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vendredi 3 avril 2009

29-30/03 – Namasque, nabouteilles et napalmes dans les coraux de Phu Quoc...



29-30/03 – Namasque, nabouteilles et napalmes dans les coraux de Phu Quoc...
29/03 : 30 km de Roland Garros... sans filet.Très intéressé par ma lecture de la veille, je profite des deux heures de ferry, pour approfondir sur Ho Chi Minh. Ecrire son nom dans l'Histoire... Quel challenge !
Jules César, Jésus, Napoléon, Hitler, Esteban et Zia, etc., plusieurs s'y essayent, peu arrivent à donner foi à leurs idées, leur conception de l'existence. Lui, il a fait fort. Mais le prix est conséquent, beaucoup d'autres noms sont à rayer...
Après, j'arrête mais laissez-moi vous présenter « celui qui apporte la lumière », traduction du pseudo le plus charismatique de « l'Oncle Ho », de son vrai nom Nguyen Tat Thanh (1890-1969).A 21 ans, il s'engage comme apprenti cuisinier sur un bateau français, parcourant les mers autour de l'Amérique, l'Afrique (qui est bonne hôtesse), et l'Europe, où il s'installe devenant, tour à tour, jardinier, balayeur, serveur, chauffeur de chaudière,... Entre ses rencontres, voyages et métiers, s'éveille sa conscience politique. En 19, il demande à Wilson un plan pour l'indépendance du Vietnam ; en 20, il est membre fondateur de Parti Communiste Français (et oui...) ; en 1923, il est appelé par Moscou pour être formé à l'Internationale Ouvrière Socialiste puis, sans y retourner, il fonde la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire du Vietnam. Vous aviez fait quoi à 33 ans vous ?En 30, il est incarcéré pour ses idées révolutionaires. A sa libération, il remet les pieds et le dessus dans son pays, âgé de 51 ans, après 30 d'absence, crée le Viet Minh et cherche à virer les Français. En 42, l'année suivante, les Chinois l'incarcère pour un an... Relâché en 43, il participe de la libération de son pays et, au retour des Français, mène huit ans de combat jusqu'à la victoire de Dien Bien Phu en 54. Dès lors, il gère les affaires du Nord Vietnam jusqu'à sa mort. Il ne verra pas la réunification mais, bien plus que l'idéologie communiste (peu présente dans la vie économique actuelle malgré la domination unilatérale du Parti), il fait partie des héros de son Histoire qui ont donné au peuple vietnamien la fierté de jamais perdre la face. Pas mal, non ?
Pendant cette lecture, les gens se sont amassés sur le Ferry et « Tigre et Dragon» a illuminé l'écran - il faut que je revois ce film, sans la traduction vietnamienne qui s'ajoute vocalement à l'Anglais...Située à l'extrème sud-ouest du Vietnam et en forme de larme, l'île de Phu Quoc est toujours revendiqué par le Cambodge, d'où une présence militaire discrète mais effective.
A An Toi, le principal port, une cohue nous attend. Afin d'éviter un taxi, nous avons annoncé le souhait d'un hôtel, quitte à ne pas y rester. Gag : nous étions un peu gênés de cette situation, genre touriste profiteur... Tu parles ! Vu que nous n'avons pas réservé, le chauffeur nous conduit d'abord chez ses potes avec bungalows ignobles sur la plage et fait payer tout le monde.
Dans le minibus de 12 places, où nous sommes 25, comme d'hab', discussion avec une Française, dont le frère, un peu plus loin, est devenu prof de Svt (un Bio-man) après avoir été pion et devrait faire fonction de CPE (Coucou les Petits Expatriés) dans le lycée français d'Hanoi à la rentrée grâce à son expérience... Ha ouais ? Ça se passe comme ça le piston ? Je le note... Si Neil et Isabell ont déjà leur hôtel, Robert et Christa valsent d'incertitude. Pour ma part, je n'hésite pas, le prix est fonction du temps nécessaire pour atterrir dans l'eau cristalline de Long Beach (différent de Large Bitch). Règle essentielle au Vietnam (et ailleurs en Asie), ne jamais donner foi aux embellissements paradisiaques des prestataires : toujours voir, vérifier lit, eau chaude, ventilo,..., et négocier le prix. Sinon, Rouuuu rouuuu...
Globalement, je termine dans un hôtel très correct, l'A74, à l'accueil charmant, pour 10 dollars la nuit et Internet free. Manque de chance, je suis TRÈS mal loti, 3 mn de la plage !!! Alors que les bungalows de mes amigos sont bien plus dispendieux mais donnent directement sur la plage. Tant pis, je ferai mon prolo.
L'air de rien, on m'apprend qu'il faudrait louer une motobike pour visiter l'île. « Tu veux faire de la plongée demain matin ? No problem, je te drive chez mon friend... ou tu rent a motobike ». Etc, etc.Même ambiance de débrouillardise, de micro entreprises, de serrage de coudes et de volonté de bosser qu'à Bali, mais les Vietnamiens sont redoutablement plus doués pour le commerce... Très forts en sourires aussi, c'est un smiley people, qui entre deux « hello » comprend parfois vraiment ce que tu dis. Ou pas... : « Yes, yes ».
L'english joke de Caucau girl doit venir d'Asie. Je vous l'écris, imaginez-là vraiment avec l'accent et profitez :
un type voulant prendre des cours d'Anglais regarde les prix dans un journal. 100 euros, « ha non, trop cher! », 80 euros, « hum, pareil ! » et ainsi de suite. Enfin, il voit tout en bas de la page, 10 euros. « Haaa, voilà un prix intéressant ! ». Il se rend à l'adresse, sonne, quelqu'un lui ouvre, il demande « hello, c'est pas ici les cours d'Anglais à 10 euros ? » et son interlocuteur de lui répondre « If, if ! Between ! »...
Yoooo, « ça, c'est fait... » : j'ai au moins une possibilité de plonger pour demain. Au cas où, avec ma motobike, je vais aller voir d'autres scubadivers, potes de personnes, dans l'am et mesurer prix et professionnalisme. Âpres négociations, pour 7 dollars, j'ai un scooter 125 automatique jusqu'à 10 pm, il est 2 pm.Rapide consultation mail, pas de MSN (Marion Sur le Net), je fonce faire le tour de l'île, sans manger, avant la tombée de la nuit : j'ai repéré des jolies plages désertes dans le Nord sur le guide. A la lecture du Old Lonely, une question me taraude... Le prévenant conseil : « n'allez pas sur cette plage sans autorisation, car elle appartient à l'armée qui ne plaisante pas. » est-il toujours en cours ? Mon guide est vieux ! On verra. J'espère qu'ils ne demanderont pas de passeport : ici, chaque hôtel le conserve et déclare bien sagement au gouvernement ses clients...Question circulation, ils ont le même gêne du klaxon que les Péruviens sourds. Décodage :
- Tuuuuut – je suis derrière toi.
- Tuuuu Tuuuuut : je te dépasse.
- Tuuuuu Tuut : et toi ? La famille, ça va ? Et l'autre répond...
Amazing... et bruyant si vous avez capté le nombre phénoménal d'usagers...A peine sorti de Duong Duong (non, ce n'est pas le code pour les sonnettes de vélo), la capitale-village (et après un ultime échec Msn), une piste rouge Uluru s'ouvre à moi. Et aux autres aussi... C'est le problème, je bouffe de la poussière sur les 30 km de Roland Garros parcourus. Sans filet, dans tous les sens du terme : les nombreuses anfractuosités du chemin ne s'aperçoivent qu'au dernier moment, si tu as fini de fermer les yeux, et la bouche, dans le nuage rougeâtre soulevé par le camion croisé...
Mention spéciale, à chaque pont, un nom connu me ramène à une famille décidément très présente aujourd'hui. Et ce n'est pas fini. Les chevilles vont gonfler aux Millelli...20 km de piste... Même pas long, mais aucune indication, celles des autochtones, « Yes yes » me conduisent à une autre plage surveillée, ou pas, par l'armée à l'opposé de celle prévue. Le trajet est magnifique et odorant.
Achetez du poivre dans le XIII ème arrondissement de Paris (et sans doute ailleurs aussi, filez voir sur votre boite dans la cuisine !), et vous verrez qu'il provient de Phu Quoc dont c'est une spécialité. De fait, les poivriers s'étalent sur des km. C'est plaisir, en passant notamment par l'attractif et ombragé village du centre.Ensuite, à 4 pm, j'arrive enfin sur la plage de Bai Thom, apparemment délaissée par les militaires, pas si spécialement jolie mais paisible et déserte.
« Rhhaaaa, me baigner vite, profiter et enlever cette poussière rouge ! », bondis-je-de-mon-destrier-impatient... Surprise. Même pas agréable.Question température de l'eau, record battu. Après Ouvéa, où en pissant dedans, tu avais l'impression de refroidir la mer, à Phu Quoc, tu balances une poule dedans, elle te pond des œufs durs... Damned, je vais me peler en Corse ; et en Bretagne, je vais chier des stalagtites ! ... Oups. Dérapage.Pas trop content de cette déconvenue, je prends la route magnifique du Sud, évitant les vaches, les enfants, les camions,..., et m'arrête au château-phare de... Cau (encore eux !!) - mais qui est ce Dinh Burno ?. Ensuite, je refais trempette en pensant à vous et profite du Sunset pour prendre quelques clichés aussi faciles que magnifiques. Jamais vu un aussi beau cône de rose en feu d'artifices final, d'ailleurs... L'Asie commence sérieusement à m'accrocher. Enfin, ayant déniché un autre club de plongée plus sérieux (et géré par Rodolphe, un Français), je cherche à trouver Neil, pour lui faire bénéficier du tarif préférentiel. Trop tard.Retrouvant mes comparses, je déguste, il est temps, le premier repas de la journée dans un resto français (encore ?) « chez Carole », chaleureusement géré par un plagiat physique de Jugnot, au punch redoutable... mais je plonge demain, donc pas d'écart. Pour conclure, rien de tel pour engendrer une paix prénuptiale dans un couple qu'un petit Jungle Speed sympa et aux moustiques dans le bungalow des Germains... Retour MCYL classique, un gars en motobike arrive, ralentit et... « Marijuana ?... Cocaïne ? ... Young Ladies Boom boom ? » ; je pensais être épargné ici. Dommage que je n'ai plus le cyclo, j'aurais bien fait le coup à un Vietnamien pour voir sa tête...
30/03 – L'intérêt des baguettes... sans camembert.
7 am. Caaaaalice, mon portable sonne. Cela fait plusieurs jours now que je réentends cette sonnerie désagréable comme un fonctionnaire normal, pas en mission secrète au tour du monde. Grrrrr ! Bon, c'est un peu pour aller plonger sur une barrière de corail, pas compter et contrer des absences.... Enfin, si les 207 ou 222 ne sont pas jaloux, je continue alors.Arrive le curieux Rodolphe à l'accent singulier. Un bon gars du Mans. Un peu déçu, le pauvre : 4 personnes ont décommandé ce matin et Neil fait du snorkelling. Durant le trajet, je pensais bloguer du clavier, j'y renonce, on échange jusqu'au point de plouf.
Ancien technico-commercial dans l'informatique à Paris, il a quitté la France 13 ans auparavant, ne se sentant pas à sa place dans un monde toujours libéral et stressé. Mais de quoi parle-t-il ? Il parait qu'il y a une crise sous Nicolas I ?...
Tenté par la Nouvelle-Zélande, il y reste 4 ans, d'abord serveur saisonnier puis boulanger, Une fois obtenue la nationalité néo-zélandaise, il est attiré par le Vietnam. Après un peu de restauration, il découvre la plongée, devient guide puis divemaster et cela fait 2 ans et demi qu'il n'a pas quitté le Sud Vietnam.
Un Français baroudeur, zen, Laudrinesque, intéressant donc. Cela arrive et change des con-patriotes touristes, parlant de leur Peugeot 406 en critiquant les locaux en plein Mékong qu'ils ignorent...
« Oui, je veux bien un café... Putain, il est ignoble !! - C'est parce que tu as l'habitude de l'arabica, ici, le café viet, c'est du robusta... » Ha ? Ok, c'est bien dégueulasse quand même.Turtle Island ! Nous allons donc voir des... coraux.
« Tu as plongé dans plus d'endroits que moi, les tortues, j'en ai vu deux en 4 ans... Ne t'attends donc à rien d'exceptionnel, on ne descend pas à plus de 10 m et aucun gros poisson. » me désespère-t-il... Chiotte ? Et bien, non ! Pour je ne sais quelle raison - les coraux sont effectivement fantastiques mais ça ne suffit pas, j'ai adoré ces deux plongées. Rodolphe n'est pas du genre à traîner pourtant : au début, j'ai compté le petit nombre de fois où il s'est retourné, mais visiblement en confiance, il n'éprouvait pas le besoin de savoir suivi.
Souvenir musical intéressant, les claquements secs et cumulés des milliers d'huîtres inquiètes que nous « survolons », animent la balade. Plus loin, sur le site d'Ong Khoï, malgré les nombreuses bananes de la pause (prévues pour 7), les 31° de température de l'eau, la visibilité à 4 m et le puffer-fish (poisson ballon) viennent à peine troubler la quiétude ressentie dans l'univers marin. Sans avoir vu des animaux géants, it was really nice.En déjeunant pour 4 avec des baguettes, j'ai une illumination. Depuis tout petit, je ne comprenais pas ces abrutis d'Asiatiques et leurs couverts obsolètes, au temps triomphant des fourchettes, couteaux et autres, bien plus pratiques, efficaces et rapides...
Justement... Agacé contre les deux derniers morceaux au fond du bol, impossibles à choper, je comprends la pédagogie de l'objet : apprendre la patience, rester zen pour ne pas s'énerver sur un grain de riz et, mangeant moins, plus sain et plus lentement, se préserver d'une surcharge pondérale occidentale... Trop forts ces Asiatiques. Cette vérité très personnelle me sied.
En comparant les différents sites de plongée de l'île et le reste, Rodolphe m'explique que la compagnie du pote du loueur possède un bateau interdit de stationnement à Duong Duong, tellement il est pourri - bien fait de ne pas y aller, et qu'un club ouvre tous les ans depuis 5 ans. A l'aune des nombreuses constructions aperçues hier, Phu Quoc sera dans 5 ans l'Ibiza vietnamien.
Durant le retour, échange passionnant sur ses raisons de rester au Vietnam, puis sur les religions et, enfin, point sur les différents conflits qu'a connu ce pays. Pour lui, les Vietnamiens ont une véritable culture de la guerre tout simplement parce qu'ils ont fait le choix de ne jamais renoncer à leur culture, ils n'ont pas cloné les US, conservant leur nourriture, leur musique et, surtout, leur mode de vie. Ce qui fait leur force. Contrairement aux Philippines, par exemple, très bel endroit mais à la personnalité de plus en plus occidentalisée.
Sur ces propos, le port nous aspire dans son anse. Magnifique...AM : MSN, e-mails divers et Long Beach (où j'oublie mes tongs) : détente mais bad weather, puis rédaction du blog en retard. Soir, resto allemand avec les amis germaniques pour un last échange d'adresses. Pause Blog, ultime Jungle Speed (ils sont accros, 4 de plus), et longue publication pendant l'explosion orageuse durant le reste de la night.Fichtre, 4 am ! Demain, je me casse à Hanoi et espère ne pas m'y casser les noix.

4 commentaires:

Mamanpapounet a dit…

Ne sois pas désolé, même si j'adore ta prose, les photos sont superbes et parlantes elles aussi. Ton périple vietnamien touche à sa fin, j'espère que la Thaïlande sera aussi belle. Bisous Maman.

Anonyme a dit…

Les photos sont magnifiques et encore une fois donnent bien envie d'aller se balader dans ce coin de la planète.

Bises

Unknown a dit…

n'oublie pas le Sud-Est de Danang!!! Rappelle toi le vietcong!!!!

kalamity2a a dit…

S à T Ô M I D'I J
GGRRRRR.....OUI!!Tous jaloux,
saperlipopette!le 207, le 222, le 264...et les autres.
Cher Philéas Extraordinaire!
Je sais comment faire maintenant pour éviter d'être une sumotori, je vais casser la graine avec des baguettes, na!
Gros Bisous D'AJACCIO