18-19-20/03 – Personne ne se bile à Bali pour Bibi, c'est ballot...

18-19-20/03 – Personne ne se bile à Bali pour Bibi, c'est ballot...
18/03 – Welcome in Denpasar - Bali !
Après l'insoutenable suspense dû à l'heure de retard de la navette, j'embarque sans encombre, sur Garuda Airlines, compagnie indonésienne agréable, dans un boeing à moitié vide. Marion m'apprendra plus tard que cette compagnie fait concurrence à Crash Airlines, le charter de la peur...Atterrissage à Denpasar sous forme de bilan : peu dormi, pas de guide, rien de réservé et premiers pas en Asie, en dehors des chinatown visités. Normal, quoi...
Sans dollar, ça commence moyen à la douane : un fan de Midnight Express veut recréer le film sans la musique et, fort suspicieux, comprend vaguement ce que je lui dis... Ensuite, il exige DEUX pièces d'identité. Damned, si mon passeport est à un endroit fixe, je ne sais pas trop où est ma CNI. Faut aller chercher mon autre sac mais pour ça, faut passer la douane... Bref, quelques premières minutes difficiles, des gros sourires idiots, intérêt simulé pour des prospectus publicitaires puis... dépaysement total.
Il me faut plusieurs minutes avant d'admettre ne pas être dans un film. Entouré par des scooters sortant de tout côté, le taxi cherche son chemin dans des rues plus étroites qu'un mousquetaire, pour aller au Bamboo Inn Hôtel sur un parcours odorant et coloré, jalonné de ruelles insensées et de petits temples typiques. Choc visuel après les grands espaces organisés australiens.
Sans repère au départ, la monnaie est également une source de surprises avec ses nombreux zéros. 350 000 roupies font 25 $, le taxi de l'airport à l'hôtel, 50 000... Ok mais en euros, je suis largué ! Ouf, un bureau de change m'éclaire : 1 euro = 15 000 roupies balinais. Caaaliice, je vais enfin être le roi du pétrole !!Dans son hotel hyper zen de chez zen, Putu m'accueille avec un grand sourire et un café, se remémore aisément Elea (elle logeait là 3 jours plus tôt) et me présente ma chambre, près des jeunes surfers allemands (dont un se souvient TRES bien d'Elea... Coquine !). Tout content, je sens le dépaysement total, physique et culturel, se profiler...
Certes, mais je suis crevé et mon dos est maintenant un calvaire constant. En plus, ya du retard sur le blog... Je file me promener dans Kuta à la recherche d'Internet, trouve un centre pour 2 euros de l'heure, publie, checke mes mails et pars en quête d'un chiropracteur (prononcer Kiropractor). Problème : dans une région célèbre pour ses massages, le moindre quidam est présenté comme un éminent spécialiste en ostéopathie par ses friends de la rue. Or, il y a des salons de massage tous les 10 m... Déambulant dans les rues, j'apprécie le décor mais tourne en rond...Après un échec à la pharmacie voisine, je finis par aller me renseigner à l'Office du tourisme. Très à l'écoute, la demoiselle me donne l'adresse d'un réparateur de clés (key-reparator). Au moins, je n'ai pas à souffrir de complexe avec leur accent, mais pour avoir des vraies réponses, c'est pas gagné. Au bout de ¾ d'heure de discussion avec le chef de l'office, qui s'est amusé de cette question jamais posée et s'est mis au défi de résoudre le problème, je sors avec deux adresses et téléphones. Hélas, pas de docteur avant demain au plus tôt...
Avant de partir, réajustement du créneau horaire, en reculant : il n'est que 2 pm. Cooool, je vais à la découverte de la ville et, surtout, de sa plage....Sur le trajet, c'est cocasse. Sans agressivité, tous les autochtones cherchent à me faire aller dans leur boutique, me lance des « Boss », « brother », ou « Zizou ! » (quand ils me savent Français, auquel je réponds « Who is this guy ? It's an animal ? »). Au milieu des commerces en soldes, des temples décorés, des taxis klaxonnant, des « motorbike-my-friend ? » et des touristes, je feel good dans cette nouvelle ambiance. Retrouvant d'ailleurs l'esprit facétieux des Vieilles Charrettes, je prépare mes futures répliques, genre « I'm Russian » pour les prochains « Boss ».
Arrivé à la plage tant attendue, je déchante. Des km de pollution échouée s'étendent devant mon nez choqué, juste sur le rivage, tels des vagues ignobles de déchets non-empruntées par les surfers, très nombreux à quelques encablures. Plus haut, des loueurs de surfs et des vendeurs de boissons fraîches tapent la discute avec les pas-belles touristes allemandes cramant leur peau neigeuse et inadaptée au soleil de plomb.
Venu tremper le dessus de mes pieds, j'essaye tout de même de gagner la mer, pensant qu'au loin, c'est plus propre. Ha ben non, vraiment pas. Si tu veux vomir, tu as l'embarras du choix pour les sacs plastiques. Pas de danger d'être avalé par un requin, il devrait d'abord enlever la cellophane...
Longeant le front de mer, on observe les autres sinistres traces de civilisation touristique (Mac Do, bureau de change-office du tourisme-massage, bar lounge de luxe, hôtels de luxe, bureau de change-office du tourisme-massage, commerces de luxe, café aussie (australien), bureau de change-office du tourisme-massage...).En voilà un qui en jette : le Hard Rock Café Hôtel. Rien de tel que d'aller squatter chez les bourgeois. Quoique, les prix ici permettent de se faire plaisir. « Swimming-pool only for guests », sinon amende de 100000 roupies... « Warf, warf, m'esclaffe-je-ethnocentriquement, 7 euros ! »... Donc plouf, rien à foutre! C'est tellement bon d'être un rebelle bad guy et de prendre d'énormes risques avec sa vie trépidante... Surtout, cette piscine procure un plaisir liquide incomparable, en raison de la lourde chaleur humide ambiante et de la beurk mer frustrante.Seul bémol, la solitude ne fait plus partie de mes habitudes et, avec le nombre conséquent de couples bananés, je me sens un rien SEUUUUL !!!
Aussi, sur le trajet du retour, je cède à une rare tentation. Ayant passé ma vie à réprouver certains petits plaisirs interdits (pas tous, non plus), je n'ai jamais raffolé des... glaces. Non, jamais.
Je sais, c'est idiot. Mais là, LA !, je passe devant un commerce Haagen-Dazs et, feuilletant innocemment le catalogue alléchant, tombe sur une indécente proposition : le « brownies explosion ». Fait chaud et c'est pas dispendieux, je saute sur l'occase.Imaginez, par une grosse chaleur estivale, des fondants brownies au chocolat, nappés dans une crème onctueuse de chocolat chaud, bordant une coquinette île de chantilly servant de trône à une fraise sucrée, assortis de deux boules chocolat et Baileys... Un méga film de boules dégoulinant, somme toute !!!
Cet ultime commentaire te permettant de ravaler ta langue en faisant beurk et de rester concentré(e) sur la lecture... Évidemment, céder une fois à la tentation ouvre la porte des possibles : pourquoi seulement une fois ? Magasins de fringues, massages, nourritures... Stoooop, je me dépêche de rentrer au Bamboo Inn. Nous ne sommes que le premier jour et je suis NAZE...
Dans la petite cour zen intérieure (aux somptueuses plantes) et emplie d'encens, mes voisins germains, footballeurs avérés, tchatchent avec un indonésien costaud... en Allemand. Le foot n'étant toujours pas mon ami, l'Allemand non plus, Dodo... jusqu'à 8.30 pm, faut pas abuser.
Direction un resto typique, le Batou Waru pour élaborer un programme de 6 jours avec les quelques infos dont je dispose, tout en dégustant, pour presque rien, un mix de satays (brochettes) succulents, une bière et un verre de rouge.Ensuite, arpenter les rues de Kuta de nuit génère des sensations différentes, un autre folklore : « Hey Boss, Marijuana ? No ? Ladies ? Young ladies ? What do you want ? »... Heu ? Marcher ?
Suite à la lecture du mail de JBO, le frère de Tatane, je quête le Bounty ou le Sun Garden, sans succès, ou alors ils sont vides. Petit (re)tour au Hard Rock Café, où un groupe moyen reprend des vieux succès sur un podium assorti de jeunes danseuses pas trop vêtues,... sans plus. Entre les descriptions de Burno-Caucaugirl et JBO, j'espérais une ambiance de feu, mais suis sans doute mal tombé. A moins que ce ne soit la fête dont parlait Marraine, plusieurs commerces étant fermés pour « cérémonie ». De toute façon, je commence à virer paralytique de la colonne et n'en dors pas beaucoup, vivement le doctor !!19/03 – Les bonnes nouvelles...
Là, je vais vraiment faire court. Me réveillant, le dos en compote, à 11 am, mais ayant plutôt bien récupéré de la Saint Patrick, je décide de clore du blog le dossier Australie, où finalement, j'avais encore pas mal de trucs à raconter. Cela permet de patienter 2 pm et de joindre el Chiropractor... Pas libre avant 4.30. Ok, publication alors. Puis taxi négocié et, enfin, je rencontre le Terminator de la colonne, le redresseur de dos, le Mozart musical de la vertèbre, Michael Epstein.Cela peut paraître sans doute stupide, mais entrer dans un vrai cabinet et rencontrer un médecin new yorkais à Kuta me rassure énormément. De fait, ses explications (il me démontre que je développe la posture d’"Elephant Man") et son efficacité valent bien le fort dispendieux prix que j'y ai laissé. Dépense compensée par l'achat de : céréales, lait chocolaté au soja, piles, biscuits et melon... pour 4 euros.
Sur le trajet, je croise un autre centre internet, la ville est loin, je suis encore fébrile, j'ai à checker mes mails par rapport à des CS contactés et dois essayer de contacter Marion, donc je cède à la tentation de l'écran pour la deuxième fois de la journée. Pas de news des Cs, le blog interactif de Lolo me fait bien marrer et la manquante Marion est sur MSN, sans webcam.
Enfin, nous avons le temps de parler. Grrrr. Trop tentant, je lui explique ce paradis en solitaire qu'elle pourrait fort agréablement agrémenter et lui demande de me rejoindre. Réponse demain, mais elle a englouti l'hameçon indonésien avec une avidité prometteuse (père dirait promettable).
Retour au Bamboo Inn, en me trompant de route, dans la tombée de la nuit, pour cette journée non trépidante, où le repos était vivement conseillé.
Une Anglaise et un Californien augmentent désormais les rangs des clients zenifiés ; les Allemands se préparent à leur vol et deviennent sympathiques; l'Indonésien costaud et souriant parle aussi en Anglais et se montre loquace.
En m'allongeant, je décide de repartir en ville... si je me relève. Après avoir préalablement zyeuter Dupontel. Ben non. Vraiment fort, el Terminator, ça va mieux, je suis détendu, il était temps... ZZZ

20/03 – Finie la solitude...
Faisons court à nouveau. Au réveil, petit dej très zen et équilibré servi par Putu puis discussion avec Brata, l'Indonésien costaud.En fait, il commence par m'annoncer être un teacher de techniques de combat pour l'armée et les bodyguards, puis m'avoue écrire et jouer dans des films locaux, avant de confier travailler aussi pour les services secrets indonésiens.
Et on parle de cumul de fonctions en France ??? Au début, je me suis demandé à la corse : « c'est qui ce mytho ? » mais il me montre le « dvd dont il est le héros ». Waouh ! Je verrai cela plus tard : deuxième rendez-vous chez Michael, le mélomane du rachidien : ce garçon me fait craquer, que voulez-vous...
Puis connexion suspense sur le net et Msn, Marion débarque ce soir à 9 pm avec une seule pièce d'identité. Damned, espérons que ça passe.
Yihaaa !! :-))Après le melon, je me décide à aller manger un en-cas pas cher à côté et, sur le chemin du retour, m'arrête disputer deux parties d'échecs avec des Indonésiens curieux.
Au Bamboo Inn, Brata discute avec Jane l'Anglaise. Nous sympathisons, il nous montre son film, où il incarne le « White Crocodile », une des légendes indonésiennes. Le film est kitsch, mais lui, c'est Jet Li, donc, même s'il reconnaît avec humour que c'est une compilation entre Tekken et San-go-ku, tu ne le provoques pas...
Pourquoi vous croyez que JC Vandamme a pu dire autant de conneries dans les médias ? Personne n'ose lui dire en face qu'il est idiot. Cela dit, Brata ne l'est pas... Autre point intéressant : ici, quand tu fais des films, les gens connaissent déjà tous les héros, avantage dans l'économie du scénario.L'heure avance, je change de room, pour obtenir un grand lit - certes, ce n'est pas correct avant le mariage (crotte, alors), ranger un peu et me décide enfin à envoyer mon linge à laver.
Chaleur énorme, je reste dans ma nouvelle piaule et cherche à planifier le séjour désormais collectif. Ça va donner. Ou pas... Cette occasion est la meilleure pour nous (re)trouver, nous verrons le résultat... Au pire, nous allons passer de bons moments à découvrir l'Indonésie à deux.
Qu'en pensez-vous ? Sondage interactif ?...Bien sûr, si une majorité vote pour qu'elle reprenne l'avion, elle repart demain...