J'adore qu'un plan se déroule sans accroc...

06/01
What a craaaazy daay ! Record battu, aujourd'hui, dans la catégorie « hallucinant »...
Accroche-toi à ton string, cher public tout ému et chers parents désolés... J'ai rencontré un mannequin (pour sous-vêtements) français, égaré à Phoenix, la flying connection, on a sympathisé, pris une mine en rigolant et repris l'avion. On vient de se marier dans une wedding chapel de Las Vegas...
Bon, relâche le string, Maman, ce n'est pas le tien et c'est des conneries, mais la réalité s'avère aussi coup-de-théâtrale que cette sornette...
Sans avoir mangé, car plus un $ et repas payant dans l'avion, j'arrive à l'aéroport de Cancun avec 2h de décalage horaire en plus par rapport aux USA. En progrès, mais toujours à côté de la plaque, j'avais scrupuleusement noté l'adresse de Sally dans mon petit carnet. Oui, mais Sally sans nom de famille, ça manque de précision... Moins effrayé par le douanier mexicain que le bulldog ricain, j'inscris Sally Grandt et passe.
Problème 2, la machine à cartes téléphoniques est cassée, je ne peux pas la prévenir de mon arrivée, pô grave, me chuchote-je, j'ai envoyé un bref mail de Phoenix... Tout en discutant avec des Montréalais et une Texane, je prends le bus pour Playa del Carmen à 1h30 de route. A la gare routière, carte tel achetée, le numéro ne fonctionne pas. J'adore qu'un plan se déroule sans accroc...
Sally a oublié de me donner l'indicatif portable du pays. Sans comprendre, je demande à Dawn, la Texane avenante, si elle sait ce qui ne va pas, avant de me souvenir avoir lu dans le seul guide du routard acheté pour mon voyage, qu'il y a un préfixe à composer. Par ailleurs, je n'ai que l'adresse de l'Hôtel de Pierre...
Sally répond mais avec le bruit de la rue et la mauvaise qualité du phone, pardon, telefono, je perçois qu'elle ne m'attendait pas aujourd'hui... "Heum, si, si, confirme-je, je t'ai même envoyé un mail". Confused mais pas engageante, elle me dit de prendre un taxi après avoir mangé et de la rappeler. Je recroise Dawn qui semble m'apprécier, lui propose de prendre un lunch avec moi.
Après exposé de ma situation, elle m'explique que, mère séparée de jumeaux, elle devait rentrer aujourd'hui, mais son vol a été annulé. Son portable étant mort de la batterie, elle ne peut appeler sa maman qui habite pas loin, donc elle va lui faire la surprise du retour pour une nuit. Comme elle me trouve, au bas mot, sympa, elle m'invite à la suivre, ce qui sera moins galère que ma situation. Yeah ! J'appellerai Sally plus tard. Je n'ai rien mangé depuis 24h et pars je ne sais où, c'est l'fun !
Pendant la demi-heure de bus, elle précise « Mummy vit au paradis, dans une résidence privée avec des dauphins et sur la plage.... Elle connaît tout le monde et c'est à côté de Tulum. Donc, pour tout ce qui est visite, plongée, elle pourra t'aider ». J'ai traduit pour vous, of course. Ok, on m'a placé un ange protecteur sur ma route, sans ailes mais zélée, je valide l'idée.
Finalement, je ne parle toujours pas Espagnol, mais on s'en tape un peu là... J'arrive bien au paradis. Les tongs étaient chaussées depuis l'airport, je peux enlever le reste... Bienvenue à Puerto Aventuras ! Au milieu des condos privés de plein d'occidentaux friqués, émerge un delphinarium et le resto-bar-coktail caractéristique, le Gringo Dave´s.
J'hal-lu-ci-ne !!
Elle me présente fièrement comme un ami french world traveller à plusieurs ricains en vacances, cools mais qui s'en soucient pas vraiment. Par contre, sa mère est un tantinet désappointée : sa fille est de retour et avec un mec qu'elle connaît depuis 1h... Le boyfriend de serveur de ladite demoiselle, aussi. Moi, c'est plus mon problème, je suis le courant qui m'entraine, il a l'air marrant...
Le cadre est somptueux, tout le monde est zen, genre paillote où des jolies poupées chantent tranquilles à la guitare. Malgré la nuit tombée, j'entends et devine les dauphins à 10m. Corona, hamburger, Corona... Sois pas jaloux, c'est mal.
Je demande à Dawn si on peut caller Sally, qui a dû attaquer ses bras après s'être mangée les ongles à m'attendre depuis une heure... Dawn appelle avec le portable de sa mère. J'écoute la conversation.
En fait, truc de dingues numéro 14, j'en ai laissés quelques uns de côté, Sally habite dans la résidence, est une amie de Nane, la mummy, et vient me chercher dans 5mn... Heu, ben, OK. Il est fort, le courant mexicain...
Une fois chez Sally, ex New Yorkaise dans la bourse, femme de caractère, indépendante, venue s'installer dans ce rêve douze ans plus tôt (elle en a 52), nous conversons en Français qu'elle parle très correctement et un peu en Anglais pour ne pas perdre le rythme. Finalement très accueillante et vraiment dans l'esprit couchsurfing, étonnant au vu de la mentalité petite bourgeoise des alentours.
Quelques autres bières s'évaporent pendant une agréable discussion d'une heure, puis je retourne à la Marina, faire la fête, tant qu'à faire. J'y trouverai une ambiance tropicale gentiment alcoolisée, des jeunes, dont une petite québécoise accentuée, venue avec une copine qui se faisait draguer par un Bryan, Dawn bien arrachée et contente d'avoir manqué son avion, les dauphins... Bref, du délire.
Au retour, étant un peu drunk en partant de chez Sally dont je ne connais toujours pas le nom, je réalise que j'ai à peine noté, dans ma tête, où elle habitait : "pas loin de son 4x4"...
La résidence est immense, il y en a plein des 4x4 ! J'ai juste une clé... L'alcool, c'est dangereux, punaise !
Les jeunes qui assurent la sécurité ne parlent que l'Espagnol et me regarde avec suspicion, une amie à eux. Insistants, ils me font monter dans leur voiture de golf blindée et se dirigent l'air de rien vers la sortie. Prestement, j'avise un 4x4 dans la zone de son condo. Ils me déposent, je fais comme si c'était là, sans être sûr, souhaite, super convaincant : « buenas noces », essaye la clé. Perdu. Dans tous les sens du terme.
J'essaye à côté, dans une obscurité quasi totale, entends un chien (elle a un chien et deux chats) mais la clé ne rentre pas. Pourtant, il y a un 4x4 avec des autocollants comme elle, je comprends rien... Une demi-heure de quête à stresser, à réessayer, à imaginer dormir dehors, et un nouveau pote vigile plus tard, je décide d'aller un peu plus loin. Puuutain, le même 4x4 à 100m près !! J'essaye, bingo ! Quelle journée...
Au fait, je lis avec plaisir vos commentaires que je n'ai pas le temps de commenter, d'ailleurs, vu que je me connecte toujours à l'arrache un peu n'importe où. Continuez !! Et ... Heu... Merci d'éviter les trucs graveleux que je devine dans les pensées perturbées de certains, mes différent(e)s ami(e)s récent(e)s ont demandé l'adresse du blog et comprennent le Français... Gulp, cette précision n'est vraiment pas une incitation...
Je me couche, enfin, sûr de me réveiller par 30° au paradis. "C'est pas si pire", comme disent les kbékouè...