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jeudi 29 janvier 2009

« C'est fucké ben raide ! »

En Bonus, Jean Le Gall en personne !!!

26/01 « C'est fucké ben raide ! » (totalement fou)
Retour en Péruvie. Non envisagé dans mon parcours initial car déjà vu, mon vieil ami Christophe m'a convaincu de revenir au Pérou. Le projet proposé pouvait être intéressant à vivre : Mario, un de ses amis photographes qui travaille pour Yann-Arthus Bertrand en personne, a loué ses services pour survoler les plages du Nord du Pérou, pendant quelques jours. Autant il y aurait de la place dans l'avion. Vous comprendrez le déplacement...
Par ailleurs, retrouver le Captain Lodrine, avec qui j'ai écumé les bancs de la fac, enfin surtout les chaises des bars voisins, s'avère toujours passionnant. Après la fac de Sciences Eco, ce jeune persévérant et atypique avait intégré le Dauphiné Libéré à Grenoble, en tant que contrôleur de gestion. Suite à un désoeuvrement affectif momentané, il s'était expatrié avec des « congas » (car il est aussi percussionniste) à la découverte de Cuba pendant 3 semaines de vacances. Objectifs : sac à dos, faire connaissance avec la population, réapprendre l'Espagnol, se changer les idées et intégrer éventuellement un groupe de zique. Ayant traversé de part en part le nord de l'Afrique avec 2 potes en camionnette à 20 ans, avec simplement quelques vêtements à donner aux autochtones en échange de leur hospitalité, cet Indiana Jones moderne n'en était pas à son coup d'essai. Au retour de Cuba, il décide de changer de métier mais que faire ? Levant les yeux au ciel, il voit passer un avion, prend un taxi et file à l'aéroport pour essayer cette option. Quelques mois après, il décolle pour 2 ans vers l'école de pilotes de Daytona en Floride. Capable de tout plaquer, mais de manière réfléchie, Christophe sera vraiment le premier à m'inciter à bouger mes fesses de vieux garçon du trop tranquille fauteuil français sécurisé : grâce à lui en 2000, je découvre les USA, ses potes, une autre vie.
Trois ans s'écoulent, durant lesquels il sera étudiant, instructeur, livreur de pizzas et vendeur d'avions, puis on lui propose de devenir chef instructeur d'une école de pilotes en création à Lima au Pérou. Suivant cette lumière voyageuse, je viens m'imprégner d'une autre civilisation : Lima, El Camino del Inca, le Machu Picchu, le lac Titicaca et le reste avec Sophie Zia et Olivier Tao en 2004.
Retrouver ce fougueux aventurier est donc un réel plaisir et résumer un tel personnage, pourtant si simple en tant que personne, est impossible mais croyez-moi, lui, il en a, l'amigo...
Pensant à mon pote dans l'avion, je réalise qu'il ne m'a pas donné son adresse. Pas grave, je suis immatriculé Holiday Inn internationalement maintenant.
A l'arrivée, je vais me fais stopper par un douanier suspicieux, mais mon petit vin chilien Cabernet-Sauvignon n'a rien de suspect. Et en plus, il est bon. « Oui, la moitié de mon sac, c'est de la médecine, monsieur, tu veux les certificats médicaux ? Je les ai »... Mon avion a atterri depuis 1h quand je finis par sortir mais le Captain est là. Taxiiiii. Négociations, il faut toujours négocier au Pérou (on passe de 50 soles à 18...).
Puuuutain, j'avais oublié la conduite locale... La règle, c'est qu'il n'y a pas de règles. Une sorte de flux continu avec des feux aussi décoratifs et moins regardés que des guirlandes. Si, par principe, les conducteurs s'arrêtent un peu, quand ça les gave d'attendre, ils repartent avec ou sans voiture à éviter. Un coup de klaxon signifie « Gracias », deux coups, « Poussez-vous, je ne m'arrête pas ». Du Morse en plus court. Les piétons font des bonds, les touristes, dans leur pantalon : les traces de frein ne sont pas sur la route...
Résumer cette journée n'est pas difficile, repas de Cebiche (poissons crus avec sauce), délicieux ; retour à l'airport, pour chercher Mario, mais ni vol, ni kébékoué. Nous passons à son hôtel et essayons les toilettes par principe. Chou blanc, là aussi : les kébécoué ne sont nulle part. En fait, un peu débordé par son boulot, Christophe lit peu et vite ses mails (il n'a pas internet à la maison), il s'est donc planté entre heure de départ et heure d'arrivée. Re-taxi folklorique, je deviens blasé. On passe à son école. Le petit bureau à 1h de Lima s'est transformé en école très reconnue dans la région, Mossieur Laudrin en est le responsable, il ne vole quasiment plus et supervise les 7 instructeurs de Master of the Sky. « Ha oui, quand même ! » m'équarquille-les-yeux-je.
Profitant de la connexion internet, je zyeute mes mails et laisse des références pour mes amis CS. Curieux message de Felipe le Chilien, coloc d'Elodie, « je ne retrouve plus 60 $ est-ce que ça te dit quelque chose ? ». Il me prend pour qui, cet ahuri ? Je ne suis plus allé dans sa chambre depuis le 1er jour. Je réponds courroucé, c'est assez désagréable d'être pris pour un voleur. Avant de partir, j'en profite pour inviter des jolies CS de Lima à boire un verre.
Arrivée au domicile du Laudrin, petite pensée à Sophie-Zia... Autre nouveauté pour Christophe, Anna, jeune maman de 28 ans, réchauffe désormais son cœur et son lit depuis un an. Très agréable, elle parle un peu français et, comme la plupart des péruviennes, aime chérir son homme et cuisiner. Les filles, prenez exemple !
Les kébékoué arrivent à l'airport, on recommence le rodéo taxi... La suite est totalement amazing. Mario, le photographe, beau gosse de 45 ans, a aidé une curieuse femme « Mme Chapman » a porté sa valise, elle ne parle pas Espagnol (quelle idiote !) et est tellement égarée que notre gentleman lui propose de l'accompagner à son hôtel à l'autre bout de la ville. Composition de deux équipes. L'équipe A dont je fais partie voit la mummy inca partir dans l'autre taxi, et je me retrouve à transporter la valise de l'étrange Mme Chapman, apache (prononcer apatchi) au visage émacié voire squelettique, qui part dans 6h pour Cuzco, rencontrer un shaman. Son job est d'aider les individus, en présentant les aptitudes, à communiquer avec les morts.
Pendant le sportif trajet d'une 1/2h, Graham, le second québécois, m'explique qu'il est en vacances de mariage cette semaine et qu'au Québec, il fait « frette en calice » (un froid de canard, en termes de traduction, c'est pas mieux...). Je me croyais prêt psychologiquement mais « c'est le plus pire taxi » qu'il aie jamais pris et, sans fioritures, nous alternerons les « tabarnak ! » avec les « ho puuuutain ! » durant toute la course (le terme est adapté) du taxi.
Pas de place à l'hôtel, on part les déposer à un autre puis dodo. Avec le décalage horaire, cela fait 20h que je n'ai pas dormi... Et il ne s'est rien passé aujourd'hui finalement.

3 commentaires:

Mamanpapounet a dit…

Hola !
Les surprises continuent et je constate que, pour le moment, dans ton parcours, il y a statistiquement plus d'imprévus que de projets réalisés. Voilà maintenant que tu vas pouvoir communiquer avec les victimes de l'ankou par le biais d'une chamane...Remarque que Victor Hugo faisait tourner les tables; si tu arrives à te hisser, sur le plan littéraire au même degré que lui ce serait...(tu choisis)
Ce n'était pas nécessaire de faire passer la photo du Télégramme sur ton blog, cela m'a déjà coûté assez cher en pots !
Ton blog commence à faire du volume et d'ici la fin de ton parcours, il faudra allumer l'ordi à 5 heures du mat pour que l'on puisse lire ta prose. Comme je dors peu, cela m'ira quand même donc continue.
Bisous

natdebrestenfin ! a dit…

hello !

je suis super contente pour notre captain laudrin ,
tout se passe donc à merveille pour lui !
profite bien de tes heures de vol , ça doit être magique de survoler le perou.
bon, je vais aller m'entrainer à cuisiner dès à present, puisque j'ai enfin compris comment bichonner un garçon, merci thierry de tes conseils avisés....! en + j'ai trouvé un appart à brest avec une méga cuisine, plaque à induction et tout et tout, vous ne voudrez plus sortir de chez moi !

Soso a dit…

J'aime ton organisation façon agence tout risque, enfin façon je fonce like baracuda!!!les chaines en or en moins j'espère!!!D'après les photos, tu as maigri et ça inquiète grand-mère chez qui j'ai mangé hier et qui trouve que vraiment, c'est pas compliqué de faire entrée plat dessert alors juste du poisson cru avec de la sauce ça va pas suffire mon ti gars!lol!bon, le Pérou visiblement c'était de belles retrouvailles, c'est le principal...tu y es jusqu'à quand?penserais-tu à retourner au Chili???bon, continue à bien t'éclater.je pense fort à toi ici, où je meurs de froid et où je rêve des maldives...le paradis me manque..;snif!Gros gros bisous d'amour!