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samedi 4 avril 2009

31/03 – Comme dirait Patrick B. : casser l'Haaaanoï !

31/03 – Comme dirait Patrick B. : Casser l'Haaaanoï !
« Fuck off ! You said one hundred, I made a special price for you, pay me !
- No, you don't understand, I was joking, I couldn't believe you'll give me this price...
- I'm not joking. Pay me, NOW ! »
10.30 pm : dans les ruelles sombres des vieux quartiers d'Hanoï aux pâles éclairages inquiétants, l'odeur de la pluie sur le bitume s'atténuait. Face à son interlocuteur énervé, l'Australien avait effacé son sourire accroché ; le revendeur vietnamien devenait agressif, rien ne filtrait autour de nous, n'importe lesquels de ses amis alentours pouvaient s'intégrer au pugilat. Puuuutain, il avait dit « be careful » le jeune de l'hôtel. La journée avait pourtant bien commencé...Ce n'est pas compliqué de démarrer un roman d'espionnage finalement.
6.45 am : damned, deux heures de sommeil, c'est vraiment short, mais si je veux « profiter » et, simultanément, en garder des traces écrites, faut bien trouver du temps quelque part. Trop naze, j'en ai oublié de faire des requêtes CS pour Hanoï. Pô grave, au pire, je ne compte pas rester : entre Ha long (en Français, c'est Along, vous suivrez ?) et Sapa à visiter aussi, la capitale politique du Vietnam n'est pas prioritaire.
Pour 20000 dongs, le type qui dormait pas loin du téméraire rat et du PC qui ne craint pas la foudre, m'amène en scooter à l'aéroport de Phu Quoc – petit rappel, j'ai 23 kg dans le grand sac, 10 kg dans le petit, c'est donc assez sport ! A peine arrivés, la météo nous rappelle sa nature incertaine : une pluie diluvienne inonde tout. Avec un sourire, je pense à mon chauffeur qui sera tout propre à son arrivée,... avant de réaliser prendre l'avion dans une demi-heure. Va-t-on pouvoir décoller pour Ho Chi Minh ? Ce serait ballot de rester là, ma correspondance pour Hanoï n'est pas modifiable... Se prendre la tête équivaut à me remettre à la stressante fourchette, je reste à la baguette (ouverte) et profite de l'internet de l'aéroport, sur leur PC. Zeeeen !
Pour de stupides raisons électroniques que je ne maîtrise pas, en effaçant des virus collectés par ma petite pute de clé USB qui va partout, celle-ci a contaminé le Chétif Computer, son internet est aujourd'hui définitivement défaillant. Déjà que MSN ne fonctionnait pas (et que je me trimballe avec un casque et un micro depuis 3 mois..), voilà que je ne peux plus rien poster, ni consulter du Wi-Fi. Cela rend la tâche ardue, croyez-moi. Ne serait-ce que dans la régularité des publications, je dois dénicher systématiquement un Pc libre, dans des villes dont je ne sais rien et à heures fixes... Passons et profitons de ce qu'il y a : l'internet et le free pc de l'aéroport me permettent de lancer deux requêtes CS (disant que j'arrive ce soir...) et de chercher un hôtel cheaper à Hanoï.
La pluie a cessé. Avant de monter dans l'avion, j'apprécie de nouveau la tenue des hôtesses vietnamiennes. Tout le charme de ces couleurs satinées repose dans les furtives fentes de 10 cm de long et 1 cm de large sur les côtés de leur longue tunique (bleue ou bordeaux), au niveau des flancs, laissant deviner leur teint de peau (satiné aussi) et générant une forme d'érotisme discret. Je-Me, braguette ! Quoi je suis en manque ? Mais non, je suis un héros désexualisé.Pour une fois, ma voisine est plutôt «cute» en plus. Très à l'aise et vêtue d'un T-shirt jaune généreusement décolleté (Rhooo, Je-Me, ramasse, j’ai dit), Anh, d'origine vietnamienne est en visite familiale et retourne en Floride à Tempa, où elle travaille aux douanes et comme manager dans un resto. De mon côté, je suis très content de parler English avec une «locale» qui le pratique vraiment (pas seulement Yes, yes), d'autant qu'un(e) de ses ami(e)s (friend, c'est vraiment trop neutre comme mot anglais), « Tien », prend l'avion pour Hanoï dans la journée. Pour sa part, elle est intéressée par mon voyage (destinations, CS, ...) et se montre très... tactile.
A l'arrivée, elle appelle Tien qui me trouve un logement pas cher et laisse son numéro pour aller boire un verre. Mouais, on verra. En attendant le départ 1h plus tard, je rédige en vrac dans l'airport tout en chargeant le CC, maudissant le problème «sans internet ».
Installation dans le fond de l'avion aux voisins peu chaleureux. Avec curiosité, j'observe le dos des têtes des passagers. Peu de dégarnis et de cheveux grisonnants chez les Asiatiques, ou alors, il sont vraiment âgés.Vous vous êtes déjà imaginé(e) vieux avec une crinière blanche ? Et oui, je ne me couperai plus jamais les cheveux maintenant, donc c'est ce qui m'attend. Papa, va chercher un réconfortant à la sixtine Maman... Dingue ça : finalement, même sur la tête, les blancs finissent par triompher sur les noirs.
Aéroport d'Hanoï... Sans trop de plan sur internet et avec mon old lonely, l'improvisation s'impose. Tout est centré sur 2 quartiers distants, le choix et l'étude des opportunités se portent sur l'un d'eux (coin des backpackers) et ... change immédiatement, vu le prix dispendieux pratiqué par les taxis.
«Yes, yes» habituel quand je négocie, en général, les chiffres, ils comprennent, mais là où j'annonce « thirty thousand » dong, celui qui m'a embarqué comprend thirty dollars... Descente, après triple vérification et 30 mètres. Donc, bus, donc quartier 2. Il faut se méfier des taxis, d'autant qu'apparemment les fraudes les plus extravagantes sont foison à Hanoï ; comme plagier l'enseigne d'un hôtel fréquenté pour attirer le touriste avec un pote taxi et doubler les prix...
Une heure de route, faut dire. Dans le bus, j'écoute et observe, ça occupe.Visiblement, l'étudiant à la voix de fausset (qui parle une langue asiatique (mais laquelle ?) a un gros ticket (de bus) avec la vendeuse de billets. Très content pour eux mais, occupée, elle rechigne à livrer des infos clés : on arrive où ? Dehors, le décor défile avec une sensation de « déjà vu dans les films ».De manière très anarchique (surprenant, surtout pour la capitale d'un pays communiste), les diverses habitations hétérogènes se succèdent, dressant une haute mais maigre silhouette colorée aux regards curieux. Plus tard, j'apprends dans le Lonely, les motifs économiques et spirituels de ces constructions : auparavant, les loyers fonciers se mesuraient à la largeur de la façade (ce qui explique une quantité improbable de commerces larges d'un mètre et de maisons-tunnels) et ne pouvaient excéder deux étages sans dépasser, avec offense, le Palais impérial. Ainsi, contrairement à HCMC, capitale économique plus moderne, Hanoï présente des aspects singuliers et attractifs où se côtoient le neuf et l'ancien, le moderne et les traditions.
Plusieurs tentatives sont nécessaires pour décoller les berniques du fond du bus, mais je descends où je voulais. Jason, le voisin de devant qui n'a rien réservé et ne sait pas dans quel quartier nous sommes, me suit. Il a la version originale du Lonely. Vieux aussi, donc. A peine sur l'avenue, un jeune nous alpague et nous conduit dans son hôtel aux photos splendides au milieu d'une jungle de scooters mal dressés et klaxonnant.Sans conviction mais chargés, nous le suivons, grimpons les 4 étages (Rhaaaaa) et arrivons à la conclusion qu'il connaît un bon photographe. Si il y a internet et des hôtesses souriantes, l'hôtel « Elisabeth » est à rayer des listes. Ou faut aimer les champignons liés à l'humidité...
Peinards, nous déambulons dans ce quartier dépaysant, animé et surdoté en mini-hôtels. Très vivant et sans lien avec HCMC, Hanoi déborde d'une énergie surprenante où il faudrait appuyer sur le lecteur « pause » du DVD. Cette fois, ce n'est pas un film : surtout, tu ne t'attardes pas à regarder les vieilles façades de ces immeubles incroyables, tout en hauteur, qui ont dû connaître toutes les guerres, tant ils sont déchiquetés. Ou alors, tu le fais « une fois », parce que les milliards de motobikes qui circulent dans les deux sens, s'entrecroisant à une vitesse de malades sans jamais se heurter (le terme « avertisseur » prenant tout son sens) t'ont intégré dans leur chaîne alimentaire. Si, si.
Bruyant, odorant, l'ensemble vibre et transpire cette énergie incroyable qui nous stimule, malgré nos sacs conséquents. Autre curiosité, des numéros de phone recouvrent des murs. Chacun correspond apparemment à une micro entreprise que l’on peut appeler (garage, massage, resto,…), j’ignore comment ils s’y retrouvent.Australien d'Adélaïde, Jason enseigne l'Anglais, sourit beaucoup, est en vacances scolaires (y en a qui ont du bol !!), aime prendre son temps, vient d'interrompre une relation de deux ans avec une dulcinée, a une bonne tête, parle sans accent, est très friendly et veut passer 6 jours dans un hôtel à 10$ / night maxi, sans activité touristique (ou autres) à attendre ses 2 potes, avant d'aller ensemble à la découverte du Laos.
Peu de recherches suffisent, on se fait driver dans un petit boui-boui correct, avec eau chaude et internet pour 8$. Problème, l'écran est plus bleu qu'un schtroumpf nettoyé au curaçao.
Connexion MSN de nouveau, mais les prises casque et micro sont out. Dame Marion et moi, conversons avec frustration (une invitée surprise) par clavier interposés. Oui, bande de petits canaillous curieux, j'ai réussi à lui parler hier assez longuement, après 3 jours sans l'entendre minauder et m'inonder.
Simultanément, discussion avec les deux jeunes qui tiennent l'hôtel. Sans insister, ils ont proposé leurs services pour gérer des excursions à Ha long ou Sapa (qui m'intéressent donc). Jason avait précisé que nous préférions sortir des sentiers touristiques. Mouais, de mon côté, j'ai peu de temps, peu d'infos et pour la baie, peu d'autres solutions.Recherche des prix sur le net. Pour le train vers Sapa, il faudrait réserver maintenant : les guichets ferment dans 20 mn, temps nécessaire pour se rendre à la gare... Tranquille, le gars me propose de réserver pour moi par téléphone. Occupé. Du coup, je lui demande les prix pour Ha long : 23 dollars, comprenant les 2h30 de trajet de l'hôtel, la jonque, le guide, le lunch et le retour dans la soirée (conseillé en Australie par Anaïs et Mathieu). « Ha ? Et à tout hasard, pour Sapa, c'est combien ? » - 90 $ ...
Fin des négociations 10 mn plus tard, j'obtiens pour 103 $ plus les taxes, Ha long (option kayaking), 2 jours à Sapa (avec nuits dans le train, donc sans hôtel) et la chambre pour cette nuit.
Après m'avoir dit que ma carte ne marchait pas, je prétends ne plus pouvoir retirer (ce qui est possible), il accepte de brancher la machine... Mon séjour vietnamien est donc bouclé jusqu'à samedi, et bien rempli. L'emploi du temps est certes serré mais je n'ai plus à m'occuper de rien, et pour l'instant l'organisation à la débrouille des Vietnamiens a fait ses preuves.
De fait, je peux maintenant profiter des 2h restantes avant la disparition du soleil pour aller me balader avec l'ami Jason le patient.Proche de nous, le petit tour du lac Hoan Kiem voisin s'impose. Heureusement, je prends le plan... Au cœur de cette vie très active à la circulation intense, le temple Ngoc Son au nord-est du lac aux tortues sacrés est un havre de paix utile, dédié à Tran Hung Da, vainqueur des mongols au XIIIe siècle (grâce à une stratégie géniale que je ne vous narrerai pas, l'aspect historique semble vous barber), à l'érudit Van Xuong et à La To,...Longs de 2m10 et pesant 250 kg, les restes de la Tortue Rafetus Leloii, décédée en 68, sont impressionnants. Il y aurait encore des tortues géantes à quelques mètres... La légende raconte qu'après avoir vaincu les Chinois au XVème, Le Loi se promenait sur le lac et une tortue sacrée lui a subtilisé l'épée que le Ciel lui avait donnée pour gagner.Ensuite, longeant les avenues alentours sans objectifs précis, nous nous décidons à aller voir un mythique et renommé spectacle « Roi nuoc » des marionnettes sur l'eau, « water muppet ». Créés au Nord Vietnam par les paysans des rizières pour se divertir, ces spectacles ont fait le tour du monde depuis les années 60. Certes, c'est très joli, mais en Vietnamien et, à 6 pm, moi, il ne faut résolument pas me tendre un siège, surtout après une bière Bia Ha Noï et une nuit écourtée. Malgré une place au premier rang, je m'endors par intermittence, visible des musiciens surpris...Enfin, notre quête d'un resto pas cher, typique, sur un trottoir et sans trop de touristes, nous conduit à tourner en rond dans le quartier. A peine assis, une pluie torrentielle se met à dégouliner, amenant un jeune Hollandais à se réfugier et à manger avec nous. Une demi-heure plus tard, je suis rassuré par Jason, lui aussi avait des difficultés à comprendre le Pays-Bassiste à la prononciation avalée presque Irlandaise, comme beaucoup de ses compatriotes. Il m'explique avoir dû faire l'intermédiaire en Australie pour un de ses amis. Soulagé d'avoir compris un mot sur 12 (douuuuuze !), je comprends mes soucis à Uluru.Sur le trajet du retour, le patron de l'hôtel nous avait prévenu : « be careful ! », on n'est pas déçus...
Phase 1, une petite vieille nous impose le traditionnel bout-de-bois-à-paniers-dont-j'ignore-le-nom sur nos épaules, veut des photos et après demande du fric...
Phase 2, un jeune vient nous proposer « Marijuana... Cocaïne... » . Il n'a pas le temps d'arriver aux putes, Jason lui demande le prix pour l'herbe. 300 000 D. Riant habilement, mon comparse veut sentir le produit et en donnerait 100 000. Devant l'arnaque, destinée à l'éloigner, le jeune fait baisser jusqu'à son « dernier mot, John-Peter », 150 000. Apparemment, elle n'est pas géniale, Jason maintient, très joueur et persuadé que l'autre ne descendra plus… Ben si, on en est là, au début du récit...Après nous avoir donné des fausses indications pour nous égarer, le jeune s'énerve : il est descendu au prix demandé et devient menaçant, ne trouvant rien de drôle à la plaisanterie. Jason a beau être grand, j'interviens pour calmer le jeu, faisant comprendre au Monsieur, qu’il n’obtiendrait rien, on n’a pas d’argent, on mange dans la rue. Cela peut courroucer Yaaman, mais ne pas avoir participer à la conversation me donne un recul avantageux. Il se barre en insultant l'Australien.
Oui, rien de bien grave en définitive, mais c'était pour donner un peu de suspense et vous faire vivre les instants d’incertitude avec (é)moi...Dans la petite chambre, proche de la rue bruyante, je m'endors comme une souche sous somnifère, trop naze pour rédiger ou publier, bien que je connaisse une star locale (toujours la même).
Demain, les virées touristiques reprennent. Motivé par la célèbre vision de ce lieu unique, j'espère que la visite de la baie d'Along (sans H, vue la fin de la soirée) mérite le détour...

3 commentaires:

Michèle a dit…

COUCOU
très rigolo ces maisons façon ''tours'' et ce contraste entre la zénitude devant le lac et la pollution que même ici on peut deviner dans la ville (grand mère aurait aimé vivre là bas rien que pour faire du vélomoteur).
Plein de belles photos :encore,encore !
Je crois que les muppets aquatiques m'auraient endormie direct aussi !!!
Prends soin de toi
gros gros bisous
marraine

Mamanpapounet a dit…

Salut,chevelu !!!
Bon,eh ! bien tout cela me semble rouler correctement et évoluer toujours de bonne manière. La baie d'Along étant considérée comme une des 7 merveilles du monde moderne, je pense que tu y auras l'occasion de faire de super photos. Le périple touche à sa fin et plus ça va plus je pense que tu vas avoir du mal à reprendre une vie "normale" mais l'expérience vlait d'être vécue apparemment. Nous préparons l'anniversaire de ta chère môman et allons avoir une semaine chargée (3 répés et deux concerts !)avant ces festivités. Prends soin de toi ( on dirait de la pub pour Garnier)
Bises

kalamity2a a dit…

S à T ô M I D'I J
Tes aventures hanoïesques sont quelque peu pimentées!...
Fais attention à toi, Cher Philéas Extraordinaire!
Bientôt la Thaïlande...Encore du suspens en vue?....
Gros Bizous Corses.