Iorana polynésien !

10/02 Iorana polynésien !
Ma pote l'île Rapa Nui est-elle l'œuf ou la poule des origines de sa langue ? Toujours est-il que le polynésien et le pascuan ont certains mots et physiques en commun : Iorana, Maururu, Manuia (Tchin)... Voilà, voilà.
Plusieurs heures de vol en compagnie d'un gamin invisible et familier sur le siège voisin et arrivée à l'une des destinations « carte postale » de mon odyssée : Tahiti. Surprise 1, l'avion a 1h20 d'avance sur l'horaire indiqué (Kristell va croire que je ne sais pas lire des horaires), engendrant une longue attente pour tous, et jungleloverémi réapparaît sans collier de fleurs. Surprise 2, la seule douane casse-couille (depuis le début de mon voyage) est Française à Papeete... et contrôle tout, exigeant pour la boîte de gélules, l'ordonnance que j'ai été bien inspiré de faire faxer avant mon départ de Brest ... Surprise 3, je pensais être en France et payer en euros, ben non, ici, c'est les CFP (1 euro = 120 CFP).La suite se présente plutôt pas mal. Kristell, ma pote infirmière ex-corse et tout amincie, me décore (Haaa, quand même !) du collier de bienvenue et me conduit dans la « maison du bonheur » : la grande colocation équipée d'une big baignoire extérieure bleutée, qu'elle partage avec Anne (architecte d'intérieur de 23 ans), Lydie et le couple Olivia-Thomas (tous trois infirmiers). Il est 4 am à l'île de Pâques, cela fait 19h que je n'ai pas fermé l'oeil, mais plouf et bière quand même. Tabarnak, enfin, on peut se checker en Français.Le lendemain, repos, piscine, internet et plage en compagnie d'Olivia, les autres bossent. Après une trempette dans l'immense aquarium de poissons colorés nommé PK18- à peine rafraîchissante tant l'eau est tiède, petite partie d'échecs prolongée avec ma charmante hôtesse, qui comme les autres, est super cool. Genre, on est potes depuis combien d'années déjà ?Retour à l'appart, Kristell, pas encore rentrée, a quelques problèmes de véhicule(s). Repas excellent autour d'un bon vin, arrivée d'Elyse, également architecte d'intérieur et fraîchement débarquée sur l'île. Débat animé et inutile, chacun cherchant à convaincre les autres de la justesse éclairée de son point de vue, sur l'épineux sujet : Tahiti... C'est bien ?
Plus beau que la Réunion (Thomas y a vécu 6 ans) ? Plus dangereux que l'Afrique (Lydie y a travaillé plusieurs années) ? Plus montagneux qu'un oeuf sur le plat aussi ? Appelez-moi Einstein, il va réexpliquer la relativité. Néanmoins, deux équipes virulentes s'affrontent : Kristell, Olivia, Anne et Elyse (qui s'accroche à son idéal car elle arrive) versus Thomas et Lydie qui ne se plaisent pas plus que ça ici. L'image paradisiaque la plus véhiculée de "Bora Bora est un gros coup de pub, le lagon est artificiel et il n'y a rien d'autre à faire". Moi je mets de l'huile... sur le feu. Gnark gnark. Ça fait du bien de retrouver des Français !!! Le rhum arrangé... arrange tout le monde. Anne me donne ensuite quelques conseils pour organiser une visite de ces sites inégaux et exagérément onéreux.
Perso, je l'ignorais mais la Polynésie s'étale sur un espace aussi grand que l'Europe. Les distances entre les Iles sous le vent, les Marquises, ..., sont énormes. Quant aux autochtones, on s'approche plus de la baleine à deux grosses bosses que de l'idyllique vahiné. Sans parler de l'inimitié fréquente vis-à-vis des métropolitains (proche du foutage de gueule réunionnais, chers parents), des moustiques affamés, du poisson pierre (s'il te pique, on t'ampute - je vais éviter le naturisme) et de la délinquance (les jeunes voisins viennent souvent « visiter » la maison, même quand il y a du monde, il faut toujours tout fermer). Bref, la carte postale s'éloigne à mesure que la réalité sociale s'invite.
M'en fous, je vais vérifier tout ça tout seul...