Ca y est, je suis au Mexique, enfin !!

09/01 fin.
Suite au dernier post, je pensais avec décontraction, acheter une nouvelle carte, prévenir Ricardo de mon arrivée tardive et prendre simplement le bus... Ne jamais croire que le plus simple fonctionne ! Quelques minutes plus tard, je me retrouve à fighter la putain de machine qui a avalé mon billet de 100 pesos sans me donner de carte. Fracasser cette escroquerie dans toutes les langues ne sert évidemment qu'à inquiéter les touristes en vacances. Le commerçant voisin finit par me laisser téléphoner de sa boutique, «Your friend is buzy » (occupé)... L'heure avance, je téléphone d'une cabine dans un Internet center.
Sans avoir pu joindre Ricardo, deux essais plus tard, je finis donc par prendre le bus à côté d'un vieux qui ne répond pas à mon « Hola », les bras gelés dans mon T-shirt - il fait 10° à cause de la clim et mon gros sac est dans la soute ; quant au petit qui contient tous les trucs importants, je lis dans le Routard que plusieurs personnes se le sont fait voler durant leur sommeil... Si on rajoute la conduite sportive du chauffeur, genre doubler 2 trucks dans une montée sur une 2 voies en travaux, donc 1 voie1/2, avec des voitures en face, j'inondais moins mes sous-vêtements avec les requins.
Conclusion, il fait nuit et froid, je pars dans une ville où je n'ai qu'un numéro qui ne répond pas, je n'ai pas de carte, je vais arriver bien plus tard que prévu, je n'ai pas le droit de dormir à cause du petit sac, le trajet dure 4h et le film « the Guardian » est en espagnol. Vous conviendrez que le caviar n'est pas toujours rose ? ... Mais tout finit toujours bien,... pour l'instant, me dis-je.
En arrivant à Merida, je fais encore moins le malin : petites rues désertes et mal éclairées, le seul hôtel croisé est assorti d'une devanture de damoiselles habillées très très court même pour la saison, je ne me vois pas y demander une chambre avec mes deux sacs et le terminal est complètement isolé de la ville, très loin de la surpopulation occidentale sécurisée de Playa. « Ha, tu en avais marre du caviar ? » m'interpelle-je avec cynisme...
Finalement, achat d'une carte à seulement 30 pesos, Ricardo joint et enjoué, taxi sympa (on ne parle aucune langue réellement en commun mais on arrive par signes à communiquer), et le summum, Ricardo et ses potes Roberto et Sergio sont des couchsurfers aussi fêtards que moi... 3 jeunes frétillants de 25 ans me montrant du VIPS, leur restaurant office, les photos de leurs conquêtes ou de couchsurfers sur leur Pc. Les trois parlent anglais et le Ricardo, Français (plutôt bien), Allemand (bien), Serbe, Russe,... 7 langues en tout. Il voudrait ouvrir un resto mexicain en Europe ou en Afrique.
Ok guys ! Vous voulez jouer à l'épate ? Je leur montre quelques images aussi sur Facebook (last party à Ajaccio, Jungelove.fr, weekendgirls.com, ...). Les weekendgirls, Céline, Alice-Anne, Eléna, Andréa et Cutelf, vous ne dormirez jamais dehors au Mexique si vous y faites un tour... Ha, ils sont chauds les lapins !!!...
Puis arrivée, non dans sa maison, mais chez sa « Mutta » (maman) qui reçoit des potes docteurs en soirée. Personne ne parle réellement Français, à part Ricardo, juste quelques bribes d'Anglais, notamment le sosie de Claude Allègre qui a une voix bizarre. Ils sont très curieux de ma présence voire moqueurs, j'entends des « Sarkouzy » et « Carela Bourni » suivis de « Ha, ha, ha!! », mais bons vivants. Vive le couchsuring et ses surprises...
Pendant les Tacos, petite démonstration de L'évadé du Névada pour amuser la galerie, puis ils m'apprennent des mots mayas. Leeeeeeeeeesto (Voiiiiiiilà), TulaKa (fini), Hola PelaNa (salut mon pote). Autant ce sont les vraies traductions, autant ils me font dire d'énormes conneries. C'est le jeu ma pauv' Lucette, je fais pareil avec mes visiteurs étrangers à l'occasion... Je sens le Ricardo aussi facétieux que le père de Laura (Yes, Laura, c'est le qualificatif français que je cherchais). Il parle en fait toutes les langues en même temps, « Scheize ! ».
Crevés, nous allons enfin dormir, il est 1h du mat' et cela fait plusieurs nuits que je ne me suis pas couché aussi tard... Dans la petite chambre de Ricardo, un lit et deux hamacs pour lui et son pote, ronfleurs. L'ambiance change, mais ça le fait aussi ! En quittant la zone touristique dite européenne, j'abandonne enfin le caviar, me sens réellement au Mexique et adopte définitivement le principe du couchsurfing. Demain, départ pour la cité maya de Chichen Itza. Maaalo (au revoir) !