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vendredi 6 février 2009

Iorana !



05/02 Iorana !
L'avenir appartient à ceux qui se lèvent, l'heure importe peu, il est toujours tôt (ou tard) quelque part dans le monde, le tout est de s'y rendre...
Éveil néanmoins tardif, la récupération des 4h de décalage, ça a du bon. Rapide rédaction de la veille. Ensuite, je n'ose rentrer dans « l'habitacion » au risque de réveiller la Grand-mère et recherche un centre internet.
J'ai menti. La connexion voisine de la maison de Luis se montre excellente. D'ailleurs, j'en profite pour enfin débloquer le site de photos ; si vous voulez voyager en visuel, tout y sera bientôt et le rattrapage est bien entamé. Aucune nouvelle de Christelle, encore moins de Tita. Luis me l'a proposée la veille, je vais quêter une nouvelle nuit d'hospitalité. Sous un soleil de plomb, je file à sa recherche dans l'artère principale.
Pas à manger des tortillas, cette île zenifiante me plaît plus que prévu. Végétation luxuriante et exotique, on y circule à pied, vélo, moto, taxi, ou cheval, en toute liberté et sans casque. « Ils devraient essayer les traîneaux à roulettes aussi », m'interpelle-je, à l'aune du nombre de chiens dans les rues. Aucune impression de richesse, ni d'arnaque, le tourisme n'est pas encore de masse, le touriste est bienvenu, simplement. Il est si facile de ne pas être désagréable avec son prochain. Je comprends pourquoi la France me gave...
Luis est introuvable ou bien caché. Petite pizzeria sympa et peu onéreuse, je m'installe, tue mon stylo à la rédaction de cartes postales en attendant la préparation du repas. Question rapidité, c'est pas Mac Do. Tant mieux, j'ai encore deux mois et demi devant moi. Grand-mère, je mange !Durant la phase digestive, je descends vers le port et ses plages. Pas de guide, juste quelques repères visuels. Damned ! Ma première statue Moaï.
Comme l'ensemble des autochtones, il a une bonne tête. Il me vient une sorte de symptôme de Gilles de La Tourette de la photo en avançant au gré des paysages : tout est photogénique dans ce cadre bleu et idyllique où règnent palmiers, chiens et décontraction. A quelques dizaines de mètres, des surfeurs défient l'océan ; plus près (le bonheur est dans le près), des gamins défient des filles, se baignant au milieu des bateaux de pêche.

Avisant des clubs de plongée, je prends rencart pour après-demain. Ça fait un moment que j'ai pas bouffé un requin... Baignade dans une des anses proches.
Fidèle à moi-même (c'est déjà ça, non ?), je pars en apnée pendant 12 mn, « oui, 12 », pour prendre la température. Pas très profond. Normal, je suis à 6-7 m du bord. Tiens, crise cardiaque : ya un rocher qui bouge avec d'énormes nageoires à 30 cm de ma tête de nœud... Calice ! J'ai failli rouler une pelle à une tortue ! Indéniablement, sans masque, on devine à peine les choses. Dans James Bond, quand ils se battent sous l'eau, tout leur semble si net qu'on imagine possible de faire des mots croisés. En vrai, tu ne peux pas : il faudrait un stylo spécial...
Il est temps d'aller côtoyer du Moaï de plus près. Longeant la côte sur un sentier piétonnier (oui, mère), je me régale des roches volcaniques et de l'odeur atypique de l'ensemble. Olfactivement, très proche de la Réunion. Cela dit, la déforestation a accompli son œuvre malveillante. Il me sera donc difficile de ramener son arbre à Philippe, enseignant du Lycée.
Sans conteste, les Moaïs imposent le respect. Fière, grande, muette, marquée par les ans, chaque statue me raconte son histoire avec ses yeux et humilité. Dommage, je ne comprends rien à la langue Rapa Nui, ça éclaircirait bien des mystères.
Baignades, photos, statues, quelques touristes, un décor moins atypique que somptueux : un bon après-midi... à partager. Le problème de voyager seul est de ne rien partager. A l'instar de Mazunte, Tulum, ou d'autres sites, j'aimerais être au moins deux à certains moments.
Pour ne pas me laisser abattre par une sentimentalité inutile, j'envisage aussitôt l'anti-thèse. L'inconvénient de voyager à plus d'un, c'est de se coltiner l'autre qui n'aura pas les mêmes envies, le même rythme, la même disponibilité, ... Bref de découvrir dans un(e) ami(e) proche, un boulet potentiel qui aliénerait toute liberté. Tout compte fait, à deux, j'aurais plus souvent dormi dans des hôtels et rencontrer moins d'amis assis autour du monde. Et, pour conclure, je n'ai jamais autant partagé mes voyages grâce à ce blog... Donc, ce n'est pas un inconvénient de voyager seul. CQFD.
Au fil de ces pensées, je croise moultes damoiselles qui se rendent sur le site de la fête d'hier. Sans doute pour la compétition Poco-Poco, chacune voulant devenir la Reine (différemment des fourmis)... 'Sont belles les indigènes et ils sont beaux aussi. Se rapprochant ethniquement parlant de celle des Polynésiens, la beauté sans artifice des Rapa Nui est frappante : les cheveux longs et raides couleur jais accentuent avec homogénéité la grâce de la peau tannée. Par ailleurs, si j'avais pris l'habitude d'être grand au Mexique, au Chili et au Pérou, ici, je ferme ma bouche de nain et marche droit. Contrairement à Luis et son frère, très grands et minces, plusieurs Pascuans sont très grands aussi ET extrêmement massifs, avec, parfois, un palmier de cheveux allongeant leur fière tête.
En souriant, je pense aux Européen(ne)s et leur quête de superficialité esthétique, notamment en Corse. Vendus en grande surface, les trompe-couillons les plus élaborés ne couvrent que la première couche visuelle, on est beau... ou pas. Et si, on ne l'est pas (c'est bête, hein ?), on cherche à briller autrement. Meuh non, je ne dis pas ça pour toi...
Je comprends mieux l'obstination des Japonais, entre autres, à exceller dans le travail pour exister... Générations de Parias !
Ici tout paraît si simple !!! Remarque, cela me renvoie ma propre image de vieux couillon à capillarité blanchissante dans la face. Bon, à 20 ans (en 43), moi aussi, j'étais bien golé, d'abord. J'aurais dû voyager jeune, cela ouvre encore plus les portes mais, sans la technologie actuelle (internet, couchsurfing, billet électronique, chétif computer, appareil photo numérique, ...), je n'aurais eu ni la même envie, ni les mêmes moyens, donc... J'aurais dû naître plus tard ou n'être rien ! Demain, le monde sera à tous ceux qui voudront le saisir, François, à toi de jouer. Andréa, tu peux encore mais traîne pas... ;-)
Retour à la "Résidence". Petite sieste, re-internet, toujours rien de Tita, visite d'un hôtel (trop gentille la demoiselle à l'accueil) pour connaître les prix au cas où, achat de bières, consultation des infos sur PC concernant l'île, arrivée de Luis, apéro. Déçu de m'avoir perdu de vue hier, il avait négocié avec l'organisateur, un pote, une place privilégiée pour que je puisse prendre de belles photos. Une perle, ce type. Non, il n'est pas gay, il pratique spontanément et sans le savoir le couchsurfing depuis longtemps, j'ai fait pareil en Corse à l'occasion, hébergeant des pov' touristes perdus et inconnus, mais avec un triskell dans la tête.
A l'aide d'une boîte cylindrique et en baragouinant de l'Espagnol, je réussis à expliquer à sa grand-mère les différentes étapes de mon odyssée (la boîte devenant le monde, j'en fais le tour). Cette gentille vieille dame handicapée se demande ce que je fais là et s'est persuadée que je suis un ami de la maman à Santiago, question réitérée plusieurs fois.
Délicieux, le poulet aux riz et moules, préparé par le gars Luis, est assorti d'un bon vin chilien. Je lui demande de m'apprendre des mots en Rapa Nui pour changer de l'Espagnol, puis on tchatche en Anglais pendant pas mal de temps, je montre des images de pilotage au Pérou, nous prévoyons d'aller chasser-sous-marine demain (faut prévenir Marine), ...
Aucun souci pour l'hébergement, « My home is your home »...
Damned, avec tout ça, on a zappé l'élection de la Reine (mauvaise contrepèterie). Un peu déçu, j'arrive sur le site juste après la fin. Pô grave non plus, l'expérience humaine a dépassé le programme touristique.PS 1 : Ca fait plusieurs jours que j'y pense alors j'en profite pour souhaiter un bon anniversaire à un Louis corse ainsi qu'à tous ceux que j'ai vraisemblablement oubliés...
PS 2 : les vidéos de Poco Poco devraient être en ligne aussi sur Youtube.

7 commentaires:

Unknown a dit…

ici, il fait froid, la grippe est horrible. Ton blog un moment d'évasion dans ce monde de brutes. Profites et continues à nous faire rêver et voyager avec toi.
toi tu as un sacré carnet à souche!!!
bises Tito
Jacquemine

Unknown a dit…

ici, il fait froid, la grippe est horrible. Ton blog un moment d'évasion dans ce monde de brutes. Profites et continues à nous faire rêver et voyager avec toi.
toi tu as un sacré carnet à souche!!!
bises Tito
Jacquemine

kalamity2a a dit…

S, Ô M I d'I J!
Dire que l'anti-thèse de ta sentimentalité inutile m'avais presque convaicue, v'la t'y pas que t'as failli te pacser avec une "pitite" tortue! Damned!Damned!Triple Damned!!!
Sacré Thierry!!
En tous les cas, t'as l'air de bien t'éclater sur cette île paradisiaque!
BIG BIZZZZOUX d'AJACCIO!!

kalamity2a a dit…

(OUPS!m'avait!! dsl...)

Mamanpapounet a dit…

J'aime!!! Encore un coin que je vais avoir envie d'aller voir, Mais c'est déjà un début à travers ton récit. J'ai lu un article sur l'Ile de Pâques cet après-midi et c'est exactement ainsi qu'on la décrit: une énorme chaleur humaine.. Cela ne serait pas de trop ici: où on se gèle!!! Continue de nous donner un peu de soleil. Bisous; Maman

Unknown a dit…

juste pour information : un mammifère à chaud qui fait 12 MINUTES d'apnée c'est .... UN PHOQUE.....
je sais c'est le WE elle est pas terrible ferait mieux la prochaine fois; n'oublie pas ma statue une vraie à taille réelle, t'aura juste à négocier les excédent de bagages
chris

Lena a dit…

Papounet, je suis désolée cela faisait longtemps que je n'avais prit le temps de te laisser un commentaire. Je pense à toi. Je confirme, ici à 48° 49'N , 2° 19'E une tempête neigeuse se prépare. Il fait Froid. Mais Paris sous la Neige, c'est joli.
Je me suis mise à écrire pour de bon, je te dédie un personnage papa. Tortuophile...
tandis que l'héroine est gastéropodophobique...
Un Roman qui sera, à n'en pas douter ennuyeux à crever.
Comparé à ton périple dont je (nous) me (nous) repais(sons), tout semblera ennuyeux.

Ceci dit, pour répondre à ta réflexion sur la présence souhaitable ou non d'un compagnon, je me déclare non encombrante au possible. J'aimerai vraiment être à tes côté munie d'un carnet de croquis et d'une boite d'aquarelle... ça n'est pas aussi efficace qu'un appareil photo, c'est vrai...
Je te promet inutilement de n'avoir pas besoin ni d'hôtel, ni de vrais repas... Je connais déjà la jungle et la dénutrition dans mon appart... mais sans les étrangers dedans. (a mais si ! j'oubliais CH) Non bah tu vois c'est comme si j'avais suivis un entrainement exprès pendant 3 ans.
Des que j'ai mon diplôme je suis tes traces Papa.

Bisous