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jeudi 12 mars 2009

26h de rail (pas à sniffer) dans le Ghan : résumé officiel d'une semaine à Sydney

11/03 – 26h de rail (pas à sniffer) dans le Ghan : résumé officiel d'une semaine à Sydney

NB : tu peux prendre le temps de lire en plusieurs jours, je ne publierai rien avant lundi...
« Profite (sans s) » ? Ben, ça, c'est fait...
Comptant sur le long parcours du Ghan au travers de l'Australie pour narrer les dernières péripéties, je n'ai rien écrit pendant quelques jours, préférant bien visiter Sydney, comme l'intrépide Marion. Le résumé suivant est donc rédigé à 80 km/h dans le Ghan, entre Adelaïde et Alice Springs, avec à ma droite, l'incroyable et varié paysage du Centre Rouge aride de l'Outback et, à ma gauche, une Taïwanaise coincée, car ses copines sont au fond du wagon Red lui-aussi.
26h de rail... Le bonheur pour un Junky !

* Vendredi 6/03 : Marion est totalement barge !
Comme tous les matins, mon réveil est paisible. Depuis quelques jours, je prends le temps de savourer le calme et la vue de cet appart, qui je le rappelle est somptueuse. En face, à quelques bordées de vol d'oiseau marin, l'Opéra étend sa surface de voiles bétonnées et, sur tribord, l'imposant Harbour Bridge se positionne en concurrent charismatique. Pratiquement toutes les plus belles photos internationales de Sydney mettent en scène ces deux symboles australiens.Bref, dans les lumières douces du matin ou dans celles déclinantes du soir (qui laissent place, la nuit, aux couleurs artificielles de la fée électricité), ce cadre idyllique est un bonheur visuel permanent, une ouverture sur l'âme de la grande métropole de NSW.
Autre avantage de cet appart, Internet à volonté. La connexion quotidienne (moyenne, cela dit) me permet de préparer la suite du voyage (pas seulement en Australie), de charger des photos, de lancer des requêtes CS, de me renseigner sur le Palud,...
Tout cela participe de l'impression générale d'être en vacances au bout du monde.
« Ouais, mais tu n'es pas venu en Australie pour aller sur Internet, non ? » m'agresserez-vous avec une frustration inadéquate liée à une semaine d'inactivité bloguesque relative. C'est pas faux. Pourquoi suis-je donc alors aussi inamovible ???
Une ultime raison : plusieurs l'ont deviné, j'ai un peu plus que sympathisé avec mon irrésistible hôtesse.
Faut dire qu'elle met le paquet...
Tempérament de feu, vivacité d'esprit hors-du-commun, sourire permanent, physique redoutable, élégance racée, culture commune incitant à la complicité, organisatrice au programme plus complet qu'un tour-operator, Marion est tout sauf une incitation à devenir séminariste...Sans fausse modestie ou timidité, elle m'a très vite livré sa personnalité unique, attachante et complexe. Persévérante, elle s'est toujours investie jusqu'au bout (si j'ose dire) dans des sujets aussi divers que la peinture (elle a proposé sa propre galerie à 12 ans), la philosophie (c'est une fan de Socrate), la musique (elle a fini au Conservatoire pour le Piano), son job (elle ne lâche rien et adore les challenges en solitaire), les voyages (une valise toujours prête, elle visite un pays en étudiant préalablement puis en suivant les traces d'un auteur ou d'une personnalité ; par exemple, la biographie de l'Impératrice Sisi a tracé son parcours en Autriche), le théâtre (qu'elle a exercé plusieurs années), Greenpeace, et j'en passe... Sa passion actuelle, son domaine d'investigation du moment était... le mâle. Tant qu'à divorcer après 10 ans de vie commune, c'était le bon moment.
Pour une fois, les circonstances d'une lovestory s'y sont prêtées : indicateurs lumineux (projecteurs de 3000 watts) allumés et temps sur site plus de deux jours. En gros, nous avons franchi le pas dès samedi 28...
Content Jemeleu ?
De fait, je ne tiens pas m'épancher sur le sujet, enfin sa rédaction. Cette fois, mes pérégrinations resteront (presque) intimes. Un journal de bord officieux voit finalement le jour (enfin, la nuit)... et vous n'en saurez rien.
Son « défaut » ? Ayant mis pas mal d'argent de côté (travaillant furieusement pendant son anorexie sans rien dépenser), Marion n'hésite plus à profiter de l'instant présent, se faire plaisir et crépiter la carte bleue... Elle a donc pris sur elle pour respecter le régime draconien de mon porte-monnaie. Quoique, pendant cette semaine, je ne me sois pas posé trop de questions non plus.Au réveil de ce vendredi, donc, je prévois comme chaque matin d'aller au zoo, après mes petites affaires internautiques. Et, pareillement aux autres jours, je décolle tellement tard que je n'y vais pas et réajuste le programme.
Au moins aujourd'hui, j'ai à manger : le reste de la méga-bonne quiche aux légumes de la veille avec du melon. Miam. Prudemment, je ne dis pas à la facétieuse Marion, dont les mails indécents profusent, que j'ai, pour la deuxième fois, osé terminer la quiche, sinon elle ne va pas m'imprimer l'ordonnance de Sylvie...
Objectif : obtenir du Lariam dans une pharmacie australienne afin de prévoir le traitement contre le palud avec une prescription française. C'est pas gagné. No choice, le médecin voisin affiche toujours clos.
Mon unique activité de la journée consistera donc à aller SEUL, jusqu'à la station « Central », booker in English (réserver), le billet du mythique train Ghan (va voir les photos sur google), puis remonter Pick Street et prendre une bière en attendant la fin du boulot de mon élégante hôtesse. Petite frayeur de dernière minute, je me plante de pont et ne déniche aucune cabine pour l'aviser de ma proximité. En sueur et éreinté, je la trouve à la sortie tardive de son job accorien, où elle n'a pas de prime de fin d'année (« c'est le prix de l'indépendance »).
Programme du soir lancé : elle est en week-end, j'ai les maillots de bain. Nous partons sur la plage de Bondi prendre un bain de minuit (les maillots, c'est pour faire peur aux requins ?). S'en suit une succession improbable de contretemps : on se plante 2 fois de stations, ensuite le bus pour la beach n'arrive pas, enfin, « il fait froid, le soleil s'est couché, il y a du vent » dixit le vieux con. On se questionne, moi le premier : alors que nos bonnes étoiles nous ont toujours souri, pourquoi cherchent-elles à nous empêcher d'aller à Bondi ? Y aurait-il quelqu'un ou quelque chose à éviter sur cette plage ?...
Dans son pantalon blanc power qui me rend joyeux, Marion, déçue, s'énerve. Organisatrice jusqu'au-boutiste, elle supporte difficilement de voir ses plans contrariés, d'autant que Bondi, un vendredi soir à 7pm, c'est aussi mort qu'Ouvéa le 14 juillet...
DONC, Action !
Galvanisée par SON projet, Elle arrête un taxi, nous traîne à la plage, part en courant dans les oiseaux effrayés, alors que la nuit tombe, enfile son maillot de bain à vue et ... plouf !
Nature, cette fille. Barge mais nature...« Alors tu viens, elle est super bonne ! » ne me chuchote-t-elle pas. « L'eau aussi ? », réplique-je-avec-humour. Puis, « Stop, le vieux con ! », enchaine-je et plouffe-je aussi, à quelques dizaines de mètres de badauds ahuris et de sportifs émérites aux chiens épuisés. Nous ne nagerons pas bien loin, avouons-le : connaissant la présence de courants et de requins, nous optons pour vivre au moins la soirée : il est prévu de boire du rosé mousseux sous la douche.
« On sort de l'eau ? » me questionne-t-elle. A peine le temps d'acquiescer, que je la vois enlever l'encombrant maillot et se rejeter dans les vagues tiédasses en hurlant... Bon, ben... Pareil !!! C'est l'fun ! Si un australian Cop vient nous quereller, nous nous dirons Allemands ou suédois "Gruuuuut de huuuut"...
Quelques photos censurées pour mémoriser ces instants décalés. Enfin heureux et trempés, nous quittons Bondi en taxi pour rallier Kirribilli.
Idée suivante, Pizzas ! Là, c'est le « perfect timing », l'explication de la bonne étoile égarée... Pendant le temps d'attente de la commande, un feu d'artifices près de l'opéra nous illumine. Cooool. Opéra, c'est l'anagramme d'Apéro... Mués par un romantisme frémissant, nous prenons la douche « après », et le rosé se fait jovialement décapiter à la fenêtre.Ca y est ? Vous comprenez pourquoi je ne m'empresse pas d'aller mater des aborigènes silencieux, des kangourous ronfleurs et des koalas neurasthéniques ? Et encore, le week-end ne fait que commencer... Je préfère Sydneyland à Disneyland.

* Samedi 7/03 – Sex Day ! C'est la gay pride...
Après un réveil tardif, l'espiègle Marion cherche une idée : hors de question de manger la même chose qu'hier. Tilt ! Sans hésitation, nous nous retrouvons au Garfish, resto où nous avions ingurgité un « typical breakfast » quelques jours plus tôt... Délicieux poisson grillé. Curieusement, cette coquine donzelle a le don de me surprendre. Au cours de conversations très débattues et aux sujets divergents, chacun s'adapte aux rapides enchaînements dans la tête de l'autre. Complices, nous nous sommes habitués à ces cheminements singuliers mais, cette fois, je reste interloqué. Sur une question très personnelle et intime, elle me sort soudainement : « en avril, je serai au Japon... ».
Genre : « De quelle couleur est ton pull ?
- Heu, vendredi. Ha ,non, ça c'est en Amérique... »
Incompréhensible…
Accroche-toi à ton string pour suivre. En plus, elle ne comprend rien à mes blagues. Tss tss. Feu Pierre Bachelet aurait dit : « mais dis-moi tout, Marion autiste »...
Bucoliques, nous digérons au soleil, les oreilles bercées par le bruit lancinant des vagues mollassonnes, en phase contemplative d'un oiseau équilibriste sur fond du sempiternel Opéra.Quelques minutes plus tard, je me mets enfin à la mise en scène et laisse ressortir mon côté prof. Après la réalisation d'une vidéo clin d'œil et Gilbert Montagnesque pour remercier Sophie de nous avoir mis en contact et, histoire de se préparer à assister à la gay pride, j'enseigne à Moumoune une danse originale et mouvementée. Il se trouve que nous partageons aussi des « goûts » hors-normes et plus ou moins musicaux, pour les années 80. Malencontreusement, ce cours animé se termine dans la chambre de Suzy (qui se prête plus à des prouesses gesticulatoires car on peut sauter sur son lit à elle, il est à bonne hauteur)... quand, soudain, ladite Suzy se décide à rentrer, défonçant la chaîne de sécurité, et faisant, manifestement la tête... Aïe aïe aïe.
Un rien dépassée, Marion tente d'afficher bonne figure, sans succès ; j'improvise de mon côté en montrant à la flatmate en petite forme, des photos de Corse et de la famille. François, le filleul très beau, fait un carton salvateur. Ensuite, entendant ces musiques animées, Suzy me demande de lui en transférer quelques unes. Pfiouu, grâce à M et Dyonisos, nous évitons l'incident diplomatique. La Brésilienne étant un rien maniaque, j'en profite pour m'asseoir sur son lit et justifier, par cette habile manœuvre et ma simple présence, les draps déplacés par nos bonds, james bonds.
Caaaalice, c'est pas tout, mais il est temps d'aller s'ex-ploser l'iris et les ouïes dans la parade colorée des amis gays. Pas d'homophobie rétrograde, je vous prie, cette population hétéroclite a notamment comme vertu de savoir vraiment s'amuser. Souvenez-vous à propos de la vraie question d'Albert Dupontel : « qui sommes-nous pour tourner le dos aux homosexuels ?... ... Des inconscients ? ».
Tout fier d'avoir convaincu mon top model miniature de se vêtir de sa courte robe noire, je ne résiste pas, sur place, à la tentation de faire le con... Pour la première fois de ma life, bien sûr. L'occasion fait le marron, ou le mauve.
Oui, les cheveux mauves au milieu de tous ces gens variablement déguisés, ça le fait, c'est un minimum... Avant d'affronter la meute, certain(e)s sont hystériques, nous nous sustentons de quelques victuailles sur les marches de l'église. « Sustente » est un mot dangereux pour une gay pride française, mais pas de problème en Australie.Décrire l'ambiance serait un challenge prétentieux, elle est plurielle, multiple colorée, bruyante,... Globalement, une foule de travestis (homos ou pas) abièrés (plus qu'avinés) arpentent, en hurlant, les rues dans une dynamique fourre-tout qui me rappelle l'esprit éclectique des vieilles charrues. Tout le monde a l'air heureux et, pour ma part, je suis dans mon élément. J'aime la foule déjantée.

Au prix d'efforts conséquents, nous atteignons la place d'où part la parade. C'est le feu, mais derrière une palissade humaine, on ne distingue que les braises... Contrairement à Blanche Neige et aux concerts des charrettes, les nains sont équipés de tabouret les rendant plus grands. Tous plus grands. Résultat, ils voient à peine sur la pointe des pieds du tabouret et nous, nous devinons vaguement quelques formes en mouvement derrière des murs humains agités… Il y a des festifs et des flics partout. Impossible de trouver un coin tranquille alors nous marchons longtemps.

Pour me mettre un peu plus dans l'ambiance, une bière semble bienvenue... Paf ! Elle m'est confisquée 50 m plus loin par un des képis bleutés. Le comble ! Il y a des gens défoncés, bières en main, tout autour de lui, mais il m'arrête, moi. En plus, « ici, on ne discute pas »... Grrrrrr !
Hésitations, parce qu'au bout d'un moment, ça gonfle : « on rentre ? » Ou pas. Il est à peine 10.30 pm. Non, trop tôt, je ne ferai pas une gay pride tous les jours… nous repartons dans l'immense cohue et, remontant le très vivant cortège sur plusieurs km,... nous croisons Thomas ! Le type qui a servi de déclencheur à Madame pour qu'elle change sa vie anorexique et trop tranquille. Le hasard ne fait pas bien les choses, il n'existe pas, j'en suis désormais convaincu. Au cœur de dizaines de milliers de personnes et en stoppant à peine, le pourcentage de « chances » de rencontrer le seul type important (3 semaines auparavant) pour Marion, celui qui lui a fait une déclaration, qui travaille à 10 m d'elle et ne lui a plus adressé la parole depuis, est plus qu'infime. Incroyable !
Honnêtement, ce type ne ressemble à rien en plus, un bouffi avec une tête de premier de la classe. De surcroît, lui, il est gay, refoulé ou non, ça lui clignote sur le front. S'il est également surpris de la croiser, et commence à lui parler, il ne sait visiblement que penser du gugusse, torse nu et aux cheveux mauves qui l'accompagne... « Soooo, you... you are french ? », « Yes, mon pote ! Tu peux me prêter ton tabouret pendant que tu discutes avec MA copine ? » .
Durant leur discussion, je m'éclate à prendre des photos de ouf' autour de moi, celles que vous avez vues dans le dernier article interactif. Phénoménale, cette jungle humaine. Autre instant improbable, les caméras de la télé me montreront un court instant sur l'écran géant.

Au terme de leur conversation, heureuse est la Marion. Croiser cet énergumène, ce soir, en ma compagnie est pour elle une revanche savoureuse, elle passera le reste de la soirée à ne pas en revenir, d'ailleurs.
Fin de la parade : le meilleur moment. Remontant la mythique Oxford Street, nos chemins rencontrent des spécimens délirants et délurés. Quelques photos immortalisent ces instants magiques et décalés. Y en a, ils trichent pas !
Pendant la pause Cheesecake dans la rue, la classieuse Marion me confie malencontreusement sa veste Jean-Paul Gaultier. Hélas, je suis dans l'ambiance, je ne résiste pas... La suite est épique. Pénétrant dans la boîte voisine, équipé de la tenue pas-ajaccienne suivante, j'hallucine. Les plus jolies filles me lancent de larges sourires, les gens sont deux fois plus cools et sympas.
Trop de la boule d'être gay.
Amusé, je fais jouer à Marion le rôle de la copine hétéro accompagnatrice, l'embrassant à peine. Bilan : 4 types me mettront, l'air de rien, des mains aux fesses en passant et, finalement, je cède publiquement à la tentation hétéro en embrassant ma ravissante meilleure copine... Inutile de raconter ça à Grand-mère.
Un peu galère pour trouver un taxi au retour, 2 shampooings dégoulinant de mauve et une conclusion quotidienne récurrente: « Encore une journée bien remplie », leitmotiv Marionesque...

Dimanche 08/03 : Dans les Aventuriers de l'Arche Perdue, S O G M d'I J, la copine d'Indy s'appelle Marion... mais elle est moins susceptible...Départ « matinal » à 2.15 pm (no comment) décidé depuis vendredi, après l'échec de la semaine passée, pour les Blue Mountains. Rien à voir avec la population schtroumpf, ces hautes roches abruptes doivent leur nom aux brumes bleutées générées par les nombreux eucalyptus accrochés à leurs flancs.
Ses efforts répétés sont inutiles, la pétillante Marion ne sait pas faire fonctionner son lave-linge : après 3 lessives, nos vêtements puent encore.
Arrivés dans le wagon, nous devons réajuster nos habitudes d'aborder TOUS les sujets de conversation possibles en Français, notre vieille voisine s'avère d'origine parisienne. Et meeeeerde... Sans ami, elle commence à nous parler :
«- Ha, vous avez bien raison de faire un tour du monde, vous n'avez pas à suivre les infos déprimantes...
- C'est vrai, cela fait deux mois que je n'ai pas suivi grand chose...
- Vous ne passez pas par le Mexique au moins ?
- J'en viens.
- Vous avez vu les morts. Et encore, c'est rien à côté des massacres avec les Talibans...
- Ben non, comme vous venez de le dire, j'évite de regarder les infos déprimantes, c'est vous qui me les rappelez... » Et paf ! Calmée la vieille.
A l'échange de regards avec Marion, nous avions craint tous deux qu'elle ne nous tape la discute pendant tout le trajet. Ma compassion a ses limites...
Une fois terminés nos sandwiches, je précise sans autre intention : « il est 4 h... ». Problème énorme, ma petite organisatrice m'avait annoncé les Blue Mountains pour 3 pm... et le prend pour elle. « Et alors ? L'important, c'est la destination ou le trajet ? Quand on arrivera, on sera sur le site !... - Heu, oui, moi je disais juste l'heure... » Susceptible à en être amusante...
L'assez longue traversée de la petite ville typique et vallonnée de Katoomba, au bord des mountains, s'effectue sous un temps maussade. Ma première sortie de Sydney donne l'impression d'une city de Far West...Spectaculaires, the « three sisters » dominent élégamment le panorama, bien que je m'attendais à un décor plus sauvage. Pourtant, que la montagne est bleue. Le site est conçu pour faciliter les belles photos des touristes. Sauf les miennes... Putain de cheveux !!
Yaaman prend sa première déconvenue, Marion éprouve quelques difficultés à apprécier mon fidèle compagnon... mais, se plie tout de même à la pose.
Dédaignant le trop touristique téléférique, nous descendons vers les chutes d'eau, croisant d'énormes perroquets.Ensuite, trajet aventureux le long de la falaise, alors qu'en ce dimanche, fin d'après-midi, les parcours ne sont plus surveillés. Histoire de, je glisse : « Ce qui est bien, c'est qu'on peut se prendre pour Indiana Jones perdu dans la jungle, mais qu'à 5 mètres au-dessus, on retrouve la civilisation en montant sur la route... ». Et me prend, cash :
- Ho, ça va, on n'a pas vraiment le choix, on est arrivés tard, OK, mais si on reste pas sur ce sentier, on peut se pommer. Je ne sais même pas s'il y a d'autres "Look out" avant les chutes d'eau. Et puis, il y a la nuit... »
- ???? . Je me gausse. « Je ne critique toujours pas ton organisation cocotte, je constate ». Ha la la, challengeuse susceptible, j'vous dis.Au détour de ce chemin escarpé, peuplé d'oiseaux énormes et de bruits inquiétants, le Look Out d'Honeymoon nous scotche. Ambiance énorme : le précipice laisse échapper le bruit de la chute d'eau voisine, un humide brouillard nous remonte à la face, des volatiles surprenants plongent vers la vallée mystérieuse, notre surplomb solitaire nous donne l'impression de voler au-dessus de cette nature sauvage et souveraine... L'instant est visuellement immortalisé.
Au retour, la nuit tombante, je me risque au stop sans succès. Arrêt à un « take away » asiatique, avant de reprendre le lent train à souvenirs pour Sydney.
A l'appart, nous retrouvons une Suzy aux yeux plus humides que le brouillard, « tant que tu subiras les garçons, ça n'avancera pas », lui explique la psychologue Marion.
Pour la deuxième fois, nous essayons de mater Junglelove, mais son computer déconne. Indéniablement, pour comprendre la mise en scène, il aurait fallu une caméra au fond de la salle, d'ailleurs.
Dodo. « Encore une journée... ». Demain, le zoo. Ou pas.


Lundi 9/03 – Rien de spécial, repos nécessaire et article gay pride.
Suis crevé, continue à préparer mon voyage, rédiger quelques mails et laisse défiler la journée. Faut dire que Marion partant de plus en plus tard à son boulot, je perds mes repères. Entre l'option « publier ces derniers jours » (il y a pas mal à écrire, vous l'avez vu) et « rédiger un blog interactif 3 sur la gay pride », au vu des étonnantes photos à disposition, je n'hésite pas longtemps... Désolé Maman !
Et, définitly, prendre un verre de Shiraz à la fenêtre de sa chambre, assis sur une chaise à observer le décor ambiant en dégustant des toasts au saumon, c'est trop bon...

Mardi 10/03 – Enfin le Zoo ! Le départ se profile...Dernier jour à Sydney, sensation bizarre. Je me sens un peu chez moi maintenant. une fois de plus, je décolle tard de l'appart, optant pour faire la vaisselle, avant que la « pas-en-forme » Suzy n'y laisse de l'énergie et n'emplisse le bac de ses larmes. Puis réponse à Jane, la CS, susceptible de m'emmener dans une tribu aborigène de vendredi à dimanche.
Communauté aborigène en observation participante ou safari dans le Kings Canyon et Uluru ? Problème draconien et non résolu, aurais-je le temps de profiter de l'Ayers Rock ? On verra une fois à Alice Springs. J'ai un peu la tête ailleurs...Manquant de 2 mn, le bon ferry, il me reste 1h30 pour aller visiter ce caliiiice de zoo. Tant pis, je tente le coup et ne le regrette pas. Certes, j'en parcours vite les étapes, mais il mérite le déplacement, ne serait-ce que par le point de vue magnifique sur la baie. Peuplé d'animaux australiens, d'Inde (qu'ils ont l'air triste, ces éléphants) ou d'Afrique, ce zoo est bien agencé. Passons.En revenant à Circular Quay, je trouve Marion facilement : après un meeting professionnel important (et réussi) ce matin, elle a quitté son job à 3 pm pour faire le point. Apparemment, elle ne sait plus si elle doit remercier ou haïr Sophie, ma venue et ses conséquences ont un peu déstabilisé sa vie. De mon côté, je ne sais plus trop quoi en penser. Tout en prenant un dernier verre à la terrasse de l'Opéra, l'heure est aux aveux des évidences : nous nous entendons vraiment très bien - Tata Annick sera contente - mais la situation n'est pas des plus simples... Passons aussi. C'est pas tout ça, mais j'ai mes sacs à bonder... Pendant que je m'y emploie, mon hospitalière compagne me confectionne des sandwiches. C'est la première fois qu'elle prépare à manger pour un mec !! ;-). Damned, je dois abandonner yaourts et lait chocolaté au soja à cause de l'avion, bien la peine de faire les courses. Grrrrr 2.
Résolus à éviter le plan « situation larmoyante », nous optons pour un bon petit repas et une nuit quasiment blanche, avant d'aller à l'aéroport dans un perfect timing habituel (enregistrement, toilettes, café, en 30 mn).Cela peut vous paraître idiot, mais nous nous quittons dans un sourire, la suite au prochain épisode... dans pas longtemps. Voilà le bilan de ces derniers jours. Le trajet dans le Ghan a beau être long, j'aurais pris du temps à le rédiger... A Sydney, je n'avais réellement pas envie de crocher dedans. Tout le monde aura eu sa part de boulot, car il y a de la lecture, de fait...

En conclusion, je ne regrette évidemment pas d'être resté à Sydney, déplorant simplement un tantinet de ne pas avoir connu Adelaïde plus d'une heure. Et encore, j'ai été sauvé par un décalage horaire d'1h30 en moins et un chauffeur de bus compréhensif, sans quoi, je manquais le Ghan. En même temps, la seule réponse positive pour le Couchsurfing n'est survenue que lundi, le billet d'avion était déjà pris... et l'envie de partir n'y était plus.
Dans le Ghan, autre souci, cela fait un mois sans réellement pratiquer l'Anglais, je comprends très peu le stewart autralien.Étonnant ce décor, manquent les kangourous, mais ces images ne me sont pas inconnues. Avec un peu d'imagination, on pourrait se croire au Far West à nouveau. Deux siècles plutôt, ça ne devait pas être super poilant de voir surgir des indiens de derrière les collines...
Diablement vide ce désert, 215 000 personnes (soit la population brestoise) y vit dans un espace grand comme trois fois la France... Le Ghan doit son nom aux chameliers afghans qui ont contribué à construire le chemin de fer ; les chevaux ne supportaient pas les conditions météos. Côté amusant, les dromadaires importés (même si on dit chameliers) ne bossaient pas à moitié et se sont adaptés, mangeant les eucalyptus. Ainsi, l'Australie est le seul continent où l'on trouve des troupeaux de dromadaires sauvages.
Vous savez ce que c'est un chalumeau ?... Un dromaludaire à deux bosses.Ma voisine Taïwanaise aura passé le plus clair de son temps avec ses copines, mes autres voisins sont plus ou moins souriants, mais sans plus, personne ne communique vraiment. Seules quelques parties d'échecs intéressantes sont humainement à constater. Pour charger le Chétif Computer, j'ai passé une partie de la nuit allongé près des toilettes, à être plutôt déçu par « the Party », film sans plus avec Peter Sellers. Rien de palpitant dans un des trains les plus mythiques du monde.
D'un côté, l'isolement humain est nécessaire à la concentration et la mémoire. Autour, les décors sont aussi séduisants que répétitifs. D'autant que les prendre en photo est impossible avec la vitesse.Dommage, les images de l'ombre d'un truck et de ses trois remorques, du coucher de soleil, du lever de lune sur les rocks émergés de ce désert aride et rouge, ..., méritaient votre attention. Pour ma part, j'aurai « profité »...
Dans quelques heures, arrivée à Alice Springs. Le programme reste entièrement à bâtir. En gros, je ne sais pas ce qu'il va advenir dans les prochains jours. L'aventure continue.
Malgré les multiples vérifications des bagages, chaque départ donnant lieu à une angoisse, finalement, la seule chose que je laisse derrière mon dos à chaque fois, c'est un peu de moi.PS1 : La copine qui devait m'élaborer un programme ne l'ayant pas fait, je suis sans projet pour le Vietnam, si quelqu'un a des idées...
PS2 : Dernière minute, je pars demain faire le safari, retour prévu dimanche soir. Pas de blog avant ça... Juste du profit : Uluru, Kings Canyon, ... Tant pis pour le plan aborigène.

7 commentaires:

Mamanpapounet a dit…

Bon, je vois que tout se passe toujours bien, et il n'y a pas de raison pour que ça s'arrête!!La grande question que bon nombre de copains se posait (alors il a conclu avec Marion ou pas?)étant réglée, enfin il y a longtemps que personnellement, j'avais la réponse..entre deux déjantés ça ne pouvait pas finir autrement!! J'espère que tu vas réussir à organiser aussi bien la suite de ton voyage(aucun rapport avec la phrase précédente). As-tu contacter le fils Abjean en Indes? Sinon rien de neuf, j'atteds le printemps (pas celui que je vais choper en +)et c'est long...
A + pour la suite de tes aventures. Bisous,maman

loltaz a dit…

prauphite (sans s)
so long brother

jeumeuleu a dit…

HIIIIIIIIIIHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA CAAAAOOOOOOOOOOOWWWWWWWWWWBOOOOOOYYYYYYYYYYYYY !!!!!!!!!!!!!!!!!
Aurevoir Jean-Claude DUSS et bienvenue à toi Robert LESPINASSE!!
Bon je pense que le suspens était moindre et que tous ceux qui te connaissent avaient déjà compris en te lisant que tu avais succombé aux charmes de ta logeuse, mais ça fait plaisir!!!
Bon pour la suite c'est à vous de voir mais surtout que le fait d'avoir rencontré Marion ne t'empêche pas de "jouir" des massages Thailandais...Saké! saké! 5$ soldat US!!

Bonne continuation.

ps1: c'est pas mal finalement gilbert Montagné...

ps2: the party un film sans plus? T'es déjà déprimé d'avoir quitté ta brune on dirait...

Anonyme a dit…

un grand merci pour la bière oubliée dans le frigo,en bon breton qui se respect je me suis sacrifié.....genial ton blog,et gaffe aux crabes la nuit.....patrick,karine et louwane....fiu_power.over-blog.com

kalamity2a a dit…

S à T Ô M I d'I J
Vraiment quelle personnalité cette Marion!
Sydney sera un des grands temps forts de ce merveilleux voyage!
Notre Cher Petit Explorateur a "craqué" pour la belle Nana!
Ce qui ne va pas t'empêcher de poursuivre ta route...
Mais...mon petit doigt me dit que tu reverras un de ces 4 Sydney...

BIG SMAKS FROM CORSICA

natdebrestenfin ! a dit…

enfin ...! c'est vrai qu'on se disait tous .. : "pas de nouvelles ... m'ouais ...c'est louche !!"

j'ai peut etre pas fait attention, car tu l'as peut etre mentionné ...mais QUELLE AGE A CETTE PETITE ???
20-25 ans : "non, c'est fini ça"
25-30 ans : "le top !"
30-35 ans : "nan mais t'es folle ou quoi ?"
+ 35 ans : "y'a des filles libres encore à cet age là ? pas de bol ..."

Anonyme a dit…

Bon, alors, les leçons d'orthographe (profite!), c'est bien gentil, mais il faut commencer par la poutre qu'on a dans l'oeil... (je pense a "se pommer" (!) ou a l'eternel futur avec "s" dans "j'aurais"... par exemple) Passons.
Voila, c'etait juste un pti mot sympa pour te remonter le moral apres cette separation douloureuse.
Ne me remercie pas, les amis c'est fait pour ca.
Bisous
Chuintante