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mardi 24 février 2009

Retour à la civilisation internautique...

21-22/02 : Retour à la civilisation internautique...
Arrivée à l'aéroport pas-de-Nouméa à 10h. En effet, la capitale de l'île se trouve à 40 km de l'aéroport. Le transfert est de 30 euros... Bienvenue !
Après un cinglant échec auprès d'un quidam, babacool en apparence, pour un covoiturage (oups, c'est vrai, je suis en France), je trouve un point d'accès internet et une prise de courant. J'ai du temps devant moi et du retard sur le blog avec des photos monstrueuses (notamment sous-marines) à publier sur Tahiti.
Ne sentant pas de partir dans l'immédiat, je m'installe donc pendant 3h, suivant mon intuition habituelle.
Bilan, au retour dans le hall : plus un chat, ni un humain.
Un taxi me propose un prix d'ami : 6000 CFP (50 euros). « Heu, non ! ». J'appelle le très détendu Pierre qui me conseille un bus pas loin. Et me voilà parti avec mes 27 kg de bagages à arpenter une zone déserte par 35°, sous les bruyants coups de tonnerre d'un orage menaçant. Si ce bus fantôme existe, il arrive à la rame...
Je tente le stop. Bingo. Un technicien de l'armée d'une cinquantaine d'années m'embarque « jusqu'au péage » que je sais pas où c'est. « Tu verras, ça va t'approcher ». Bon.
En fait, ce bourlingueur du monde (il en a fait 4 fois le tour avec son métier), m'avance jusqu'à 7 km de Nouméa, me raconte l'histoire de l'île, l'exploitation minière du Nickel (aussi intensive que celle du cuivre au Chili), me montre les immenses propriétés terriennes, les bassins à crevettes, m'explique qu'il faudrait équiper les enseignants de teasers (« Ha oui, quand même... »), ...
A quelques encablures de Nouméa, je refais du pouce devant une supérette.
Après une attente infructueuse, un septuagénaire m'embarque mais, auparavant, tient à m'acheter une bouteille de Coca frais. Ok. Il retourne en France dans 3 mois, pays natal qu'il n'a pas vu depuis 36 ans, parce qu'il a eu 8 enfants avec sa femme qui l'a plaqué et qu'en ce moment, il s'occupe de son fils souffrant d'une hépatite. Il me dépose donc à l'hôpital, Mo !
Le stop, c'est « 36 15 ma vie »...
Après avoir eu Pierre et David au téléphone, mon gentil chauffeur demande mon nom au cas où il viendrait en Corse. « Stéphane Barbé », réponds-je à la Gérard Jugnot dans les Bronzés 2... Meuh non, je déconne. Ou pas.
Tiens, au fait, l'hôpital... La seule personne connue à avoir travailler en Nouvelle Calédonie est mon ex, infirmière, Estelle, autant elle bossait là. En regardant le décor autour, une sensation globale très positive m'envahit. Sans trop savoir pourquoi, la Nouvelle Calédonie présente bien.Habitant près de la crêperie bretonne (ça s'invente pas) et dans la catégorie des CS crèmes, Pierre atteint des sommets.
Physiquement, il ressemble à Tom Hanks sur la photo mais affiche avec évidence les expressions et le désabusement de Bill Murray dans « Lost in Translation ». Trop drôle. Autant que son frigo, caricature de célibataire, où il y a beaucoup de liquide à manger... Oralement, il me fait penser à une compil entre Antoine le Corse et le Pierre de Kerkiki. Cultivé, raisonné, vif d'esprit, s'étant construit tout seul, mais avec un côté ours-vieux garçon affirmé. En tout cas, très sympa et accueillant.
Sacs déposés, il m'amène sur un site dominant de Nouméa au panorama sympathique, tout en lançant des infos sur les mœurs locales. Certains points sont communs à la Polynésie : un gouvernement autonome local, géré par des escrocs, une force indépendantiste (engendrant parfois du racisme) qui a obtenu quelques victoires mais n'arrive pas à fonctionner sans la France, des fonctionnaires métros qui passent sans chercher à s'intéresser, des syndicats puissants capables de bloquer l'île pendant 3 mois, une communauté multi-ethnique,...
Des divergences par rapport à la Polynésie également : l'aspect géologique des deux territoires est totalement distincts, le Français est la seule langue commune aux tribus (28 langues différentes), les Mélanésiens sont plutôt trapus et secs, probables descendants d'Aborigènes venus d'Australie, alors que les volumineux Tahitiens seraient issus d'Asie.
Reste qu'ils ont des pieds et des mains gigantesques. Un type qui travaille avec Pierre chausse du 56 pour 1m75... Cela dit, du fait d'un fossé culturel important, ce "collègue" peut devenir raciste quand il est soûl. Au fil de la route, je repense à la cocasse réflexion de Thomas : « les femmes là-bas, tu n'y comptes pas. Déjà, il faut les épiler et elles te rappellent très vite que l'homme descend du singe... ». Pas tout le temps, pense-je, certains spécimens croisés me feraient plutôt grimper aux arbres, parmi les métisses rencontrées, plusieurs sont TRÈS jolies.« Maintenant, tu me suis, tu bois cul sec et tu ne poses pas de question », m'intime Pierre en entrant dans un Nakamal (le 21). Nous rejoignons Franck, un de ses potes gigantesques, ancien nageur qui s'entretient, genre, c'est ton ami, tu n'as pas le choix, et ils me font boire un cava, décoction locale à base de racines, zénifiante voire plus (ça saoule un peu) mais au goût infâme et laissant une sensation pâteuse dans l'œsophage (style très vieux fromage corse chevauché par des vers)...Enchaînement sur une soirée à la Bodega, où Claire une couchsurfeuse pourrait nous rejoindre. Thomas m'a beaucoup parlé de ce bar sur pilotis, installé au creux d'une baie turquoise. Certes, il y a plus moche, mais question ambiance, je retrouve l'Europe et son fonctionnement : une ignoble musique techno fait gesticuler maladroitement des comiques sorti(e)s pour rencontrer des gens et qui s'évertuent à les ignorer avec snobisme. Ha, la civilisation... !Autre détail fourni par Thomas et confirmé, les Wallissiens sont des mètres cube. Tous les videurs sont énormes. Damned, une black d'1m85 rentre dans le bar. Si on sort du canyon de son décolleté abyssal, on remarque ses épaules musclées. Un Rae-Rae ! « Il se fait appeler Nathalie », corrobore Pierre. « Tiens, j'en connais quelques unes », réponds-je avec provocation... Salut les filles !
Pas dormi la nuit à Papeete, somnolé 20 mn dans l'avion, 36h sans sommeil, c'est lourd... Le décalage et la fatigue me rattrapent. La sanction : je ruine la réputation des Bretons en m'endormant devant la troisième bière... Dodo immédiat malgré la chaleur.
Éveil à 6h, c'est-à-dire 20h en France. Bonne heure pour passer mes troisièmes et quatrièmes coups de fil depuis mon départ. Plaisir rare d'entendre des voix familières.
Bon annif au Tof de vive voix, idem pour Jemeleu, exporté pour l'occasion avec toute la famille à Gisors. Leurs factures téléphoniques se souviendront de nos conversations...
Pierre se réveille et part à un barbecue jusqu'à 3 pm. De mon côté, je reste at home, avec une joie non dissimulée, profiter du câble optique qui relie la Nouvelle Calédonie à l'Australie : une vraie connexion Adsl, quel bonheur !! Sans que je m'en aperçoive réellement, les heures défilent. En fait, j'arrive enfin à diffuser sur le blog et préserver sur un site, l'ensemble des photos depuis San Francisco et enrichir youtube de quelques vidéos depuis Rapa Nui, sans compter la planification du voyage pour l'Australie, les demandes de CS, la diffusion d'images sur Facebook,... Tout ce que j'avais projeté de mettre à jour tranquille à Tahiti sans en avoir la possibilité technique.A 2.30 pm arrivent Sophie et David, des CS hébergés par Pierre qui viennent s'installer en NC. Le gars Pierrot leur a proposé de passer mais il stagne à la bière dans une piscine. De fait, nous discuterons longtemps.
Assez speed, Sophie attend les couverts promis par mon hôte. Elle revient d'Australie, me suggère un parcours et donne le mail d'une amie du village pour un hébergement potentiel, avant de m'inquiéter sur le Palud en Thaïlande (qu'elle a également visitée). Pour sa part, David est d'origine hispano-brésilienne et habitait Toulouse - son père s'est installé en France fuyant Franco, a rencontré sa mère au Brésil, l'a ramené, lui a fait 8 gosses et s'est barré. Après quelques recherches, cet apatride de naissance vient de découvrir qu'il descend d'une fière tribu brésilienne cannibale. Il est donc fasciné par ce pays car, en tant que métis, déconsidéré en France (alors qu'il est vraiment sympa), il se cherchait une identité.
La fameuse blague : « En France, les seuls brésiliens sont footballeurs ou putes...
- Ma femme est Brésilienne.
- Ha ? Et elle joue dans quelle équipe ? »...
A leur départ, sans nouvelles de Pierre, je rejoins l'autre David chez qui je n'irai probablement pas dormir. Très accueillant, il vit avec Stéphanie, enceinte et d'origine Indonésienne, et son fils Brandon. Après une connexion Msn cocasse avec Stéphane Barbé, notre ami commun et sa petite famille, David m'invite à manger et me confirme plusieurs infos concernant la région et ses habitants. Il m'aide également à préparer mon futur proche en Australie.
Au retour, sueur et chaleur m'empêchent de dormir, je continue mon travail sur Internet, retrouve avec bonheur des images de Tapati et envisage, « enfin » dira Maryse S. (aux judicieux conseils) de bouger demain en Nouvelle Calédonie. Projet : départ une journée sur l'ïle des pins, puis 2 jours sur Ouvéa (le petit paradis local). On verra, j'ai peu de temps...Pour répondre à la mystérieuse Chuintante (tu serais pas CPE ?), j'ignore totalement la situation en France depuis mon départ.

7 commentaires:

kalamity2a a dit…

S à T Ô M I d'I J
Merci pour la carte postale de l'île de Pâques. Ton joli bureau de Charmant Petit Explorateur est bien décoré!
La situation en France est merveilleuse! Tout baigne!.......
Big BIZZ from CORSICA

kalamity2a a dit…

S à T Ô M I d'I J
Merci pour la carte postale de l'île de Pâques. Ton joli bureau de Charmant Petit Explorateur est bien décoré!
La situation en France est merveilleuse! Tout baigne!.......
Big BIZZ from CORSICA

loltaz a dit…

Tes cartes de l'Ile de Paques et de Papeete me sont parvenues. Merci. L'étape Morea a eu l'air de t'enchanter en espérant que l'étape "Nouvelle Calédonie" en fasse autant. Papa a mis le Touran en vente pour payer la facture de téléphone. En espérant que cela suffise et que cela se fasse vite... Sinon, on ne pourra pas être en Bretagne la dernière semaine d'avril...
Gros bisous mon cher Thierry de parrain à moi,
ton cher François de filleul à toi.

Anonyme a dit…

Hello,
Voici une des nath, j'ai pas tout compris sur le géant black Rae-Rae ???
C'est toujours un plaisir de te lire et de voyager avec toi.
Découvre bien la nouvelle Calédonie.
Bises

Mamanpapounet a dit…

Bonjour au globe-trotter
J'ai bien reçu ta carte et l'incitation à aller à l'île de Pâques (au bout du monde)ne m'inspire pas du tout, Porspoder et la presqu'île Saint-Laurent sont aussi le bout de la terre (sans les plongeons dans la mer bleue). A ton retour des petites coquilles Saint-Jacques t'attendront.
Gros bisous
Grand'mère (karaté)

Anonyme a dit…

Petit scoop:
Sans doute pour fêter ton futur passage en Australie, le groupe (australien) Midnight Oil s'est reformé !
(ou bien c'est pour les victimes de l'incendie qui a sévit dernièrement, j'hésite...)

EN tous cas bravo pour les photos de Moorea, elles sont excellentes!

jeumeuleu a dit…

Salut le Couchsurfer Plein d'Elucubrations!
Pour les mecs qui te prennent en stop et qui te racontent leurs vies: proposes-leurs de créer leurs blogs...
Dodo à la 3ème bière? Ca doit être ton côté corse: "oh! Doumé! on boira la 4ème plus tard: ya pas le feu!!!"
A propos de feu ça me fait penser à l'Australie: tu passes aux endroits qui ont été ravagés par les incendies?
J'apprends avec Seb que Midnight Oil s'est reformé, "Beds are burning": c'est de circonstance...
Ciao
ps: Cécé et Yoyo ainsi que Anne-cé et Mike sont parents!!