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jeudi 30 avril 2009

26-28/04 : New Delhi, la fin du voyage ? Non, un préalable à retrouver un chez-moi...

26-28/04 : New Delhi, la fin du voyage ? Non, un préalable à retrouver un chez-moi...
26/04 – Delhi se délie, en dépit de l'habituelle fatigue, je savoure...
Arrivé à 4h dans un hôtel miteux (rythmant avec peu coûteux – 420 rps), proche de celui désiré, j'espère enfin dormir. C'est sans compter sur les deux jeunes qui y travaillent, certainement testeurs de sonneries de leur établissement (quel beau métier...) : quand l'un ne driiingue pas à la porte, l'autre téléphone. Concert obligatoire organisé toutes les demi-heures. Grrrrr.10.30 am, J moins 2, H moins 45... La force des super-guerriers me tapote, heu non, me luxe fermement l'épaule pour me sortir du lit : tels un chevalier solitaire et son fidèle destrier, nous allons affronter ensemble ce retour à Delhi, la ville de l'arnaque... On envoie la journée, ça va péter ! Maintenant, je connais les codes, je ne lâcherai rien...
Phase liminaire, s'organiser.
Commençons par chevaucher vers internet et allons nous enquérir des édits virtuels de potentiels et preux CS. Sans doute éradiqués par de perfides empereurs mongols, lépreux CS n'ont plus assez de doigts pour rédiger sur leur Christian Clavier anglo-iphone : l'unique réponse se décline par la négative, aucun pli multimédiesque de la gueuse d'"Envoyé Spécial" et l'appel au pigeon téléphonique n'aura guère, guère (vente vent), eu plus d'efficacité.Pourtant compagne de mes campagnes, l'ensorceleuse divinité "réponse 14" a laissé choir sans détour dans un étron miséreux, sa prophétie d'hier : un CS contact pour Jaipur avait mailé son dépit, il avait élu résidence à Delhi... "Mais ça tombe bien, mon bon, j'y suis !!!" avais-je si tôt répliqué, sans pour autant attirer ses faveurs.
Pas plus mal, encore beaucoup de sites voisins à conquérir visuellement dans cette tumultueuse cité et de palpitantes aventures fraîches à relater à mes fidèles sujets, le temps à consacrer à la diplomatie de la cour CS manquerait, malgré l'intérêt porté à cette avenante institution, dès potron-minet...
Palsambleu, l'heure galope ! "Checker out" de l'hideuse auberge prime, afin d'intégrer au plus tôt la place forte voisine et amie.Moyennant environ 11 sesterces européens, le puissant seigneur offre, pour deux nuitées, l'usage de sa couche confortable (cette conversation ne saurait avoir lieu chez Pampers).
Suite à l'installation dans ces nouveaux appartements, le sarrasin de la tourelle en terrasse me rassasie d'un nouveau "Mouton Curry", durant l'étude de la stratégie d'attaque de la campagne.
Quatre places attractives attirent l'attention à proximité, alors que deux autres nécessitent un transport probablement plus dispendieux. Ce jour sera consacré aux sites mitoyens ; demain, nous soumettrons les autres...
L'appel de la découverte retentit, au milieu des (pas vieilles) charrettes pétrolifères, le palefrenier à l'olifant distingué est choisi.Négociations avec le rickshaw : ce misérable serf exige à son maître 100 rps de plus que sa proposition, pour se rendre aux différents lieux choisis. Chevaleresque, Ivanhoé ne va pas chipoter pour délier sa bourse. : "Soit, le gueux, conduis-moi !"
"Tuuuut, tuuuut !!", le moyen-âge à l'écrit reste virtuel (et pesant !) : retour à la réalité de Delhi, sur le tonitruant trajet pollué et rappel des comptes.
Certes, 350 ce n'est pas beaucoup, mais, individuellement et au plus, chaque parcours me coûterait entre 50 et 100 rps.Aucune envie de débourser de nouveaux euros supplémentaires dans ce PHV (pays à hospitalité variable), j'ai suffisamment de monnaie sur moi pour achever les 2 jours, si je me débrouille... Challenge ! Nul besoin d'un driver unique. Finie l'arnaque !
A l'arrivée au Laxmi Narayan Birla Mandit, je congédie, avec 50 rps, le driver attristé, enfin prêt à revoir ses tarifs !Dédié à Vishnu, ce temple résolument moderne allie l'esthétisme au pratique.
La visite en elle-même n'apporte rien de plus que d'habitude : un flic désagréable me soustrait ma camera (court mot anglais pour qualifier l'appareil photo, vous l'avez compris depuis un moment, je ne réalise pas un film) en me traitant comme une merde, les touristes indiens me dévisagent avec dédain (et des bitch) et un abruti souriant vient à ma rencontre afin de m'escroquer une donation.
Accroche-toi à ton string en cachemire, mon coco...Je visite 7 mn et préfère me rendre dans le parc en face, aux mêmes couleurs et bâtiments. Cadre familial et dominical, les autochtones y pique-niquent, se draguent ou se détendent, au rythme du rire des enfants qui y jouent.Étonnant pour un Européen, l'affichage récurrent de la croix gammée inversée, aux côtés du signe "Om", détonne... En Inde, la svastika a toujours signifié la bonne fortune, bien avant qu'Hitler n'en fasse son emblème, signe de haine et de destruction.Encore plus étonnant et circonstanciel : au moment où cette réflexion me vient, un aigle se pose au sommet d'un des bâtiments. La Nature facétieuse joue avec le symbolisme historique dans ce cadre harmonieux : un véritable aigle surmontant une croix gammée inversée, il fallait y penser, l'air de rien...Repéré sur la carte, le Jhandew Ja Deviji Temple, seconde étape du jour, semble très proche, à vue de nez, 5mn. Décision est prise d'avaler un peu de gazoil en utilisant mes jambes. Sportif et plus économique.
Ben, en fait, Delhi, c'est grand... ½ plus tard, ce temple se dévoile enfin, perdu dans une ruelle odorante, égayée par les commerces de fleurs-offrandes, et... surpeuplé par une bonne centaine de visiteurs en pleine démarche spirituelle, ce dimanche. N'éprouvant pas d'intérêt à un voyeurisme irrespectueux et mal venu, je renonce à le visiter, ...
Nouvelle destination, nouveau rickshaw, nouvelles négociations, mossieur le dramaturge-driver pleurerait presque à 70 rps..."Less than indian price !!"...
M'en fous, mec. De manière assez inattendue, ce trajet m'entraine au cœur du vieux Delhi. Totalement amazing...A la descente du rickshaw, la foule grouillante se presse autour des commerces de poissons (éventrés et exposés à la chaleur) ou de poulets dépressifs (enfermés dans des cages à souris)... La masse humaine s'écoule comme un flot tsunamique, elle sort de partout, piaille, touche... Comment ça "touche" ? Quel est l'ahuri suicidaire qui me bouscule impoliment la fesse ? Caaaalice, c'est un bouc en liberté ! Suivi, à 3 mètres, par son maître et ses chèvres d'œuvre. Cela surprend un rien, je vous assure. Il a tort de se presser l'animal, vu l'étal de boucher voisin, où certains de ses congénères se bronzent l'intérieur des côtes. Une sorte d'after-chèvre...
Tiens ? Fesse... bouc... ? A nouveau, Dame Nature se joue de moi, la coquine.
Devant la monumentale structure religieuse, un flic sourit en voyant la camera. Prudemment (ça m'arrive parfois), j'hésite sérieusement à l'exposer depuis 10 mn, en fait. Tant pis, certains clichés sont importants.
Quoique déchaussé, je me vois interdire l'accès à l'entrée de la mosquée de Jama Masjid : le soleil va se coucher dans une demi-heure, la prière retentit dans les enceintes. A 5 mn près, c'était possible.Grrrr ! Mais, rien à dire, malgré une barbe post pubère, je ne suis pas musulman...
Pô grave, en face, les étroites rues du vieux Delhi et leur cohue m'invitent dans leurs tripes.
Sensation grisante des derniers moments forts. Interdit d'agoraphobie, je vibre dans ce marasme, au milieu du quotidien de ces autres aux tenues virevoltantes (sales, colorées ou religieusement immaculées), qui n'est et ne pourrait être le mien.
Bien évidemment, j'ai le feeling de pas être à ma place et avance les mains scotchées sur la banane et le sac en camel. Peut-être dangereuse, cette promenade des sens ne saurait s'éterniser... Pieusement dissimulées sous des voiles ou valsant dans leurs artifices charmeurs, les femmes s'affichent enfin dans la vieille cité ; certains commerces aux tissus chatoyants envoutent la vision.
Incroyable beauté et couleurs des tenues féminines indiennes ! Depuis le début du séjour, leur éclat et leur propreté me fascinent, tant elles contrastent avec la crasse et la misère alentour. Telles des spots, ces couleurs vives (le terme est approprié, elles vivent !) forment des gouttes de lumière au creux d'un océan terne, elles forcent le respect, des marchés de Jaipur, Jodhpur ou Delhi, au désert de Jaisalmer.Pourrais-je encore investir dans des tenues traditionnelles en respectant le budget ?
Une heure à se laisser porter par le courant humain, tantôt bousculé par un touk-touk, une moto ou des rickshaws à vélo. Je n'ai aucune idée d'où je suis... Il serait sans doute temps de s'inquiéter de la destination suivante : Lao Qila, "proche" sur la carte.
Après avoir demandé quelques conseils à des sources différentes (régulièrement, afin d'éviter les entourloupes) et négocié des chaussettes "Nike (???), je déambule sur un grand axe et accède enfin au Red Fort, une énorme enceinte à l'architecture somptueuse, construite en 1638 par l'Empereur Shah Jahan. Oui, les attentifs l'auront noté, le même fou romantique à l'origine du Taj Mahal. Il ne pensait pas les choses à moitié, ce gars là.La nuit est tombée, le spectacle "son et lumières" va commencer, je jette un œil... et une oreille. Dans l'enceinte du fort, la route est longue, savamment éclairée et gardée par des militaires.
A peine assis, le problème s'annonce de taille. Ayant fait le choix calculé (rapport entre risque réel et incidence des médicaments sur le mental) de ne pas suivre de traitement anti-palud, je n'ai été piqué en Inde qu'à 4 reprises. Problème : une armée de mosquitos affamés se jettent sur la Junglelovetiticuve de sang frais, dépourvue de produit anti-eux.Utilisant les chaussettes neuves et d'autres morceaux de tissu inadaptés, je tente de rester assister à cette daube emmer..., pardon à ce remarquable spectacle en English (faut entendre François Premier s'exprimer en Anglais chez les Indiens)... Quand les dizaines de bourdonnements sur pattes s'en prennent au visage, je préfère abdiquer, aller prendre des clichés nocturnes du temple voisin, négocier un retour à 80 rps et savourer une journée plutôt bien remplie. Contrairement au jour éprouvant de mon arrivée, j'ai enfin pu visiter Delhi.Tous les "internet centre (prononcez saine-teur) "sont clos, impossible de savoir si des CS ont proposé leur hospitalité éventuelle pour demain.
Une bouteille d'eau salvatrice et fraîche en poche, je rejoins MA chambre, pour une deuxième nuit au même endroit, et décide unanimement avec moi-même d'y rester jusqu'à la fin.
Si le Couchsurfing s'est montré plus que salutaire lors du TDM, tant au niveau des rencontres productives que du budget amoindri, se poser le dernier soir et préparer, en toute quiétude, départ, bagages et retour, n'apparaît pas immoral... ZZZZZ zzzz.

27/04 – J moins 1 - aujourd'hui, l'arnaqueur, c'est moi..
Après internet sans autre réponse CS (annihilant toute question), j'essaye d'acheter des bananes au petit commerçant de rue chez qui je viens tous les jours (certes depuis peu).
A 3 mètres de son stand, il mange et refuse de bouger... Un rickshaw stoppe. "Hello sir... bla bla bli bla bla bla". Ok, guy, pourquoi donc pas ? Mais tu vas prendre...Today is the day, les deux premiers sites, qui avaient préalablement attiré mon attention sur la terrasse aérienne du restaurant, le premier jour, sont à boucler pour le dernier. Coût estimé d'après mes différentes infos, 1000 rps pour un taxi. Le rickshaw propose 600.
Je divise par 2, il bondit parkinsonnement du sourcil et baratine : 25 km de parcours ! 400 ?
Je refuse et concède 350. Il se scandalise. Je me barre. Il me rattrape... Ok pour 350 rps. 200 m plus tard, réalisant se faire arnaquer, il insiste pour 380... Ha, ha, ok, mon gars, aujourd'hui, le patron, c'est bibi...
D'entrée, il annonce un inattendu "monday, all is closed". Pour le papier Lotus Temple, rien de dramatique, je souhaite juste prendre un cliché du clone de l'opera-house australien de mon cœur ; en revanche, ne pas visiter Akshar Dham, site gigantesque qui condense 10000 ans d'héritage architectural et de culture indienne, m'ennuie un peu plus.
Malgré une tong morte (depuis le Pérou !!!... Je suis très conservateur), je traverse la route et obtient une vague idée du monument et ses jardins.Pause Gaz.
Nul problème de flatulence, rassurez-vous, mes projets éloignés ont épuisé le réservoir du véhicule de pépère. Contrairement aux rickshaws de Jaipur, décorés de fleurs mais polluants, ceux de Delhi fonctionnent au gaz et sont donc non polluants et sans fleurs. Cela dit, je n'ai toujours pas pris de petit déj et il est 4 pm... Pendant qu'il fait le plein de cassoulet, tongs en main, traversée périlleuse de l'artère bruyante et encombrée. Un petit jus de mangue pas bon vient garnir le fond de mon estomac plaintif... Un soulagement visiblement nécessaire.
Plus loin, le Lotus temple closed lui aussi, n'est qu'une pâle ombre (si je puis dire) de son collègue australien, bien qu'il soit très visité.Sur l'ensemble du trajet, le vieux driver moustachu se montre très friendly et tente de m'expliquer dans un Anglais (prononcé d'une manière plus approximative qu'un bègue édenté et alcoolique), l'ensemble des autres monuments rencontrés (India Gate, ...).Ce chauffeur fait partie des "bons Indiens". Pas au sens du Général Custer ("un bon Indien est un Indien mort..."), mais dans une idée plus objective...
A vos commentaires, je réalise à quel point, la colère a parfois pris le dessus dans mes descriptions forcément subjectives et orientées.
Si l'Inde ne m'a pas séduit autant que d'autres pays, certains de ses habitants savent aussi être chaleureux et sympathiques, sans leur sortir la carte bleue. N'oublions pas cet aspect joueur de la culture asiatique, aux règles différentes...
Dans ces pays, l'arnaque des touristes est autant un jeu qu'une nécessité vitale. Dès l'instant où vous montrez ne pas être complètement imperméable à leurs coutumes, voire que vous argumentez la négociation efficacement, certains Indiens vous montrent leur respect et leur amitié.
Problème très occidental, le "doit faire ses preuves à l'examen" ne passe pas toujours et fatigue...
Finalement, je lui laisse 400 rps s'il accepte de faire une photo. 40 francs les 4h, c'est correct...
Derniers pas dans la rue familière, quelques commerçants me saluent en souriant. Un petit resto de rue propose pour 50 rps un repas à base de chicken et chapati (les souris dansent), les clients étonnés me tendent les plats, commandent pour moi... Friendly.Retour à l'hôtel, gestion des sacs, organisation de l'encombrement, tout doit tenir en deux bagages. S'en suivent quelques photos de "ma famille" de ces derniers mois (Yaaman, le CC,...), de la tenue type d'arrivée à l'airport, des chiottes à jet d'eau...Bref calcul derniers roupies, je dois 1095 rps à l'hôtel. Il m'en reste 970 et je tiens à ramener 1 billlet de 10 rps.
Idée, compenser avec 1$ et, si ce n'est pas assez, une pièce de 1 euro. Par principe, je me refuse de changer ou de payer par carte. Aujourd'hui, l'arnaqueur, c'est moi.. Perplexe, le patron finit par accepter sans l'euro.1 am, H -5 : Morphée reste introuvable, une part de moi est déjà en France. Le bilan commence à se dresser, je continue à écrire.
Finis chiottes à jet d'eau et culture auto-centrée, terminer par l'Inde aura été aussi judicieux qu'éprouvant. Partagé entre hâte et appréhension, je me demande comment va se passer le retour et repense à cette phrase Marionettisque "il n'y a qu'une dimension, c'est le présent", sorte d'Akuna Matata...

28/04 - Retour vers le futur...
5 am, c'est parti ! Douche, descente très pénible avec une maison et sa déco sur le dos, taxi à la conduite plus sportive que klaxonnante (c'est dire....), airport.
"Put your bag here...", premier moment de vérité : 28,8 kg...
Théoriquement, droit à 20 kg (et le petit sac en fait 12...)
Échange de regards... "Ticket around the world ?", "yes"... Ok, ça passe.
Le blog pourrait s'arrêter là, mais le retour jusqu'à Brest n'a rien eu de banal, je vous le livre demain, si cela vous intéresse, dans un antépénultième article, avant deux derniers rendez-vous pour clore ce voyage, parenthèse majeure de mon existence, loisir occasionnel de la vôtre...

PS : Bon anniversaire à ce bon gros vieux Lolo !!!

mardi 28 avril 2009

25/04 - Agra : Comment transformer une contrainte en opportunité 2, ou l'Inde, le pays de l'alternance des sentiments extrêmes...

25/04 - Agra : Comment transformer une contrainte en opportunité 2, ou l'Inde, le pays de l'alternance des sentiments extrêmes...Après cette nuit de cauchemar, au marchand de sable resté à Jaisalmer, je sors, le dos massacré, de ce bus pourri.
Mon nouvel "ami" rickshaw (ça fait très américain) m'attend déjà dehors... "Hello sir !"
Il est 7.45 am, j'ai loupé le lever du soleil sur le Taj Mahal, cette tabarnaaaak de carcasse en ferraille devait atteindre Agra à 6 am.
"Hôtel, sir ? - Heu, je sais pas, pépère... Si, Ok !". J'ai loupé le sunrise, autant je reste à Agra pour me le refaire demain. "Heu et puis non !" Agence de voyages d'abord, priorité : réserver pour Varanasi...
Puis : "Heu, non, le Taj Mahal... Après 10h, il y aura trop de touristes..." Putain, mais j'en ai aucun clou, moi, j'ai pas dormi !!!" (I haven't a clue, banane !).
Finalement, je me retrouve à une agence de voyages en face d'un hôtel, près du Taj. What a compilation !
Problème : seul le train de minuit (arrivant à 2 pm) a encore des places disponibles. Sachant que la dite heure d'arrivée est un canular local et que le chaud-froid indien me lasse, j'opte intelligemment et après réflexion, pour la renonciation. Inutile de se rendre dans une ville à 600 bornes pour y passer 7h, speeder mon petit cœur sensible et risquer de manquer mon prochain avion (pour la Finlande) avec l'imprévisible organisation de ce damné pays à vaches.
Parenthèse subtile... Pas étonnant que les meuh-meuh se baladent en liberté, d'ailleurs : aucun garçon vacher (cow-boy) ne pourrait vivre avec autant d'Indiens. Oui, il fait chaud sous mon gros scalp, espèce de chauve jaloux. Chauves must go on !
Autant réserver un bus pour Delhi et rester squatter un hôtel connu ou chercher des CS bientôt friends, dès ce soir.
Changement d'agence, on se retrouve dans un trou paumé. Le type me book un seat sans sleeping class car il faut 3 à 4h pour rallier Delhi. Départ 4.30 et je peux laisser mes bagages... Ok, on envoie la journée !
Phase 1, je refuse au driver sa proposition de faire le tour de la ville, le fort, etc. Les musées et les forts, je connais, sorry et SORRI.
En plus, barbouillé je suis, entre fatigue et autres, un débit de gastro se pointe (c'est comme un début avec une image - j'aime les métaphores) ... Alors que j'ai abandonné mes sacs avec les remèdes adaptés, la veille.
Stop la jérémiade, LE truc important, mythique, pour lequel l'Inde s'est retrouvé dans le prestigieux planning du Junglelovetititour est à 150m.
Phase 2, évitant de manger un truc à chier, j'y fonce.
Un guide me prend en mains (hum) pour 125 rps supplémentaires, ça commence à chiffrer (l'entrée est à 750 rps pour les étrangers et 25 rps pour les touristes indiens) mais comprendre le Taj pour 2 euros de plus, je suis.
... Et j'ai bien raison, ce gars, un rien dirigiste est friendly, prend des photos, et maîtrise son sujet. J'ai pas pris de note, je n'ai plus de carnet, donc, sort ce qui peut (rien à voir avec la gastro)...
Suite au décès de sa femme en couche pour leur quatorzième enfant (elle a pas chômé la dame, douuuuze aurait suffi), l'empereur moghol Shah Jahan a fait construire ce mausolée avec des exigences incroyables en 1631. Sans déballer l'intégralité de son discours instructif, certains points sont intéressants à connaître et ce blog redevient momentanément pédagogique :
- Une parfaite symétrie s'observe à tous les niveaux et contribue à l'harmonie, malgré les dimensions grandioses. Une mosquée a été construite à gauche, tournée vers la Mecque. En face, sa réplique à l'identique, inutilisée. Mais en cas de tremblement de terre, si l'une disparaît, l'autre sert de modèle. Le Georges clonage de l'époque. Un rien coûteux...- Idem pour les minarets, qui encadrent le dôme central parfaitement (symétrique lui aussi), ils sont légèrement inclinés de 3° afin de s'écrouler dans les jardins si séisme. Par ailleurs, suite à des dépits amoureux, certains suicidés ont obligé les autorités à interdire leurs accès, il y a une dizaine d'années..
- 23 fontaines sur le trajet et 11 domes (1 pour 2 ans) au sommet de l'entrée principale, symbolisent les 22 années nécessaires à 1000 éléphants et 20 000 ouvriers et artistes de plusieurs pays pour achever cet édifice.
- Si le marbre blanc est indien, le marbre noir vient de Belgique, et les décors ne sont pas en peinture. Chaque pièce de marbre est minutieusement incrustée de morceaux d'opale, d'émeraude, de coraux, ..., sculptés puis polis (ils disent tous, merci, madame, bonjour, madame, etc.). Tout est évidemment symétrique. Un rien maniaque, cet empereur...- Sur la rive en face, le roi avait commencé la construction du Taj Noir, poursuivant dans son obsession symétrique, mais son fils a jugé que les les millions de roupies dépensés suffisaient, sans compter les 22 années supplémentaires à poireauter, à renverser papounet et à le jeter en prison (un bon fils...). Il n'en reste que les fondations (du Taj noir).Bref, des années que j'attendais de voir ce monument symbolique, la merveille de l'Inde... Tout en appréhendant une déception après les appréciations négatives d'un pote breton venu récemment.
En fait, je ne suis ni déçu, ni transcendé, ce temple est magnifique, évidemment, mais sa perfection et sa célébrité lui font perdre de l'âme.
Surtout, cela reste un bâtiment qui a ruiné tout un peuple et un pays pour un amour démesuré. On peut y voir un romantisme idyllique et sans borne ou une folie irresponsable et individualiste. Cela va parfois de paire...A la sortie contemplative (je reste quand même un tantinet époustouflé par cette carte postale en relief sous mon nez), mon guide m'emmène voir les "incrusteurs" de marbre. Et c'est parti... Sorri, tout ça.
"D'un autre côté, m'interpelle-je secrètement, soyons lucides, les prix ne sont pas excessifs et, rentrant dans 3 jours, ramener des miniatures de ce symbole n'est pas dépouvu de sens..."D'autant que mon banquier ne sait pas encore que je suis en Inde.. Allez, hop ! Un indice... Opération crèpe flambée avec la carte bleue.
Ensuite, internet, publication et recherche de CS à Delhi pour ce soir.
Yoooo ! Une française travaillant pour Envoyé spécial, cherche des usagers de ce site pour un sujet sur "le CouchSurfing, nouveau mode de voyage"...
A tout vouloir raconter, profiter et poster, le rythme actuel est harassant... Tiens, j'ai encore ce calice de dessin maudit sur la paume.Fracassé par le manque de sommeil, les commerçants à l'affut des Credit Card étrangères et internet, je retourne à l'agence pour résoudre un autre problème. Rogné par le TDM, mon fidèle pantalon en toile noire avait émis un inquiétant craquement, hier, lors du lever du big sac (rendu à 28 kg...), qui s'est confirmé, aujourd'hui, par une aération fessière impromptue...
Globalement, j'ai visité le Taj en version chippendale prêt-à-t'en-faire-voir-poupée... Quant à mon débardeur vaguement "blanc", il a tourné tous les Die Hard avec Bruce Willis vue sa couleur actuelle...Changé en look zen et confortable, je retourne chez les bizarres gars de l'agence. Comme d'hab', ils sont pas moins de 6 à s'en occuper.
En attendant la dernière minute pour checker mes mails (si réponse positive CS), ce partouzeur de Morphée vient me cueillir sur la banquette pendant 2h.
Au réveil, je me balade pour dénicher un "internet centre" de voleurs, mais, à part l'extravagante Marion, pas de news de Couchsurfers. Chiotte, les hôtels de Delhi ne sont pas délirants et j'aurais vraiment apprécié clore le TDM avec un CS..
4.30 pm, je l'ignore encore mais la galère est en route... Patientant avec le groupe des pas-drôles-qui-se-touchent (oui, dans la travelo agency, certains sont gays et se tripotent plus ou moins discrètement), je comprends que le bus va avoir un peu de retard.
5.20, ils m'invitent à prendre mes sacs et me rendre "not far", où le bus va arriver... L'idée que "c'est pas gagné" commence à m'envahir : ils cherchent à me faire monter dans tous les bus miteux, marqués "tourist". Au bout de leur 3ème échec, ils me fourguent à l'avant... Opération Sangoku super-guerrier ! Voilà, globalement la tête que je leur fais dans un Anglais approximatif (mais qui semble impressionner les Indiens depuis quelques jours)... "Alors, tu m'as rien booké, connard ?!!"
Inquiets, les 3 penauds appellent le patron, qui arrive de l'agence, transpirant sa course (Je vous jure que tout cela est authentique). Désolé, il m'arrange une place assise dans un bus... bondé de familles indiennes qui râlent. M'en fous, envahi par l'envie de tuer tout le monde, je monte avec ma tête de psychopathe et prends place au fond, sous les regards inquisiteurs des familles, partagées entre colère et curiosité...
Je ne dormirai pas beaucoup mais, pour 3h, je suis tranquille.
Après quelques km d'accalmie où le CC intrigue à nouveau, je propose à mon voisin discret un petit gateau au chocolat qu'il décline en m'offrant une bouteille d'eau. Puis, on discute...
Caaalice, la galère fait 50 m et je suis seul à ramer (métaphore !): ce bus pour touristes indiens ne va pas directement à Delhi, deux arrêts sont prévus dans leur tour, afin de visiter des temples de Krishna.Cela sert-il de penser à l'autre barbu en termes sodomites ? Pas sûr, mais Delhi, ce ne sera pas avant 11 pm.
A Mathura, premier temple, je reste dormir pendant une heure puis me décide à aller acheter des pastèques (premier repas de la jounée, désolé maman) et me fais alpaguer par un gamin rigolo et persistant. Sans se démonter, il tchatche, m'amuse et me fourgue un livre indien incompréhensible pour 10 rps... Maintenant que je suis là, je vais faire avec.A leur retour, mon voisin, Joshi m'explique qu'il reste encore un temple. Venu avec sa femme et ses fils, il est banquier, n'a rien à me vendre, il cause, explique, accompagne. La contrainte devient une opportunité, vivre ce contretemps est aussi intéressant qu'une rencontre CS.
Au deuxième temple, je demande si je peux les accompagner et suis l'ensemble des passagers.
Génial... Peut-être le meilleur moment de ce séjour avec l'escapade en dromadaire.
Nous promenant dans le sombre dédale de la ville, le guide conduit le groupe de 50 au coeur d'en temple, entouré de monkeys, où les plaques marbrées et toutes écrites, constituent les murs. Déchaussage...
A l'intérieur, il y en a qui ne perdent pas le Nord, à ce nouvel arrêt Krishna. Des tout gras à moustache lancent quelques incantations fumeuses, reprises en coeur par le groupe, puis passent à la collecte de dons sous le regard bienveillant des divinités statufiées...
Coi, j'observe sans bouger (ni prendre de clichés évidemment). Vrindavan, le meilleur passage de mon séjour en Inde ?Fort enrichissant, en tout cas, de devenir observateur de touristes indiens : de cible éprouvée, je suis passé témoin privilégié par les hasard d'une indécise réponse 14...
Retour au bus. Rediscussion... et attente TRES longue, contribuant à l'oubli du 2ème carnet de notes (les remplaçants n'ont pas mon attention).
Ensuite, alternance négative, je vous laisse imaginer combien je suis exténué nerveusement. Le bus arrive à 4 am (au lieu de 10 pm) à Delhi...
Même en tant que CPE, tu n'autorises pas un tel retard. 6 heures !!!Re-super guerrier à la descente, quand les rickshaw tentent de m'arnaquer...
Résultat, je me retrouve à circuler à 4 am, dans les rues sombres de Delhi, peuplées de chiens trop éveillés et de cadaves humains endormis à-même le trottoir avec mes lourds bagages.
Heureusement, le quartier n'est pas inconnu, après 2-3 hésitations, je retrouve l'hôtel espéré mais clos et me rend dans le miteux voisin, où je serai réveillé toutes les 20 mn pour des raisons diverses..."Bonjour !" m'accueille naturellement l'hôtesse, provoquant mon sourire : elle parle Français. L'hygiène de l'avion finlandais est irréprochable, je comprends les autochtones (pas forcément cool, ça). Dans un total smile, je traverse le cockpit, bientôt la maison...
Va falloir canaliser la puissance, enterrer le TDM et envisager la cure de désintox de l'écriture. Il n'y a qu'une dimension, le présent...
Plus que 2 jours à vous narrer (en une seule fois) ce pays éprouvant, capable du meilleur comme du pire... La dernière page du Junglelovetititour reste à écrire, elle arrivera en même temps que moi, demain.
Snif. Ou pas...

lundi 27 avril 2009

23-24/04 De Pushkar à Agra, le Rajasthan, moi je m'détends : Arrêt Krishna !!

23-24/04 De Pushkar à Agra, le Rajasthan, moi je m'détends : Arrêt Krishna !! Sommeil réparateur mais court, à proximité d'un couple de jeunes Coréens.
Ajmer semble typique mais la direction phare conseillée par mes différents contacts est Pushkar, à ½ heure de bus local (5 rps).
Tiens, la cité des lacs doit être réellement très touristique, les Coréens y vont aussi...
Réflexion nécessaire sur le parcours : nous sommes jeudi, le Taj Mahal d'Agra sera fermé demain, les Français sont dans le Nord près du Tibet, peut-être pourrais-je passer 36 h au même endroit et m'octroyer une première nuit d'hôtel depuis Delhi ? Cela ne fait qu'une semaine que je suis en Inde et je n'ai perdu du temps qu'à la capitale.
Si je fais une pause, la destination suivante envisagée après Agra est Varanasi, mais il faudra des places dans les trains de nuit à l'aller et au retour vers Delhi. De surcroît, pour éviter de trimballer mes sacs, je dois attendre pour acheter les billets dans une agence d'Agra où il n'est pas prévu de passer la nuit.
Bref, pause obligée à Pushkar now ou Agra demain. On va voir les prix et laisser l'envie décider.
Descente du bus, Satu, un jeune de 20 ans parlant très correctement anglais me propose son palace familial avec vue sur le lac pour 90 roupies, internet free. Ok, je visite.
Au souvenir entendu de la destination touristique et "expensive" d'Agra, l'aspect cool et économique de Pushkar prend rapidement le dessus. Après une brève négociation, j'obtiens la méga chambre, dont le lit fait 3 fois la taille de ma couchette de la nuit dernière et au sol marbré de la salle de bains attrayant (et propre !!), pour la modique somme de 400 rps (soit un peu plus de 6 euros), ça change des taudis dispendieux de la capitale...Petit déj avec la famille, la maman tient l'hôtel, le père est au Congrès, le petit fils part à l'école sous les propos secs de sa pétasse de mère qui ne me calcule même pas (ni regard, ni bonjour), le deuxième fils se réveille et demande en Français " tou veux foumer oune peutard". Désolant l'icône Yaaman, je décline. Il est 8h, merde.
Ce squelettique moustachu est censé réserver le bus pour demain soir vers Agra. Traduction de la conversation en English :
"600 rps la sleeper class ? T'as pas moins cher ?, j'en ai eu pour 250 hier...
- No, no, c'est plus loin, good bus, good quality.
- Je veux pas la super classe, la même que cette nuit me suffit.
- Ok, special price for you, 350 rps".
Bon, ce prix me parait décent et son frère a été honnête, je suis.
Retour dans MA chambre, haaaaaaaa ! Au contact du lit, mon nouveau corps musculeux mais vanné appelle Morphée de tout son être, à peine le temps de caler le paréo (malgré le ventilateur) afin d'avoir un semblant d'intimité et Zzzz zzz.Réveil vers 11 am (en me demandant à nouveau où je suis et l'heure qu'il est...), boulot bloguesque et publication dans le centre internet pas loin avec DSL, sans le prix négocié par Satu (je paye 30 rps au lieu de 15), ce service "gratuit".
J'en profite pour avoir une deuxième conversation vidéo (depuis le début du TDM) sur MSN avec ma petite famille, puis la délurée Marion vient mettre le feu à la conversation, me racontant en direct ses frasques et son déménagement en cours. Son bel appart se dénude progressivement, webcam à l'appui.
Avant de sortir, je vérifie les prix pour Agra : 250. rps.. Oh putain ! Ça va péter là.
Direction l'hôtel à 20 m, la pétasse dédaigneuse, si elle ne m'a pas capté ce matin, m'entend comme tout l'hôtel. Internet pas free et arnaque pour le transport, je fais comprendre que sans arrangement rapide, ça peut mal se terminer (et je vous rappelle que j'ai une tête de malade, ayant choisi de ne pas toucher à ma barbe durant l'intégralité du séjour en Inde). En attendant la suite, je pars visiter les rues tranquilles de ce village. De nombreux touristes, genre babas, s'y babaladent, dans des vêtements improbables et un look approximatif. C'est Mazunte, ici, ou bien ?
Je me souviens que Max, l'English enfumé de Jaisalmer avait cité Puskar comme le deuxième endroit ou le Ganga était en vente libre.
Contrôlant les secousses de ma banane (je parle du petit sac portable) où Yaaman fait des sauts périlleux, je ne croise pourtant aucun commerce de ce type. Seuls les commerces de fringues s'accumulent, affichant des prix dérisoires.
Certains escaliers mènent au lac en contrebas, couleurs douces et couloirs éclectiques s'entremêlent d'odeurs diverses et pas forcément agréables.
"People and animals" font pipi partout en Inde, et pas seulement...
Régulièrement, des affiches mettent en garde les touristes : ne pas prendre de clichés des petits baigneurs en procession religieuse, méfiez-vous des vols fréquents et la drogue est prohibée. Ha ? A peine ai-je franchi le pas d'un des passages vers le lac qu'un vieux moustachu vient me tchatcher, je l'envoie sur les roses poliment, mais ce ne sont pas les bonnes fleurs pour ce genre d'endroit, il s'offusque, me parle de tradition, de religion et m'entraine sur les marches peuplées de pigeons, vers le bord de l'eau, où, cérémonieusement, les autochtones s'immergent ou se lavent.2 minutes plus tard, il m'a béni, la chance est avec moi, Krishna m'aime, j'ai un troisième œil sur le front (le fameux point rouge indou), jeté des fleurs et des offrandes au lac et suis délesté de 200 rps (il demandait 2000 de donation pour la divinité). Du coup, je squatte et observe ces rites singuliers avec attention, une amie proche.
Paisible, ce lac n'est pas asséché (contrairement à ceux de Jaipur et d'Udaipur), cela malgré une mousson disparate depuis 2 ans (dixit Jaffar). Les vieux accompagnent les jeunes dans le rituel ; certains se baignent entièrement, d'autres s'humidifient seulement certaines parties du corps ; de gros poissons (genre congres énormes du Loch Ness, aux yeux turquoise) serpentent tout près du bord pour s'alimenter des offrandes ; les nuées de pigeons virevoltent au-dessus des marches à quelques mètres des nombreuses vaches...
Tout est calme. Le silence est parfois troublé par des cris d'enfants ou d'animaux (des oies). Aucun touriste à part Bibi.
Une demi-heure de sérénité à discuter de tout et de rien avec Krishna (mon dieu à moi, c'est Yaaman maintenant, le king du smile, le symbole libertaire du TDM), et l'appel de la découverte retentit. Caalice, une famille de Français ! Conformément à ma décision de la veille, je ne leur adresse aucune parole, respect de Krishna oblige... Les conversations en French viendront assez vite maintenant (et avec plaisir en ta compagnie, public aimé)... Tiens, Madame Nunuche prend des photos devant son guide, j'arrête donc les prises de vue instables et sans regarder et immortalise artistiquement le décor.
Nouvelle balade dans les commerces, certains vêtements sont incroyables, caricaturaux de la mode baba des seventies...
Je peux pas laisser passer ça, après avoir organisé des week-end hippies dans les villages bretons 15 ans plus tôt. Vous ne le croirez jamais mais j'adore me déguiser... Si, si.
De plus, si mon big sac vomit ses excédents, il ne me reste que 4 jours pleins à voyager et seulement 2 étapes. Rien ne m'empèchera d'arriver à l'aéroport, fringué pour un départ vers le pole nord afin d'enregistrer tous mes bagages, fussent-ils chargés. Bref, craquage et arrêt dans deux boutiques, négociant au mieux. Dans la deuxième, je m'offre des pantalons thaïs que j'affecte, discute avec son jeune patron-créateur Eyaan (prononcer Yann - et oui, il sait son prénom d'origine française pour ne pas dire bretonne), très zen, content de parler avec un gars cool et me faisant des prix sur tout, parce que c'est la fin de la saison...
Pou 670 rps (environ 10 euros), je repars avec deux pantalons, une chemise et une sacoche en chameau... A condition que je lui offre un thé à côté. Ils sont cools ces Yanns !!
Pas étonnant qu'il exporte beaucoup, pareillement à de nombreux créateurs indiens.
Jetez un œil sur vos étiquettes de sacs typiques ; si vous voyez Pushkar, vous pouvez diviser le prix en euros par 7 au minimum.
Un léger moment de doute au retour, où il est impossible de retrouver le chemin de l'hôtel avec mon sens de l'orientation éternellement défaillant (cf Ouvéa) et, pour une fois, j'ai omis de demander une carte à l'hôtelier... Perdu dans le dédale ! Les rues sombres s'accumulent pendant une ½ heure avant que n'apparaisse enfin, un bâtiment connu... Après dépôt et changement de tenue (nouveau look zénifié), départ pour manger un sandwich type pita, préparé par un ado souriant dans la rue. Honnêtement, mon smile dépasse Yaaman, le choix de rester à Pushkar convient parfaitement.
Ambiance très zen, mais rien à faire, les rues sont désertes. Au retour devant le Khaniasti Hôtel, des gamins jouant aux échecs invitent le spetateur frenchy. S'il s'avère vraiment faiblard au début, le jeune en face progresse à une vitesse exponentielle. Bien que tous ces potes (une dizaine à un moment) participent à la partie, je reste invaincu mais lui, qui a acheté le jeu 4 jours auparavant, promet. Aïe, mes oreilles sifflent déjà des quolibets probables de Maître Greg... Le lendemain, je prends le temps de rédiger, et pars demander poliment vers 11h à quelle heure est le check out (sachant à l'avance qu'il s'effectue à 10h), mais le "palace" est désert et, au vu de la tentative d'arnaque de la veille, je prends mon temps, déposant mes sacs à l'accueil à midi. Tiens, je n'ai toujours pas croisé les deux "french ladies" dont m'avait parlé Satu, pas grave, je n'ai pas le temps. Sandwich identique (les jeunes me reconnaissent en souriant), repromenade dans les ruelles commerciales,... A ne pas changer de destination, la journée prendra la même forme que la veille, j'évite donc de la narrer. Seul point énervant, une jeune, jolie et culottée (Hélas ! ;-)) Indienne vient me brancher pour que je la prenne en photo. Déclinant l'invitation, je lui explique n'avoir aucun argent à lui donner. Elle me prend la main de force et commence à me dessiner avec de la terre boueuse une fleur pour porter chance. Je réitère, "I will give you nothing", n'appréciant pas ses méthodes. Elle se fâche, donne un coup d'ongle effaçant une partie de son dessin, comme on barre un panneau de stationnement et jette "go !", nonchalamment.
Heureusement que ma pomme se tape de son geste signifiant l'inverse de la chance, parce que la terre glaise, c'était du henné, et son foutu gribouillage estropié se voit toujours sur ma paume... Désirant avancer sur le blog, préparer autrement mon sac (avec mes nouvelles acquisitions "om") et recharger mes batteries, je retourne à l'hôtel, et m'y emploie. Délaissant une partie de la trousse médicale éclatée, je reçois l'aide de la gentille femme de chambre souriante, pour caser le tapis encombrant de Jaipur au sac déchiqueté.
Puis... La tuile : utilisant la prise de l'étage pour le CC, je quête une autre fiche pour charger la camera, avise une chambre voisine où est branchée une tv, cherche à enlever la prise... Le bloc électrique entier, à peine plâtré dans le mur, s'effondre avec la prise en question. Guuuulp ! C'était un sale bricolage mais c'est gênant, tout de même. D'un autre côté, il y a des ouvriers en plein travaux dans tout l'hôtel, ça leur prendra 5 mn de réparer...
Tant pis, Monsieur Connard a voulu m'escroquer hier, je ne dis rien.
Seule la jeune femme de ménage souriante me voit sortir de la chambre ; si elle n'y va pas, je suis tranquille, pendant quelques temps.
Descendant avec mes sacs, je finis de charger les batteries en bas, prends des photos de Monsieur Connard qui s'est rasé la moustache (et m'a arrangé un bus-pas-de-luxe en s'excusant), et file publier le bloc à 7 pm.7.30 pm, Au moment où je termine, coupure d'électricité générale dans la ville (la 3ème depuis mon arrivée), passant à l'hôtel, je règle la facture avec un breakfast excessif. L'autre abruti me rend la monnaie dans le noir et j'embarque prestement, avec mes 26 kilos sur les épaules, en moto pour rallier le bus vers Ajmer.
A l'arrivée, rencontre avec deux Espagnoles et un Mexicain qui vont à Agra cette nuit et Varanasi demain soir ; on sympathise, prend un bon repas, servi par des gens sympas et souriants, puis ils embarquent dans un joli bus. Le mien, ce n'est pas celui-là. Il arrivera 1h30 après...
En entrant dans la "sleeper class" que Monsieur Connard m'a réservé, je regrette de ne pas lui avoir fracassé tout son hôtel, c'est le bus le plus merdeux du monde : impossible de mettre le gros sac en soute, je dois traverser, surchargé de mes 2 encombrants bagages, tout le couloir au milieu de sacs ou objets divers et de familles, me regardant comme E.T. déguisé en pom pom girl...
Un rien énervé, je termine dans un espace de 190x60x60 pour dormir cloîtré dans toutes mes affaires, avec des fenêtres qui ne ferment pas...
Sommeil très difficile, les pattes en l'air, gelé et coincé entre mes bagages (cf photo qui suit). Même l'idée de voir le Taj Mahal dans quelques heures ne peut positiver ce cauchemar...
Décidément, en Inde, le bon et le mauvais s'enchainent sans cesse et cette instabilité est la plus éprouvante du TDM... Ps : je fais au mieux pour "profiter" et rattraper le retard, des demain la suite, postable a Helsinki, I hope…