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mardi 28 avril 2009

25/04 - Agra : Comment transformer une contrainte en opportunité 2, ou l'Inde, le pays de l'alternance des sentiments extrêmes...

25/04 - Agra : Comment transformer une contrainte en opportunité 2, ou l'Inde, le pays de l'alternance des sentiments extrêmes...Après cette nuit de cauchemar, au marchand de sable resté à Jaisalmer, je sors, le dos massacré, de ce bus pourri.
Mon nouvel "ami" rickshaw (ça fait très américain) m'attend déjà dehors... "Hello sir !"
Il est 7.45 am, j'ai loupé le lever du soleil sur le Taj Mahal, cette tabarnaaaak de carcasse en ferraille devait atteindre Agra à 6 am.
"Hôtel, sir ? - Heu, je sais pas, pépère... Si, Ok !". J'ai loupé le sunrise, autant je reste à Agra pour me le refaire demain. "Heu et puis non !" Agence de voyages d'abord, priorité : réserver pour Varanasi...
Puis : "Heu, non, le Taj Mahal... Après 10h, il y aura trop de touristes..." Putain, mais j'en ai aucun clou, moi, j'ai pas dormi !!!" (I haven't a clue, banane !).
Finalement, je me retrouve à une agence de voyages en face d'un hôtel, près du Taj. What a compilation !
Problème : seul le train de minuit (arrivant à 2 pm) a encore des places disponibles. Sachant que la dite heure d'arrivée est un canular local et que le chaud-froid indien me lasse, j'opte intelligemment et après réflexion, pour la renonciation. Inutile de se rendre dans une ville à 600 bornes pour y passer 7h, speeder mon petit cœur sensible et risquer de manquer mon prochain avion (pour la Finlande) avec l'imprévisible organisation de ce damné pays à vaches.
Parenthèse subtile... Pas étonnant que les meuh-meuh se baladent en liberté, d'ailleurs : aucun garçon vacher (cow-boy) ne pourrait vivre avec autant d'Indiens. Oui, il fait chaud sous mon gros scalp, espèce de chauve jaloux. Chauves must go on !
Autant réserver un bus pour Delhi et rester squatter un hôtel connu ou chercher des CS bientôt friends, dès ce soir.
Changement d'agence, on se retrouve dans un trou paumé. Le type me book un seat sans sleeping class car il faut 3 à 4h pour rallier Delhi. Départ 4.30 et je peux laisser mes bagages... Ok, on envoie la journée !
Phase 1, je refuse au driver sa proposition de faire le tour de la ville, le fort, etc. Les musées et les forts, je connais, sorry et SORRI.
En plus, barbouillé je suis, entre fatigue et autres, un débit de gastro se pointe (c'est comme un début avec une image - j'aime les métaphores) ... Alors que j'ai abandonné mes sacs avec les remèdes adaptés, la veille.
Stop la jérémiade, LE truc important, mythique, pour lequel l'Inde s'est retrouvé dans le prestigieux planning du Junglelovetititour est à 150m.
Phase 2, évitant de manger un truc à chier, j'y fonce.
Un guide me prend en mains (hum) pour 125 rps supplémentaires, ça commence à chiffrer (l'entrée est à 750 rps pour les étrangers et 25 rps pour les touristes indiens) mais comprendre le Taj pour 2 euros de plus, je suis.
... Et j'ai bien raison, ce gars, un rien dirigiste est friendly, prend des photos, et maîtrise son sujet. J'ai pas pris de note, je n'ai plus de carnet, donc, sort ce qui peut (rien à voir avec la gastro)...
Suite au décès de sa femme en couche pour leur quatorzième enfant (elle a pas chômé la dame, douuuuze aurait suffi), l'empereur moghol Shah Jahan a fait construire ce mausolée avec des exigences incroyables en 1631. Sans déballer l'intégralité de son discours instructif, certains points sont intéressants à connaître et ce blog redevient momentanément pédagogique :
- Une parfaite symétrie s'observe à tous les niveaux et contribue à l'harmonie, malgré les dimensions grandioses. Une mosquée a été construite à gauche, tournée vers la Mecque. En face, sa réplique à l'identique, inutilisée. Mais en cas de tremblement de terre, si l'une disparaît, l'autre sert de modèle. Le Georges clonage de l'époque. Un rien coûteux...- Idem pour les minarets, qui encadrent le dôme central parfaitement (symétrique lui aussi), ils sont légèrement inclinés de 3° afin de s'écrouler dans les jardins si séisme. Par ailleurs, suite à des dépits amoureux, certains suicidés ont obligé les autorités à interdire leurs accès, il y a une dizaine d'années..
- 23 fontaines sur le trajet et 11 domes (1 pour 2 ans) au sommet de l'entrée principale, symbolisent les 22 années nécessaires à 1000 éléphants et 20 000 ouvriers et artistes de plusieurs pays pour achever cet édifice.
- Si le marbre blanc est indien, le marbre noir vient de Belgique, et les décors ne sont pas en peinture. Chaque pièce de marbre est minutieusement incrustée de morceaux d'opale, d'émeraude, de coraux, ..., sculptés puis polis (ils disent tous, merci, madame, bonjour, madame, etc.). Tout est évidemment symétrique. Un rien maniaque, cet empereur...- Sur la rive en face, le roi avait commencé la construction du Taj Noir, poursuivant dans son obsession symétrique, mais son fils a jugé que les les millions de roupies dépensés suffisaient, sans compter les 22 années supplémentaires à poireauter, à renverser papounet et à le jeter en prison (un bon fils...). Il n'en reste que les fondations (du Taj noir).Bref, des années que j'attendais de voir ce monument symbolique, la merveille de l'Inde... Tout en appréhendant une déception après les appréciations négatives d'un pote breton venu récemment.
En fait, je ne suis ni déçu, ni transcendé, ce temple est magnifique, évidemment, mais sa perfection et sa célébrité lui font perdre de l'âme.
Surtout, cela reste un bâtiment qui a ruiné tout un peuple et un pays pour un amour démesuré. On peut y voir un romantisme idyllique et sans borne ou une folie irresponsable et individualiste. Cela va parfois de paire...A la sortie contemplative (je reste quand même un tantinet époustouflé par cette carte postale en relief sous mon nez), mon guide m'emmène voir les "incrusteurs" de marbre. Et c'est parti... Sorri, tout ça.
"D'un autre côté, m'interpelle-je secrètement, soyons lucides, les prix ne sont pas excessifs et, rentrant dans 3 jours, ramener des miniatures de ce symbole n'est pas dépouvu de sens..."D'autant que mon banquier ne sait pas encore que je suis en Inde.. Allez, hop ! Un indice... Opération crèpe flambée avec la carte bleue.
Ensuite, internet, publication et recherche de CS à Delhi pour ce soir.
Yoooo ! Une française travaillant pour Envoyé spécial, cherche des usagers de ce site pour un sujet sur "le CouchSurfing, nouveau mode de voyage"...
A tout vouloir raconter, profiter et poster, le rythme actuel est harassant... Tiens, j'ai encore ce calice de dessin maudit sur la paume.Fracassé par le manque de sommeil, les commerçants à l'affut des Credit Card étrangères et internet, je retourne à l'agence pour résoudre un autre problème. Rogné par le TDM, mon fidèle pantalon en toile noire avait émis un inquiétant craquement, hier, lors du lever du big sac (rendu à 28 kg...), qui s'est confirmé, aujourd'hui, par une aération fessière impromptue...
Globalement, j'ai visité le Taj en version chippendale prêt-à-t'en-faire-voir-poupée... Quant à mon débardeur vaguement "blanc", il a tourné tous les Die Hard avec Bruce Willis vue sa couleur actuelle...Changé en look zen et confortable, je retourne chez les bizarres gars de l'agence. Comme d'hab', ils sont pas moins de 6 à s'en occuper.
En attendant la dernière minute pour checker mes mails (si réponse positive CS), ce partouzeur de Morphée vient me cueillir sur la banquette pendant 2h.
Au réveil, je me balade pour dénicher un "internet centre" de voleurs, mais, à part l'extravagante Marion, pas de news de Couchsurfers. Chiotte, les hôtels de Delhi ne sont pas délirants et j'aurais vraiment apprécié clore le TDM avec un CS..
4.30 pm, je l'ignore encore mais la galère est en route... Patientant avec le groupe des pas-drôles-qui-se-touchent (oui, dans la travelo agency, certains sont gays et se tripotent plus ou moins discrètement), je comprends que le bus va avoir un peu de retard.
5.20, ils m'invitent à prendre mes sacs et me rendre "not far", où le bus va arriver... L'idée que "c'est pas gagné" commence à m'envahir : ils cherchent à me faire monter dans tous les bus miteux, marqués "tourist". Au bout de leur 3ème échec, ils me fourguent à l'avant... Opération Sangoku super-guerrier ! Voilà, globalement la tête que je leur fais dans un Anglais approximatif (mais qui semble impressionner les Indiens depuis quelques jours)... "Alors, tu m'as rien booké, connard ?!!"
Inquiets, les 3 penauds appellent le patron, qui arrive de l'agence, transpirant sa course (Je vous jure que tout cela est authentique). Désolé, il m'arrange une place assise dans un bus... bondé de familles indiennes qui râlent. M'en fous, envahi par l'envie de tuer tout le monde, je monte avec ma tête de psychopathe et prends place au fond, sous les regards inquisiteurs des familles, partagées entre colère et curiosité...
Je ne dormirai pas beaucoup mais, pour 3h, je suis tranquille.
Après quelques km d'accalmie où le CC intrigue à nouveau, je propose à mon voisin discret un petit gateau au chocolat qu'il décline en m'offrant une bouteille d'eau. Puis, on discute...
Caaalice, la galère fait 50 m et je suis seul à ramer (métaphore !): ce bus pour touristes indiens ne va pas directement à Delhi, deux arrêts sont prévus dans leur tour, afin de visiter des temples de Krishna.Cela sert-il de penser à l'autre barbu en termes sodomites ? Pas sûr, mais Delhi, ce ne sera pas avant 11 pm.
A Mathura, premier temple, je reste dormir pendant une heure puis me décide à aller acheter des pastèques (premier repas de la jounée, désolé maman) et me fais alpaguer par un gamin rigolo et persistant. Sans se démonter, il tchatche, m'amuse et me fourgue un livre indien incompréhensible pour 10 rps... Maintenant que je suis là, je vais faire avec.A leur retour, mon voisin, Joshi m'explique qu'il reste encore un temple. Venu avec sa femme et ses fils, il est banquier, n'a rien à me vendre, il cause, explique, accompagne. La contrainte devient une opportunité, vivre ce contretemps est aussi intéressant qu'une rencontre CS.
Au deuxième temple, je demande si je peux les accompagner et suis l'ensemble des passagers.
Génial... Peut-être le meilleur moment de ce séjour avec l'escapade en dromadaire.
Nous promenant dans le sombre dédale de la ville, le guide conduit le groupe de 50 au coeur d'en temple, entouré de monkeys, où les plaques marbrées et toutes écrites, constituent les murs. Déchaussage...
A l'intérieur, il y en a qui ne perdent pas le Nord, à ce nouvel arrêt Krishna. Des tout gras à moustache lancent quelques incantations fumeuses, reprises en coeur par le groupe, puis passent à la collecte de dons sous le regard bienveillant des divinités statufiées...
Coi, j'observe sans bouger (ni prendre de clichés évidemment). Vrindavan, le meilleur passage de mon séjour en Inde ?Fort enrichissant, en tout cas, de devenir observateur de touristes indiens : de cible éprouvée, je suis passé témoin privilégié par les hasard d'une indécise réponse 14...
Retour au bus. Rediscussion... et attente TRES longue, contribuant à l'oubli du 2ème carnet de notes (les remplaçants n'ont pas mon attention).
Ensuite, alternance négative, je vous laisse imaginer combien je suis exténué nerveusement. Le bus arrive à 4 am (au lieu de 10 pm) à Delhi...
Même en tant que CPE, tu n'autorises pas un tel retard. 6 heures !!!Re-super guerrier à la descente, quand les rickshaw tentent de m'arnaquer...
Résultat, je me retrouve à circuler à 4 am, dans les rues sombres de Delhi, peuplées de chiens trop éveillés et de cadaves humains endormis à-même le trottoir avec mes lourds bagages.
Heureusement, le quartier n'est pas inconnu, après 2-3 hésitations, je retrouve l'hôtel espéré mais clos et me rend dans le miteux voisin, où je serai réveillé toutes les 20 mn pour des raisons diverses..."Bonjour !" m'accueille naturellement l'hôtesse, provoquant mon sourire : elle parle Français. L'hygiène de l'avion finlandais est irréprochable, je comprends les autochtones (pas forcément cool, ça). Dans un total smile, je traverse le cockpit, bientôt la maison...
Va falloir canaliser la puissance, enterrer le TDM et envisager la cure de désintox de l'écriture. Il n'y a qu'une dimension, le présent...
Plus que 2 jours à vous narrer (en une seule fois) ce pays éprouvant, capable du meilleur comme du pire... La dernière page du Junglelovetititour reste à écrire, elle arrivera en même temps que moi, demain.
Snif. Ou pas...

4 commentaires:

Soso a dit…

L'écriture va te manquer mais dis-toi qu'elle va aussi beaucoup nous manquer à nous; C'est un vrai régal de te lire dans toutes ces aventures. Je crois vraiment qu'il ne faut pas que tu arrêtes. Je ne dis pas de continuer un blog corse mais fais un bouquin, écris des nouvelles, j'en sais rien, mais continue, moi je te lirai. A part ça, l'Inde semble vraiment avoir été le pays qui t'a fait le plus passé de l'extase des paysages et monuments à l'exaspération des situations d'attente et de transit (sans jeu de mots!, ce qui me laisse perplexe sur ce vaste pays. J'aime ton réusmé des deux moments préférés, un banquier et un dromadaire, dois-je y voir un message??? Reposez-vous bien, toi et ta tignasse de feu! Hate de te voir. Gros gros bisous d'amour bruce.

Anonyme a dit…

La trace de la main est inquiétante? Volume 2 à venir?

Nathalie a dit…

Même pas peur de ta tête de psychopathe !! Et ben l'Inde ça décoiffe et ça crée des sentiments et réactions extrêmes on dirait !!
J'espère aussi que tu poursuivras par ce blog ou sous une autre forme le détail de tes aventures !! Et les traditionnelles biz je te les ferai en vrai dans moins d'une heure :)))))

kalamity2a a dit…

S à T Ô M I D'I J

A l'heure qu'il est je pense que t'es chez toi avec ta famille et tes amis.
Alors, bonnes retrouvailles, profite bien des tiens, repose toi bien car l'aventure continue ... au LLB !
Bisous d'Ajaccio