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mardi 2 juin 2009

2/06 – Un mois après le retour, hommage et autres réactions...


2/06 – Un mois après le retour, hommage et autres réactions...
Autant vous dire qu’il n’était plus prévu d’alimenter le blog, il me semble même totalement incongru (après en avoir pris une habitude quasi quotidienne pendant 4 mois) de reprendre le clavier, mais trois circonstances récentes ont titillé mes petits doigts pas boudinés et incité à rédiger ce 120ème article pour 120 jours de voyage.
1) La première de ces circonstances est triste et correspond au décès, la semaine passée, de l’oncle André, le plus vieux lecteur du blog.
95 ans, une volonté incroyable, une intelligence remarquable, un sens de la répartie scotchant, un peu inventeur, un peu aventurier...
Le vieux monsieur grabataire qui vient de nous quitter était comme un troisième grand-père pour moi. Il m’a appris à apprécier nature et solitude sur des rochers ou une vieille cale, dans l’attente parfois longue, de la coulée d’un bouchon en liège à quelques dizaines de mètres : l’enseignement de la canne à pêche...“Je vais t’dire un truc”, son parcours personnel était original, bien plus que ne le reflétera sa biographie à venir, aux souvenirs uniquement professionnels et collectés par un inconnu à son chevet. Ancien ingénieur des “chemins de fer”, il avait occupé sa vie active et sa retraite à l’invention d’objets divers, occasionnant une deuxième place au concours Lépine. Sa dernière invention portait sur une bouée auto-éjectable, assortie de tout un système de sécurité pour venir en aide aux navigateurs tombés en mer. Projet que le requin (non marin) Thomson s’est d’ailleurs empressé de plagier.
Après le décès de son épouse Rose, il avait été donné à plusieurs reprises pour mort et, contrairement aux différents avis médicaux cumulés, il repartait tranquille sur ses gambettes. Grâce à l’EPO (oui, oui, le procédé « scientifique » pour avoir des maillots jaunes au Tour de France), il a volé sans vélo en découvrant le parachute ascensionnel à plus de 80 ans...
Redoutablement affaibli par une (saloperie de) maladie nosocomiale à l’hôpital l’an passé, de nouveau privé de l’usage de ses jambes, son corps devenant une prison, il pouvait à peine voir et entendre depuis plusieurs mois. Conservant toute sa tête et féru de technologie, il suivait régulièrement ce blog (tous les vendredis, une dame lui lisait les différentes pages à la maison de retraite) et m’envoyait toutes les deux semaines des petits mails montrant son intérêt. J’y retrouvais son franc-parler et l’espérais même en voie de rétablissement, avant de le voir, décati, à mon retour en Bretagne.
Bref, il vient de nous quitter, il était mon plus vieux lecteur (je pense), et avant tout quelqu’un de bien, je n’ai pas pu le lui dire, ni voir les femmes-girafes qu’il souhaitait me voir croiser. Avec le départ de ce vieux monsieur, une page de ma jeunesse se tourne, une mémoire intelligente et vive du passé s’éteint. Il repose à côté d’une fleur et où qu’il soit, je l’espère, enfin soulagé de ce corps trop fatigué pour sa lucidité.
2) Deuxième motivation pour reprendre le christianclavier : malgré le dernier article, daté du 11 mai, les visites persistent (15 connexions par jour, en moyenne).
J’en suis flatté et cela m’amène à penser que certains d’entre vous continuent à découvrir ce voyage en décalé (ben, « bienvenue chez le ch'titi »), alors que d’autres passent, de temps à autres, voir s’il y a du neuf ou, au moins, un réaffichage des photos de l’ancien.
Désolé, pour l’instant, très occupé par la reprise de ma vie quotidienne (le Lycée, le théâtre, la plage, les emmerdes administratives,...), un peu fracassé par diverses petites maladies pas graves (que mon cerveau a soigneusement éludé pendant le TDM), je n’ai pas pris le temps de reposter les photos effacées. De fait, je préfère ne pas me replonger trop vite dans la relecture de ce périple (que je vis désormais comme un lecteur), cela m’évite la tentation de sombrer dans les profondeurs de radio nostalgie. J’ai vérifié dans mon carnet de plongée garni, je ne suis pas équipé pour ces eaux mornes.
D’autre part, je suis agréablement squatté dans les derniers temps libres par le Couchsurfing et l’incroyable réfugiée australienne.
Et oui, l’impensable s’est réalisé : Marion vit avec moi (et Yaaman)! Désolé, chères toutes nombreuses... Ou pas, d’ailleurs. Cette belle histoire d’improbables amours virevoltantes du bout du monde a bercé d’émotions plusieurs petits cœurs sensibles, abonnés aux revues féminines et imprégnés de contes de fées ...
Plus banalement, je ne souffre d’aucune conséquence traumatique post-voyage, ma vie se déroule normalement... mis à part durant mon sommeil. Effectivement, m’en souvenant régulièrement, je narre quotidiennement à l’attentive Marion, mes singuliers voyages dans les songes : chaque rêve m’expédie, toutes les nuits depuis un mois, dans des pays divers, des lieux incroyables, peuplés de toutes sortes de populations, où je deviens tour à tour, agent secret, tueur, aventurier,... Trop fort et peu dangereux au réveil...
Très agréable et mouvementé pour voyager à pas cher (faudrait y penser : Total Recall aux enchères) !
3) Dernier point qui m’a donné envie de reprendre du clavier : le commentaire de Tuma, qui a suscité et su cité plusieurs réactions. Il n’avait pas tort le bougre, l’article « Retour vers le futur » a failli être le dernier (mais, ne lui en déplaise, j’avais d’autres choses à raconter) et aurait parfaitement convenu pour conclure le blog sur mon état d’esprit lors de l’arrivée en territoire sarkoziste.
Or, justement, un passage ne vous a pas été livré, car probablement trop mystique, voire décalé d’une réalité formelle. Je serais passé pour un malade… Souvenez-vous cher(e)s fidèles, après la discussion avec Patrick le Shaman et une nouvelle suite étonnante de coïncidences indécentes, j’avais nerveusement tapoté le Chétif Computer et rédigé, durant les 10 dernières minutes de batterie restante, un texte que je n’ai plus osé toucher depuis (il devait être publié en bonus sur le dvd...).
Un peu nostalgique du temps du voyage et de l’écriture quotidienne, un peu en perte de ce sentiment unique d’être une véritable puissance de feu, un super-guerrier, en revenant de l’Inde, je l’ai relu la semaine passée. Il m’a redonné une foi incroyable et, surtout, il livre, exactement, ce que je vivais à ce moment, tant dans les tripes que dans la tête, après 4 mois de voyage moins géographique qu’intérieur. Quitte à passer pour un dingue aujourd’hui, hors contexte, il vous est proposé maintenant à la lecture.Quoique vous en pensiez, il correspond précisément à mes doutes, certitudes et questionnements du moment et reste un mystère en lui-même : il me paraît encore irrationnel d’avoir rédigé d’un seul jet, sans relecture, dans un style qui me surprend, parfois abrupt, parfois cohérent, cette page et demi, comme sous l’influence d’une écriture automatique.
Peut-être, une ultime Réponse 14… le maître “hasard” a su guider mes doigts sur le clavier. En tout cas, je l’aime beaucoup et, dans toute sa spontanéité qui vous inquiètera peut-être, ce dernier article in situ du TDM, mérite totalement de conclure le junglelovetititour...
Retour vers le passé proche, texte écrit le 28/04/09, durant le trajet entre Helsinki et Paris, après 4 mois de voyage, seul (ou pas) autour du monde...
“Réflexions aériennes, retour géographique en cours, voyage intérieur en amorce...”
Rencontres avion... Réponse 14, Yaamanisme ?
Après un sexagénaire intéressant, un shaman souriant, éclairage possible sur des guérisons intérieures, sur le cadeau de la maladie, sorte d'appel des guides intérieurs pour changer un destin égaré dans le compromis.
Tout prend du sens, se lie sans cesse, ça en devient trop. Trueman show, grandeur nature.
De l'arrivée dans l'avion au sens de mon tatouage effectué il y a 4 ans, à la fois tribal et celtique, reliant les peuples premiers dans un symbolisme renforcé. Plus loin dans le temps, la rencontre avec Corinne, le spiritisme, l'ethnologie, les théâtre et les religions, Clairanne, Céline, Delphine, Manu, les lignes de la main, les rêves prémonitoires,... Des guides ?
Le Yaamanisme :
Regarder ce petit bonhomme, sorte de force impavide, inamovible et énergétique du Tdm. Observant sans juger, souriant à chaque rencontre.
J'ai cette forme de religion réellement en moi, celle de parcourir le monde, observer avec et sans distance, les cultures rencontrées.
Aurais-je un destin ?
Le doute m'assaille et un nouvel "indice" s'affiche sur le petit écran de l'avion : le Machu Picchu, lieu spirituel, culturel, historique, mystique, point de départ d'un commencement d'une autre vie, une révélation et dont nous venons d'évoquer la puissance..
Problème : l'observation de faits concrets me conduirait à prendre toutes ces indications comme des indices, le balisage vers un chemin que j'ignore et que ma nature désinvolte refuse de suivre depuis toujours.
Se prendre au sérieux, c'est gaspiller du temps sur la vie. Le gosse révolté toujours en moi, prône l'immaturité et le refus de perdre sa vie à la comprendre, se souvient de ses potes de 20 ans, dissertant sur Marx, la philosophie, alors qu'il suffit de prendre une bière et de laisser l'ivresse au volant de sa destinée.
Le Yaamanisme serait cela, une forme d'observation analytique des choses dans un silence sans jugement et conservant le sourire permanent dans sa spiritualité.
Nouveau signe, cette figurine achetée à Ibiza devient source de projection, me dépasse, me révèle ??? Que faut-il faire ?
Tout cela va très vite, mais continuer de nommer une suite incohérente de phénomènes cohérents, coïncidence, n'est-ce pas fuir son destin par sécurité? Refuser la voie intérieure, récuser cette incroyable puissance qui m'a gagné ?
Comment affronter ces hypothèses autrement que dans la solitude ? Là, je ne ferai rire personne, je deviendrais ce que j'ai fui, un doux dingue allumé qui peut-être incarnerait, finalement, la sagesse. Trop risqué...
Comme je l'ai dit à mon voisin, je refuse de mettre les appellations des autres sur les forces que je ressens, les noms de totems, de guérisons m'apparaissent hors de propos. Ce serait le fonctionnement shamanique des druides celtiques d'après lui.
Pourquoi guérir alors que ma colère, ma révolte, me donnent, derrière le paravent de l'humour, l'énergie absolue de l'indépendance. Avec prétention, sans doute, mais je le pense, si aucune religion ne me parle, c'est parce qu'aucune ne me mérite.
Greg, une bière, vite !
Le silence soudain de mon voisin, si doucement inquisiteur, filtre révélateur, guide ou dictionnaire d'interprétation des phénomènes est aussi efficace que son regard était pénétrant. Il semble ailleurs, absent, son travail est accompli, j'écris, je me révèle...”

lundi 11 mai 2009

11/05 - Junglelovetititour – The End...

11/05 - Junglelovetititour – The End...Difficile d’accoucher d’un premier article, quand on ne sait où le parcours nous mène, tant dans la tête que dans les pieds...
Après une telle aventure, porter un point final au blog et couper les ponts avec cette étonnante seconde vie internautique (inspirée par la réalité d’un quotidien mouvant), reste également une redoutable épreuve. Assez délicate et émouvante donc (j’attaque mon 154ème kleenex), l’heure est au point final, nécessaire pour tourner la dernière page et changer de bouquin, fut-il passionnant.
Vous, je ne sais pas ; moi, j’ai une pièce de théâtre à rédiger...
En même temps, je vous préviens : c’est long ! Mais cet article est le dernier, alors vous avez tout votre temps...

1) Le retour du mardi (le Jedi étant un peu loin)...
Pendant quelques mois, le blog m’a remplacé et mes mots ont voyagé autant que mes pas, j’ignorais leur portée réelle. Le retour physique au milieu des miens en est d’avantage surprenant...
Aujourd’hui, j’ai deux types d’amis :
- ceux qui ont suivi, pas à pas, cette aventure, ont vécu avec moi les moments forts, les doutes, les rencontres, les successions de “hasards” improbables, perçoivent la mutation opérée dans ma ptite tête, posent des questions précises, curieuses, intéressées et dont le seul regard me suffit pour comprendre qu’“ils savent”...
- les autres, qui ont suivi de loin, jeté un œil aux photos, survolé les textes, commenté pour dire qu’ils étaient là, ou n’ont rien lu, pour des raisons diverses...Évidemment, je ne porte aucun jugement sur eux, chacun a ses obligations et ses centres d’intérêt, mais lorsqu’ils posent des questions sans conviction sur un ton banal, presque poli, à une personne que je ne suis plus, j’avoue une envie limitée de répondre. Pas par suffisance, simplement parce que “tu-peux-pas compreeeendreuh”, il y aurait trop de choses à expliquer.
Et puis, pour que faire ?? Comment résumer 4 mois pareils en quelques mots sans encombrer la politesse élémentaire (de la question) des nuisances de l’improbable (de la réponse)...
Bref, j’étais devenu virtuel et vous qui lisez encore, appartenant probablement à la première catégorie, faites partie des ami(e)s, famille ou autres, qui ont partagé cette tranche de ma vie. Plusieurs me sont encore inconnu(e)s, j’espère qu’enfin vous vous manifesterez sur ce dernier article, établi comme un bilan provisoire.Plus matériellement, en arrivant à l’aéroport d’Ajaccio, je me suis précipité, confiant, vers ma P306 (équivalent de K2000), pilotée par Burno, et paf ! La plaque d’égout ! Dégoûté... Après, une quarantaine d’avions et des milliers de km en 4 mois, je me blinde à Ajaccio en descendant du premier trottoir. Ca fait tout de suite moins superguerrier, avec une attelle.
Quant à la reprise du boulot, grâce à ma nouvelle philosophie (une dimension, le présent) et à l’amicalité des bananés-du-sourire-ému personnels du Laetitia (dont plusieurs fidèles du blog), la page TDM s’est tournée rapidement.
Rien ne sert de ressasser le passé, c’était génial, je savais devoir rentrer. C’est fait. Point barre...
Je suis arrivé le lundi à 0.30 am dans mon chez-moi-que-j’ai, 7 heures plus tard, j’attaquai le lycée... et les premiers renvois de cours.

Rappel : non, je ne suis pas totalement redevenu un fonctionnaire zélé, Indiana Jones est un universitaire enseignant l’archéologie, je crois et cela ne l’empêche pas de reprendre régulièrement le fouet de l’aventure. Et, d’après l’une de ses parentes (Kalamity Jones), CPE signifie, Charmant Petit Explorateur...
Enfin, dès samedi, j’ai retrouvé d’autres “bases” : la soirée à double thème (grippe porcine et “chers voisins, je suis vivant vous allez l’entendre”...), où Yaaman a présenté à nos invités ses nouveaux potes : le Taj Mahal, Moaï Man, les singes indonésiens, Happy Buddha et son pote Serious Buddha, les 2 Ganesh, la Pyramide de Chichen Itza, les sables d’Ouvéa, de Bora Bora et du Bush australien, les bouteilles de Tequila et Mezcal mexicains qui ont sympathisé avec l’australian beer, ..., ET les 20 litres de punch qui ont rendu ce petit monde bien vivant !!!2) Bilan quantitatif :
Après quelques jours à répondre à diverses questions sous forme de bilan, l’heure est à la synthèse pour les fidèles internautes.
D’emblée, je le précise, certains classements s’avèrent irréalisables or, le plus souvent, l’interrogation la plus fréquente est “Alors, qu’est-ce que tu as préféré ?”...
Pas de réponse possible, il y a tellement de diversités et d'attentes différentes en fonction des penchants de chacun.
A tout hasard, je vais m’y essayer avec toute la subjectivité que cela engendre...
* La destination la plus mémorable, toutes classes confondues (beauté du lieu, aspect historique, rythme, rencontres, sensation de magie...) demeure l'île de Pâques, tout le monde s’en doute.* Les plus belles villes se battent dans un mouchoir et se ressemblent : San Francisco, Valparaiso, Sydney, Montréal (d'un précédent voyage) rivalisent en tant que métropoles avec le calme et la sérénité des couleurs d'Udaipur en Inde.* Les plus beaux sites historiques ou prestigieux :
Le Golden Gate, la pyramide de Chichen Itza, l'Opera-House de Sydney, l'Ayers Rock, la baie d'Halong, les temples d'Angkor, le pont de la rivière Kwaï, le Taj Mahal et le Machu Picchu (précédent voyage), sont concurrencés par les plus haletants et inattendus : Palenque, Rapa Nui, Kings Canyon, Delta du Mékong, Sapa (Vietnam), Ayutthaya (Thaïlande), ou le Tiger Lake d'Udaipur.* Le plus amazing inclassable : Las Vegas. Creusée dans la nature en plein désert, la dream city, dressée par l’homme, défie l’imagination par ses dimensions inhumaines. Ils sont gros mais ils sont parfois forts, les ricains. La Gay Pride de Sydney aussi a envoyé pas mal...
* Le plus décevant : Bora Bora. La carte postale n’est qu’une réussite marketing dispendieuse et sans âme.
* La plus belle surprise : les Temples d'Angkor, notamment the Bayon, et... Marion.* Les plus belles plages : Ouvéa (version "seul au monde"), Mazunte (version baba), Moorea (version paradisiaque), Phu Quoc (version asiatique), Koh Phi Phi (version touristique).* Les plus beaux couchers de soleil : dans la catégorie des photos faciles mais souvent réussies, Mazunte, Ouvéa, Phu Quoc, le Centre Rouge australien, Udaipur et Jaisalmer,...
* Le plus beau désert : ça dépend si tu es daltonien, les deux visités (le rouge Alice Springs et le doré Jaisalmer) ont laissé des traces indélébiles moins dans leur sable que dans ma mémoire.* La plus belle grotte : celle glissante de "la reine Hortense" à l'île des Pins n'a d'autre concurrente que celle inattendue d'Halong... Splendides toutes les deux.
Et Marion aussi ..., heu, non, pas Marion...

Autres bilans plus ou moins chiffrés... (vrac)
* Les transports : 2 voitures conduites à gauche (plus celles des CS), 3 scooters (Huahine, Rapa Nui, Phu Quoc), 1 moto (celle de Ramnivas en Inde), des taxis sous toutes leurs formes (vélo, rickshaw, touk touk, voiture,...), des bus, 38 avions (+1 piloté), des minibus, des pickups, 3 grands trains et des brujunes, des métros, des bateaux, 1 éléphant, 1 dromadaire, ...
* Objets perdus :
Une serviette verte, le débardeur Oxbow gris, la casquette de NY et, surtout, le seul outil vivant du TDM, mon petit carnet de notes, seul véritable regret de tout le TDM, à 10 jours du retour. Pas grand chose finalement car je suis très distrait, mais à chaque fois, j'ai eu l'impression de perdre un ami... Sur cette photo, ils étaient encore parmi moi.* Achats complémentaires utiles
Un trépied au Chili, un débardeur en Thaïlande (moins cher qu'une lessive)
* “Plats” typiques marquants essayés :
- USA : la Dinde (sous toutes ses formes), Do-nuts, T-Bone
- Mexique : Tapas, burito, tacos,...
- Pérou : le Cebiche
- Polynésie : le poulet fafa
- Nlle Calédonie : le Nakamal ( pas vraiment un plat mais vraiment typique)
- Australie : le kangourou, un poisson grillé, le vin australien, Marion... Et le cheese-cake pour connaître le goût de la Trash Academy...
- Indonésie : le petit déj de Putu, l’Haagen Daz et les satay
- Vietnam : le riz et le poulet sous toutes ses formes épicées et appellations
- Thaïlande : le canard laqué et le barracuda grillé
- Cambodge : le riz et le poulet...
- Inde : Chapati, sous toutes ses formes de riz et de poulet épicé + le mouton curry* Bières... Chaque pays ayant au moins la sienne. J’ai fait ce que j’ai pu et… ai réussi à perdre du poids en buvant au moins 15 bières différentes.
Rappels d’adages bretons :
- L’alcool tue lentement, j’m’en fous, je ne suis pas pressé.
- On boira du lait quand les vaches mangeront du raisin.
- Un verre, ça va ; trois verres, ça va, ça va, ça va…
* lessives effectuées : une bonne vingtaine (environ tous les 10 jours) entre les CS et les hôtels asiatiques. Bon, après, j’allais pas laver à la main, mon produit était trop bien calé dans le sac... Sur la fin, j’ai acheté quelques fringues.
* Températures : des 5° de Vegas au 47° en Inde pour l’air ; des 12° de Valpa aux 30-31° d’Ouvéa et de Phu Quoc pour l'eau qui sentait la javel...* Plongées : mon carnet de débutant fait frémir les moniteurs : 14 plongées globalement recensées... Cela commence par la Réunion, passe par la Corse, puis le Mexique, Moorea (Polynésie), Ouvéa (Nouvelle Calédonie), Phu Quoc (Vietnam) et Koh Phi Phi (Thaïlande)...
* Fuck around the world tour : décevant pour les uns, romantique pour les autres... Plusieurs belles rencontres, jusqu’à celle incontournable, qui fait pleurer les sentimentaux... May-Rionne !
* Souvenirs rapportés : une grande diversité d'objets (le salon familial s'en souvient), dont un australien pas encombrant... ;-)* Les coups de bol ... ??
Ils ne peuvent plus avoir cette appellation mais sont innombrables, je relis et relie tout, et ce sera dans le bouquin...

3) Avant – après...* Kilos portés : 28 kg au départ, 40 kg au retour... dans le même packaging, sans frais supplémentaires. Costauds les sacs, sympas les personnels d'aéroport…
* Kilos perdus : 12 ! Dooooooouze ! Fallait compenser les bagages...
Visuellement, il y a des cheveux en plus aussi.* Kilomètres parcourus : tous moyens de transports confondus entre le 20/12/08 et le 04/05/09, c’est-à-dire 4 mois et demi (après des calculs fastidieux que certains conforteront s’ils s’ennuient au bureau...) :
- d’Ajaccio à l’arrivée sur l’île de Pâques, du 20/12 au 04/04, soit un peu plus d’un mois : 34400 km environ... Et oui, ma pauv’ Lucette !
- d’Hanga Roa à Darwin, 17 000 km, entre le 04/04 et le 18/03 (soit 1 mois et demi plus tard),
- de Darwin à Ho Chi Minh : 11 000 km, entre le 18/03 et le 04/04,
- d’Hi Chi Minh à Ajaccio : 17 800 km, entre le 04/04 et le 04/05.
Soit un total approximatif et hors-taxe de 80 200 km... Mazette !
(Le parcours en entier sera prochainement en lien sur le site)
* Étapes et pays visités : (GB, Londres), Usa, Mexique, Chili, Pérou, Rapa Nui (Chili), Tahiti et Nlle Calédonie (France), Australie, Hong Kong, Vietnam, Thaïlande, Cambodge, Inde, Finlande (;-))... France, Bretagne, Corse,... Soit ????
Je dirais comme réponse... 14 (destinations), parce que c’est deux mots méritent d’être associés au TDM... Et qu’on ne me parle pas de hasard.
* Personnes rencontrées : à vue de nez et en ne comptant que celles avec qui j’ai au moins passé 2 heures (genre conversation un peu approfondie) : plus de 150.Dont CS (celles et ceux contactés par le site, pas les voyageurs ou les autres croisés ) :
- USA : Laura, Amanda, (+ Tracy, Alison, et les autres du new year)
- Mexique : Sally, Ricardo, Daniel (et Muriel), Miguel, Renaud
- Chili : Elodie, Sebastien, Marie-José (et Carolina)
- Pérou : Pily, Silvia
- Nouvelle Calédonie : Pierre, Claire (et Claire 2)
- Australie : Erwin. Marion devait se mettre au Couchsurfing, mais ses disponibilités sont incertaines...
- Inde : Kausthubh, Ramnivas...
Une certitude, je n’ai jamais eu la sensation d’être seul tant les heureuses rencontres se sont accumulées. Facebook, c’est de la gnognotte virtuelle à côté d'un TDM !
* J’ai essayé de calculer le nombre de lieux différents où j’ai “dormi”, mais il serait plus rapide de calculer dans le sens inverse. Depuis Sydney, (11/03), j’ai passé 3 nuits à Kuta dans le même lit et 2 à Seam Reap, sinon ça a changé tous les jours jusqu’à Delhi (26/04), soit 39 couchages différents en un mois et demi... “Marion ?” Naaaan, toujours pas !* Dépenses moyennes : Ticket around the world : 4800 euros ; auxquels s’ajoutent d’autres frais de transports incompressibles (genre Bora Bora, Angkor, …). Il était hors de question de se bloquer pour des obstacles financiers sur place.
Au total, quelque chose comme 3000 euros de dépenses supplémentaires (car en même temps, je continuais à payer les loyers et autres frais courants en Corse)…

4) Conseils éventuels pour un tour du monde :
Le plus simple serait de me contacter, j'espère que personne ne jouera les timides maintenant !
Sinon, pour réellement planifier un TDM: les vaccins, une assurance complémentaire pour tout voyage supérieur à 90 jours (si inférieur à 90 jours, une carte bleue suffit) et les visas (la plupart sont inutiles à l'avance, sauf en Inde).
Prévoir de l'argent en liquide dispatché pour prévenir des mauvaises surprises (genre carte bleue asthmatique) et pouvant servir, au pire, à négocier les prix en cash à la fin du trip... Ensuite, l'improvisation reste le meilleur rapport qualité/prix/plaisir...
Contenu de l'équipement :
Pour éviter toute surprise, chaque chose avait sa place, par ordre d'importance et de portée de main...
* Banane : YAAMAN ! Passeport, 50 euros, carte d'assurance, visa, carte bleue et Amex (toujours avoir 2 cartes), camera, trépied, clé Usb, câble de connexion camera, 2 stylos, carnet de notes, cure-dent, bouchons d'oreille, 2 cachets de Doliprane, lecteur MP3 et casque, stick lèvres, dictaphone, petite réserve de médicaments, préservatifs, mouchoirs. Si, si, tout tient, ...
Sur le carnet de notes, reporter les différentes infos importantes : numéro d'assurance, personne à prévenir, numéro des CB (en inversant par exemple les derniers chiffres si perte (Argh !), adresses des potes, choses à planifier, comptes éventuels, ...* Petit sac : le Chétif Computer, son branchement, le chargeur de batterie de la camera, une photocopie du billet global, les ordonnances des médicaments, les médicaments, un casque-micro pour MSN, un album photo de l'endroit où l'on vit (avec ses potes et sa famille), de l'argent dispatché, un guide de l’endroit où l’on est, des cartes de tous les pays où l'on va, des chewing-gum, un bouquin, des post-its, une pochette pour ranger tous les papiers souvenirs, un appareil photo de secours, un jeu d'échecs, un Jungle Speed, des jumelles, des pansements, de l'anti moustique, de la crème scolaire, une brosse à dents et du dentifrice, des tongs, un T-shirt de secours, parfois un pull,....
* Grand sac : Tout le reste. L'idée est de partir avec le moins possible, juste le nécessaire pour les différents climats à rencontrer. Au pire, chaque population vend LE vêtement adapté à son climat, parfois pour rien ; par ailleurs, il faut laisser de la place pour les souvenirs. Prévoir un duvet et une trousse complète de médicaments.
Autre chose simple et utile, scanner tous les papiers importants, vaccins, ... et se les envoyer sur son adresse mail, on peut les imprimer n'importe où.
Pour le Couchsurfing, chacun voit...5) Le Blog :
- Pages écrites : 270 sur le CC sans les photos... 223 sur Word.
- Articles publiés : 108.
- Commentaires : 637 à ce jour, émanant de bien plus que les 57 fidèles inscrits. Vous pouvez continuer...
- 980 photos publiées sur environ 15 000 clichés, plus les vidéos. Imaginez le tri sur le blog...
- Visiteurs : Autour de 6160 le 11/05...En pliant mes bagages, l'idée-phare déjà citée (“les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu..”) me stimulait le cerveau : ne sachant pas si j'allais durer mais persuadé de vivre une expérience singulière, je partais en quête d'autres univers, j'en reviens avec l'impression d'être universel... Tout du moins Yaaman l'est !
Certes moins philosophique que le précédent dernier article, mais nécessaire pour moi, ce bilan méritait d'être édifié avant la reprise du boulot...
Prochain blog, prochain voyage, ben... heu..., quand j’aurais gavé mon portefeuille anorexique de substance papier que l'on appelle curieusement "liquide". Si vous voulez continuer à voyager de vos fauteuils, moi je suis partant, mais il va vraiment falloir lancer réellement le Titithon !!
En attendant, un petit blog interactif pour redonner envie d’écrire à ma Môman...
Comment avez-vous vécu cette expérience ?
Dans la mesure où c’est le dernier, plusieurs réponses sont autorisées...
1) Plutôt intéressant, une procuration pour l’aventure, mais je ne ferai jamais un truc pareil (j’ai piscine le vendredi)
2) Les photos sont assez belles, j’ai adoré le Brésil, vous êtes allé où déjà, M’sieur Jérémy ?
3) Mon divorce est en cours, mes enfants à la SPA, reste à financer le ticket, c’est quoi l’agence autour du monde ?
4) Chaque fois que tu prenais un transport différent, je donnais sa forme au fauteuil du bureau. Ca y est, je suis chômeur...
5) Tu es énervant... Je me sentais bien dans ma life, now, je veux bouger et learner l’English.
6) Mais vous êtes qui ?
7) Le truc le plus incroyable, c’est le couchsurfing, j’adhère totalement!
8) Je ne te connais pas du tout, mais j’ai suivi intégralement ton périple, tu vas me manquer...
9) Si tu fais un livre de ce blog pour financer ton prochain voyage, je le commande !
10) Fidèle ami(e), je t’ai retrouvé en tout, sans plus, ni moins, il me tarde de t’en parler...
11) Honnêtement, j’ai lâché à San Francisco, tu es où là ?
12) Ici les kg perdus, pourquoi tu nous as largués ? Quand peut-on revenir ?
13) dépressif... A cause de tes conneries, le chiffre 13 ne porte plus chance, les gens ne me joue plus, il préfère le Dooooouze ou la réponse 14.
14) Laisse le hasard guider les pas de ta vie maintenant...
15) Dis donc, abruti, tu m’as ramené des cadeaux ???
16) Appartenant à ta famille, je suis consterné(e) par la fin du blog, que vais-je donc faire de ce téléphone avec la touche 16 ?
17) C’est quand la prochaine pièce ???
18) Existe-t-il un ouvrage sur le Yaamanisme ???
19) Un proverbe ukrainien dit “nous nous mangeons nous-mêmes” dixit Patrick le Shaman. N'est-il pas temps de faire régime ? Je vais commencer une nouvelle vie.Enfin, pour conclure, merci à vous, qui et où que vous soyez, je n'ai connu aucun temps mort dans ce périple parce que je devais me discipliner à écrire et poster régulièrement, tout en profitant des surprises du parcours. Évidemment, je l'aurais fait pour moi, mais sans doute à un rythme différent, et aurais peut-être perdu votre compagnie...
Cela eut été fort ballot ! Pour la première fois, je peux partager mes frasques avec ceux qui ont tout suivi (les fidèles, les commentateurs, les discrets,...) et, en ce moment, des messages touchants de personnes (ne s’étant jamais exprimées auparavant mais n’ayant rien manqué du blog) me parviennent... Sans compter que ce blog est un formidable aide-mémoire perso !
C’est cool ! (Yaaman m’a soufflé)
Bref, une expérience unique, parfois impudique, mais que je ne regretterai jamais.
Avec bonheur, tout en me créant du passé, j'espère vous avoir fait vivre des moments alternatifs (suspense, histoire, photos, romantisme, lourdeur,...) et que nous en parlerons, un jour, sereinement, avec tous les amis, assis autour du monde.

Kenavo !

mercredi 6 mai 2009

4/05 - Pensées diverses, rédigées dans le train pour Brest, à l'aller et au retour, début de conclusion...

4/05 - Pensées diverses, rédigées dans le train pour Brest, à l'aller et au retour, début de conclusion...
Au tout début de ce blog, j'avais lancé une forme de défi récréatif de création au Créateur (quels que soient son nom et ses adeptes), vous vous souvenez ? Cela tenait d’une idée nombriliste...
Point de départ : et si le monde se construisait autour de moi, semblable au Trueman Show (et toi, public, ferais partie de la matrice) pour divertir un architecte en quête d’observation humaine ?En ce cas, autant se rebeller du fond de l’éprouvette terrienne et donner du travail au type à barbe et blouse, sari, tunique (ou autres) blanches. L’objet devenant sujet, mon intention était de poser des images en 3D sur des mots ouïs, des icônes projetées...
Voir pour croire.
4 mois de boulot !
... Mais je dois le féliciter, il s'est donné du mal, pépère...

A l'heure du bilan et en vrac, au cours de ce mémorable Tour du Monde, j'ai...
- vu des décors improbables en laissant errer des pensées vagablondes,
- joyeusement partouzé avec Morphée sous la couverture étoilée des deux hémisphères,
- frétillé du popotin parmi différentes espèces de requin dans des mers à 30°,- assisté à des "sunrise" et "sunset" hallucinants au son des vagues du Pacifique ou des grognements de dromadaire,
- rencontré et sympathisé avec des gens passionnants de tous pays,
- senti la puissance mystique de sites prestigieux à l'aura palpable,
- dégusté des plats différents entouré de panoramas uniques,
- traversé des capitales polluées au fourmillement codé pour mieux sombrer dans la pénombre incertaine de ruelles isolées,
- partagé sans complexe des conversations dans des langues inconnues,
- négocié des bricoles sur des marchés colorés dans le langage des signes,
- échangé avec des statues Moaïs à Rapa Nui pendant Tapati,
- synthétisé différentes formes d'Anglais incompréhensibles,
- redécouvert la force et l'universalité du sourire,
- ressenti la puissance et l'âme des grands voyageurs m'investir et remplacer les kilos,
- connu les colères des pertes matérielles et la satisfaction des acquis spirituels,
- traversé les époques au pas militaire des conquistadors sud-américains ou celui feutré des moines d'Angkor,- trempé dans les paradisiaques eaux turquoises de Polynésie ou celles saumâtres du Mékong,
- scotché un car d’indiens énervés, en un regard de psychopathe,
- rédigé un carnet de voyages interactif (ce blog) dans les toilettes de trains poussiéreux, sur les banquettes sauteuses de bus antiques ou à l’abri d’une tente moustiquaire...
- (dé)tourné Lara Croft, Lawrence d’Arabie, Robinson Crusoé, Max Boublil,...
- dormi dans des palaces luxueux, des chambres familiales, des bouis-bouis à acariens, ou des couchettes vibromasseuses, à en oublier à chaque réveil où j'étais,- observé des dizaines d’animaux étonnants à taille et origine variables (dont des humains),
- essuyé les sables blancs d'Ouvéa, granuleux de Bora-Bora, rouges du Bush australien ou ceux dorés de Jaisalmer,
- savouré la quiétude souriante des Indonésiens,
- découvert le plaisir animal incomparable de suivre l’instinct quand il résonne, sans raisonner,
- reconstruit le puzzle de moi-même avec la colle des cultures altières et non l’alcool des agriculteurs,
- observé la foi sous ses multiples formes, dans la diversité de ses pratiques et quelles que soient ses appellations,
- appréhendé sommairement l’universalité de l’espèce humaine dans ses convictions et ses craintes,
...
Bien évidemment, cette liste n’a rien d’exhaustif, je la jette du train...

Autres pensées en vrac, illustrées de photos inédites...
Quatre mois sans télé, sans Sarko (on ne m'a parlé que de Carla et d'Alizée), sans portable, sans horaires (quelques contraintes parfois), ..., ne serait-ce que cette expérience redonne des couleurs au présent.En retrouvant la sécurité et le confort de l'Europe, certaines étapes me reviennent (notamment Ouvéa), animées par ce sentiment curieux mais bien réel : "si je tombe et me blesse, on mettra des mois à retrouver mon cadavre..."
Mon naturel plutôt matérialiste s’est heurté à une curieuse règle redondante : chaque culture a apporté son lot d’observations (l’acquis), mais chaque lieu a renforcé l’usage d'un nouveau sens, l’instinct (l'inné) et l’observation des signes.
Pragmatique, j'ai réalisé que lorsque quelque chose ou quelqu’un s’opposait aux projets prévus, il ne fallait pas chercher à se contrarier ou à les contourner, seulement comprendre le sens de l'information et avancer. Peu de regrets ou reproches à se faire, l'expression "j'assume" prenant, enfin, réellement du sens.Autre point moins mystique : comprendre la manipulation de l’Histoire et se réserver le droit au doute.
Des génocides orchestrés par les conquistadors espagnols à l’incroyable mensonge US qui a déclenché la guerre du Vietnam, l’un des enseignements de ce voyage a ravivé la colère de l'invraisemblable.
“Pour notre bien ”, les détenteurs du pouvoir arrangent à leur sauce l’aspect géo-politique de la planète et modulent par la même l’existence de leurs contemporains ; chaque époque ayant ses manipulateurs.
Souvent corroborés par l’instruction, les siècles patinent les massacres et les mensonges, (sous couvert de construire un monde juste) et écrivent l’Histoire, sorte d’arrangement des seigneurs avec leur conscience, pour justifier leurs actes péremptoires. L'Histoire reste l'affaire des vainqueurs.Combien de territoires conquis sous prétexte de querelles de religions ? Combien de peuples de “bons sauvages” (qui maîtrisaient la connaissance des étoiles, des calendriers lunaires et solaires,...) “pacifiés” par nos “civilisations” ? Combien de puits de pétrole contrôlés "pour des raisons humanitaires" ?
Oui, je sais ces réflexions anarchistes aisées, mais enfant, ce monde ne m’a pas été présenté comme cela.
Pas forcément très réfléchi, utile ou constructif (genre “je réprouve la guerre, la misère et la mort”) mais ..., ça M’ÉNERVE !Même si je ne suis plus candide sur le sujet depuis longtemps, difficile d'accepter l'instrumentalisation des médias et de l’École, bien que, régulièrement, les manuels soient revisités et amendés de vérité. Comment croire aux infos dont on nous abreuve ?
Que devons-nous comprendre, par exemple, à la pandémie de grippe porcine (je n'engage que moi) ?
Au vu du peu de résonances dans les pays asiatiques probablement menacés, il s'agit d'un vaste détournement des consciences des autres réels problèmes d'actualité, alimentant à la fois les lobbys pharmaceutiques et un sentiment primaire très prisé chez l’humain “civilisé”, la peur. Mieux que tout film d'horreur ! L'épidémie mondiale, la terreur, mais, SURTOUT, ne sortez pas de chez vous, ma pauv’ dame, votre voisin peut être dangereux et il y a plein de Mexicains dans les manifs...
Vous avez vu le film REC. ?
Aujourd’hui, je prenais plaisir à tousser grassement, après avoir annoncé mon retour sur Sombrero Air Lines, aux côtés de Lolita Ramirez...Fort heureusement, les angoissés européens seront soulagés dans quelques mois d'avoir été bien protégés par leurs fortes institutions attentives, au prix de dépenses abyssales.
Les siècles de manipulation ont enseigné la maîtrise des priorités régaliennes : créer la peur pour justifier la sécurité, “protéger" les vulnérables et détourner du reste.
A ce stade, je trouve d’ailleurs humiliant de nous donner un semblant d’éducation critique et de nous prendre pour des abrutis dans la foulée. Cela s'appelle insulter l'intelligence. Faut pas pousser Mémé dans les orties, à plusieurs reprises, quand elle n’a même pas réussi à sortir du fauteuil.
Indéniablement, j'avais cette sensation dans les tripes avant le voyage, elle a été confortée par l'étude sur place des histoires et des comportements... Donc : ne jamais prendre comme argent comptant les infos balancées, essayer d'en mesurer les conséquences, penser par soi-même et s'accorder le droit au doute.Tiens... Cela participe de l'apprentissage à la Citoyenneté, propre à la fonction de CPE. Et oui, je reprends bientôt le boulot...
A ce propos, Patrick le Shaman s’interrogeait sur mon engagement coupable au sein de l’institution scolaire.
"Absolument pas, avais-je rétorqué, apprendre à douter fait partie de mes compétences, tout autant que mes collègues. Nous cherchons à former non pas des individus génériques, mais des personnes responsables, capables de penser par elles-mêmes. Que ce monde soit injuste, c'est normal (l'homme n'est qu'un animal  évolué quand ça l'arrange), mais qu'il soit présenté ainsi dès le départ et que l'on arrête de nous pendre pour des cons".
Bon, sorry, je m'égare déjà dans des réflexes professionnels. Cela dit, c'est de bon augure pour demain...
Au fil de la dégustation des coquilles Saint-Jacques préparées par Grand-mère, les souvenirs épicés du dernier mois asiatique reviennent également au palais. Ha, il est élucidé le mystère des dragons... Demande un plat "spicy" et tu allumes le barbecue de Jeanne d'Arc à 10 mètres...
Avantage probable, les épices conservent et font oublier le goût fétide des aliments avariés...
Tiens, mon corps, si fatigué au départ, a bien subi cet éprouvant voyage. Finalement, à peine deux débuts de gastro (½ journée de mal de crâne) et quelques affections Orl. Qui tient les rênes de ce truc déjà ? Ha oui, le cerveau...

Autre curiosité du Tdm, l'écriture. Décidément, dans chaque culture, nous avons tous différents langages, même en Français... Que ce soit dans les commentaires ou les e-mails, la différence notable entre le parlé et l'écrit est diversement intéressante.
De mon côté, je n'avais jamais autant écrit de ma life, mais pour une fois, j'avais des choses à dire... Probablement, mon clapet va se refermer avec mon clavier, pour éviter de continuer à exprimer misérablement ces tranches de passé que j'espère avoir restitué avec intérêt lorsqu'elle étaient saisies sur le vif.
Globalement, il ne faudra pas vous étonner si, à certains moments, pour ne pas saouler l'auditoire, ou pour m'en prémunir, je m'isole dans le mutisme...Après avoir connu une douzaine de monnaies différentes - le sourire est universel, le dollar l'est aussi (parfois plus), et bien souvent, on n'a pas l'un sans l'autre, je ne peux éviter, dans ce bilan, la comparaison des budgets.
Plutôt très content de ne pas avoir pu analyser "l'indice Big Mac" des prix (une seule faiblesse au Mexique), j’éviterai une étude approfondie sur le véritable coût de la vie ; cela déclencherait une dépression évidente, tant l'Europe est dispendieuse...
Petit rappel objectif, les chiffres indiqués sur les étiquettes pour l'achat d'une denrée de base (des nectarines en l'occurrence) sont les mêmes au kilo sur le marché de Merida que celui d’Ajaccio ; l'écart se situe ailleurs, un euro vaut 17 pesos... Elles sont certainement bien meilleures et plus biologiques à Ajaccio. Certainement... Bref, lors de la SORRI, j'ai développé l'idée aux Indiens incrédules que certains Européens venaient dans leur pays sans être fortunés ; cela se vérifie très vite chez soi. A l'idée du prix d'un repas ou d'un taxi en France, je tremble et choisis le jeûne (finies les p’tites vieilles !) et la marche. Je savais la vie chère sur le vieux continent, j'ignorais vivre sur la terre la plus riche du monde...
Seul intérêt d'une monnaie forte, l'utiliser à l'étranger ! Donc voyager...
Dernier point, la reconnaissance...
Quand j'étais petit, dans mes rêves, il y avait toujours un grand con, "insecure" et mal dans sa peau qui venait casser l'ambiance, nuire à mes projets de gosse, rompre l'harmonie.
J'avoue l'avoir complètement oublié en grandissant, et un jour, je l'ai rencontré... Par un singulier flash rétroactif où mon regard d'enfant est brièvement revenu, l'image de ce détestable personnage se reflétait en face de moi dans le miroir. Oui, sans nul doute, cela pourrait intéresser les psys, mais eux ne m'intéressent pas (sauf mes potes ;-)).
Ce n'est pas une connerie. Pure vérité. D'ailleurs, ceux qui me connaissent vraiment savent que j'ai toujours éprouvé des difficultés à accepter mon faciès, il ne correspondait pas à ce que je me sentais être.
Vraisemblablement, nous sommes nombreux dans ce cas, ce qui pourrait expliquer plusieurs maladies (à différents degrés) sur la difficulté de supporter son propre reflet, ainsi que l’épaisseur anormale des portefeuilles des cliniciens esthétiques et de leurs amis psy .Pour la première fois, c'est fini...
Il m'aura fallu un tour du monde pour me (re)trouver dans une glace mais le reflet que j'y vois maintenant, me plait, je l'assume sans problème, je le reconnais : ce type ébouriffé à la barbe fluctuante, c'est bien moi. Je ne suis pas devenu, je suis.
Et c'est une bonne nouvelle.

Enfin, suite à vos intéressants commentaires (au goût âpre de la fin d'aventure), je tiens également à rassurer les inquiets. Au cours de ces quatre mois, j’ai inscrit ces divertissants moments dans le livre de mon existence et, fidèle au Yaamanisme ("Smile, Quiet and Carpe Diem"), je parcours les pages écrites, stylo tendu, pour mieux m’intéresser aux pages blanches qui suivent, à noircir de vie demain...Cher Timothée, tu m'as mal compris (ou je me suis mal exprimé), j'envisage le futur non pas comme un frein du présent, au contraire, nous avons tous besoin de projet, mais bien comme un moteur.
Simplement, j'observe deux choses. Si l'on ne vit que pour cet hypothétique futur, cela signifie que le présent est "freiné", il n'a pas sa juste place dans l'espace, certains moments sont manqués et des frustrations s'opèrent. Au même titre que le passé et sa maïeutique coexistent en chacun de nous, le futur ne doit pas occuper trop d'espace dans nos têtes éprouvées...
Combien de personnes vivent en reportant systématiquement leurs envies, pour diverses raisons, à un "plus tard" incertain ? Ne serait-ce que dans l’envie de faire un tour du monde : les “justificatifs” fournis par les uns ou les autres, qui “ne peuvent jamais” (sans juger personne), sont éloquents.
Pour ma part, je souhaite désormais fonctionner en accordant une portion légitime à chacune de ces dimensions. En conséquence le présent doit s’octroyer la plus grande part et non la plus maigre (cas extrême de ceux qui ressassent leur passé et espèrent leur futur). Une seule dimension (importante), le présent !
Non pas qu'il ne faille rien raisonner, mais je prône l'idée de sortir réellement du cadre sécuritaire, propre à notre culture, qui sclérose beaucoup d'entre nous.
Comment savoir que l'on s'est bien sorti d'une situation quand on ne se met jamais en danger ? Après chacun choisit son échelle...
Certes, c'est un fonctionnaire qui parle (...), mais pas un mammouth, un éléphant.En tout cas, pour moi, ça, c'est fait.

Pour conclure sur ce terrain de la pensée que je ne maîtrise pas vraiment, une philosophe franco-australienne en herbe (non pas celle de Yaaman) confiait récemment : “le privilège de l'homme sur l'animal est qu'il est perfectible dans son présent, quant à sa connaissance du passé et son appréhension de l'avenir”, puis elle a ajouté que l'homme a cette (regrettable) "capacité de se poser une multitude de questions alors que le nombre de réponses est limité" (M.P.).
A méditer...
Quelques calculs, des conseils et des questions, le dernier article sera livré dans les 3 jours...