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dimanche 25 janvier 2009

« Calice de militaires ! J'ai des envies de meurtres... »

22/01 « Caaaalice de militaires ! J'ai des envies de meurtres... »
Bon forcément, à vivre un peu plus la nuit et à bouger le jour, j'écris moins régulièrement...
Au réveil en vrac, j'admire l'étroitesse d'occupation d´espace de mon colocasurf de voisin. Renseignements pris auprès d'Elodie, parcours planifié, nous entrons avec Pierre-Elie de plain-pied dans l'aventure urbaine. Le Cerro de Santa Lucia, colline dominante de Santiago, se prête assez bien à quelques rares photos vertement colorées. Sinon, ce n'est honnêtement pas très beau une ville bétonnée, surtout après les magnifiques paysages contemplés béatement au Mexique.
Mon amigo Orlando est intéressant. Grand nombre de jeunes kbékoués, après l'équivalent du bac, plient bagages et partent à la découverte d'autres pays. Pierre s'est orienté vers l´Amérique du Sud et plus particulièrement le Vénézuela pour connaître, in situ, Chavez et sa politique puis la Colombie. Il devrait bientôt traverser Bolivie, Pérou,... mais ne s'est imposé aucune contrainte temporelle. En 3 mois, il maîtrise suffisamment l'Espagnol (dans ces différents pays d'usage) pour parler avec n'importe quel quidam espagnol, ce qui n´existe pas. Et il a la tchatche, le bestiau.
Passant devant le dispendieux (« cher » en Kbécoué) marché artisanal - très silencieux malgré la proximité du boulevard voisin, puis devant une petite expo portant sur cette moitié du continent, un abruti vient me casser mon ambiance zen en demandant si je suis le Padre d'Orlando... « Toi, tu vas numéroter tout de suite le peu de dents qu'il te reste pour les redisposer rapidement après la visite de ma main droite dans ta seule gueule de nain maladif », souris-je amicalement.
On poursuit vers le Barrio « Paris-Londres ». Curiosité locale, ce quartier de 1923 présente un style très européen. Pareils à un grand nombre d'abrutis voyageurs, nous traversons des milliers de km pour voir ce qui nous rappelle not'-chez-nous...
Après l'Université de Chile et son tag BLN (Bront de Libération National), nous atteignons l'avenue Libertador, puis la Plaza de la Libertad où sied, sévèrement gardée la célèbre Moneda. Cela vous parle ? Mais si, le bâtiment déchiqueté par les obus et éclats de balle, amplement photographié en 73, c'est l'emblème visuel du coup d'état de Pinochet, lieu où fut suicidé Allende.
Partout, des militaires aussi aimables que les gardiens de musée de Prague (ex Golgoths de l'Armée Rouge). J'hésite un rien à sortir Yaaman et sa tête de drogué. Pierre-sans-papier reste puni dehors à jurer « Caliiiice de militaires..., hostie de tabarnak » alors qu'après fouille intégrale, double contrôle passeport, je visite l'Histoire. Meuh non, la démocratie chilienne n'est pas sécuritaire. « Señor!!!» Oups, on n'a pas le droit de revenir sur ses pas prendre des photos ? « No Señor !». Ok, c'est bien parce que tu es plus grand que moi...
Nous continuons de parcourir la ville, passant par la Cathédrale Iglesia (« elle n'a pas chenngé ») puis la Plaza de Armas, où un artiste de rue, entouré d'une arène humaine imposante, nous fout la honte. Enfin, surtout à Pierre. Ayant déjà vécu cette sensation de ridicule au Pérou, je m'éloigne de lui le temps de l'apostrophe. Bien sûr, après je manifeste toute ma solidarité...
Achat, enfin, d'un trépied pour faire des jolies photos de nuit, 2 ignobles hot dog, retour à l'appart, le temps de récupérer le numéro d'un couchsurfer. Elodie zyeute la Trash.
Nous reprenons la route vers le Cerro San Cristobal et son funiculaire. Coucher de soleil, une statue de la Vierge prête à plonger, la ville, les montagnes, la pollution. Sans grande conviction, nous prenons des photos puis entamons une partie d'échecs, qui durera après la descente du funiculaire. On s'égare un peu au retour, achetons des bières, puis trouvons porte et interphone clos. Personne dans l'appart, le numéro d'Elodie ne répond pas, nous sommes en tenue d'été, la nuit tombe. Petite demi-heure de questionnements, d'internet pour trouver un autre numéro... Finalement, je réussis à monter, déniche sur la porte un petit mot et nous nous croisons dans la rue. Après la mise en chauffe au houblon, départ pour la Fiesta-Karaoké.
Si, pour dormir, je connais le monde des sourds grâce aux bouchons orange, je fais connaissance avec le monde des muets, pendant la soirée. Contrairement à Orlando, la double barrière langage-âge me bloque définitivement. Elodie et Pierre profitent de la soirée. Je bois serein et me lâche corporellement sur la piste. Finalement, je parle tout seul depuis le début du séjour et on s'entend bien, donc je continue. Retour en vrac, dodo.

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