, une fois de plus d'exister avec mon prénom (au premier de l'an, je n'y avais pas pensé, tout le monde m'appelait Jerry et je finissais par l'accepter plutôt que de réexpliquer - ya 5 ans je me faisais appeler Patrick pour éviter le problème...). Melon au vino, vodka, côte de bœuf, un spacieux patio, des jolies filles, une troupe aussi intéressante qu'intéressée, j'adore les corvées...
Après avoir assez copieusement arrosé la soirée, nous partons à 7 dans la voiture pour Valpa à 10 mn de là, débarquant tranquillement devant des flics. Oui, c'est un collectivo. Abandon de Pati, la psychologue scolaire, très défonc... heu, fatiguée, nous pénétrons dans le mythique et ancestral bar « la Playa ». Je m'amuse comme un petit fou au milieu de ses amis improvisés...
Question ambiance dans le bar, je pense que c'est la soirée la plus animée depuis le début de mon voyage. Ça fait du bien. Demandant son pourboire pour avoir vaguement surveillé le véhicule, un vieux se fait jeter par José : « El auto es robado, Papiiiitooo !! » (cette voiture est volée, papi ). Très triste à l'idée de les laisser vers 4h, je les remercie pour leur accueil et, autant, on se reverra demain. Personne ne bronche dans l'appart (vide) de Sebastian. M'en fous. Dodo. Content. Je vénère de plus en plus le Couchsurfing...

dimanche 25 janvier 2009

Révolucion pedagogica, viva Pisco...



23/01 Révolucion pedagogica
Réveil assez calme, post de plusieurs vidéos, recherche de couch à Valparaiso pour ce soir ou demain, pendant que le big Espagnol mate la TV... Info majeure : « les vaches chiliennes qui écoutent du Bach produisent plus de lait ».
Ben voyons... Normal, estime-je avec lucidité, le B se prononce V en Espagnol, ça fait donc Jean-Sébastien Vach. Logique qu´elles raffolent de ce compositeur... Passons.
Elodie nous propose d'aller au Musée interactif MIM à l'autre bout de la ville (dans un coin chaud après la tombée de la nuit) avant de pulvériser la partie d'échecs en cours. Trajet fort convivial où nous échangeons sur le théâtre. Elle a trouvé la Trash « sympathique » et m'incite à lire Rodrigo Garcia, talentueux auteur argentin (pièce « Borgès »). Sacré caractère, le petit bout de femme. Très affirmée, brillante élève, cultivée, peu de personnes ont dû lui marcher sur les pieds et il faut se lever avant de se coucher pour la déstabiliser...
L'entrée du musée est un régal pour les yeux... du fait de la ravissante hôtesse d´accueil. Mama Miaa!! Vraiment, certaines Chiliennes accrochent le regard... Parfois, elles sont quasiment à poil (notamment un short rose absolument indécent croisé dans la rue...).
A l'intérieur (du Musée), les activités ludiques et pédagogiques proposées réveillent nos côtés enfantins. Cercles à bulles de savon, planche à clous, machine d'entrainement des spationautes (voir video), nous nous amusons pendant quelques heures... Nous passons par un monstrueux centre commercial, animé kitschement par un Elvis local et vocal. Elodie, qui a peur sur les tapis roulants (petite, sa robe avait été avalée), regarde avec amusement les 2 grands gosses qui l'accompagnent, buvant leur litre de lait au chocolat tout en parcourant le centre. Nous formons une bonne équipe souriante.
Retour à l'appart, Pierre me propose une « parté à soir » émancipée sans maman et ses amies : un CS de Santiago lui a lancé une invitation. Accompagné d'un chien affectueux, nous traversons la ville avec des bouteilles de Pisco et du Coca, en nous plantant de sens comme d'hab'.
Arrivée à minuit, Marcello et ses 6 amigos nous attendent et sont positivement surpris par la thatche espagnole d'Orlando-Pierre. Politique, économie, pays voisins, tout le déballage sérieux passe, puis, Pisco aidant, ils nous apprennent des trucs à dire (ou pas) aux Chicas. Grosse rigolade de sacs à couilles.
Je découvre une vertu incroyable à essayer au Lycée : pendant les 4h de palabras, je comprends intégralement leur conversation hispanisée. Le Pisco est une potion magique pédagogique !! Vraiment intéressant comme soirée, ils sont majoritairement professor ou thésards, âgés entre 25 et 29 ans. Je m'exprime à l'occasion en Anglais ET en Espagnol ; Pierre me donnant quelques cours « desde ahier », je baragouine des morceaux de phrases. Ils avaient voulu nous retirer la moitié de la dose de Pisco que nous nous servions, a 5h, nous avons compris pourquoi... Totale à la ramasse, les deux francophones. Les au-revoirs durent 10 mn. 1) on sert la main, traditionnellement, puis à la jeune, 2) on se prend dans les bras et on se tapote, 3) Retour à l'étape 1)... Ca n'en finit pas
Avant notre départ, Marcello démarrant en tant que CS, croit aux vertus humanistes de ce site et nous donne, très cérémoniel, à chacun un gift,une conserve d´un plat typique pour moi et une bouteille de vin chilien pour mon comparse alcoolique...
Retour fra-cas-sé, lecture d'un mail très touchant, dodo à 6h, je me vois pas vraiment partir dans une heure à Valparaiso. C'est dommage, j'ai un accord d'hébergement et deux invitations...

« Calice de militaires ! J'ai des envies de meurtres... »

22/01 « Caaaalice de militaires ! J'ai des envies de meurtres... »
Bon forcément, à vivre un peu plus la nuit et à bouger le jour, j'écris moins régulièrement...
Au réveil en vrac, j'admire l'étroitesse d'occupation d´espace de mon colocasurf de voisin. Renseignements pris auprès d'Elodie, parcours planifié, nous entrons avec Pierre-Elie de plain-pied dans l'aventure urbaine. Le Cerro de Santa Lucia, colline dominante de Santiago, se prête assez bien à quelques rares photos vertement colorées. Sinon, ce n'est honnêtement pas très beau une ville bétonnée, surtout après les magnifiques paysages contemplés béatement au Mexique.
Mon amigo Orlando est intéressant. Grand nombre de jeunes kbékoués, après l'équivalent du bac, plient bagages et partent à la découverte d'autres pays. Pierre s'est orienté vers l´Amérique du Sud et plus particulièrement le Vénézuela pour connaître, in situ, Chavez et sa politique puis la Colombie. Il devrait bientôt traverser Bolivie, Pérou,... mais ne s'est imposé aucune contrainte temporelle. En 3 mois, il maîtrise suffisamment l'Espagnol (dans ces différents pays d'usage) pour parler avec n'importe quel quidam espagnol, ce qui n´existe pas. Et il a la tchatche, le bestiau.
Passant devant le dispendieux (« cher » en Kbécoué) marché artisanal - très silencieux malgré la proximité du boulevard voisin, puis devant une petite expo portant sur cette moitié du continent, un abruti vient me casser mon ambiance zen en demandant si je suis le Padre d'Orlando... « Toi, tu vas numéroter tout de suite le peu de dents qu'il te reste pour les redisposer rapidement après la visite de ma main droite dans ta seule gueule de nain maladif », souris-je amicalement.
On poursuit vers le Barrio « Paris-Londres ». Curiosité locale, ce quartier de 1923 présente un style très européen. Pareils à un grand nombre d'abrutis voyageurs, nous traversons des milliers de km pour voir ce qui nous rappelle not'-chez-nous...
Après l'Université de Chile et son tag BLN (Bront de Libération National), nous atteignons l'avenue Libertador, puis la Plaza de la Libertad où sied, sévèrement gardée la célèbre Moneda. Cela vous parle ? Mais si, le bâtiment déchiqueté par les obus et éclats de balle, amplement photographié en 73, c'est l'emblème visuel du coup d'état de Pinochet, lieu où fut suicidé Allende.
Partout, des militaires aussi aimables que les gardiens de musée de Prague (ex Golgoths de l'Armée Rouge). J'hésite un rien à sortir Yaaman et sa tête de drogué. Pierre-sans-papier reste puni dehors à jurer « Caliiiice de militaires..., hostie de tabarnak » alors qu'après fouille intégrale, double contrôle passeport, je visite l'Histoire. Meuh non, la démocratie chilienne n'est pas sécuritaire. « Señor!!!» Oups, on n'a pas le droit de revenir sur ses pas prendre des photos ? « No Señor !». Ok, c'est bien parce que tu es plus grand que moi...
Nous continuons de parcourir la ville, passant par la Cathédrale Iglesia (« elle n'a pas chenngé ») puis la Plaza de Armas, où un artiste de rue, entouré d'une arène humaine imposante, nous fout la honte. Enfin, surtout à Pierre. Ayant déjà vécu cette sensation de ridicule au Pérou, je m'éloigne de lui le temps de l'apostrophe. Bien sûr, après je manifeste toute ma solidarité...
Achat, enfin, d'un trépied pour faire des jolies photos de nuit, 2 ignobles hot dog, retour à l'appart, le temps de récupérer le numéro d'un couchsurfer. Elodie zyeute la Trash.
Nous reprenons la route vers le Cerro San Cristobal et son funiculaire. Coucher de soleil, une statue de la Vierge prête à plonger, la ville, les montagnes, la pollution. Sans grande conviction, nous prenons des photos puis entamons une partie d'échecs, qui durera après la descente du funiculaire. On s'égare un peu au retour, achetons des bières, puis trouvons porte et interphone clos. Personne dans l'appart, le numéro d'Elodie ne répond pas, nous sommes en tenue d'été, la nuit tombe. Petite demi-heure de questionnements, d'internet pour trouver un autre numéro... Finalement, je réussis à monter, déniche sur la porte un petit mot et nous nous croisons dans la rue. Après la mise en chauffe au houblon, départ pour la Fiesta-Karaoké.
Si, pour dormir, je connais le monde des sourds grâce aux bouchons orange, je fais connaissance avec le monde des muets, pendant la soirée. Contrairement à Orlando, la double barrière langage-âge me bloque définitivement. Elodie et Pierre profitent de la soirée. Je bois serein et me lâche corporellement sur la piste. Finalement, je parle tout seul depuis le début du séjour et on s'entend bien, donc je continue. Retour en vrac, dodo.

samedi 24 janvier 2009

Quête de sens...


Quête de sens...
Écrit le jour du départ, cet article n'a rien d'amusant, j'ai hésité à le publier mais il a son importance... Et il me permet de rédiger l'actualité tranquillement tout en chérissant mes brebis avides... ;-)
« Cela va peut-être vous paraître curieux mais, depuis plusieurs mois, je n'ai plus envisagé réellement ce voyage comme une partie de plaisir. Mon manque d'enthousiasme m'a même été reproché quelques jours avant le grand départ. Quelques explications s'imposent...
Pour ceux qui l'ignorent, j'ai déclenché à mon retour du Pérou, en 2004, une maladie auto-immune appelée à l'époque dans le milieu médical, barbare par essence, spondylarthrite. Pour faire court, le corps envoie au cerveau des mauvaises informations comme quoi il est malade et le cerveau, bêtement discipliné, balance des cellules guerrières pour détruire des cellules saines en réalité. La Nature est complètement conne pour inventer des trucs pareils. Progressivement, cette maladie grignote, pépère, fait très mal sans médicament et seules des avancées dans la Médecine restent à espérer. Quand ces explications m'ont globalement été fournies, il y a un peu plus de 4 ans, je fus un rien contrarié... Parfois paralysé par les douleurs, la colère contre mon corps m'a envahi, ensuite la résignation, puis la dépression, sachant que ça ne peut QUE dégénérer. Cela a donné un sens différent à ma vie (notamment théâtral) et s'est momentanément résorbé.
Ben, c'est revenu en février dernier, de manière lancinante, insidieuse, perverse. Depuis, je ne supporte aucune journée qui n'apporte rien et le théâtre ne suffit plus. Dans la mesure où je n'ai toujours pas reconnu d'enfants naturels (ha ha), ni rencontré, a priori, celle qui me donnerait envie d'en concevoir (ces petites bêtes occupent, paraît-il) et pas seulement m'entraîner, il me fallait chercher d'autres voies, petit scarabée...
Ayant eu l'aubaine de vivre quelques voyages, j'ai pu apprécier l'apport de chaque jour, le fait d'oublier quand et qui on est. Oublier cette merde de Damoclès aussi. Le bien-être procuré agit simultanément sur le cerveau (consciemment ou non) et cet abruti est le principal responsable de ce qui m'arrive, donc partir peut s'avérer plus efficace que les 500 cachets que je vais avaler comme des couleuvres dans les prochains mois.
Bref, dans ma tête, aucune autre alternative. Si, initialement, ce tour du monde était un vrai rêve, le concrétiser en projet à organiser fut une accumulation de complications. D'ailleurs, le choix de partir réellement n'a rien eu d'une partie de plaisir, moins dans l'organisation que dans l'idée de tout plaquer. On sait ce que l'on laisse, pas ce qu'on va trouver. Les cimetières sont plein de gens irremplaçables, mais je ne ressens aucun besoin d'être remplacé...
Certes, je ne suis ni le seul ni le plus à plaindre concernant des problèmes de santé. Pour ma part, tant que, physiquement, je peux l'envisager, j'ai simplement choisi mon traitement.
Petite conclusion moralisatrice à deux balles :
Si, pendant ce voyage, je prends et exprime du plaisir à vivre pleinement mon choix, je pense le mériter parce que ce fut un rare bordel à organiser (et même en organisant, c'est pas gagné avec les impondérables aléas d'une telle odyssée...) ; si je râle de certaines galères, inutile de pester que je l'ai bien cherché, crétin ; si, enfin, il t'arrive de m'envier, pose-toi les bonnes questions... Mieux vaut vivre son rêve que rêver sa vie. »

Rédigé dans le train pour Paris le 28/12, cet article constitue un repère et, jour après jour, conforte mon choix : j'appréhendais beaucoup la suite, je sais maintenant que l'instinct existe. Il faut s'y fier contre vents et marées. Bon je vous laisse, je suis attendu dans le lagon chilien par 4 sirènes à larmes, alanguies et toutes mouillées...

vendredi 23 janvier 2009

Bienvenido en verano !

21/01
Arrivée au Chili sur une impression curieuse : je n'ai aucune idée de ce que je vais y trouver, ne connais rien à ce pays (quelques bribes de son histoire, réminiscences du coup d'état de Pinochet contre Allende en 73) et vais débarquer chez Elodie et ses collocs après 2 mails avenants. C'est assez mince comme programme, mais total no stress et finally, je trouve ce concept sans guide, carte ou quoi que ce soit, très fun.
A l'aéroport, un taxi parlant uniquement Chilien (c'est une tradition dans le coin) me squatte et ne me lâche pas. Il est 8h30 (3h de plus qu'au Mexique et de sommeil en moins). Je prends mon temps, opte pour un allégement vestimentaire (il fait plus de 30°) et profite de la connexion dans l'aéroport. Mon « amigo » s'installe tranquille à côté de moi, regardant le Chétif Computer. Après lui avoir demandé le coût du transport pour me rendre chez Elodie (« 20 pesos »), je l'invite poliment à me lâcher la grappe pour consulter mes mails et connaître le taux de change. 1 euro : environ 700 pesos. « Waouh ! » éclate-de-joie-je, je vais être le roi du pétrôle ici !... Léger doute... Je tape « niveau de vie au Chili » et tombe sur de commentaires infirmant cette bonne nouvelle. Le taxi coûte en réalité, 20000 pesos chiliens, mais comme c'est évident, il n'a pas précisé les 3 derniers zéros.
Je change d'étage pour le semer et file acheter des sous et une carte téléphonique. De charmantes et gentilles hôtesses m'aident et me donnent un plan. Appel à Elodie, pas de réponse. Décidément, avec les CS, je ne suis pas verni téléphoniquement parlant. J'ai appris entretemps que, suite à un vol, elle a changé de phone... Enfin, là, j'ai tout imprimé au cas où, donc j'y vais tranquille, en bus et en métro (1700 pesos en tout ; pour Burno, ce blog doit manquer de chiffres...). Les Chiliennes croisées en tenue estivale déchirent grave. Fichtre, morbleu, hostie de Christ ! Je suis très content – Bllllleurb - de débuter de nouvelles aventures.
Arrivée dans la communauté, une nouvelle vision du couchsurfing se présente à moi. Elo a deux colocataires, Carlos et Philippe, qui reçoivent en ce moment des cousins espagnols ; Pierre-Elie, jeune CS Kbécoué est arrivé hier et Shannon, l'Australienne et girlfriend attitrée de Carlos est revenue se faire tromper.
Ambiance squat, revendiquée bordélique mais conviviale, tu te poses où tu peux. Discussion introductive de 3h avec Elo et Pierre en Français. Carlos et un cousin passent dire bonjour. Ils parlent tous Chilien ou Anglais. Férue de l'histoire du Chili, Elodie nous narre les aventures de Pedro de Valdivia en 1541. Le conquistador local n'aura jamais réussi à soumettre les Mapuches (prononcer Mapuchi), très attachés à leur terre. Technique utilisée jusqu'au début du XXe siècle par ces « Indiens », brûler et raser toutes les cités espagnoles et leurs propres cultures alentours pour les faire dégager... On parle aussi de la dictature de Pinochet et de ce qu'il en reste, après son coup d'état du 11 septembre 73. Décidément, les 11/09, faut rester attendre les faits de guerre devant sa télé...
Par ailleurs, bordant la Cordillère des Andes, ce très beau et fier pays est tellement étendu en longueur qu'on visite 10 pays en le traversant...
Après avoir longuement rédigé sur le Mexique, voulant enfin conclure, Monsieur Dusse, nous partons manger puis j'accompagne Shannon au marché. Surpris de sa liesse pour un gros pas beau mais souhaitant éviter toute ambiguïté, je la félicite d'avoir rencontré l'Amour (ignorant sur le moment qu'il est chaud son lapin) et me fais pigeonner de quelques nectarines deux fois plus chères qu'à côté.
Vanné, je ne ressors pas de l'appart et m'interroge sur la suite à donner au programme : visite de Santiago demain, Valparaiso en vue, mais regrets de ne pas prendre plus de temps à visiter ce pays (arrivée le 21, départ le 26). D'autant que, en raison des obligations de vol, je vais passer 10 jours au Pérou que je connais déjà un peu.
Mail à Christophe pour savoir si le plan péru-avion marche toujours, ou si je dois réviser mes projets. Repas collectif le soir, ambiance détendue. Un truc m'étonne, l'Australienne sort avec Carlos mais elle est très affectueuse avec un type qui a squatté sa chambre toute la journée. Au fil du repas, je finirai par comprendre qu'il y a DEUX Carlos le coloc, c'est lui... Le type qui passe entre deux coups de vélo est le troisième larron de l'appart. Les deux cousins avec qui j'ai longuement échangé en Espagnol (4 fois Hola dans la journée) ne sont plus réapparus.
Sortie avec un groupe d'amis d'Elodie en ville. Un peu strange, ces étudiants militent dans Aiesec (qui n'est pas une plainte entendue à la Gay Pride mais une association humanitaire), et peuvent apparemment partir en vrille en peu de temps. Ce qu'ils ne feront pas.
Parcourant l'Amérique du Sud - il vient de passer 3 mois en Colombie et au Vénézuela, Pierre-Elie a appris l'Espagnol au cours de son voyage. Je devrais en prendre du poil de la graine. Sous ses faux-airs de Legolas (je l'appelle Orlando toute la soirée), le gars québécois communique aisément avec tout le monde. De mon côté, je suis victime du double blocage de la barrière des langues et... de l'âge, ils ont tous entre 19 et 22 ans. La soirée étant sur sa fin à notre arrivée, Elodie, Pierre et moi rentrons ingurgiter quelques verres de vodka en échangeant sur nos vies. Croisement d'un breton qui a un peu oublié d'être père et d'une HAUTE-savoyarde, Elodie est étudiante à Grenoble en Droit et en Langues, actuellement en échange universitaire. Très autonome et passionnée de théâtre, elle n'a pas eu une vie familiale très rose avec un géniteur flic puis douanier qui a pourri sa gentille maman.
Discussion prolongée, Pierre s'endort à-même le sol, je demande au grand Espagnol de laisser un peu de place sur le big matelas; il est 4.30... Demain, je visite.

jeudi 22 janvier 2009

Arrivée au Chili

Suis bien arrivé et vis dans une communauté de 8 personnes, Elodie et ses 2 colocs, une Australienne et des CS (2 espagnols, un québécois). Pas beaucoup de temps pour écrire, je profite un peu et anéantis des neurones... J'ai rajouté plusieurs vidéos de l'ensemble du séjour. A plus pour plus.

Ca, c'est fait...





20/01 – Ca, c'est fait...
Désolé, pour conclure sur le Mexique, j'ai pas pu faire plus court...
Mine de rien, hier, il a fallu 1h20 de bus pour atteindre Mexico, petite bourgade pittoresque de quartier de 60 km sur 40... Je me demande si je vais avoir le temps de voir grand chose. Dodo, boulot (de Renaud), métro (à 2 pesos)).
J'ai 7h et 92 pesos devant moi. Au milieu des célèbres et encore nombreux taxis cox vertes, j'arrive à la station Michel Hidalgo, du nom du non moins célèbre sélectionneur de l'équipe de... révolutionnaires qui lança l'indépendance du Mexique le 16 septembre 1810. Descendant l'une des artères de la ville vers le Zocalo (le socle, c-a-d la place principale), je stoppe à toutes les églises. Au risque d'être déshérité, oui, je l'avoue, j'ai développé une avide curiosité de ces étonnants édifices récurrents qui, avant d'être religieux, témoignent de la géniale capacité de la construction humaine. L'homo religiosus. Ya pas à dire, bien avant Bill Gates, Jésus a cartonné. Du fait de nombreux tremblements de terre (dont celui de 85), plusieurs églises ont le syndrome de la tour de Pise...
Le Zocalo de Mexico city est très spécifique car construit sur les ruines du palais de Moctezuma, le dernier roi. C'est donc à cet endroit qu'émergeait la capitale aztèque, Tenochtitlan, au milieu d'un lac, bordé de majestueux volcans lorsque Cortès et ses 600 joyeux drilles débarquèrent en 1519. Remarquez qu'en tant que Charmant Petit Explorateur (CPE), je m'efforce de donner à ce blog des vertus pédagogiques personnelles, vous pouvez, bien entendu, vous contenter de ces quelques lignes de non-guide pour appréhender les dizaines de siècles d'Histoire des civilisations du Mexique. Ou pas. ;-)...
Dans l'imaginaire collectif, ces développements coloniaux, qui ont institué la géo-politique d'aujourd'hui, se sont gagnés à grands coups de stratégies militaires. Le facteur chance est souvent ignoré. Or, parallèlement à Pisaro chez les Incas, l'arrivée de Cortès coïncidait avec la légende du retour de Quetzacoatl. Beau coup de bol ! Quelques canons, 16 chevaux et ces funestes prophéties ont suffi à convaincre les Aztèques de se plier à un homme blanc. Quand le cheval, plus belle conquête de l'homme, sert la quête des cons (qui s'(t)adorent)...
Bon, il était fin stratège, le gars Cortès. Il a su entendre ces croyances et coutumes et les utiliser. Par exemple, il faisait enlever immédiatement les cadavres de ces hommes des champs de bataille pour conforter l'idée de leur immortalité, puis il s'est acoquiné avec une aztèque, ensuite il a su s'allier avec les tribus voisines, ... Costaud Lulu.
Après deux mois et demi de siège (la tourista faisait des ravages ?), il triompha donc des Aztèques et fit entièrement raser la cité pour montrer qui était le patron en 1522... J'arrête avec le petit doigt de culture mais ça m'a passionné.
Finalement, ce Zocalo est grand et moche. Je me rends au Palais Présidentiel en face. Gratuit, c'est une bonne nouvelle et, surtout, ça vaut le déplacement. Les différents siècles de l'Histoire du Mexique se résume bien mieux en quelques fresques du principal novio (boy friend) de Frida Kahlo, le génial Diego Rivera, qu'en littérature chronologique. Il met en images colorées ces civilisations disparues qu'enfin je vois vivre, échanger, commercer, cohabiter au temps de leur apogée. Puis arrivent les Espagnols : tortures, catholicisme, pillages, viols (ce qui expliquerait le métissage pour Diego), le B-a-ba ethnocentrique de l'armée la plus puissante du monde de l'époque.
Comme lors de ma visite au Machu Picchu, je m'interroge sur un monde d'aujourd'hui où ces civilisations très évoluées existeraient peut-être encore si leurs sciences s'étaient tournées vers l'art de la guerre. Elles connaissaient le nombre d'or, avaient élaboré des calendriers solaires et lunaires, trouvé le zéro, ... Plusieurs de leurs temples étaient des centres de recherches astronomiques, alors qu'ils nous sont présentés comme prétextes à de sanguinolents génocides...
Peintes entre 1928 et 1935, les fresques témoignent également des phases de revolucion, on y voit Pancho Villa, Zapata (faut voir l'icône de la station de métro qui lui est dédiée),... Enfin, sur un troisième pan de Palais apparaît le XXe siècle, où Karl Marx montre une image idyllique du communisme à un ouvrier et un militaire. Juste en-dessous de l'utopie marxiste, la réalité du capitalisme de Rockfeller et ses potes de la bourse fait des ravages sociaux. Très réaliste et visionnaire, Don Diego peint aussi l'inquiétante ascension du Nazisme. En même temps, il prenait le petit-déj avec un réfugié politique atypique : Trotsky.
A propos des Zapatistes, j'ai relevé une phrase du ténébreux poète et commandant, Marcos qui pourrait plaire aux amis corses. « Nous autres, Indiens, nous étions invisibles, il a fallu que nous nous cachions le visage pour que l'on nous voie ». J'aime bien...
Sortant du Palais Présidentiel, je pose pour la postérité et une photo de deux cloches du XVI de Septiembre, celle secouée tous les ans par le Président qui crie symboliquement « i Viva Mexico ! » et, heu, moi simple natif... Visite de la Cathédrale et des rues avoisinantes. Sans être en guerre, ils ont un dispositif sécuritaire imposant (des militaires armés partout) et aussi de sacrés canons (avec des décolletés) au Mexique, mais le boulet, c'est moi...
Repas. En bon fils et petit-fils, je claque mes dernières unités sur un répondeur à essayer de souhaiter bonne année à mes parents et ma grand-mère. En vain. Si, si, je vous jure Marie-Thérèse. Puis Plaza Santa Domingo, des vieilles maisons coloniales sous fond de musique d'orgues de rue, des cireurs de pompes (des vrais),... Constat, les Wc sont plus nombreux que les centres Internet accessibles et il fait de plus en plus chaud. Achat de 2 mini-bouteilles de Mezcal, il me reste 14 pesos. Avant de rentrer, je m'égare dans les rues non-proposées par l'itinéraire touristique. Après les Olmèques, les Toltèques, les Zapotèques et les Aztèques, je déniche enfin des traces de civilisation australopithèque : des Sexothèques ou Sex Shops !! Ensuite, j'atterris dans la bibliothèque municipale par hasard et tombe sur une magnifique exposition sur... l'Inde. Ben ça change un peu.
Récupération de mes sacs avec Renaud. Trajet sécurisé à tout niveau pour l'aéroport, il fait jour et j'ai 4h d'avance. En pleine observation des Mexicains dans le métro, tous très bruns, plutôt imberbes et plus gelés qu'un milkshake, je connais une vive émotion sensuelle. M'ayant encadré les mains de ses quenottes, une jeune blonde (décolorée à la vulgaire) et opulente Chica, appuie généreusement son sein contre mes petits doigts prisonniers. Oui, JM, enfin du tactile, du vice, du chaud bouillant du prépuce ! Je dresserai par deux fois un auriculaire aussi érectile qu'incontrôlable... Internet rapide à l'aéroport, merci Bianca pour ce commentaire incompréhensible en Espagnol... Hublot réservé par une souriante hôtesse malgré ma tête de Lara Croft pas épilée, je décolle et fais le bilan en survolant cette immense forêt de lumières. Le Mexique m'a bien accroché et convaincu de l'intérêt de voyager seul. Et du plaisir de se raconter aussi. Demain, arrivée au Chili, sans guide du Routard mais Elodie Queffelec, une Bretonne à Santiago, ça déchire plus qu'un guide...
Bon, il y a un bémol... Forcément, en visitant cette ultime ville de mon périple mexicano, j'ai pensé à celui qui toute mon enfance me l'a chantée, me l'a rendue familière, celui avec qui je regrette (énorme euphémisme) de ne pouvoir partager ce voyage. Tu as sans doute raison, Marraine, il n'est pas étranger à mes désirs de voir l'ailleurs, mais Mexico sans en parler à Grand-Père, c'est super dur... J'espère qu'il me suit d'où il est et qu'il est fier de moi... Waouh, je pleure comme un con dans l'avion, on doit me prendre pour un grand sentimental qui vient de se faire larguer à l'aéroport. La famille comprendra, mais je souhaite qu'il n'y ait aucune ville à visiter qui s'appelle « Los Prunos »...

mercredi 21 janvier 2009

Jn'aimeuh brmanger nê tacros aô Merrique...




18 et 19/01
Pour commencer, je remercie et dédicace mon voyage à Nathalie la Kbécoise, Nominoé la Corse et Rico le bricolo-picolo pour leurs conseils avisés. M'ont fait bouger ces enfoirés !!!
Acte 1 – Mazunte, suite et fin.
Expédition faux-pêcheur une nouvelle fois à l'eau, si j'ose dire, j'hésite sur mon itinéraire du jour. Partir à Oaxaca, puis rallier Mexico ? Pfff, non, ayant appris qu'un collectivo de nuit me permettait de rester, je rejoins mes ptits camarades et prends un « froutasses con Yoghourt ». Dernière journée à contempler et défier les déferlantes bleutées. Au bout de deux jours, on connaît pas mal de monde dans ce petit public de grands rêveurs qui lient facilement amitié zen et parfois pétardesque.
Luka, le bucolique Américain, travaille en Angleterre, victime de la tourista, il n'arrive pas à décoller de cette plage (a priori aucun lien), plongeant son regard dans l'océan tous les matins en solitaire ; César, un des musiciens cools, au rire à faire peur, n'a jamais dû mettre un t-shirt de sa vie de plagiste ; Philou, le rasta français adepte de musique, de photos et de baleines imagine des histoires passionnelles à voir se faire choper les tortues affolées par les « pêcheurs » énormes et pense que j'ai la poisse (le chat noir de Greg); Guillaume, le Québécois sans accent qui voyage seul et s'intègre facile ; les deux petites Françaises, qui m'appellent « le CPE », ne savent pas plonger et surfer dans les vagues...
Je réalise être un old timer dans cette ambiance de moins de trente ans, me persuadant que ça ne se voit pas. Ce type de voyage, j'aurais sans doute dû le faire plus jeune. Mouais, mais je ne serai plus jeune... Heureusement, mes amis sont plus âgés, pense-je. Tiens, au fait, quel âge ont-ils ? Nous ne nous sommes pas encore posés cette question après trois jours sans vraiment se quitter. Profitant d'une discussion prolongée avec Lauren dans l'eau (sur le sens de la vie), je l'interroge. Blamf ! : 22 ans. Niki, 24 et Rosanna, 21 apparemment. Ha oui, quand même. Lui précisant qu'elle aurait pu être une ancienne élève, Lauren me donne 35 ans maxi et me demande ce que je ferais si, professionnellement, elle me demandait de la conseiller sur ces envies voyageuses. En effet, chez elle comme ailleurs, à 22 ans, on lui suggère très fortement de chercher un boulot, fonder une famille, ... après ses études. Ce qu'elle ne voit absolument pas comme un projet de vie. Elle veut continuer à voyager. « Fonce ! », ne peux-je que répondre sans mentir.
« Chacun sa route, ça ne peut pas te faire de mal et, pour un employeur, savoir prendre des initiatives, décider de sa voie et gérer sa vie, ne peuvent être que des qualités ». Suite à ces développements nautiques et philosophiques, nous essaierons de communiquer dans d'autres langues, pendant que des baleines passent au large. Rosanna parle Chinois, Niki, Polonais, et moi, heu, j'imite les accents étrangers en Français. Cela dit, Lauren s'exprime en Français avec un accent russe. La phrase moultipass répétée est « j'aime manger des tacos au Mexique ». Ce seront nos seuls échanges linguistiques, si tu vois ce que je veux dire... Nous zapperons une nouvelle fois Zipolite et les tout-nus. Récupération des bags dans leur hôtel (A Taraya, je crois), bien plus accueillant que le mien. Derniers Tacos, coups de soleil et vagues. On s'au revoirise tristement et chaleureusement. Echecs, Milk-shake banane-chocolat, Niki et moi restons voir le jour s'éteindre avant de partir pour Potchula.
Acte II - Potchula
Mauvaise connexion internet, à peine le temps d'un tacos, discussion sur le couchsurfing avec Niki. Il part de l'idée qu'il peut envoyer un message générique à plusieurs personnes, quitte à se faire rembarrer, l'idée est de faire connaissance lors de la rencontre. C'est pas faux, mais, pour ma part, je défends le concept qu'il faut un peu personnaliser les demandes pour montrer un minimum d'intérêt. Enfin, lui, il est hébergé demain chez un ricain qui fête la fin de Bush... Nous prenons une camionnetto pour 15 personnes qui nous ballotte, c'est ballot, pendant 6 heures, à travers la périlleuse route de montagne déconseillée aux femmes enceintes par le Routard....
C'est d'autant plus sportif que le petit moustachu au volant, tient le micro de sa CB dans une main et drague une copine qu'il a embarquée. Non pas dans l'autre, avec quoi il conduit ? Enfin, j'espère.... Au milieu de sacs divers, impossible de serrer plus les fesses, le fauteuil s'en occupe. Tellement crevé, je m'endors (si, si), réveillé régulièrement en entendant dans des virages en S pris à la corde, les vertèbres de mon cou craquer...
Acte III – Oaxaca.
Arrivée à la capitale de la région du même nom, il est 5h, Paris s'éveille sans doute, Niki et moi, on essaie enfin de dormir sur les inconfortables fauteuils du minuscule terminal. Petite pensée amicale à Burno, j'ai un secret orange pour trouver sereinement le sommeil : des bouchons d'oreille !
Réveil à 8h, départ à 9.30, pour Monte Alban. Mais qui est cette Albane ???
« Incontournable, tu dois voir ce site », m'avait-on encensé... Ben, bof. Certes, c'est grand, historique, centre économique, culturel, politique, véritable symbole de la culture Zapotèque entre 350 et 500, inscrit au Patrimoine de l'Humanité, tout ça... mais ce site ne me fait presque rien. Aménagé et épuré pour les touristes comme à Chichen Itza, je le trouve sans âme. Plusieurs « Gaulois » s'y promènent, pas envie de leur parler.
Emploi du temps très serré, je repars à 1pm, trouve un bus pour me rendre à Mexico city à 2.45. 40 minutes pour traverser la ville, ne plus dépenser de pesos afin d'économiser le change et visiter un peu cette magnifique cité espagnole que j'ai failli retirée de mon programme. En plus, alors que les Mexicaines avant ne me plaisaient pas, ici, elles sont pas mal du tout. Damned, j'avais deux CS de prévu à la base... Départ de justesse avec l'Omnibus Cristobal Colomb (OCC) de première classe. La route est magnifique mais je suis naze. Entre deux phases de sommeil, je crois voir des pyramides et divers sites archéologiques à chaque pueblo... Cela me rappelle le Pérou, tu donnes un coup de pelle dans une colline pour faire ta maison et... Merdeeeee ! Encore une civilisation truc-machin-tèque disparue...
Acte V – Mexico DF (Département Fédéral)
Renaud le CS m'attend, c'est déjà ça, mais voilà à l'arrivée, son numéro ne marche plus. J'ai du crédit, compris les codes à composer. Mais rien. Grrrr. Je réussis à négocier avec une gentille Senora en Espagnol mouvementé, elle appelle du sien. Renaud arrive, il est 22h. Derniers tacos avec mes derniers pesos. Jeune cadre financier trilingue super bien payé (32000 euros/an), ce CS est amusant car il ne présente pas du tout les critères un peu babacoolesque des autres. Comme quoi... Il est super acceuillant, mais nous n'aurons vraiment pas le temps de nous connaître, il bosse demain, m'aide à planifier la visite du centre historique de la ville. Je repasserai prendre mes sacs et ... Hasta Luego Mexico...

Voilà, voià, ce n'était pas une vraie pièce en 5 actes, plutôt le bilan de derniers jours mouvementés, mais tu vas pas m'en faire une scène ? Ho ho ho.
Au fait, j'ai rajouté plusieurs vidéos ces derniers jours. Pour l'instant, le transfert vers le site photo déconne. Nouveaux codes si vidéo, v+1, si photos p+...
Par ailleurs, je pense avoir réussi à débloquer le problème pour laisser des commentaires. Biz à tous, jemeleu, j'espère que tu as réussi tes partiels...