Il manque un truc dans ma main droite...

08/01
Réveil à l'arrache, tellement dormi dans la journée que pas beaucoup la nuit. Petit déj avec Sally et des personnes qui s'accumulent. Chacune me demandant, « what is your next country ? ». Non, je n'ai pas utilisé le dictaphone...
Départ pour mon premier site Maya (Bzzz bzzz). De jeunes Québécoises pas cools (tiens, ça existe), des ritals, je sors du paradis fiscal, contourne les meutes de touristes avides des paroles de guides bruyants et découvre une autre forme de paradis, peuplé d'iguanes (avec un peu d'imagination, on arrive à virer les gueux beuglants).
Le site de Tulum présente la spécificité d'être sur la côte. La communauté Maya qui y vivait s'est déniché une falaise avec accès à la playa, rien de moins. La Côte d'Azur de l'époque, quoi. Contrairement aux autres cités de la péninsule, elle n'a été découverte que tardivement par les Espagnols (en 1518), ce fut donc une des dernières cités mayas. Maintenant, si vous y tenez, je peux le beugler...
Sérieusement, le site est magnifique et, surtout, les Mayas sont plus pragmatiques que les alpinistes incas du Machu Picchu, ils ont prévu la plage. En images et en pratique, ça le fait franchement. Tu finis les photos du Castillo, tu évites quelques iguanes, tu sautes dans ton maillot de bain (ou celui de ta voisine, si tu es un vrai aventurier) et tu te jettes dans l'eau turquoise avant de sécher et de poursuivre la visite. En plus, tes photos énervent tes amis...
Il y a plusieurs Français d'ailleurs, tous en petits couples... Ça m'aurait pas déplu d'essayer aussi tiens... Les Mayas, ça peut filer le bourdon ! Sur la playa, c'est comique, les pires ruines de l'endroit ne sont pas mayas : certains touristes sont ridicules et multicolores. Normal, quand tu es aussi blafard qu'un beluga albinos, tu ne te mets pas de l'indice 3, banane ! Eux, ils s'enduisent dans l'horreur.
L'intervention estivale géniale de Didier, l'ami Corse, me revient : « si tu utilises un indice aussi faible, tu dois t'en remettre toutes les 10 mn. En fait, tu ne te mets pas de crème, tu veux juste te caresser devant tout le monde ? »...
Le site, reconnu nain par Blanche-neige, se visite rapidement. Je repars donc au bout de 2 heures et 2 baignades, en discutant avec 2 espagnoles, dans ... 3 langues différentes.
Arrivée à Playa del Carmen. Ha oui, je comprends mieux ce que le Routard entendait par tourisme de masse... Surpeuplée de touristes, édifiée à leurs intentions, Playa del Carmen aurait pu être sympa mais est une étape sans âme. Enfin, tout dépend de ce qu'on y cherche, un truc qui sent bon le bonheur calculé (arnaque totale) ou l'authentique...
Je parcours la 5ème avenue (c'est son vrai nom) à la recherche de Pierre et Marie, que je ne connais toujours pas. Forcément, ça fait un peu 5 ans que l'ami Pierrot et moi n'avons pas sifflé une cerveza. Le temps d'aller réserver une plongée pour demain au milieu des tortues et des barracudas, je les retrouve avec un couple d'amis marseillais de l'hôtel où ils tentent de dormir parfois (malgré un érotomane couple de russes bruyantissimes qui jouent beaucoup à A-DA-DA).
C'est plaisir de retrouver un pote par hasard à l'autre bout de la planète !
Petit repas avec une bière double X et un burito au poulet, entouré de sauces. « Je vais toutes les essayer » me dis-je, comme ça, courtoisement. Ben la verte, ce n'était pas du Guantanamo (ou guacamole, au choix), je n'aurais pas dû tapisser mon assiette de ce truc à chier des dragons brûlés. Pendant l'heure qui suivra, un bon producteur aurait pu m'embaucher pour le prochain « lèvres en feu »...
Promenade shopping dans LA rue. Je n'achète rien, pas de pesos et pas de place. Ils repartent à leur hôtel tout compris s'engouffrer des mojitos entre couples. Finalement, depuis ce matin, il y a des couples partout. Tiens, moi, j'ai rien dans la main droite... Passons. A la base, je devais faire la fête mais ce serait la meilleure idée pour vomir sur des tortues marines déjà en voie de disparition, demain...
En attendant le bus, connexion rapide avec le monde. Sophie et Pierre, vous avez raison, vous avez en ce moment plus de news de ma life que depuis 10 ans en Corse. Avouons-le, j'ai l'impression d'avoir enfin des choses à raconter, enfin plus que le quotidien hivernal à Ajaccio. Ajaccio, la ville où ils ne doivent plus avoir Internet.
Miiiiio, les amis corses, vous neu meu liiisez paaas (à part Yvette) ?
Jeumeuleu, Merde.
Maman, désolé pour l'organisation, le cirque n'est pas terminé, le type qui m'avait répondu pour Mérida, mon étape de demain soir, « OK, tu viens quand tu veux » ne m'a toujours pas donné son téléphone ou son adresse. Pô grave, depuis, j'ai trouvé une autre solution. Bref, je m'habitue et m'adapte.. Dernière nuit dans le paradis de Sally, où j'ai un nouveau pote, son chat Jack. Il écrit même sur le PC, ce jeune couillon curieux et affectueux. Normal, depuis la maison de Laura, je sais parler avec les chats anglais, même incontinents...
Demain, plongée, cité maya et... on verra pour la nuit.
Bonjour à vous tous, je vous aime ! (Meuh non, c'est pas démago)