Nombre total de pages vues

samedi 17 janvier 2009

Réflexions de bus zapatiste



16/01 Réflexions de bus zapatiste.
Désolé, pas pu rédiger hier, préférant éviter de me montrer avec un computer dans le bus à risques. 10h de route sans grand chose à faire donc, hormis réfléchir à un peu tout et prendre quelques notes dans le noir, en écoutant MA 'zique, et pas celles des deux abrutis voisins qui ne respectent rien, même pas le sommeil potentiel des autres.
Trois semaines depuis mon départ. Petit bilan à travers les notes du trajet. Prends un siège ou zappe...
*Assis pour un moment donc, je pense un peu à tout le monde, ma petite famille bien sûr mais, Mama San en musique de fond, je m'imagine aussi en Fiesta appartementale en Corse ou aux Vieilles Charrettes. Je vous devine un peu ancrés dans vos quotidiens et vous espère contents de me lire, voire de voyager en ma compagnie. M'inquiétant des commentaires de moins en moins fréquents, peut-être en raison de petites frustrations individuelles (je ne personnalise pas assez mes réponses) ou de problèmes techniques, je pense utile d'apporter certaines précisions sur mon fonctionnement et le peu de temps effectif passé sur Internet. En fait, j'utilise mon CC (chétif computer) pour rédiger mes longs articles et sélectionner photos et vidéos, puis transfert vers clé USB, recherche d'une connexion internet (en ville ou chez des CS) et, enfin, je balance le tout pendant une vingtaine de minutes sur le site. Sachez que par endroits, l'obsolescence est une idéologie, je dois graver les adresses net sur des plaques de marbre. Ce n'est qu'après que je lis coms et mails. Je n'ai donc que rarement un libre accès internet chez le CS et le temps de répondre. Voilà, ça, c'est dit...
* la différence entre potentiellement et réellement : potentiellement, je pourrais faire un voyage dangereux et ne pas me sentir bien, j'aurais pu être mangé par un requin, braqué par des zapatistes, violé par une texane, égaré dans un delphinarium, ou dormir dans les rues un peu partout, parler anglais comme une spanish cow, bingoter à Las Vegas,... Réellement, le voyage se passe pour l'instant très bien, avec ses rebondissements et ses enrichissements.
* ma sexualité débordante (Maman, passe au paragraphe suivant) : là aussi, il y a eu du potentiel et... rien de concret. Désolé. Maintenant, je peux le dire parce qu'elle ne le lira pas, mais j'ai notamment eu une proposition texanne à 3. Non, pas 2 filles. L'outil pendouillant et ne servant qu'à faire pipi me rappelle que pour avoir des choses nouvelles et non rédigées à raconter, il faudrait que je m'y mette, sans quoi, après 4 mois, je serai muet !! Et sourd. Cela dit, sincèrement, ce que je vis en ce moment est bien plus riche que la quête éperdue et alcoolisée d'une donzelle un samedi soir, j'ai gagné en humanité ce que j'ai perdu en sportivité de chambre... Enfin, bon, une évolution peut se présenter... Passons
* Poursuivant mes petites réflexions, cela me renvoie à des moments curieux et ajacciens liés à mes frustrations diverses, obsolètes en l'instant. Ces moments où la solitude prend tout son sens et engendre n'importe quoi, genre s'approcher du balcon et se dire « pas assez haut »... Pour une damoiselle trop lunatique, un jour « sans rien », un lendemain de cuite déprimant, on va mal et on ne peut et ne veut appeler personne. Non, personne. Pour dire quoi ? « la vie m'emmerde » ? Ha ? Et, avec ta situation, ce que tu as vécu voire ce que tu vis, de quel droit, elle t'emmerde ? Inextricable. Pas bien et coupable. Et ça passe dans la tête de pas mal de monde, n'est-ce pas ?
Dans mon bus surchauffé, en tout cas, cela me paraît très loin et absurde, j'ai bien fait de me barrer.
Tiens, les Zapatistes ont bloqué le bus sur la voie opposée avec une fausse vache ? Ha, non, la noiraude a perdu une copine dépressive.
* Finalement, pensai-je fort discrètement, c'est amusant, ce que je vis. Je n'ai pas de boulot, pas d'argent, me fais des amis différents tous les jours (tranquillement assis autour du monde), me promène avec 3 t-shirts pas repassés et une paire de chaussettes vaguement odorante, me moque éperdument de mon confort, mange à peine (je récupère en pilosité les quelques kilos disparus), j'écoute AC/DC et Muse à fond dans un bus, m'intéresse à la politique et aux gens, m'inquiète de moins en moins du lendemain, apprends à vivre avec d'autres langues (toujours rien de sexuel), redécouvre que le sourire est universel (faudrait importer ce truc en France, c'est sympa...), aime vivre en communauté en partageant idées, musiques, films, salle de bain, émotions, taxis, … et c´est tout ;-), me laisse pousser barbe et cheveux, suis complètement indifférent à mon look babacool et ma sexualité disparate,...
Bref, je deviens de plus en plus jeune...
Ca va être un sacré bordel quand je vais revenir. Je vais appeler Dorian Gray.
Pourtant, je ne me sens pas en quête d'identité, je me retrouve en fait, je vis. Comme si, dans l'écriture de ma destinée, j'avais repris le stylo. Pour l'instant, je n'arrive pas à l'utiliser pour le théâtre, mais jamais la petite phrase de Junglelove « les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu », n'a eu autant de sens. Je ne sais pas où je vais, c'est sans importance, je sais de plus en plus qui je suis...
Voilà, voilà… 10h, c´est long.
Dans le Routard, ils prévenaient que la sinueuse et verte route pour arriver à Pochutla serait un bon souvenir à raconter. J'ai saturé la mémoire de mon slip, oui ! On dirait les routes de montagne corses et le chauffeur de bus se prend pour Ayrton Senna - dont le dessert préféré était la tarte au mûr...
Toujours à non entiende l'Espagnol, je me fais rapidement pote avec un Allemand, Nicky, et deux Américaines, Loraine et Rosanna, tous trois étudiants au Mexique et sortis... du bus. Direction Mazunte, paradis en images, il refait 35°. Après un premier essai chez l'insalubre Carlos Einstein, je loue pour 100 pesos (ma première location), a room sur la playa quasi déserte, à 60 mètres des vagues à 28° survolées par des pélicans. Je n'opte pas pour le hamac afin de garantir la sécurité des sacs. Pas d'internet à proximité, donc j'ai tout balancé longuement en bloc et en blog, je ne sais pas quand sera la prochaine mise à jour de ma life.
Nouveaux potes, nouveau lieu, canicule, je savoure et autant, je n'aurais pas de choses à raconter... par écrit.


13 commentaires:

Mamanpapounet a dit…

Salut, fils
Au vu de tes commentaires, je crois que tu es en train de devenir baba-cool ou soixante-huitard voire les deux. Profites-en car la réalité te rattrapera vraisemblablement à ton retour. Je note que l'essentiel c'est que tu découvres le monde (paysages, cultures, gens...) sous son vrai visage (même si ce n'est pas toujours très sympathique). Tu rencontres aussi beaucoup de gens intéressants, cultivés..qui ne sont pas fatalement égocentriques. Donne-nous de tes nouvelles le plus souvent possible car 48 h sans te lire stresse ta mère (moi aussi un peu).
Bisous
Hasta luego

loltaz a dit…

Bonsoir
Nous avions bien compris que ce n'était pas forcément facile pour toi d'avoir accès à internet et de toutes façons, tu ne fais pas un tour du monde pour être à tout instant sur internet à écrire à chacun. Nos commentaires (surtout ceux de Laurent...) se sont faits plus rares car notre quotidien semble bien "plan plan" comparé à tes aventures. Nous avons plaisir à te lire dès que possible et Pierrick est aussi content de voir films et photos.

Michèle a dit…

coucou le philosophe...
belle introspection.
Te rappelles-tu ce que disait ton grand-père ? Partir c'esr vivre...il avait bien entendu raison et c'est super que tu puisses le découvrir.
Ne pas avoir de regrets pour pouvoir savourer ses souvenirs...
J'espère que tu comprends qu'en effet c'est pas toujours facile de commenter car au quotidien on est ravi de te lire mais on a
pas toujours des trucs à raconter !
N'empêche que te lire est important et rassurant...
Enormes bisous
Marraine

loltaz a dit…

suite....
Profite de chacun des instants de ce voyage et prend soin de toi (c'est l'essentiel). Et comme le sage dans Kung Fu Panda:"Hier est un souvenir,demain est incertain et aujourd'hui est un cadeau" (citation donnée par Lolo évidement...).
De gros bisous de nous 4.

Mamanpapounet a dit…

Vains dieux les garçons, je ne vous savais pas si philosophes, ça m'impressionne !!! Mais comme a dit le grand LAO-TSEU (on a les lettres qu'on peut..):"c'est au pied du mur qu'on voit le mieux le mur", alors regarde bien, mais il a dit aussi "qui pisse contre le vent se mouille souvent" alors réfléchit à mes pensées profondes et garde quand même bien les pieds sur terre, fut-elle mexicaine... C'est toujours un énorme plaisir de te lire mais on prend des habitudes et c'est vrai que je balise quand il n'y a rien, "à l'heure" sur l'écran, mais c'est rare et SVP continue. Gros bisous, Maman

La Famille Kerkiki a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
La Famille Kerkiki a dit…

Ce qui est génial avec ce blog c'est que tu te marre autant avec les récits de Thierry qu'avec les commentaires de la Tribue Le Gall, continuez c'est trop bon...
Sympa la petite cascade dans les vidéos youtube, tu partagera l'adresse ?

jeumeuleu a dit…

Bon si j'ai bien compris t'as toujours pas serré si ce n'est les fesses... mais je sens que t'es sur un coup jean-claude!!
Enfin content de te savoir sain et sauf et le monde est de nouveau tiens.
Au fait mes partielles sont finies et les exams pratiques (le plus important)ce sont bien passés.
Je suis en vacances à Brest à la cool.
Kénavache

Unknown a dit…

Sans être aussi philosophe que la tribu Le Gall, j'ai tout de même les mêmes références qu'Annie : en effet j'aime à évoquer le grand Lao-Tseu. Ainsi Tito si au matin de ton voyage en bus tu te réveille avec deux paires de C.... tu es peut-être en train de te faire E.... par un révolutionnaire zappastiste...
Amis philosophes, c'était une pensée d'un dimanche soir en Bretagne
Que par l'effet papillon, ma petite réflexion bretonne fasse un courant de pensée au Mexique. A savoir que tels des singes bonobos les zappatistes revendiquent en faisant l'amour et pas en agressant les touristes avec des AK47.
Faîtes l'amour pas la guerre...
bonne continuation Tito
Chris

k-ro a dit…

et autrement... j'ai pas compris où tu étais!!!

Lena a dit…

Papounet, ça va te paraître un peu pythique, là comme ça, mais, je t'ai vu, dans un bus en Amerique du Sud réflechir à ton balcon ajaccien en écoutant AC/DC, avec un t shirt étonnant et des poils impromptus.... Ce que le cerveau de la jeune occidentale sédentaire que je suis imaginais pour un TOUR DU MONDE, et plus particulièrement le tien.
Le rëve ...
En attendant de pouvoir t'imiter il me reste encore cinq ans d'études longues et probablement douloureuses...
Je suppose qu'il n'est pas nécessaire de te hurler "profiiiiiite" avec hystérie...
Je ferai construire une cheminée tout spécialement pour toi dans mon appart, et je t'achèterai un rocking chair... Pour les longues soirées d'hiver...

Merci donc Thierry pour ces bouffées de canicules oniriques...
Je ne citerai pas Confucius, mais H G Wells
"notre vraie nationalité est l'humanité"
... Puisqu'il faut payer sa place ici... Ce n'est pas philosophique? ah
"Dans connaître, il y a naître" a dit Victor Hugo ...
Celle de Confucius sera pour plus tard.
Gros bisous pixelisés papaaa !!! Je dois aller en cours maintenant, je n'ai pas bossé, ça va être potentiellement trash...
xXXx

Anonyme a dit…

Salut mon cousin !
L'introspection n'a rien de sexuel mais des fois ça pique un peu aussi...
En Avignon (en c'est parce que c'est plus classe que à) il se passe aussi des trucs de ouf ! La neige est tombée sur la cité, paralysant à peu près toute activité humaine (pendant les soldes c'est quand même incroyable), je ne suis tombé que 7 fois à vélo pour rejoindre mon boulot dans une neige un peu crado. Le soir descente d'un hors piste "diabolique" au pied du palais des papes. Après la neige, la galette, je m'en suis enfilé une petite dizaine de couronnes aux fruits confits sans trouver la moindre fève (c'est intéressant hein, ce que je raconte...). Puis vient le temps des raquettes et du ski sous le soleil des Alpes du Sud. Sinon j'aurai également pu me faire mordre un oeil par Céline, en effet en plongeant la main dans mon sac à dos pour trouver mon essuie lunettes j'ai ressorti une petite culotte rose qui ne lui appartenait pas... Et là bien sûr une seule phrase s'impose : "C'est pas ce que tu crois, les apparences sont trompeuses..." Mais la vérité est ailleurs et un peu longue à développer, mais rassure toi moi cousin je ne suis pas une infâme crevure.
Quelle vie rocambolesque tout de même !
Profite de tout, n’abuse de rien !
La bise,
Guillaume.

Anonyme a dit…

Ici le capitaine Requin Noir


a y est! je suis là! je vois que ta petite rise de la quarantaine te reussi! mouahahaha!

je n'ai pas le temps ou la dispo de repondre à chaque instants mais sache que ton ex-collegue le plus timbré va bien et a hâte de la "fiesta du retour" (pitié, pas quand je bosse).

je t'envois ce messages des ménuires ou je descend tout schuss. Et non, je ne suis pas plan-plan!!!!!

en tout cas ton blog n'est pas seulement un truc de délires et de voyage, mais je trouve qu'il a une vrai reflexion philosophique.

bref j'ai rendez-vous avec une tartiflette et beaucoup de vin, chaud ou froid (de toute façon "le vin chaud même froid c'est bon" ;) ).

je regrette de ne pouvoir te rejoindre car les délires seraient grandissimes.
je te salue, et j'avoue quand même qu'un vrai pote comme toi me manque.

à plus dans le bus de la mort.