Pierre Richard s'en sort toujours...

11/01 Pierre Richard s'en sort toujours...
Réveil tardif. Ricardo est allé ronfler dans le hamac 17, chambre d'à côté. Je résume ma journée d'hier afin de poster le tout de son pc. Il vient me demander quand je pars pour Uxmal, autre cité maya, inscrite au programme prévu qui devrait se conclure par Campeche, chez une de ses amies qui ne parle ni français, ni anglais.
Problème : je le sens pas trop de repartir vers je ne sais où et chez je ne sais qui, dans de telles conditions. Mais je ne suis pas une chica... Ricardo précise qu'il a rencard dans 35mn avec une girlfriend et donc que je dois gicler. Damned ! Faut pas que je mange tout mon quota « chance » non plus...
La veille, Daniel m'a répondu et donné son phonenumber sur Merida, mon instinct me suggère aimablement de l'appeler quitte à rester un peu ici. Bingo. Il n'habite pas loin. Et c'est la meilleure idée que j'ai eue...
Dentiste sportif de 26 ans, faisant plus jeune, souriant et ouvert, Daniel vit avec 3 lapins et Muriel, grande et jolie étudiante toulousaine de 25 ans, originaire de Montpellier, ils sont super sympas et accueillants d'entrée de jeu. Nos premières conversations sont amusantes : Muriel et Daniel parlent en Espagnol dont je comprends des bribes mais sans trop parler, Muriel et moi échangeons en Français dont Daniel comprend des bribes mais sans trop parler, Daniel et moi communiquons en Anglais dont Muriel comprend des bribes mais sans trop parler. T'as tout suivi ?... Courage, ce n'est pas fini...
Après un petit déj présentatif, arrivent Carlos, jeune et souriant directeur de crèche poilu (lui, pas la crèche) qui a vécu aux States mais n'entend rien au Français puis Claudia, charmante et timide esthéticienne à petite voix complètement craquante qui a étudié le Français et comprend un peu l'Anglais. Entre eux, forcément, ils parlent en Japonais... Meuh non, Espagnol.
Le reste de la journée sera, au bas mot, ce que je pouvais espérer de mieux du Couchsurfing. Malgré ces bases de communication un peu tordues, la bonne humeur s'installe immédiatement, nous partons plonger dans une cenote (C'est noté?) dans un coin paumé, visiter l'hacienda abandonnée (où Claudia sera mon interprète), nous promener et nous restaurer (ma première Pitaya, fruit du cactus) dans le zocalo d'un village voisin (enfin de l'authentique sans le moindre point commun avec Playa), essayer de voir un spectacle sons et lumières à Uxmal puis du théâtre à Mérida mais sans succès, nous combattre autour d'une table de ping-pong puis au Jungle Speed (jeu très adapté à l'échange cordial international, avant la compréhension des règles et la baston finale... ;-)).
Ils me confirment un gros doute, Pelana n'a pas le sens amical que Ricardo prétendait, j'ai donc interpelé à plusieurs reprises les amis de sa maman à grands coups de "salut la chatte de ta mère !". M'en fous, "no espagnol". Dans mon nouveau chez moi, j'ai ma petite chambre isolée, l'impression d'être avec des potes, des projets. Je suis donc HEU-REUX !
Indéniablement, j'ai un côté Pierre Richard, mais, d'une part, Pierre Richard s'en sort toujours, et, d'autre part, la foi en l'opportunité de ce type de rencontres (ces trucs improbables me sont arrivés à chaque voyage) a provoqué mon désir de tour du monde. Je ne serais jamais parti seul et je ne suis pas seul.
Le couchsurfing atténue les effets du hasard. Il n'y a pas que de la chance là-dedans, le monde est surpeuplé de gens très biens, il faut simplement les rencontrer.
« Ouvre-toi au monde, il s'ouvrira à toi » disait, heu, Rahan...