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mardi 20 janvier 2009

Réfugié poétique




17/01 Réfugié poétique
Blam blam blam !! Ni détonation, ni sanction (quoique...), ce méchant bruit qui me fait bondir au sommet de la moustiquaire correspond à l'alerte de Niki : il est 6h30, heure du départ, on a négocié avec des pêcheurs de nous amener voir baleines, dauphins et tortues pour 130 pesos (environ 10 euros) à quelques km de là. Mouais, mais on s'est un peu couchés à 2h...
Nos deux donzelles, Lauren et Rosanna (ils m'ont écrit leur prénom pour éviter les mistakes...), ne viendront pas. Rosanna, la souriante aux origines chinoises, ne sait pas nager et est scary dans l'eau, Lauren, yeux bleus et caractère affirmé, dort encore. Les deux petites françaises bachelières et globe-trotteuses, Tina et Léa, sont au garde-à-vous, le suisse Stephan et ses potes aussi. Finalement, il ne manque que le pêcheur... On fait de très belles photos du rising sun (voir hier).
Certes on poireaute, mais j'ai connu des abris de bus moins jolis. La veille, nous avons péniblement pris des photos, des bains, des fruits, des tacos, quelques cerveza et des coups de soleil en faisant connaissance. Et c'est tout. Glande pure et bonifiée par le changement de température (+15°) par rapport à San Cristobal. Playa peuplée d'un peu de tout - Mexicains à guitare, touristes de tous horizons, chevelus et barbus (enfin pas toutes les filles), babas, surfers (les vagues sont hénaurmes), Mazunte rappelle esthétiquement certaines plages de Corse. « Ha la la, parcourir tant de km pour voir ça, quel intérêt ? », m'interpelle-je avec cet humour funny qui me caractérise. Ben, il fait un tantinet plus chaud en ce moment et en plus, contre toute attente, ce petit paradis non artificiel (genre pas Playa Del Carmen) est quasi désert.
7h30, le pêcheur arrive, à la fraîche, décontracté du gland, et prépare son matériel, maugréant que nous soyons si peu nombreux. 8h, nous nous dirigeons vers un autre bateau. Ils installent le moteur... 8h30, « les vagues, elles sont trop graaaandes », version espagnole, on ne part plus. Grrrrr. Le Mexican style, c'est ça aussi. Nous voilà contraints à un nouveau jour à glander. Ou pas.
Je vous ai pas présentés mes potes ?
Un peu hirsute, branché concerts, Niki, parle 5 langues, ressemble à Corbier et m'avait demandé de garder son sac pour aller aux toilettes; Un grand moment d'émotion. Je venais de prendre contact avec les filles et il s'est incrusté. Son calme, son multilinguisme et sa personnalité ont fait que mes amigos cohabitent dans le même room, où on prend la douche presque à vue. Il a une « super digital camera », c'est-à-dire un appareil avec manivelle pour caler la pellicule...
De leur côté, les girls sont adorables, intéressantes et affirmées. New Yorkaises, elles viennent d'achever au Mexique leur cycle d'études commencé à Boston, qu'elles vont retrouver sous la neige dans 4 jours. Red light de coups de soleil, Lauren, n'est pas fière d'être américaine et s'avère très directe avec les gens, genre le regard qui trompe pas. Rosanna, d'origine chinoise est plus réservée, a le contact facile et le sourire accroché. Nous formons une bonne dream team, réalisant avec surprise dans la soirée que nous avons fait connaissance hier matin. Dream Team très lente à déplacer, cela dit. De fait, on arrive toujours tardivement à tout (sunset, restos, soirées,...), c'est parfois pesant.
Nous programmons d'aller à Zippolite, célèbre (depuis les 7O's) playa babacool voisine, où évoluent avec plus ou moins de bonheur des tout-nus. Pour patienter, 3h à plouffer dans les déferlantes et bronz... heu, cramer. Vu que le soleil n'est plus mon ami, tellement il cogne, je pars retranscrire la veille pour donner quelques nouvelles et rassurer notre petite communauté. La rue de 150 mètres, appelée village, est dépourvue de téléphones mais on trouve un internet à (très) bas débit. Suis content de voir des commentaires et découvre quelques mails inquiets des zapatistes. Ceci fait, retour sur la plage, assietas de fruitas (melon, ananas, papaye, banane), on tchatche entre potes d'un peu de tout. Ils sont vraiment forts en langues ces allemands, Niki est aussi blanc et barbu que bilingue. Quelques parties d'échecs, Jungle Speed, la journée file et on ne se bougera pas à Zippolite, préférant aller zyeuter et faire des belles photos faciles du sunset (coucher de soleil) à la pointe de la plage, après une traversée périlleuse des rochers. J'essaye d'imiter le cri du poisson pour faire venir les pélicans, en vain.
Spectacle traditionnel mais éternellement somptueux, le papa soleil d'Esteban tire, en douceurs colorées, sa révérence et, entre les cactus, s'en va somnoler dans l'océan. Première fois que je vois dans la même journée, le soleil se lever ET se coucher. Tellement beau que nous restons manger des mangues jusqu'à la tombée darknessienne de la nuit. Petit problème, finally, Niki a oublié sa lampe. Le retour sera donc vocalement inquiété et animé.
Mon anglais connaît ses premières limites visibles : à un « veux-tu de la mangue ? » mal compris car je contemplais, béat, l'horizon orangé, je réponds « oui, bien sûr, je suis d'accord pour reprendre un bateau demain »... Blanc. Rires. Ben quoi ?... Il est vrai que la veille, pendant la soirée chez Carlos Einstein, j'étais bien content de rencontrer Philou, le musicien français, Guillaume, le Québécois sans accent et un breton (physiquement Mexicain), car même si, je pense de plus en plus en anglais, je dois beaucoup me concentrer pour comprendre et ça fatigue vraiment. La barrière de la langue reste un obstacle et, par moments, certains accents me sont incompréhensibles. Heureusement, quand la conversation me dépasse et va trop vite, silence et acquiescements passent pour de l'écoute attentive et mon imagination funny me rend attachant et décalé... Sauf en Espagnol. Avec la meilleure volonté, je comprends trois mots par phrase et essaye maladroitement de reconstruire les puzzles.
Comme les musiciens mexicains hypercoooools échangent de plus en plus avec mes compadre hispanophones, je suis parfois conduit à l'isolement. L'observation attentive des étoiles est un réel secours poétique pour tous les abrutis qui n'arrivent pas à communiquer... Je suis donc un réfugié poétique. Ho ho ho... Heureusement, dans leur hôtel, il reste la table de ping pong, où je me défends. Quelques tacos (35 pesos le repas complet, soit 3 euros !!), Coronas et Téquilas chez Carlos. Demain, le programme s'annonce incertain, peut-être bateau, peut-être Zippolite, sans doute Oaxaca (prononcer Hoarraka). J'ai fini par avoir le CS français de Mexico, il me l'a conseillé avant de le retrouver.
18/01 au matin :
Baleines annulées... Dans la mesure où vous l'attendez, tous petits coquins, petites nouvelles du bas du front : potentiellement, je pense que Lauren m'aime bien et moi aussi d'ailleurs mais les circonstances décident de la suite. Ou pas. Je ne suis définitivement pas doué pour les favoriser... Avant-hier, si je la faisais rire, lui demandant si elle avait lié amitié avec la table (qui parlait English) sur laquelle elle s'endormait, ben, elle s'endormait justement (Pas la table, Lauren).
Hier soir, les musicos mexicains n'ont rien lâché, lui parlant sans cesse et, malgré un « I love the Beatles » mémorable sur Red Hot Chili Pepper, j'étais sur des rotules spirituelles... Ma ceinture est donc toujours à sa place et je ne saurai pas s'il y avait whale under grit. J'aurais au moins appris à raconter mes blagues SPA en anglais et de nouvelles amies à New York !

4 commentaires:

bianca a dit…

Hola Thierry! Qué tal tu viaje? Cracias a ti hago muchos progresos en diferentes lenguas. Hoy voya hablarte en español.
Para poder llevar a cabo tu vuelta al mundo tienes que seguir algunos consejos:
1.si hace frio,toma un jersy de lana
2.si hace calor, bebe mucho pero solo agua
3.ten cuidado con los animales que puedan hecerte daño en las selvas y los bosques
4.no hables con gente desconocida
5.para evitar agresiones,ponte una camiseta donde esta escrito"corcega"(corsica) con "el clandestini" y nadie se atrevera a atracarte
6.ponte una rinonera abudedor de la cinture con tus paples y tu dinero para evitar los robos
7.si te proponer " chocolate" cuidado con esta palabra significa tambien "shit"
8. y sobre todo cuando ligas con unas chicas guapas no olvides tu condon para protegerte
Cuida mucho de ti. No te olvidamos, besos,
Bianca, Mme Micaletti, Mme Seta, Mr Antonini,Flo et les Mi du 207

Anonyme a dit…

Hola Titi,

Non je ne vais pas tout faire en espagnol ne t'inquiètes pas.
Enfin des nouvelles!! Je te l'avais dit la crise de nerf n'était pas loin en attendant de tes nouvelles...
Tu as encore du boulot pour rattrapé ton pote niki au niveau barbe mais je vois que tu es en bonne voie.
En discutant d'un pote qui fait le tour du monde je connais quelqu'un qui connait quelqu'un qui en revient quasiment et à quelques pays près il a fait le même tour du monde que toi mais dans l'autre sens. Si tu veux lire sa prose voici l'adresse de son blog : http://partage-et-decouverte.blogspot.com. Tu y trouveras peut être des choses intéressantes surtout pour la partie asiatique de ton voyage.
Muchos besos.

Mamanpapounet a dit…

Salut,
Je vois que les péripéties continuent...Il est certain que le barrage de la langue est toujours pénalisant; que les Allemands soient bons en langues étrangères n'est pas surprenant car, à part eux etles Autrichiens, qui parle allemand (quelques Suisses !). Par contre anglais, français et espagnol suffisent pour se faire comprendre quasiment partout sauf en Papouasie et autres contrées que tu ne visiteras pas (du moins cette fois-ci). Je constate que la santé et le moral sont bons et c'est le principal; la lecture de ta prose (mot féminin) rassure ta maman et c'est très bien ainsi.
Fais bien attention à toi.
Bisous

jeumeuleu a dit…

Holla qué tal?
Ca à l'air de bien le faire le trip mexicain: cool!
Je suis à brest pépère,je mate la cérémonie d'investiture du 44ème président américain (et oui c'est aujourd'hui!!!).
Pour le reste suis les conseils de Bianca à la lettre et tout ira bien!! lol
La bise aux guappas mexicaines ou d'ailleurs...