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lundi 9 février 2009

Zizi raideur, rencontre avec les Moaïs...

08/02 – Zizi raideur, rencontre avec les Moaïs...
Crotte, encore une nuit de bad sommeil. De surcroît, je me lève tôt, pars publier le blog et récupérer mon scoot. Pas grave, la suite déchire : yiiiihaaa ! « Born to be wild ! » dans la tête pour toute la journée (jeune inculte qui sait pas ce que c'est, va sur google !). La route est belle, il fait beau, c'est bonheur. May the force stay with me !
A ma grande surprise, les premières statues Moaïs rencontrées reposent face contre terre, énormes mais toutes en vrac. Et oui, chez les Moaïs aussi, l'alcool tue lentement.En même temps, je me pose une vraie question angoissante, me remémorant le vieux Chinois : si on donne de l'eau à un Moaï après minuit, il devient un 'remlin ?
Évitant les chevaux zapatistes sur la route, j'arrive enfin au volcan Rano Raraku (paie ton nom...). Le site de fabrique, LA référence en Océanie pour ses monolithes et surtout l'endroit mystérieux que je fantasme depuis ma première paire de lunettes.Sacré spectacle. Nommé meilleur éclairagiste du relief, le soleil en aplomb confère une personnalité singulière à chacune de ces têtes émergentes. Ces statues parlent.
Je pense aux schtroumpfs et leur diversité : il y a le petit renfrogné, le gros avachi, le dormeur étalé, le cerveau du groupe (à la tête penchée), le candide étonné, celui qui raconte des putache à l'autre...
Yaaman se prête au jeu.
Ces rochers à visage humain et aux dimensions impressionnantes, stimulent autant notre imagination qu'on les devine causant entre eux à notre sujet... Sortant de terre comme des champignons, elles semblent vraiment vivantes, et jouer à 1, 2, 3, soleil.
La partie caverneuse du site est en réalité une carrière. Si le cerveau n'est pas préparé, notre œil distingue rapidement un sourcil, un nez ou une oreille, dans la roche sculptée (premier et deuxième plan).A terme, on identifie des ébauches partout, même quand il n'y en a pas. Un vrai parc d'attractions antique ! Rano Raraku a rendu fous plusieurs scientifiques : comment cette civilisation disparue a-t-elle pu déplacer et ériger ces colosses sculptés de plusieurs tonnes ? Qu'importe ! La magie s'exerce, je ne suis pas scientifique et adore admirer sans comprendre ces cailloux ébahis.
Changement de site. Un peu plus loin, les majestueuses statues alignées de Papa Tatakupoki (fais l'appel dans la cour avec les noms Rapa Nui...) font signe de l'arcade. Le volume de ces 15 (pas 12, Andréa) monolithes de tailles différentes et imposantes contraste avec la légèreté de leur expressions. Au début, je suis scotché, puis j'ai un peu envie de trouver du sens. Pourquoi tournent-ils le dos à la mer ? Sont-ils figés dans la muette contemplation du volcan ? Leurs tailles sont-elles proportionnées aux humains qui les ont inspirés ?Beuh... Finalement, je laisse déraper mon imagination. Incontestablement, il y a de la facétie dans l'expression de ces géants. Alors ? Qui a le plus beau ptit cul sur la photo ?Qu'a fait le petit puni (sur la photo avec Yaaman) pour être isolé du groupe et obligé de manquer le programme ?... Ouiiii, c'est ça ! Une vision prémonitoire de l'espèce humaine devant la télé. Muet, le regard vide, la face étonnée, les Moaïs regardent, comme tous les jours, la chaîne Equidia (programme unique avec des chevaux et un volcan depuis des siècles). Je parie qu'à l'image de la Joconde, plusieurs se demandent ce qu'il y a dans leur dos, d'où vient ce bruit de vagues...
L'heure avance. Je réenfourche mon fidèle destrier rouge. La piste est tellement dos-d'ânée que c'est plutôt easy pépère, la musique... Une demi-heure après, je scotche à nouveau, le site d'Anakena est somptueux et m'évoque Tulum au Mexique. Parallèlement aux Mayas, les Moaïs affichent leur côte d'Azur : une plage de sable blanc encadrée de palmiers caresse une mer turquoise.Comme d'hab', les Moaïs montrent leurs fesses à ce décor paradisiaque. Probablement liée à une croyance ou un culte, ce choix d'orientation donne néanmoins à ces têtes un aspect provoc' bien sympathique, véritable pied-de-nez à nos critères de bien-être contemporains.
Damned, il est 4 pm et je crâme ? Oui, je sais, l'idée d'un coup de soleil peut vous sembler absurde vu le temps en France...
Retour à Hanga Roa en traversant le seul espace de forêt, très coloré, de l'île. Ce petit bout de terre dans l'océan se montre finalement assez conséquent et pluriel, mais totalement désert.
Pourvu que ça dure.
Avec ses aspects paradisiaques, Rapa Nui n'est épargné du syndrome Ibiza que par son éloignement du reste du monde et une saison hivernale très éprouvante. Hélas, des abrutis de promoteurs pourraient s'y intéresser et dénaturer cette harmonie, comme à Cancun...Dans la capitale, l'activité du jour pour Tapati est la course de pirogues indigènes, dans lesquelles les touristes peuvent se risquer. Voir des humains ne me tente pas...
Le prix de l'essence pour la journée en scooter est ridicule. Par contre, 6 bières en canette, une ½ bouteille d'eau et un paquet de gâteaux font 11 dollars dans un supermarché. Caaaaaaalice !
Il est temps de préparer mes affaires. La douche froide fait du bien à mes cuisses aussi rougeôtes qu'un Plougastel un dimanche matin, au café des sports. Et oui, le maillot s'est indécemment soulevé pendant le trajet. Mmmmmm...
8.30 pm. Pas de Luis, juste la grand-mère. Franchement très déçu de ne pas pouvoir remercier ce grand gaillard pour son hospitalité de 4 jours, je griffonne un mot de remerciement, me jette dans un taxi et posterai mes dernières cartes de Tahiti. Au cas où, mon Rapa Nui se pointerait, je reste attendre jusqu'à la dernière limite de l'embarquement, mais rien n'y fait, il n'y aura pas Maururu de vive voix.
Décollage.Le Français résonne étonnamment dans les haut-parleurs de l'avion presque vide. Tahiti dans quelques heures. Rangement de mon maigre Espagnol et de son pote Rapa Nui dans un tiroir de ma tête ; parler ma langue natale va faire du bien, ne serait-ce que pour communiquer avec tout le monde. Le vieux garçon reviendra peut-être à Rapa Nui mais pas seul, ou alors en maîtrisant l'Espagnol, ma lilliputienne capacité à communiquer reste le principal bémol de ce séjour.
Cela dit, bilan général et unanime d'Isla de Pascua : première place du tour du monde ! Pour les surprises diverses, l'accueil de la population Rapa Nui, le maigre tourisme, Tapati (tant qu'à venir, c'est LA semaine à choisir), le dépaysement, la culture Moaï et ses mystères,...
Avec émotion, j'entends une minuscule voix : le petit enfant en moi remercie l'adulte de s'être bougé les fesses, son rêve de gosse valait le déplacement...


Vidéo + 1

8 commentaires:

loltaz a dit…

Nous aussi, on veut aller à Rapa Nui!

jeff et jack a dit…

c'est sûr que ça donne envie cette ile de Pâques.......
Toujours autant de plaisir à te lire et à voir tes vidéos.
GENIAL.......
J'espère que tes prochaines haltes à TAHITI....NOUMEA....etc t'apporterons autant de plaisirs.
Bonne route.Bisous
JEFF
PS:de plus on révise notre géographie du monde(on a ressorti le globe terrestre)

Unknown a dit…

Un peu de modération !!
Pense à ceux a ki bossent ....

Par contre, si t'as cru avoir chaud sur ton scooter, attends l'Australie, ça va être un cran au dessus ...:)

Biz

Soso a dit…

La dernière phrase me donne les larmes aux yeux. Je suis une fiotte mais je trouve que c'est super d'avoir réalisé ce beau rêve d'enfant. Il suffisait d'y aller, c'est sur, mais toi tu l'as fait. Une pause linguistique va surement te faire du bien, c'est quand meme plus reposant de tout comprendre et de pouvoir s'exprimer, et puis comme tu es complètemenr bilingual, l'australie sera une "zycra" partie de rigolade!!! fais nous de belles photos de thaïti! Gros gros bisous. Signé:la dame au bout de l'église.

Junglelove Titi a dit…

On est deux fiottes ! C'est venu d'un coup mais ça m'a fait le même effet lacrymal... Je me suis vu avec moi-gamin, assis sur le siège à côté dans l'avion, me regardant avec un sourire à appareil dentaire et d'ignobles lunettes marron, mais des étoiles dans les yeux. La première fois que ce jeune couillon était fier de moi.

Unknown a dit…

quand je vois les surfers et les vagues... putain ces vagues!!!!en plus l'eau est chaude...Tu dis que tu veux y retourner mais pas seul...je sais que tu pensais à autre chose mais moi je suis partant, moi et ma planche. ca avait vraiment l'air COOOOOOOOL!!

Chris a dit…

C'est vrai qu'il fallait y aller, ça doit faire qqch au bide de réaliser son rêve de gosse, contente que tu l'aies fait et en plus c'est super beau et je crois que tu as donné l'envie à plein de monde d'y aller !!!

Chris a dit…

C'est vrai qu'il fallait y aller, ça doit faire qqch au bide de réaliser son rêve de gosse, contente que tu l'aies fait et en plus c'est super beau et je crois que tu as donné l'envie à plein de monde d'y aller !!!