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jeudi 22 janvier 2009

Ca, c'est fait...





20/01 – Ca, c'est fait...
Désolé, pour conclure sur le Mexique, j'ai pas pu faire plus court...
Mine de rien, hier, il a fallu 1h20 de bus pour atteindre Mexico, petite bourgade pittoresque de quartier de 60 km sur 40... Je me demande si je vais avoir le temps de voir grand chose. Dodo, boulot (de Renaud), métro (à 2 pesos)).
J'ai 7h et 92 pesos devant moi. Au milieu des célèbres et encore nombreux taxis cox vertes, j'arrive à la station Michel Hidalgo, du nom du non moins célèbre sélectionneur de l'équipe de... révolutionnaires qui lança l'indépendance du Mexique le 16 septembre 1810. Descendant l'une des artères de la ville vers le Zocalo (le socle, c-a-d la place principale), je stoppe à toutes les églises. Au risque d'être déshérité, oui, je l'avoue, j'ai développé une avide curiosité de ces étonnants édifices récurrents qui, avant d'être religieux, témoignent de la géniale capacité de la construction humaine. L'homo religiosus. Ya pas à dire, bien avant Bill Gates, Jésus a cartonné. Du fait de nombreux tremblements de terre (dont celui de 85), plusieurs églises ont le syndrome de la tour de Pise...
Le Zocalo de Mexico city est très spécifique car construit sur les ruines du palais de Moctezuma, le dernier roi. C'est donc à cet endroit qu'émergeait la capitale aztèque, Tenochtitlan, au milieu d'un lac, bordé de majestueux volcans lorsque Cortès et ses 600 joyeux drilles débarquèrent en 1519. Remarquez qu'en tant que Charmant Petit Explorateur (CPE), je m'efforce de donner à ce blog des vertus pédagogiques personnelles, vous pouvez, bien entendu, vous contenter de ces quelques lignes de non-guide pour appréhender les dizaines de siècles d'Histoire des civilisations du Mexique. Ou pas. ;-)...
Dans l'imaginaire collectif, ces développements coloniaux, qui ont institué la géo-politique d'aujourd'hui, se sont gagnés à grands coups de stratégies militaires. Le facteur chance est souvent ignoré. Or, parallèlement à Pisaro chez les Incas, l'arrivée de Cortès coïncidait avec la légende du retour de Quetzacoatl. Beau coup de bol ! Quelques canons, 16 chevaux et ces funestes prophéties ont suffi à convaincre les Aztèques de se plier à un homme blanc. Quand le cheval, plus belle conquête de l'homme, sert la quête des cons (qui s'(t)adorent)...
Bon, il était fin stratège, le gars Cortès. Il a su entendre ces croyances et coutumes et les utiliser. Par exemple, il faisait enlever immédiatement les cadavres de ces hommes des champs de bataille pour conforter l'idée de leur immortalité, puis il s'est acoquiné avec une aztèque, ensuite il a su s'allier avec les tribus voisines, ... Costaud Lulu.
Après deux mois et demi de siège (la tourista faisait des ravages ?), il triompha donc des Aztèques et fit entièrement raser la cité pour montrer qui était le patron en 1522... J'arrête avec le petit doigt de culture mais ça m'a passionné.
Finalement, ce Zocalo est grand et moche. Je me rends au Palais Présidentiel en face. Gratuit, c'est une bonne nouvelle et, surtout, ça vaut le déplacement. Les différents siècles de l'Histoire du Mexique se résume bien mieux en quelques fresques du principal novio (boy friend) de Frida Kahlo, le génial Diego Rivera, qu'en littérature chronologique. Il met en images colorées ces civilisations disparues qu'enfin je vois vivre, échanger, commercer, cohabiter au temps de leur apogée. Puis arrivent les Espagnols : tortures, catholicisme, pillages, viols (ce qui expliquerait le métissage pour Diego), le B-a-ba ethnocentrique de l'armée la plus puissante du monde de l'époque.
Comme lors de ma visite au Machu Picchu, je m'interroge sur un monde d'aujourd'hui où ces civilisations très évoluées existeraient peut-être encore si leurs sciences s'étaient tournées vers l'art de la guerre. Elles connaissaient le nombre d'or, avaient élaboré des calendriers solaires et lunaires, trouvé le zéro, ... Plusieurs de leurs temples étaient des centres de recherches astronomiques, alors qu'ils nous sont présentés comme prétextes à de sanguinolents génocides...
Peintes entre 1928 et 1935, les fresques témoignent également des phases de revolucion, on y voit Pancho Villa, Zapata (faut voir l'icône de la station de métro qui lui est dédiée),... Enfin, sur un troisième pan de Palais apparaît le XXe siècle, où Karl Marx montre une image idyllique du communisme à un ouvrier et un militaire. Juste en-dessous de l'utopie marxiste, la réalité du capitalisme de Rockfeller et ses potes de la bourse fait des ravages sociaux. Très réaliste et visionnaire, Don Diego peint aussi l'inquiétante ascension du Nazisme. En même temps, il prenait le petit-déj avec un réfugié politique atypique : Trotsky.
A propos des Zapatistes, j'ai relevé une phrase du ténébreux poète et commandant, Marcos qui pourrait plaire aux amis corses. « Nous autres, Indiens, nous étions invisibles, il a fallu que nous nous cachions le visage pour que l'on nous voie ». J'aime bien...
Sortant du Palais Présidentiel, je pose pour la postérité et une photo de deux cloches du XVI de Septiembre, celle secouée tous les ans par le Président qui crie symboliquement « i Viva Mexico ! » et, heu, moi simple natif... Visite de la Cathédrale et des rues avoisinantes. Sans être en guerre, ils ont un dispositif sécuritaire imposant (des militaires armés partout) et aussi de sacrés canons (avec des décolletés) au Mexique, mais le boulet, c'est moi...
Repas. En bon fils et petit-fils, je claque mes dernières unités sur un répondeur à essayer de souhaiter bonne année à mes parents et ma grand-mère. En vain. Si, si, je vous jure Marie-Thérèse. Puis Plaza Santa Domingo, des vieilles maisons coloniales sous fond de musique d'orgues de rue, des cireurs de pompes (des vrais),... Constat, les Wc sont plus nombreux que les centres Internet accessibles et il fait de plus en plus chaud. Achat de 2 mini-bouteilles de Mezcal, il me reste 14 pesos. Avant de rentrer, je m'égare dans les rues non-proposées par l'itinéraire touristique. Après les Olmèques, les Toltèques, les Zapotèques et les Aztèques, je déniche enfin des traces de civilisation australopithèque : des Sexothèques ou Sex Shops !! Ensuite, j'atterris dans la bibliothèque municipale par hasard et tombe sur une magnifique exposition sur... l'Inde. Ben ça change un peu.
Récupération de mes sacs avec Renaud. Trajet sécurisé à tout niveau pour l'aéroport, il fait jour et j'ai 4h d'avance. En pleine observation des Mexicains dans le métro, tous très bruns, plutôt imberbes et plus gelés qu'un milkshake, je connais une vive émotion sensuelle. M'ayant encadré les mains de ses quenottes, une jeune blonde (décolorée à la vulgaire) et opulente Chica, appuie généreusement son sein contre mes petits doigts prisonniers. Oui, JM, enfin du tactile, du vice, du chaud bouillant du prépuce ! Je dresserai par deux fois un auriculaire aussi érectile qu'incontrôlable... Internet rapide à l'aéroport, merci Bianca pour ce commentaire incompréhensible en Espagnol... Hublot réservé par une souriante hôtesse malgré ma tête de Lara Croft pas épilée, je décolle et fais le bilan en survolant cette immense forêt de lumières. Le Mexique m'a bien accroché et convaincu de l'intérêt de voyager seul. Et du plaisir de se raconter aussi. Demain, arrivée au Chili, sans guide du Routard mais Elodie Queffelec, une Bretonne à Santiago, ça déchire plus qu'un guide...
Bon, il y a un bémol... Forcément, en visitant cette ultime ville de mon périple mexicano, j'ai pensé à celui qui toute mon enfance me l'a chantée, me l'a rendue familière, celui avec qui je regrette (énorme euphémisme) de ne pouvoir partager ce voyage. Tu as sans doute raison, Marraine, il n'est pas étranger à mes désirs de voir l'ailleurs, mais Mexico sans en parler à Grand-Père, c'est super dur... J'espère qu'il me suit d'où il est et qu'il est fier de moi... Waouh, je pleure comme un con dans l'avion, on doit me prendre pour un grand sentimental qui vient de se faire larguer à l'aéroport. La famille comprendra, mais je souhaite qu'il n'y ait aucune ville à visiter qui s'appelle « Los Prunos »...

4 commentaires:

Nathalie a dit…

La famille comprend, pleure avec toi mais surtout mesure l'énorme chance que nous avons eu de vivre auprès d'un tel homme et aussi auprès de son "ti-frère" si tu permets :)) Nul doute qu'il est dans tes pas. Quant à être fier de toi .. Tu vois malgré tout je finis en souriant en pensant à des refrains 10 000 fois "pire" que celui que tu évoques. Allez tous au Chili maintenant !! Plein de biz, je t'm très fort.

Mamanpapounet a dit…

Bonjour, fils
Tu auras, à l'issue de ce voyage appris beaucoup sur l'Histoire des pays que tu traverses mais sûrement aussi sur l'histoire telle qu'elle est vécue par les populations locales. L'ombre de Zapata (un type qui ne marchait pas à côté de ses pompes-pour les hispanisants) plane toujours au-dessus du Mexique mais cela n'empêche pas que ce grand pays est économiquement entièrement aux mains des U.S et est d'ailleurs qualifié de 51 ème état des U.SA par certains économistes. En dehors de ces considérations bassement matérialistes, tu pourras relire lors de ton passage à la maison la B.D Quetzalcoatl qui relate la conquête du Mexique avec quelques dessins représentant Tenochtitlan à l'époque de Cortez et Moctezuma...assez intéressante cette B.D
Je constate que ta vie d'"aventurier " ne t'empêche pas d'avoir des pensées pour ta famille et, même si c'est parfois douloureux, cela fait plaisir.
Tu vas changer de civilisation pré-colombienne mais je pense que ce sera une découverte moins importante au Chili.
Bisous

jeumeuleu a dit…

Euh j'ai rien compris: elle voulait quoi la blonde?
Bon sinon je voulais te demander de me dire quel est le nom du dieu (incas j'imagine) que je porte autour du coup depuis ton voyage au pérou?! Je crois me rappeler que c'est le dieu de la mort mais ne trouve pas son petit nom au bougre...
Salut et à bientot à santiago.

ps: bonjour papa-maman!!

La Famille Kerkiki a dit…

Comme quoi le mexique est un pays civilisé, ici en guadeloupe c'est gréve générale , on a une caisse mais pas de mazout, l'eau est coupée et du courant toutes les deux heures bref la fête du Slip... La Bisssss les Kerkikis