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samedi 24 janvier 2009

Quête de sens...


Quête de sens...
Écrit le jour du départ, cet article n'a rien d'amusant, j'ai hésité à le publier mais il a son importance... Et il me permet de rédiger l'actualité tranquillement tout en chérissant mes brebis avides... ;-)
« Cela va peut-être vous paraître curieux mais, depuis plusieurs mois, je n'ai plus envisagé réellement ce voyage comme une partie de plaisir. Mon manque d'enthousiasme m'a même été reproché quelques jours avant le grand départ. Quelques explications s'imposent...
Pour ceux qui l'ignorent, j'ai déclenché à mon retour du Pérou, en 2004, une maladie auto-immune appelée à l'époque dans le milieu médical, barbare par essence, spondylarthrite. Pour faire court, le corps envoie au cerveau des mauvaises informations comme quoi il est malade et le cerveau, bêtement discipliné, balance des cellules guerrières pour détruire des cellules saines en réalité. La Nature est complètement conne pour inventer des trucs pareils. Progressivement, cette maladie grignote, pépère, fait très mal sans médicament et seules des avancées dans la Médecine restent à espérer. Quand ces explications m'ont globalement été fournies, il y a un peu plus de 4 ans, je fus un rien contrarié... Parfois paralysé par les douleurs, la colère contre mon corps m'a envahi, ensuite la résignation, puis la dépression, sachant que ça ne peut QUE dégénérer. Cela a donné un sens différent à ma vie (notamment théâtral) et s'est momentanément résorbé.
Ben, c'est revenu en février dernier, de manière lancinante, insidieuse, perverse. Depuis, je ne supporte aucune journée qui n'apporte rien et le théâtre ne suffit plus. Dans la mesure où je n'ai toujours pas reconnu d'enfants naturels (ha ha), ni rencontré, a priori, celle qui me donnerait envie d'en concevoir (ces petites bêtes occupent, paraît-il) et pas seulement m'entraîner, il me fallait chercher d'autres voies, petit scarabée...
Ayant eu l'aubaine de vivre quelques voyages, j'ai pu apprécier l'apport de chaque jour, le fait d'oublier quand et qui on est. Oublier cette merde de Damoclès aussi. Le bien-être procuré agit simultanément sur le cerveau (consciemment ou non) et cet abruti est le principal responsable de ce qui m'arrive, donc partir peut s'avérer plus efficace que les 500 cachets que je vais avaler comme des couleuvres dans les prochains mois.
Bref, dans ma tête, aucune autre alternative. Si, initialement, ce tour du monde était un vrai rêve, le concrétiser en projet à organiser fut une accumulation de complications. D'ailleurs, le choix de partir réellement n'a rien eu d'une partie de plaisir, moins dans l'organisation que dans l'idée de tout plaquer. On sait ce que l'on laisse, pas ce qu'on va trouver. Les cimetières sont plein de gens irremplaçables, mais je ne ressens aucun besoin d'être remplacé...
Certes, je ne suis ni le seul ni le plus à plaindre concernant des problèmes de santé. Pour ma part, tant que, physiquement, je peux l'envisager, j'ai simplement choisi mon traitement.
Petite conclusion moralisatrice à deux balles :
Si, pendant ce voyage, je prends et exprime du plaisir à vivre pleinement mon choix, je pense le mériter parce que ce fut un rare bordel à organiser (et même en organisant, c'est pas gagné avec les impondérables aléas d'une telle odyssée...) ; si je râle de certaines galères, inutile de pester que je l'ai bien cherché, crétin ; si, enfin, il t'arrive de m'envier, pose-toi les bonnes questions... Mieux vaut vivre son rêve que rêver sa vie. »

Rédigé dans le train pour Paris le 28/12, cet article constitue un repère et, jour après jour, conforte mon choix : j'appréhendais beaucoup la suite, je sais maintenant que l'instinct existe. Il faut s'y fier contre vents et marées. Bon je vous laisse, je suis attendu dans le lagon chilien par 4 sirènes à larmes, alanguies et toutes mouillées...

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Hello Thierry,
Pas facile de t'écrire un mot après ta prose. Je pense que tu as fait le bon choix de partir, on ne vit pas avec des regrets il faut concrétiser ses rêves.
Juste une chose, tu dis que les voyages permettent d'oublier qui on est, je ne suis pas d'accord tu l'as dit tout même (il va falloir te relire quand tu auras le temps ;-)) ton voyage t'as au contraire rendu à toi-même. Perso c'est le Thierry que j'aime sans fard, sans artifice; rien que du naturel y a que ça de vrai.
Profites de chaque instant et continue à nous faire rêver d'horizons lointains.
Bises

Junglelove Titi a dit…

Pas faux... Il y en a onze qui suivent ! Cela dit, chère Zouzou, j'ai publié ce texte tel que je l'avais rédigé dans le train, il y a bientôt un mois, vu que je ne montrais pas beaucoup d'enthousiasme à partir. Mes pensées ont bien évolué depuis... Ma ligne aussi : apparemment, j'ai perdu 7 kilos ! Mais franchement, pour Grand-mère, je commence simplement à évacuer une surcharge encombrante et ne suis aucunement anorexique... Je récupère le physique de mes 25 ans et j'en ai moins dans ma tête. Tout va très bien !!!

Anonyme a dit…

Salut,Ô Maître incontesté d'Indiana
Jones!
Ton récit m'a beaucoup bouleversé, j'ai aussi eu des moments un peu "space", à me poser des questions...Tu en sais quelque chose...
Ceci dit, une attitude mentale positive permet de développer les ressources internes et on obtient les résultats que l'on souhaite.
Tu réalises ton rêve et tu le vis pleinement,c'est le plus important.
Ne maigris pas trop, je te l'ai déjà dit, je sais mais c'est plus fort que moi!Il faut que tu nous reviennes en pleine forme pour nous raconter de vive voix tes péripéties!
BIG BIG BIZZOUX de Kalamity2A

natdebrestenfin ! a dit…

ça ne sera pas très original.... mais "zouzou" (je t'ai reconnue !) a parfaitement bien résumé ce que je voulais t'écrire ...et ta réponse fait plaisir à lire ..bizzzzzz

loltaz a dit…

Ni strings ni perruques, finalement voyager léger te réussi et nous permet de te redécouvrir peut être pour toi aussi. Ton filleul son frère et ses parents te saluent
A plus Brother

greg a dit…

Très mauvaise définition du mot existence mon ami. Heureusement tu cogites moins quand il faut agir, et contrairement à tes sombres pensées TA VIE m'inspire.

lauranium a dit…

Je suis d'accord avec Greg. Ta vie m’inspire, et comme je t’ai dit avant, ce que tu fais maintenant et quelque chose que 99% du monde ne fera jamais .

Chris a dit…

Salut thierry! Suis d'accord avec Lol, sans string ni perruques... Je reconnais dans ces qques mots le thierry avec qui je pouvais parler sereinement de nos vies... Le temps a passé jen'avais pas réalise que ta "maladie" te bouffait le moral a ce point. Je suis contente que ce voyage t'apporte joies et rencontres et plaisir car tu le mérites à fond!!! J'admire tin courage car partir comme ça , fallait le faire !!! Ne nous laisse pas sans nouvelles!!!!!