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mercredi 8 avril 2009

2-3-4/04 – Sapa – Et au milieu coule une rizière...



2-3/04 – Sapa – Et au milieu coule une rizière...
Je continue à rattraper le retard en profitant du présent.
Quelques propos sur cette nuit particulièrement typique dans le train local pour Sapa :
- la vision de mon maigre équipement amuse mon neurone intact : finalement très simple de voyager avec par ordre de priorité, la banane, le petit sac, le gilet à tout faire et le gros sac. Un escargot avec sa maison et ses valises. En tout cas, bien pratique.
- ce train fait résonner le Ghan dans mon souvenir, mes réflexions se portent sur le terme « chiottes à la turc », pourquoi « à la turc » ? Si quelqu'un sait, ça m'interpelle. Dans les hôtels et trains vietnamiens, les toilettes sont dans la douche ou inversement.- Pour aller au « restaurant », la traversée du train passe par les autres wagons ; le mien n'est pas le plus inconfortable. L'approche de la visite de l'Inde m'amène à réfléchir également sur les différentes formes de logements connus et à connaître. Quand je pense que je devais finir dans une confortable cabine pour 4... Je me suis fait rouler mais j'adooooore, bien que les voisins ne montrent pas souriants.A l'arrivée à la gare de Lao Caï (à 3km de la frontière chinoise), nous sommes attendus par des guides pour rejoindre le Summit Hill Hôtel via un minibus à nouveau très encombré.
Durant les deux heures de route sinueuse, montagneuse et verdoyante, je fais connaissance avec ma voisine. Venue avec sa maman indonésienne, de père chinois, Lina vit en Malaisie et bosse dans le business économique, après des études informatiques.
Tuuuu uuu uu ut !!! Funny, les klaxons à écho vietnamien.Situé au Nord du Vietnam, la ville border line de Sapa n'a pas été épargnée par l'Histoire, subissant successivement plusieurs des guerres vécues par le pays (les attaques chinoises, les conflits internes Nord-Sud,...). Depuis l'avènement du tourisme, elle se dénature petit à petit, devenant un pôle d'attraction pour les étrangers, mais reste encore un petit village à flanc de montagne, typique et charmant, où cohabitent plusieurs minorités ethniques du Vietnam, notamment les peuples hmong et dao.Ainsi, le décor hisse l'émotion, entre rizières et vallées, cols et rochers, la route est splendide.
Devant l'hôtel, c'est le Pérou ! Tant dans les costumes traditionnels que dans l'aspect physique, les autochtones ressemblent traits pour traits à des Péruviens et nous assaillent pour nous vendre bracelets, sacs et autres produits traditionnels, ou alors « pay one for me » signifie « Bienvenue à Sapa ».Tout en ayant cette idée récurrente, je maudis cette manie de systématiquement comparer un paysage nouveau avec une référence connue...
Dans l'hôtel, scotchage à la vue de la chambre : ce voyage organisé ne m'a quasiment rien coûté et j'ai à nouveau une room de folie. Quel confort !
Pas trop le temps de jubiler cela dit, la première excursion démarre 30 minutes plus tard, à 9h, et froid et pluie sont de la partie. Première fois depuis Las Vegas, je ressors veste polaire, pull et chaussures de marche d'hiver.Dès la porte du Summit Hôtel, nous sommes pris en mains par des enfants : 6-7 filles âgées de 7 à 11 ans ne nous lâchent plus. Nous attendant à l'assaut commercial de l'accueil, notre minuscule groupe de 7 s'étonne de simplement discuter avec elles : ces petites curieuses développent un parfait anglais (contrairement à Hung, le jeune guide) et nous accompagnent sans nous demander quoi que ce soit, nous fabriquant des objets et des coeurs avec des fougères sur le trajet jusqu'à Cat Cat, où elles nous laissent. Traditionnel village de montagne, égaré dans la brume de la vallée, Cat Cat est matérialisé par quelques maisons de fermiers et une belle cascade.Au lever du brouillard, nous prenons plaisir à nous immiscer dans cet environnement, aux bambous gigantesques, aux chutes d'eau et rivières régénératrices par leur calme et leur beauté, tout en croisant dans les rizières, buffles, porcs vietnamiens et family, chèvres,...D'une longueur de 3 km, notre escapade conduit le groupe à faire connaissance. Après avoir retrouvé Lina et sa mère, j'ai croisé un couple de retraités français, Marie-Violaine et Jean-Pierre d'origine vietnamienne (il a quitté le pays juste après la guerre d'Indochine), Sarah et Amy, de jeunes profs d'origines anglaise et écossaise, travaillant au Vietnam ou en Thaïlande...Au terme de cette randonnée, le jour s'est définitivement levé sur Sapa et, devant un thé à la menthe servi dans une maison traditionnelle très calme, le féerique décor nous apparaît dans toute sa (dé)mesure naturelle. Vertigineux. Alors que des enfants scrutent, fascinés, Chuck Norris à la télé - décimant avec un canif une armée de Vietnamiens (sic), Yaaman me largue, se trouvant un pote aux mœurs plus adaptées aux siennes. Enfin, même si ça monte pas mal, nous refusons les motobikers prêts à nous véhiculer jusqu'au sommet.Dès le retour à Sapa, « nos » jeunes amies du départ nous attendent. Tous, nous avons été très touchés par leurs sympathies spontanées, d'autant qu'elles nous ont expliqué, sans détour, ne pas pouvoir aller à l'école : en ce qui concerne l'instruction, leurs frères sont prioritaires, visant à terme l'apprentissage d'un métier et l'entretien d'une famille. Résignées, les femmes de la région ne s'accordent pas ces "aptitudes". Cela dit à l'école de la vie, ces gamines sont incroyables, tant dans leur pratique de l'English (capables de tenir de vraies conversations) que dans la débrouillardise et la force de caractère. Dans une vingtaine d'années, ces donzelles sont susceptibles de prendre le contrôle du pays et ce serait tant mieux pour elles.
Sur le trajet, petite pause bière traditionnelle, la Bia Hoï, brassée au Vietnam est excellente, se vend un peu partout et ne coûte rien (20 ct d'euro).Sur les conseils de Hung, l'a-m étant free-time, Lina et moi louons une motobike pour aller visiter les waterfalls près du col de Tram Ton, également proche de la frontière. Désagréable surprise, les gamines nous attendent et nous assaillent comme tous les autres touristes, avec qui elle n'ont rien partagé. Bizness is bizness...
A l'intention première de leur donner de l'argent sans contrepartie d'un achat le matin, succède l'idée de rentrer dans leur jeu, de négocier et de ne pas se laisser dépouiller sans réagir. Au final, ce jeu de gamins les dessert, car elles ne lâchent rien et nous fatiguent.
Eclate totale sur ce trajet épique vers Lao Chau : en construction depuis 160 ans sûrement, la route est une piste trouée avec quelques longueurs de bitume. 20 mn après le départ, nous sommes stoppés par des travaux qui bloquent la circulation. Pause thé, au milieu des ouvriers et voyageurs, tous à la même enseigne. Démarrage-gamelle dans la boue glissante mais sans gravité. Juste ridicules...Ensuite, la route continue d'être magnifique ; l'incroyable force du vent alternant nuages, brouillard et éclaircies avec un rythme étonnant. Quelques poses après après la pause, au bord de la splendide cascade d'argent de Thac Bac... ...puis poursuite de l'expédition sur « the road to hell ». Je passe le trajet à expliquer à Lina qu'autant elle ne reverra jamais sa mère puis, face à un charismatique gong au sommet de la montagne, alors qu'un Hollandais nous a rejoint, j'en appelle le spirit du dragon au cours d'une vidéo mythique (dès que possible, je vous en publie quelques unes).A part une douche et le repas, rien à faire dans le Summit hôtel, le soir venu, je partage les photos avec Lina puis rédige peinard, mais ne trouverai pas de logiciel pour éditer le texte avant l'am...
3/04 – Pay one for me !
Rejoint par « machin », un vieil Autrichien, aussi dépressif que voyageur, nous entamons notre deuxième journée : 10 km de descente à travers différents villages.Très loquace et friendly, Jean-Pierre devient John-Peter selon Lina, voyageuse régulière pour le bizness et exigeante sur le service... Les gamines nous ont retrouvés et redeviennent intéressantes et curieuses, confectionnant des colliers de fleurs. En passant devant une école, nous croisons pour la première fois des garçons de 10 ans.
Plus de groupes se côtoient sur ce trajet étonnamment diversifié, dont la principale constance demeure l'ingéniosité des populations a utilisé l'eau, partout, tout le temps, pour tout.Avantage de cette longue marche à travers rizières, collines, ponts et villages : avoir le temps de regarder et de mémoriser. Pour l'instant, les prix restent incroyablement cheaper et le site pas trop touristique, mais pour combien de temps ? Autre usage de ces laps de temps aérés dans ces grands espaces vides, réfléchir sur soi-même. Résolument, il y aura du changement dans ma life après ce Tdm, car je ne me vois pas revenir dans mon quotidien aujourd'hui.Après le retour à l'hôtel, je me presse de trouver dans Sapa, un centre internet avec word ou assimilé pour publier avec ma clé USB. Une vraie galère.
Puis, à l'hôtel, une bonne bière, une photo de groupe et, hop, départ pour Lao Caï.Partie d'échecs intéressante avec Nathan le Canadien sur le trajet et à destination, ma vessie de lapin nain prête à exploser, je pars aux toilettes. A mon retour, le guide me cherche partout, me tend un papier et me montre la « train station ». Son Anglais incompréhensible ne m'inspire pas, mais le papier indique 18.40. Il est 18.33. Un peu inquiet, j'interroge mes comparses qui ne semblent pas bouger, puis un autre guide, montrant la gare, m'indique que mon train part dans 7 mn. Caaaaalice !A peine le temps de saluer le groupe, je sprinte avec mes 36 kg de sacs à travers voitures et scooters, tend le ticket ; on m'exhorte à rejoindre la voiture 12 (forcément), et je m'installe tant bien que mal dans un wagon où les couchettes sont des paillasses sordides, au milieu d'une famille de locaux. Pire qu'à l'aller. D'autant que je venais de penser : « ils sont parqués là-dedans » en passant devant ledit wagon...A nouveau, je vibre avec l'autochtone, parlant par gestes incertains. Autre souci, le train part 2h plus tôt et devrait arriver à Hanoï à... 4 am. Grrrr, je comprends vraiment les réductions de tarifs en achetant l'excursion : je suis le seul de tous les groupes à prendre ce train qui s'arrête à toutes les gares, klaxonnant la nuit entière comme une voiture, stoppant à la barbare, aux conditions d'hygiène inexistantes et où les gens se tapent dessus dans les couloirs. Intéressant de passer du luxe au roots mais crevant. Je suis pas sorti de la verge mais, au moins, j'avance dans le blog, malgré les attaques répétées des insectes.Vieux coup de stress à une gare, on me tend un ticket indiquant qu'il reste 7 mn de trajet entre Phu Tho et Hanoï et que je dois descendre. Incompréhension totale, personne ne parle Anglais... En fait, il s'agit d'Hanoï et du ticket pour franchir la porte d'entrée, mais durant ce vieux coup de sang, j'ai embarqué couverture et oreiller avec mon sac à dos...
Aspect amusant, je me rappelle de quoi j'ai rêvé, rarissime durant le TDM, du fait du rythme employé.
Tentative d'arnaque d'un taxi à la sortie de la gare, fifteen, c'est un peu moins que fifty... 3h d'attente à la « Bus Station » d'Hanoï dans les rues sombres avant décollage pour Ho Chi Minh.

4/04 – Bon anniversaire Jacquemine, je pars voir si « ma sœur » est Thaïlandais.
L'attente à l'airport m'aura au moins permis de retrouver le Wi-Fi sur le CC. Ce sont donc les connexions qui déconnaient depuis l'Indonésie.
Arrivé à Ho-Chi-Minh, choix entre 4h à poireauter sur place ou ultime balade en ville en claquant mes derniers dongs ? Solution 2 of course, je gère mes 170 000 dongs, me rends par bus au centre, cherche à trouver le Palais de la Réunification, constate le côté plus friqué de la capitale économique du Vietnam, achète un drapeau et trouve moins beau les bâtisses qu'à Hanoï. Ensuite sur le trajet du retour, je cherche à prendre un Hôtel de luxe -genre 4 étoiles - avec un drapeau vietnamien (à une étoile), histoire de me faire un petit délire tout seul, mais sans succès, puis passe devant un KFC, chaîne de magasins locaux dont le portrait de l'icône ressemble à Ho Chi Minh.
Retour à l'aéroport et bilan : ayant parcouru, en peu de jours, plusieurs paysages du Vietnam, j'ai incontestablement été séduit par ce pays, qui m'a passionné autant que le Mexique et a donné tout son intérêt à l'Asie. Je commence d'ailleurs à différencier les différentes ethnies.
La Thaïlande se profile... Enfin !

4 commentaires:

Mamanpapounet a dit…

Toujours aussi beau, bravo pour les photos, on voyage vraiment avec toi. Problème, ma fibre voyageuse me démange de plus en plus, pourquoi t'as pas voulu que j'aille avec toi? vraiment je me le demande, visiblement tu en croises plusieurs qui ont accepté, serait-ce à cause de ma timidité maladive? La prochaine fois j'y vais!!!
JM est arrivé hier, et aujour'dhui nous commençons notre ramassage pour mon annif: Claude, Josiane, demain c'est Jean Pierre, vendredi Laurent, et nous avons un concert vendredi soir à Landunvez(charmant bourgade de la côte nord)avec nos 2 chorales, la fête dimanche avec les copains et lundi à la maison, apéro avec la famille.On n'a pas le temps de s'ennuyer non plus,et sans quitter Penfeld!
Je retourne à mes fourneaux, grand mère m'a offert un congélateur pour mon anniversaire, évidemment à cet âge canonique, il fallait quelque chose qui conserve!
A +, Bisous, Maman

Nathalie a dit…

Une tuerie ces photos !!! Vraiment fantastique ... m'étonne pas que tu sois conquis par l'Asie ...... et c'est pas fini !!! J'espère que la Thaïlande sera à la hauteur :)) Plein de biz !

Michèle a dit…

le Vietnam :ça c'est fait.
Très bien fait : belles photos !
Mais depuis en Thaïlande ke que tu fais ? Y a pas Internet ou t'as beaucoup mieux à faire...? Jetee le souhaite mais tu oublies tes fans ? Suis presque en manque !!!
Des news,des news ...vite !
Gros bisous
marraine

Unknown a dit…

Egaré dans la vallé infernale, le héros s'apelle tito le Gall...
Et soudain face au vent le vrai héros de tous les temps, tito le gall contre tous chacal , l'avanturier contre tous guerriers...tito le gall contre tous chacal , l'avanturier contre tous guerriers...
Dérivant à bord du sampang, ... son surnom "samouraï du soleil" en dementelant le gang de l'archipel
il s'en sortira toujours à temps, tel l'aventurier solitaire tito Le gall est le roi de la terre
Et soudain face au vent le vrai héros de tous les temps, tito le gall contre tous chacal , l'avanturier contre tous guerriers...